Le Sénégal rencontre ce lundi au siège de la Banque mondiale, à Paris, ses partenaires techniques et financiers, en vue de lever 4.684 milliards de francs CFA pour le financement du Plan d’actions prioritaires (PAP) 2019-2023 dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent (PSE) d’un montant global de 14.098 milliards francs CFA.
Le gouvernement est déjà parvenu à mobiliser 9414 milliards de francs CFA. A Paris, il sera donc à la recherche de 4684 milliards devant provenir des partenaires techniques et financiers et 1834 milliards du secteur privé, selon une source proche du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.
A travers ce groupe consultatif organisé avec l’appui de la Banque mondiale, le Sénégal va donc chercher à "mobiliser tous les partenaires autour de la phase II du PSE et de converger vers un développement durable décliné dans le Plan d’actions prioritaires (PAP 2019-2023)".
"Cette conférence permettra de présenter aux partenaires techniques et financiers, aux investisseurs privés et à la diaspora, la seconde phase du PSE et les opportunités d’investissement au Sénégal, en vue de mobiliser les ressources complémentaires pour financer le développement sur la période 2019-2023’’.
Le PAP a été élaboré dans le souci d’assurer "une consolidation des progrès enregistrés" avec la première phase du PSE. Il "se base sur une analyse des meilleures pratiques tant au niveau national que mondial en termes de transformation structurelle de l’économie et de croissance".
Dans un communiqué, le gouvernement souligne qu’il "vient renforcer les bonnes performances macroéconomiques, l’offre en services sociaux de base et accélérer l’éradication de la pauvreté".
"Pour réussir la mise en œuvre du PAP 2019-2023, le Gouvernement souhaite la mobilisation des ressources financières tant publiques que privées", explique le communiqué.
Il ajoute que "la stratégie de financement dudit plan repose sur une mobilisation optimale de ressources internes (publiques et privées) et sur un recours à des financements extérieurs (publics, privés, diaspora, etc.)".
Au sortir du Groupe consultatif organisé dans la capitale française en février 2014, les partenaires techniques et financiers avaient pris des engagements nouveaux de l’ordre de 3.729 milliards de FCFA. Ces nouveaux engagements étaient venus s’ajouter aux 2.056 milliards de FCFA d’engagements qui étaient alors en cours, portant ainsi à 5.785 milliards de FCFA, le montant global levé par le Sénégal.
Le total du financement acquis s’élevait à l’époque à 9.988 milliards de FCFA dont 4.202 milliards assurés par l’Etat.
En février dernier, le quotidien national "Le Soleil" indiquait que le gouvernement sénégalais avait dépassé ces chiffres en parvenant à lever 4 610 milliards FCFA, soit 881 milliards FCFA de plus que le montant initialement annoncé, avec un taux de concrétisation de 124%, pour le financement 2014-2018 du Plan Sénégal Emergent (PSE).
Après la rencontre avec les partenaires techniques et financiers, il est prévu mardi un forum des investisseurs. Le chef de l’Etat, Macky Sall, devrait être présent lors des travaux.
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«PRÊTRE MUSULMAN, IMAM CHRETIEN»
Ce film du journaliste Giles Arsène Tchédji scrute les mille et une vies de l’abbé Jacques Seck, cet apôtre du dialogue islamo-chrétien au Sénégal, qui évangélise en citant les versets coraniques, défend l'islam avec hargne et manie l'arabe avec aisance.
SeneNews.Com |
Par Noël SAMBOU |
Publication 16/12/2018
Un film documentaire de 52 minutes réalisé par le journaliste Giles Arsène Tchédji, consacré l’abbé Jacques Seck, a été projeté ce samedi, 15 décembre, au complexe cinématographique Semène Ousmane au Magic Land de Dakar, en avant première. De son accès tardif à l’école, puis au séminaire de Sébikotane, de sa vie d’instituteur, de jeune séminariste qui a trouvé sa vocation, à sa grande gaieté, de sa vie sociale empreinte d’ouverture, de générosité et de spontanéité, de la diversité de croyance ambiante au sein de sa famille…, la vie de l’abbé Jacques Seck, cet «apôtre du dialogue islamo-chrétien » a été explorée et scrutée sous toutes les coutures dans ce film.
Intitulé «L’Abbé Jacques Seck, prêtre musulman, imam chrétien», le documentaire a été projeté en présence du personnage en question, de l’archevêque de Dakar, des religieux, de l’ancien ministre et condisciple du prélat, Jean-Paul Dias et de quelques autorités. Le film est portrait presque complet du personnage documenté de photos d’archives exceptionnelles de décennies en arrière. D’ailleurs on y découvre les propres parents de l’abbé Jacques aujourd’hui âgé de 84 ans, encore alerte et très vif. Des témoignages de premiers plans ont été recueillis auprès des villageois à Palmarin, auprès de ses confrères dans le sacerdoce, notamment Monseigneur Benjamin Ndiaye, de responsables de confréries musulmanes avec lesquelles il entretient des relatons privilégiées, dont certains l’ont honoré de leur présence à cette cérémonie. Des universitaires comme le sociologue Djiby Diakhaté, y ont aussi témoigné de la grandeur et l’humanité de l’homme.
«Prêtre musulman-imam chrétien »
La proximité de l’abbé Jacques Seck avec les dignitaires religieux musulmans et son intégration dans ces communautés sont telle que cet homme de l’église catholique romaine a dans ses poches des photos de marabouts à côté de ses pièces d’identité et de figure de personnages chrétiens.
L’une des choses qui surprend chez ce prélat de grande taille tient noir et le sourire toujours facile, c’est le maniement phénoménal qu’il fait de l’arabe et sa maitrise du coran à tel enseigne que le pape Jean Paul II lui-même s’en était ému lors de sa visite à Dakar en s’exclamant : «C’est un prêtre catholique ça ! » avant de lui serrer chaude poignée de main. Mais en vérité ce prêtre, piller du dialogue islamo-chrétien au Sénégal, rêvait d’être député comme le président Senghor avant qu’il ne trouve sa vocation : celle de servir Dieu parmi ses frères. L’homme jouit d’une très grande popularité dans la société sénégalaise et à un sens de l’humour déchirant.
Véritable pont entre les communautés religieuses, Jacques Seck est un un homme du peuple, un prêtre du peuple, proche des gens, se mettant à leur niveau avec humilité. Sa vie est si simple comme s’il avait fait vœu de pauvreté. Le voir tout naturel distribuant des sourires, serrant la main aux gens dans les rues, se préoccupant de l’altérité, on ne peut s’empêcher de penser tout de suite à la vie de mère Teresa de Calcutta, dans les rues des banlieues indiennes, s’oubliant et prenant soin des autres : les plus pauvres, les plus crasseux, les marginalisés dont personne ne veut voir. C’est ainsi que l’on perçoit Jacques Seck à travers le film.
«Un homme au service des hommes »
Pour l’auteur du film, Giles Arsène Tchédji, l’abbé Jacques est «un homme au service des hommes». C’est au détour d’une conférence en 2004 que le journaliste rencontre le prélat qui va le marquer à première vue. Il découvre un homme qui manie l’arabe avec aisance, défend l’islam et évangélise en arabe et illustrant au besoin, son propos de versets coraniques. Après cette première rencontre, les futurs amis fusionnels se reverront encore et encore. Au fil des années Giles et l’abbé Jacques se sont rapprochés et se sont adoptés mutuellement comme père et fils. Le journaliste fréquente le prêtre et se connaissent de mieux en mieux. Ils se sont découverts des atomes crochus. C’est alors que les deux amis discutent de tout sans tabou. Le temps faisant son œuvre, le projet du film naquit chez le journaliste. Il a beaucoup appris à le connaître son père pour ne pas partager son témoignage pour la postérité. Cela n’a pas été facile Mais l’auteur a bravé toutes les difficultés et les contraintes et est parvenu à réaliser son projet.
Vu leurs relations, Giles Arèsne Tchédji se considère «désormais comme un privilégié parmi les nombreux fils de cœur » du prélat qu’il qualifie de «patrimoine spirituel commentaire, ecclésial, voire universel ». «Son nom et sa vie ne devaient pas tomber dans l’oubli», estime Giles Arsène et c’est justement ce documentaire qui va l’immortaliser à jamais. «C’est le personnage qu’il faut avoir rencontré au moins une fois dans sa vie. Il est un homme multidimensionnel pour les chrétiens, les musulmans, pour le Sénégal, pour l’Afrique et pour le monde», a encore soutenu le journaliste.
Les gênes de l’œcuménisme
L’abbé Jacques Seck porte les gênes d’un œcuménisme fédérateur et décomplexé. D’origine animiste, il est très à l’aise dans toute les confréries. L’expression «Prêtre musulman, imam chrétien » forgé par l‘auteur du film lui va bien et est assez illustrative du personnage. En effet, ce prélat se retrouve par moments à défendre bec et ongle l’islam qui n’est pas sa religion, mais la foi qu’a confessé son père avant sa mort puisque ce dernier avait apostasié de son vivant, passant du catholicisme à l’islam. «Il assume sa défense du coran et de l’islam et toujours prêt à citer dans le sein , en plein homélie, un verset coranique. Quel bel exemple», s’exclame M. Tchédji qui dit avoir été impressionné par ce «prêtre catholique dans sa soutane blanche au milieu de chefs religieux musulmans, prêt à défendre ses positions, à cracher ses vérités, quitte à déranger notre société, notre Eglise, parfois réservée sur certains sujets».
Les témoignages dans le film font état d’un homme d’une grande humilité, d’une grande disponibilité. Jean Paul Dias à la suite de Diby Diakharé estime que l’Etat du Sénégal devrait décorer l’abbé Jacques Seck, que certaines grandes écoles, de grande avenues, d’autres institutions devraient porter le nom de l’homme. Celui-là même qui fait des va et vient entre les religions dans le pays. C’est à juste titre que l’archevêque dit qu’il est lui seul imam, prêtre et « saltigué».
Aussi, Jean Paul Dias, estime-t-il que l’église devrait même élever l’abbé Jacques Seck au grade d'«évêque émérite» alors qu’il est en retraite . Pour sûr, ce film documentaire est un bel hommage à lui rendu par son ami et fils adoptif, le journaliste Giles Arsène Tchédji qui le découvre alors qu’il était en poste au journal Le Quotidien. La cérémonie d'ouverture de la projection a été assurée par la chorale Saint Pierre Julien Eymard de la paroisse Saint Joseph de Medina dont «les chants donnent une poésie au film» selon les propos de l'auteur pour avoir chanté une messe célébrée par la star du jour (l'abbé Seck) dans le cadre de la réalisation de ce documentaire.
PAR MOHAMED SALL SAO
L'OPPOSITION SE TIRE UNE BALLE DANS LE PIED
EXCLUSIF SENEPLUS - Les opposants n'ont pas compris que seule la surveillance du processus électoral ne suffit pas et qu’il leur faudrait, de surcroît, s'unir pour avoir des chances de réaliser "l’alternance-alternative"
« De grâce, Mesdames et Messieurs de l’opposition patriotique, regroupez-vous pendant qu’il est encore temps ! »
A la veille de l’élection présidentielle de février 2019, tout se passe comme si nos hommes et femmes politiques n’avaient pas décodé, ni même entendu, le signal d’alarme des citoyens. Ils semblent n’avoir pas perçu que les calculs politiques et l’occupation du terrain, qu’elle soit physique ou médiatique, voire l’accaparement du domaine public, ne suffisaient plus à faire gagner des élections et que, pour emporter l’adhésion des populations aujourd’hui, toute mobilisation politique doit s’adosser sur un programme tangible, orienté, par-delà le simple développement d’infrastructures, vers une pleine satisfaction de la demande sociale et la mise en œuvre de stratégies de développement humain durable.
Au lieu de cela, au niveau du pouvoir actuel, tous les moyens semblent bons pour faire réélire le président sortant - et de préférence au premier tour - tant est vivace le syndrome des élections présidentielles de 2000 et 2012. Cette attitude est sous-tendue par la certitude que la tenue de cette présidentielle en 2019, plutôt qu’en 2017 comme initialement annoncé, serait avantageuse au chef de l’Etat sortant, les soi-disant réalisations de son septennat plaidant en sa faveur. L’agenda politique de la coalition BBY tourne exclusivement autour de cela, avec comme illustration une obsession pour la présentation d’un bilan positif et de preuves de l’appréciation de sa gestion par les partenaires techniques et financiers et/ou les chefferies religieuses et coutumières.
A cela s’ajoutent le débauchage de responsables et membres d’autres partis tentés par la transhumance et la récupération de certains « frères libéraux », tout en consolidant parallèlement quelques alliances fragilisées par les frustrations et/ou velléités de rupture du fait des rivalités et luttes de positionnement, grâce à la multiplication des prébendes et aux promesses de distribution de postes…
Mais, bien que telle semble être la méthode des tenants du pouvoir, leur tentation de réaliser un hold-up électoral n’est pas écartée pour autant, comme souligné par toute l’opposition et une grande frange de la société civile réunies au sein de la Plateforme opérationnelle de surveillance des élections (POSE). A quelques encablures de février 2019, la détermination du président sortant d’obtenir vaille que vaille un second mandat fait ressurgir le spectre d’une fraude électorale, tant sont évidentes les intentions du camp présidentiel d’assurer au forceps sa réélection au 1er tour. C’est que les ruptures annoncées lors de la précédente élection présidentielle n’ont pas eu lieu et que l’on sait que l’on n’est pas à l’abri de surprises, au regard de la profonde déception de la majorité des Sénégalais à l’égard du régime. En l’absence de la « gouvernance sobre et vertueuse » tant attendue et de la mise en œuvre des réformes économiques et sociales promises au peuple sénégalais en 2012 et maintes fois réitérées, un saut qualitatif s’est toujours fait attendre.
Cependant, les différentes composantes de l’opposition sénégalaise ne semblent pas avoir compris, une fois de plus, qu’il ne suffit pas d’assurer la surveillance du processus électoral et qu’il lui faudrait, de surcroît, unir ses forces pour avoir des chances de réaliser « l’alternance-alternative » que la majorité de nos compatriotes appelle de ses vœux. Une pléthore d’acteurs tient à requérir, coûte que coûte, le suffrage de nos compatriotes et le Front de l’opposition en est conduit à parler de « candidature plurielle coordonnée », là où, à l’évidence, une candidature unique, basée sur un accord politique et un programme commun de gouvernance valablement négociés, aurait eu plus de chance de barrer la route à la réélection dès le premier tour du président sortant, en évitant un émiettement des voix découlant d’une atomisation de l’électorat. Comme quoi les ambitions personnelles et le nombrilisme ont la vie dure et l’oubli de soi n’est décidément pas de mise sous nos cieux !...
La focalisation, outre mesure, de bon nombre de nos politiciens sur les conditions d’organisation de la future présidentielle, tout comme leur absence de préoccupation sur le nouveau type d’Etat et les nouvelles modalités de gouvernance souhaités par l’immense majorité des citoyens, témoignent ainsi, s’il en était encore besoin, d’une certaine myopie, voire d’un certain autisme de leur part, alors qu’il n’est de secret pour personne que les Sénégalais sont fatigués des combines d’état-major, des calculs politiques et du clientélisme.
La plateforme « Fippu-Alternative Citoyenne » a réitéré à maintes reprises un Appel à la constitution d’un vaste rassemblement autour d’une candidature plurielle très limitée de l’opposition, à défaut d’une candidature unique. Aujourd’hui, en dépit du fait que certains candidats ont déjà déposé leur caution à la Caisse des Dépôts et Consignations et leurs fiches de parrainage au Conseil Constitutionnel, cet appel a toujours, à notre humble avis, sa raison d’être. Il faudrait que les autres candidats déclarés, qui n’ont pas encore eu le temps de le faire, puissent se convaincre de la nécessité de mettre à profit le délai restant à courir d’ici le 26 décembre prochain, pour se concerter et s’entendre sur la personne d’un seul candidat, autour d’un projet commun s’inspirant largement des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la CNRI.
A défaut, il devrait s’agir pour ces potentiels candidats d’identifier et de rejoindre rapidement, parmi les acteurs ayant déjà déposé leur candidature, les trois ou quatre candidats dont les projets présentent ces caractéristiques novatrices, ambitieuses et généreuses pour le devenir du pays.
Une telle candidature plurielle limitée est le seul moyen de gagner la prochaine élection, de redresser ensemble notre pays et de l’installer sur le chemin du progrès.
Ils sont sept jeunes lauréats camerounais de l‘école africaine de météorologie et de l’aviation civile de Niamey, dans une situation de précarité . Leur pays refuse de leur octroyer les bourses auxquels ils ont droit. Ces sept infortunés, sont pourtant brillants.On y retrouve le major au baccalauréat au Cameroun de la session de 2011- avec une moyenne de près de 18 sur 20.
À quelques jours du scrutin du second tour de l‘élection présidentielle malgache, chassé- croisé entre les deux finalistes du second tour. Les anciens présidents et candidats Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana.
PAR NIOXOR TINE
LE SÉNÉGAL AU CŒUR DE LA TOURMENTE ÉLECTORALE
Comment ne pas être inquiet, quand pour un simple dépôt de candidatures, pouvoir et opposition se livrent sans scrupule, à de violentes bagarres nécessitant l’intervention de la Gendarmerie ?
À un peu plus de 2 mois du scrutin fatidique du 24 février prochain, le tohu-bohu lors du dépôt des candidatures au siège du Conseil constitutionnel, en vue des prochaines présidentielles, semble être annonciateur de troubles pré-électoraux de plus grande ampleur.
Comment ne pas être inquiet, en effet, quand pour un simple dépôt de candidatures à la prochaine présidentielle, on assiste à d’épiques séances de pugilat entre d’importantes autorités du pouvoir et de l’opposition (ministres, députés...), qui n’ont aucun scrupule à se livrer à des querelles de chiffonniers, à de violentes bagarres nécessitant l’intervention de la Gendarmerie Nationale.
Mais ce ne sont là que les premiers effets de la loi scélérate sur le parrainage. Cette situation regrettable et inédite dans notre pays est révélatrice du degré de déliquescence de nos mœurs politiques, entamée sous l’ère Wade et accentuée depuis l’accession de son successeur au pouvoir.
Depuis la survenue de la première alternance démocratique de 2000, la classe politique sénégalaise pensait en avoir fini avec les fraudes électorales. Mais depuis lors, on a surtout assisté à une aggravation de la perversion des mœurs politiques avec le phénomène honni de la transhumance, la poursuite du clientélisme politicien et la prise en otage des Institutions.
Le régime de Benno Bokk Yakaar, quant à lui, fait preuve, depuis le début, d’une obsession quasi-maladive de conservation du pouvoir, en faisant fi de traditions républicaines bien assises, à l’origine de dérives liberticides, qui menacent la stabilité de notre pays. Pour arriver à ses fins, le pouvoir use aussi de recettes propagandistes dignes des régimes totalitaires, d’où cette propension à travestir la réalité socio-économique, à procéder à des inaugurations tous azimuts, à organiser de grand-messes politico-folkloriques, à flirter avec le culte de la personnalité, en mettant le clan présidentiel au centre d’une permanente et gigantesque opération de marketing (sponsorings tous azimuts, photos géantes du “guide suprême” sur toutes sortes d’affiches publicitaires...).
Comment comprendre, dans ces conditions, qu’un président relativement jeune ne trouve rien de mieux à faire, que de publier ce qu’on peut considérer comme ses mémoires ? Est-ce là un signe prémonitoire de la fin prématurée d’une fulgurante carrière politique ?
Il faut simplement rappeler que la publication de livres à connotation biographique ne réussit pas toujours à nos chefs d’État. C’est ainsi, que la carrière politique d’un président malien, finalement renversé par un coup d’État, avait été retracée dans un livre, par un de nos compatriotes, un distingué philosophe–journaliste, très proche de l’actuel président sénégalais. Plus sérieusement, le président en question, à la tête d’une immense coalition aussi unanimiste et grégaire que Benno Bokk Yakaar, avait été réélu au premier tour, en avril 2007, avec 71,20 % des suffrages, tandis que son principal concurrent, n’avait récolté que 19,15 % des voix. Comme quoi, une victoire électorale éclatante n’avait pas réussi à occulter la gouvernance laxiste et désastreuse d’une coalition géante aux pieds d’argile, qui avait fini par précipiter le Mali dans une crise politique majeure parachevée par un putsch.
S’il est loisible à tout homme public de publier autant d’ouvrages que ses ressources le lui permettent, il faut reconnaître que le plus important demeure ce que les livres d’histoire – et surtout les futures générations - retiendront de lui et de son action.
Pour le cas du président Macky Sall, il est fort à parier que les historiens retiendront surtout le non-respect des engagements auxquels, il avait librement souscrit. En effet, au-delà du reniement retentissant sur la réduction de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, il y a, plus globalement, cette absence de rupture par rapport aux pratiques du précédent régime libéral que traduit son rejet des conclusions essentielles des Assises Nationales.
À quelques semaines de la tenue de la présidentielle, le climat politique est loin d’être serein, à cause de la volonté du président de l’APR de confisquer les élections prochaines, en usant de combines, de tripatouillages de la Constitution, d’entorses multiples au niveau du processus électoral. Il n’hésite même pas à instrumentaliser le pouvoir judiciaire et les fonctionnaires en charge des élections, pour empêcher certains de ses rivaux politiques de l’opposition de participer aux prochaines joutes électorales.
C’est le moment choisi par le ministre de l’Intérieur, contesté par la quasi-totalité des candidats de l’opposition, pour organiser l’acheminement précoce du matériel électoral, comme pour se convaincre, que les prochaines élections se passeront le plus normalement du monde.
N’aurait-il pas mieux valu, régler en amont et de manière consensuelle, tous ces différends, car il est évident qu’une gestion unilatérale et discrétionnaire du processus électoral risque de conduire à une crise politique aux conséquences imprévisibles.
BÉNIN : KOMI KOUTCHÉ ARRÊTÉ EN ESPAGNE
Ancien ministre de la Communication puis ministre d’Etat chargé des Finances et de la Dénationalisation du Bénin, sous le régime de Thomas Boni Yayi.
Komi Koutché, ancien ministre de la Communication puis ministre d’Etat chargé des Finances et de la Dénationalisation du Bénin, sous le régime de Thomas Boni Yayi, était en provenance de Dakar pour Paris où il devrait animer samedi matin un meeting de l’opposition béninoise.
“Il a été interpellé en exécution d’un mandat d’arrêt émis contre lui par la justice béninoise”, a confirmé un de ses proches collaborateurs à la suite de l’annulation d’une réunion politique que l’ancien ministre devait avoir en France.
“Komi Koutché n’a pas pu nous rejoindre pour la manifestation”, a indiqué un des organisateurs de la rencontre de Paris.
Aucune autorité béninoise n’a été en mesure de confirmer l’interpellation. Des sources judiciaires béninoises ont seulement confirmé l‘émission d’un mandat d’arrêt contre Komi Koutché, un des fidèles lieutenants de l’ancien président (2006-2016).
Il est poursuivi par la justice béninoise dans une affaire de mauvaise gestion du Fonds national de microfinance, une structure dont il a été le directeur général de 2008 à 2013.
Ancien député de l’alliance politique FCBE de l’ancien président Boni Yayi, il s‘était inscrit dans une université américaine où il suivait des cours depuis son départ du gouvernement début avril 2016.
Leur dernier single, Del Balé (feat. Omzo Dollar), est truffé de détails diaboliques qui renvoient aux symboles maçonniques ou illuminatis. Défa, Khadija et Maria, les trois jeunes dames du groupe Safari, en rigolent. Elles étaient de passage dans les locaux de Seneweb.
SONKO : "JE NE SERAIS PAS CHEF DE PARTI SI JE SUIS PRÉSIDENT"
Ousmane Sonko en a fait le serment ce samedi à Diourbel, la capitale du Baol.
S'il est élu Président de la République au soir du 24 février 2019, le leader du parti "Pastef", va se départir de ses fonctions de président de son parti. Ousmane Sonko en a fait le serment ce samedi à Diourbel, la capitale du Baol. Il s'est confié à Seneweb, avant son meeting prévu ce soir.
"Président, je me départirai de mes fonctions de chef de parti. C'est une chose sur laquelle, nous avons clairement livré notre vision. Les fonctions de Président de la République et de président de parti politique sont diamétralement incompatibles, puisqu'elles ne permettent pas l'impartialité requise pour l'autorité présidentielle", dit Sonko.
Ousmane Sonko d'indiquer : "Il faut également couper le Président de la République des contingences politiques. Parce qu'un Président de la République ne doit avoir de temps que pour s'occuper des missions qui lui sont dévolues, c'est-à-dire conduire le destin de la Nation. Mais il ne doit pas être dans des petites querelles, recevoir Massamba et Mademba pour donner des valises d'argent. Même les réunions politiques se tiennent au palais de la République, qui n'est pas le palais de l'Apr".
"Nous allons beaucoup plus loin, poursuit-il, parce que nous considérons que c'est l'institution présidentielle elle-même qui pose problème au Sénégal. Et le fait de découpler les fonctions de président de parti avec celle de Président de la République ne réglerait pas entièrement le problème. C'est pourquoi, nous pensons qu'il faut réduire drastiquement les pouvoirs du président de la République au Sénégal si on veut s'en sortir".
Pour Ousmane Sonko, "ça passe par la suppression de la fameuse caisse noire qu'on appelle fonds politiques et qui n'est qu'un fonds de corruption en réalité, puisque les Présidents s'en servent pour acheter des militants, corrompre des porteurs de voix, etc. Il faut donc éliminer cette caisse et la remplacer par ce que j'ai appelé les fonds secrets qui sont sous le contrôle de l'Assemblée nationale".
"Toujours pour réduire les pouvoirs du Président de la République, il faut sortir les corps de contrôle de la supervision du Président de la République. Qu'ils soient totalement autonomes pour faire le travail de contrôle de l'action publique et pouvoir saisir directement un procureur, et de se substituer à ce dernier s'il ne fait pas le travail", a-t-il affirmé.
Sonko ajoute, "il y a aussi des mesures à prendre par rapport à l'implication familiale dans la gestion publique. Il faut des mesures assez fermes pour éviter les abus. Quand on voit ce qui se passe sous nos yeux et l'impact négatif que ça a sur la gouvernance, il y a de quoi se poser un certain nombre de questions".
"Il faut rééquilibrer les pouvoirs pour que le Président de la République ne soit plus le président du Conseil Supérieur de la Magistrature pour que cette institution soit totalement indépendante et autonome pour faire son travail. Que le ministre de la Justice ne puisse plus siéger au Conseil Supérieur de la Magistrature, ou alors qu'il ne puisse plus avoir une voix importante", précise-t-il.
"Je suis plutôt pour une forme de parlementarisme plutôt que pour le présidentialisme. Mais il nous faut une assemblée nationale totalement autonome et très forte. Parce que séparer les pouvoirs c'est bien, si vous séparez des pouvoirs qui ne sont pas équilibrés, ça ne sert absolument à rien. La forme de scrutin pose problème, la manière dont on dresse les listes dans les partis politiques idem", renchérit-il.
COUPES AFRICAINES : LE JARAAF ET GÉNÉRATION FOOT RATENT LEURS MANCHES ALLER
Les équipes du Jaraaf et de Génération Foot ont été battues 0-2 lors des matchs aller des 16èmes de finale de la Ligue des champions et de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF).
Génération Foot, vainqueur de la Coupe du Sénégal, a perdu vendredi sa rencontre contre Hassania d’Agadir (Maroc). Le Jaraaf, champion du Sénégal a chuté ce samedi contre le WAC de Casablanca, champion d’Afrique 2017.
L’équipe de la Médina va jouer son match retour le 22 décembre prochain au stade Léopold Sédar Senghor à Dakar. Génération Foot va recevoir un jour plus tard au stade Ngalandou Diouf de Rufisque pour la manche retour.