Le film documentaire "Abbé Jacques, prêtre musulman et imam chrétien" du réalisateur béninois, Gilles Arsène Tchedji, projeté, samedi, au complexe Sembène du Magic Land, présente un modèle, un apôtre du dialogue islamo-chrétien.
Il raconte 52 minutes de la vie d’un homme d’église, trait-union entre les religions au Sénégal, présenté en quelque sorte comme un humaniste "simple", aimé par son entourage et au-delà.
Abbé Jacques Seck qui aime Nelson Mandela comme son papa est remarqué par son style de prêche mélangeant les versets du Saint Coran aux paroles de l’Evangile et son rapprochement avec les différentes confréries du Sénégal.
La gaieté de l’abbé Jacques qu’il partage lors de ses messes, son parcours scolaire et surtout son entrée au séminaire sont relatés dans ce film à travers des témoignages et des anecdotes du personnage principal.
On sait alors que sa maitrise du Coran est le fruit d’un apprentissage effectué en Tunisie. Mais le film à travers son récit fait découvrir l’homme qui a dans sa bibliothèque des photos de Serigne Fallou Mbacké et d’El Hadji Malick Sy, ses origines au village de Palmarin Galou où il est né sur la côte ouest du Sénégal, son ordination effectué le 27 décembre 1969, entre autres facettes du personnage.
Présenté comme "imam, prêtre et saltigué", Abbé Jacques Seck voulait devenir député selon la volonté de son père qui adorait l’ancien président sénégalais, Léopold Sédar Senghor et Blaise Diagne, le premier député noir africain élu à l’Assemblée nationale française.
L’Abbé qui est aujourd’hui à la retraite après 45 ans au service de l’Eglise, était dans sa jeunesse un bon lutteur. Il adore la lutte sans frappe, en témoigne sa visite effectuée dans la salle d’entrainement au côté de Yékini, l’ancien champion de lutte avec frappe.
Ce film dont la préparation a duré 14 ans, est pour la réalisation une manière de rendre hommage à un homme, mais surtout de "témoigner de son amour pour le Christ et pour l’humain".
C’est "un homme très ouvert", "visionnaire" et qui sait bien sentir les choses avant tout le monde, estime Monseigneur Benjamin Diagne, Archevêque de Dakar qui dit avoir connu l’Abbé Jacques Seck à l’époque où il était instituteur.
"Il est aussi audacieux et très curieux de se cultiver. Je l’ai connu étant petit séminariste, il était instituteur, je l’ai vu jeune vicaire dynamique, associant dans son enseignement ses connaissances théologiques avec l’adaptation au terroir", souligne l’Archevêque de Dakar.
Il ajoute : "je l’ai eu comme curé capable de mettre une ambiance de gaieté dans une équipe de travail, je l’ai connu studieux, et très ouvert au dialogue islamo-chrétien".
Le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz promet de soutenir la diffusion de ce film dans tout le Sénégal.
Gilles Arsène Tchedji par ailleurs écrivain et ancien journaliste au journal Le Quotidien où il a été responsable du desk culture pendant de nombreuses années, est aujourd’hui chargé de communication à la BCEAO.
PAR KARIM WADE
LETTRE AUX BAILLEURS DE FONDS
Je vous demande un audit des finances publiques sous Macky Sall - La plupart de nos indicateurs économiques et financiers sont dans le rouge, la situation est alarmante
Objet : Demande d’un audit de la gestion des finances publiques du Sénégal sous la présidence du chef de l’Etat sortant, M. Macky Sall et demande de réalisation d’un état des lieux par les bailleurs de fonds
À quelques semaines de l’élection présidentielle du 24 février 2019 et à la veille de la réunion du groupe consultatif organisée par le chef de l’Etat sortant, M. Macky Sall, pour tenter de dissimuler l’ampleur de la crise et la situation de quasi faillite dans laquelle il a plongé le Sénégal, j’ai le devoir d’attirer votre attention sur la réalité de la situation économique et financière du pays.
Je vous écris en tant que candidat du premier parti d’opposition, le Parti Démocratique Sénégalais, et de la coalition Karim Président 2019 pour demander la réalisation immédiate d’un audit des finances publiques et d’un état des lieux de la situation économique et financière. Il est impératif que le président de la République, qui sera très probablement issu de l’opposition, puisse connaître l’étendue des dégâts causés par son prédécesseur.
La plupart de nos indicateurs économiques et financiers sont dans le rouge, la situation est alarmante et les Sénégalais le ressentent fortement dans leur vie quotidienne. Nos finances publiques accusent une tension de trésorerie extrême, les arriérés de dette intérieure et extérieure atteignent un niveau record, la situation monétaire est caractérisée par une grave crise de liquidité bancaire qui affecte surtout les banques les plus engagées dans le financement de l'économie et menace l’existence des PME/PMI. Il convient également de relever la chute du volume des exportations, le ralentissement de l’activité industrielle ainsi que le quasi-arrêt des projets de l’Etat qui n’arrive plus à payer ses prestataires et ses fournisseurs.
M. Macky Sall a commis de très graves erreurs, notamment dans la gestion du secteur de l’énergie, qui menace à très court terme l'approvisionnement du pays en hydrocarbures et, par conséquent, la fourniture de la population en électricité. Des créances importantes des acteurs du secteur privé national sont aujourd'hui impayées, ce qui ralentit fortement l’activité économique et engendre un chômage devenu endémique.
Il a également fortement endetté notre pays depuis son arrivée au pouvoir en 2012, hypothéquant l’avenir des générations futures et de notre vaillante jeunesse. Dès 2014, il a accéléré cet endettement en mettant le Sénégal en danger d'insolvabilité et de défaillance vis-à-vis de ses créanciers. Il a également créé de la dette en toute illégalité sans autorisation de l’Assemblée nationale en contournant le code des marchés publics afin de donner des marchés surfacturés à son clan en émettant pour des centaines de milliards de F. FCFA de lettres de confort. Le plus grave est que notre pays ne retrouve aucune contrepartie de cette accélération de l’augmentation du stock de la dette, en termes d'amélioration du bien-être de la population, d’augmentation du pouvoir d’achat, de satisfaction de la demande sociale et de construction de nouvelles infrastructures publiques dans les secteurs prioritaires. Sous la gestion de Macky Sall, notre pays a aussi modifié dangereusement la structure de son endettement en termes d'échéance, de taux d’intérêt, de type de bailleurs et de devises.
Cette crise n'est pas sans danger pour l'ensemble du système économique et social avec notamment :
les deux dernières campagnes de commercialisation des produits agricoles qui n’ont pas été financées, plongeant ainsi le monde rural dans le désarroi ;
son incapacité à créer des emplois, en particulier pour les jeunes qu'ils soient ou non diplômés ;
son incapacité à respecter les accords que le Gouvernement a signé suite aux demandes récurrentes des enseignants et des personnels de santé ;
son incapacité à régler les dettes dues aux hôpitaux et aux centres de santé, qui manquent de médicaments et d’équipements ;
son incapacité à régler les arriérés de 16 milliards de F.CFA dues à des écoles professionnelles et supérieures privées qui sont obligées de renvoyer 40.000 étudiants ;
son incapacité à augmenter le pouvoir d’achat des ménages. En 7 ans, il n’a pas revalorisé une seule fois les salaires réels des travailleurs alors que le train de vie de l’Etat s’est accru de manière vertigineuse et qu’il nous fait croire que l’Etat du Sénégal disposerait de prétendues liquidités au niveau de la banque centrale, alors que ces ressources n’existent pas ;
son incapacité à réduire les prix de l’'électricité, de l’eau et des denrées de première nécessité ;
les nombreux scandales économiques et financiers impliquant la famille et le clan du chef de l’Etat avec notamment la Caisse des Dépôts et Consignation à la tête de laquelle il a nommé son frère et qui prête à ses affidés et militants, si bien que cette caisse connaît aujourd’hui des difficultés financières alors qu’en 2012, elle disposait d’une situation de trésorerie largement positive ;
la perte de plusieurs milliers de milliards de F.CFA pour l’économie nationale suite à la mal gouvernance et la corruption dans le secteur des ressources naturelles. Concernant le pétrole et le gaz, le Chef de l’Etat, Macky Sall a octroyé à la société unipersonnelle de son frère des permis qu’il contrôle par un jeu de poupées russes de sociétés écrans logées dans les paradis fiscaux et par l’utilisation de prête-noms. Ces permis pétroliers et gaziers ont été immédiatement revendus à travers des opérations d’affermage ;
l’insécurité et l'insalubrité devenues des questions préoccupantes pour nos populations.
Compte tenu des liens étroits que le Sénégal a entretenus depuis des décennies avec les pays membres du FMI et les institutions financières internationales appuyant le développement économique et social de notre pays, je sollicite l'implication des partenaires privilégiés pour réaliser, avant la prochaine élection présidentielle, un état des lieux sans complaisance et en toute transparence des finances publiques, un audit de la dette publique sénégalaise et un recensement des nombreux arriérés publics, dont personne ne connaît aujourd'hui le montant réel.
Ce travail impératif sera salutaire, pour éviter une dégradation de l’image du Sénégal déjà fortement écornée sur le plan international. Sa réalisation sera d’autant plus nécessaire que M. Macky Sall aurait donné son accord pour que l’Etat, après l’élection présidentielle, applique un programme sévère d’austérité comportant notamment l’augmentation du prix des carburants, du prix de l’électricité et des prix de certaines denrées de première nécessité, ainsi que l’augmentation des prélèvements sociaux pour financer les dérives de ses graves erreurs de gestion. Je ne demande pas l’arrêt de votre aide financière au Sénégal, mais que les Sénégalais puissent disposer d’un état des lieux contradictoire, fidèle et réel de leurs finances publiques, que les responsabilités soient situées et que le chef de l’Etat, Macky Sall cesse de mentir aux sénégalais et de manipuler l’opinion internationale.
Je vous remercie de l’attention que vous voudrez bien réserver à ma demande, que j'ai cru devoir vous adresser à ce moment décisif de l’histoire de notre pays.
PAR MAMADOU DIALLO
SENGHOR, UNE PENSÉE AU PRÉSENT
Le président-poète avait l’intuition de l’avenir - L’inauguration récente du Musée des Civilisations Noires au Sénégal, projet qu’il a évoqué lors du 1er Festival Mondial des Arts Nègres en 1966, témoigne encore de sa vivacité d’esprit
Si la grandeur d’une pensée se mesure assurément à ce que nul ne peut éviter de la croiser, d’y séjourner un jour ou une vie entière, de l’habiter en apprenti, d’en ressortir la splendeur, Senghor est bien installé dans l’histoire de la pensée contemporaine.
Il fait donc partie des intellectuels qui ont contribué à modifier profondément et durablement le paysage intellectuel et politique mondial. Théoricien et novateur, jamais coupé des enjeux de son époque mais jamais réductible à eux, son œuvre est devenue une clé de lecture du temps présent.
Elle démontre la nouveauté et la force de l’impact du Président-poète sur l’Histoire. Dix-sept ans après sa mort, sa voix n’a cessé de s’affermir. Elle porte aujourd’hui plus loin qu’il y a dix-sept ans. La cause est sans doute à chercher dans le fait que sa pensée était visionnaire comme sa villa futuriste de la corniche à Dakar.
L’inauguration récente du Musée des Civilisations Noires au Sénégal, projet qu’il a évoqué lors du 1er Festival Mondial des Arts Nègres en 1966 témoigne encore de sa vivacité d’esprit. Le poète à l’esprit créatif avait l’intuition de l’avenir. Il était capable d’anticipation. On l’appelait, on sollicitait son avis, ou lui confiait des missions. On lui décernait un diplôme honoris causa ou lui accordait une citoyenneté. On inscrit en France, sa réflexion aux pro- grammes de l’agrégation de lettres.
En 2006, pour fêter les 100 ans de Senghor, l’UNESCO publiait , sous la plume d’éminents intellectuels du monde,50 écrits en hommage au poète-président. Mais accuser Senghor de tel ou tel renoncement n’a aucun intérêt, pas plus que vouloir le rallier à l’intellectuel universel que représente Marx. Sans doute, il a eu des impasses : ses concepts contradictoires, négritude et francophonie, sénégalité et francité, dialogue et autorité( car il savait aussi mordre, réprimer).
En réalité, il était plus « l’homme des confluences» que des contradictions ou des compromissions. Il appréciait ce thème pascalien de l’accordement des contraires. Il maîtrisait l’art de la nuance.
Il y a bien plus passionnant. Retracer sa trajectoire, ses luttes dans son champ de spécificité et comprendre l’écho reçu par ses thèses, jusqu’à aujourd’hui inclus.Tout ce que nous pouvons dire a déjà été dit sur cet Homme d’Etat, homme de pensée et d’action. Un Président politique et culturel qui a redessiné à sa manière avec une érudition époustouflante, la carte du monde.
Nous tenterons d’analyser combien les idées senghoriennes forgées au 20ème siècle sont encore actuelles.
Comment Senghor a-t-il pu jeter sur le monde d’aujourd’hui les ailes de sa pensée ? Comment ses thèmes récurrents voire ses concepts contradictoires ont pu trouver leur traduction au sein de la communauté internationale ? Sans nous livrer à un ordre spécifique de tous les points, nous étudierons, pour avoir une li- gne générale, sûrement volontaire, le contexte réel dans lequel une œuvre d’exception née au siècle dernier traverse encore ce siècle nouveau.
- La Civilisation de l’Universel
Senghor en imaginant la Civilisation de demain, symbole vivante de tous les continents, de tous les peuples et toutes les races pressentait la Mondialisation (Globalisation). Roger DEHAYBE, écrivain belge, Commissaire de l’année de Senghor et Ancien Administrateur de la Francophonie affirme : « le père de l’alter-mondialisme, c’est Senghor.»
La Civilisation de l’Universel surgissant du rendez-vous du donner et du recevoir devait en effet donner naissance à la rencontre de toutes les civilisations particulières. Penser qu’on a des valeurs communes, des savoirs communs, on doit donc construire et partager ensemble. Dans cette mondialisation devenue irréversible, l’Afrique pourrait y apporter grandement son sens de la communauté, de solidarité et de partage et lui, l’humaniste, forcément une touche de fraternité pour la civiliser.
- La force du dialogue
Pour Senghor, la pensée se construit dans l’échange, dans l’altérité ou la contradiction, ce qui suppose un dialogue : dialogue des cultures et dialogue des religions. Sur le dialogue des cultures, le message ne variait jamais. Il avait une vision universaliste de la culture. La refondation du monde passerait fondamentalement par le métissage culturel.
La culture qui ne peut être conçue comme une dépendance de la politique doit rester un élément de premier plan dans toute approche de développement. D’autre part, il a théorisé le dialogue des religions plus particulièrement le dialogue islamo-chrétien. Il a vite compris que la religion est un sujet sensible, où on est confronté à une diversité de croyances.
Senghor a été élu sans discontinuité alors qu’il appartenait à une religion minoritaire au Sénégal.
Sans le dialogue, la religion risque d’être l’accélérateur de la violence, le ressort, le prétexte, l’inspiration des conflits.
Le 21ème siècle en tournant le dos à ses recommandations lucides porte malheureusement en lui les folies des nations et des peuples.
- La détérioration des termes de l’échange
Senghor fut le premier à dénoncer dans un célèbre discours à l’ONU en 1962 la détérioration des termes de l’échange appauvrissant les producteurs.
L’inégalité des pouvoirs de négociation entre les petits producteurs des pays en voie de développement et les filiales des grosses sociétés agricoles des pays développés était de nature vertigineuse. Les recettes à l’exportation des pays du Sud (l’arachide du Sénégal) en baissant considérarablement entrainaient des conséquences graves sur l’investissement, les dépenses publiques, l’emploi et le pouvoir d’achat des populations, d’où leur endettement.
Senghor n’a cessé de marteler tout le temps et partout , cette notion de détérioration des termes de l’échange.
Il était déterminé à créer des opportunités pour les producteurs économiques du Sud en situation de désavantage, à mener le combat contre la pauvreté et à instaurer de l’équité, de la transparence et de la solidarité dans ce système trop injuste.
Sa revendication permanente pour un système d’échange dont l’objectif était de parvenir à une grande égalité dans le commerce mondial, à utiliser le commerce comme levier de développement et de réduction des inégalités en veillant à la juste rétribution des producteurs a fini par donner naissance au commerce équitable. Le commerce équitable n’est-il-pas une forme de commerce ayant pour principe de rétribuer de façon juste les producteurs ? Mais le combat pour la détérioration des termes de l’échange a également abouti à la mise en place d’un Nouvel Ordre Economique International (NOEI) voté par consensus par l’As- semblée Générale des Nations Unies en décembre 1974. Le NOEI prônait dans sa philosophie d’établir un prix juste des matières premières en tenant compte de la loi de l’offre et de la demande
- Les cercles concentriques
Le monde qui se construit sera constitué de grands ensembles autour de l’Europe, des Etats Unis d’Amérique et de la Chine. C’était le constat senghorien. C’est pourquoi, il pensait aussi que l’Afrique devait être un grand rêve nourrissant espoirs et passions. Il ne cessait de rappeler que le continent maternel est condamné à se réaliser, que ce soit pas à pas, ou au moyen de marchandages diplomatiques. C’était sa théorie d’intégration régionale par cercles concentriques. Son sursaut d’audace pour éviter une Afrique balkanisée n’a pas eu un grand succès. Le Président Houphouet a manifesté une absence de générosité. Au final, l’Afrique n’a pas accompli cet esprit de dépassement.
- L’environnement
Contrairement à la plupart des responsables mondiaux, Senghor avait rapidement compris les grands défis environnementaux du moment. Dès son accession au pouvoir, il crée la Direction des Parcs et Espaces Verts rattachée à la Présidence de la République. A cette époque, où l’écologie était un fait marginal, il avait déjà la conscience civique du risque de la disparition de la faune et de la flore, de la finitude des ressources. Il était animé par le sentiment d’une responsabilité à l’égard des générations futures.
- Le marxisme
Senghor n’a jamais été marxiste. L’ancien séminariste n’y trouvait pas Dieu. L’idéologie marxiste excluant la spiritualité. Mais il a libéré la terre pour la confier aux paysans sénégalais( Loi sur le domaine national).
Au moment où les peuples se ruaient vers le marxisme, il a refusé de subir l’envoûtement, se cramponnant sur un système de pensée humaniste d’inspiration négro-africaine.
Il n’a pas rejeté tout du marxisme. Il a retenu la dialectique comme méthode.
L-Histoire n’a-t-elle pas donné raison à Senghor avec la chute du Mur de Berlin en 1989 ?
Quel pays se targue aujourd’hui d’être communiste ?
« Avoir raison très tôt, c’est avoir tort », disait Edgar Faure, son grand ami et Immortel comme lui.
- Le multipartisme
Senghor a été le précurseur de la démocratie pluraliste au Sénégal et en Afrique. Il a instauré le multipartisme limité avant qu’il ne soit intégral sous la présidence de son successeur. Sortir du parti unique à cette époque était une décision politique novatrice et courageuse dans le continent.
Lorsqu’on peut tirer sur les théories d’un tel homme si largement, on a la preuve expérimentale de sa dimension intellectuelle.
En définitive, le senghorisme n’est pas une mode ou une nostalgie. Il est une grille de lecture des problèmes du monde contemporain. Le nègre visionnaire a réussi à sortir l’opinion internationale de son lieu naturel , la faire aller en un point , où elle ne saurait jamais aller d’elle-même, lui retirer toute évidence pour la remplacer par d’autres évidences. Senghor a opéré ce déplacement à la fois historique et profond avec probité, séduction et conviction. Par sa vision globale et lucide, l’Humanité forte de ses valeurs impérissables, marchera longtemps dans le sillage de sa lumière.
Mamadou Diallo est Avocat au Barreau de Paris, Docteur en droit, responsable des Cadres AFP France
VIDEO
LE DÉFI DE LA DÉCONGESTION PORTUAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le port de Dakar veut se positionner en hub sous régional, à travers les projets de Ndayane et de Foundiougne-Ndakhonga, selon Cheikhou Oumar Diop, chef de la division action commerciale
Sadikh Sall et Saphie Camara |
Publication 16/12/2018
A la 27ème Fidak, c’est aussi de belles rencontres. Celle avec le Port autonome de Dakar, est porteuse d’espoir pour les Sénégalais, à en croire Cheikhou Oumar Diop. Le chef de la division action commerciale, décline les deux grands projets du Port.
Voir la vidéo.
EXCLUSIF SENEPLUS - Les ports de Ndayane et de Foundiougne-Ndakhonga permettront de faire le pré-acheminement et le post-acheminement par la voie maritime, Cheikh Diop
VIDEO
L'AUTRE JEU DE LA LONASE
EXCLUSIF SENEPLUS - Intervention au niveau des populations, construction d’écoles et d’hôpitaux, transformation des sénégalais en entrepreneurs - Malick Mbaye lève le voile sur les actions éminemment sociales de la Lonase
Sadikh Sall et Saphie Camara |
Publication 16/12/2018
La présence de la Loterie nationale sénégalaise à la Fidak est loin d’un jeu de loterie. Face au micro baladeur de www.seneplus.com, El hadji Malick Mbaye, directeur du marketing et de la communication,expose les raisons du partenariat entre la Lonase et le centre international de commerce extérieur du Sénégal.
Voir la vidéo.
AUDIO
DIANO BI AVEC NICOLAS NDIAYE
Le secrétaire général de la LD fait le tour de l'actualité sociopolitique nationale au micro de Maodo Faye, dans l'émission dominicale en Wolof
Nicolas Ndiaye est au micro de Maodo Faye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud FM.
DES INTERNAUTES IVOIRIENS SE PAYENT LA CPI
De nombreux Ivoiriens publient des photos sur les réseaux sociaux, censées montrer des bracelets électroniques, dans le but de tourner en dérision la CPI, qui conditionne une libération provisoire de Laurent Gbagbo, à cette mesure
Depuis le 13 décembre, de nombreux Ivoiriens publient des photos sur les réseaux sociaux, censées montrer des bracelets électroniques. Ce jour-là, les juges de la Cour pénale internationale avaient discuté de la possibilité d’une remise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien, et le procureur avait alors déclaré qu’elle serait conditionnée au port d’un bracelet électronique. De nombreux internautes ont donc décidé de tourner en dérision cette recommandation.
Laurent Gbagbo est incarcéré à La Haye, auprès de la Cour pénale internationale, depuis novembre 2011, pour son rôle dans la crise post-électorale de 2010-2011. Il est notamment accusé de crimes contre l’humanité. Depuis le début de son procès, 14 demandes de remise en liberté lui ont déjà été refusées.
Les Ivoiriens tournent régulièrement en dérision certaines informations concernant les hommes politiques, sur Internet.
YACOUBA SAWADOGO, LE CULTIVATEUR QUI A "REPOUSSÉ LE DÉSERT"
En usant de techniques ancestrales, le lauréat 2018 du « Right Livelihood Award » a rendu fertile une terre réputée incultivable
Il y a quarante-cinq ans, on prenait Yacouba Sawadogo pour un fou. Peut-être fallait-il un certain brin de folie pour croire en l’impossible ? Son rêve ? Faire pousser une forêt verdoyante en plein désert, dans la province du Yatenga, dans le nord du Burkina Faso.
A plus de 70 ans, ce cultivateur burkinabé a réussi une prouesse : il a fait pousser près de 90 espèces d’arbres et d’arbustes sur des terres arides, des sols dégradés et stériles réputés incultivables appelés « zipellés ». Un long combat contre la désertification que Yacouba Sawadogo a mené à la force de ses bras, le dos courbé, avec sa petite pioche pour seul outil. Ce qui lui a valu de remporter, en septembre à Stockholm, le Right Livelihood Award, un prix Nobel « alternatif » récompensant ceux qui œuvrent à la mise en place de solutions pratiques pour faire face aux grands défis qui menacent la planète.
Yacouba Sawadogo croit aux prophéties. Quand son maître d’une école coranique malienne, où il a étudié jusqu’à ses 16 ans, lui a dit « un jour, tu feras quelque chose de grand », le petit Yacouba, le « cancre » de la classe, l’a pris au mot. « Dieu m’a donné la connaissance de la terre. Pour moi, c’était une évidence, il fallait utiliser les techniques traditionnelles pour rendre au sol sa fertilité et éliminer la famine », explique-t-il en langue moré, dans son long boubou marron.
La terre qui nourrit et qui soigne
La famine, ce fils d’agriculteurs l’a bien connue. Dans les années 1970 et 1980, deux grandes périodes de sécheresse ont frappé la région sahélienne. « Les greniers à mil, le lait… tout était fini, il n’y avait plus rien à manger. Les vieux mouraient et les villageois fuyaient vers les villes. » Le Burkinabé choisit pourtant de rester. « J’ai su que le jour était arrivé. Il fallait que je travaille la terre, celle qui nourrit et qui soigne. C’était elle qui pouvait nous sauver », dit-il.
Yacouba Sawadogo quitte alors son petit commerce de pièces détachées à Ouahigouya pour retourner aux champs de son enfance, dans le village de Gourga. Après deux années à sillonner la région à pied et à cheval pour étudier les sols, l’autodidacte se lance. Sur un petit lopin de terre, il décide de reprendre une technique de ses ancêtres, lezaï, qui consiste à creuser des trous et à les remplir de déchets organiques en saison sèche avant de semer les graines. Les termites, attirés par le compost, creusent des galeries permettant de retenir et répartir l’eau à l’arrivée des pluies. Il ajoute également des cordons de pierres autour des cultures pour limiter l’érosion et conserver l’humidité du sol.
M. Sawadogo s’arme de patience et persévère. Les premières années sont difficiles, il doit se battre seul contre les caprices du sable ocre et les moqueries des habitants voisins. Son terrain est même brûlé à trois reprises par « des villageois jaloux ». Mais le paysan burkinabé est têtu. « C’est dans le travail et la ténacité que l’on récolte les fruits de ses efforts », prêche-t-il. Après trois ans, ses rendements triplent. Petit à petit, l’oasis dont il rêvait prend forme : baobabs, papayers, pruniers et acacias fleurissent, tandis que les animaux repeuplent sa forêt de près de 40 hectares.
Un projet pour les générations futures
Agronomes et curieux du monde entier affluent désormais pour voir de leurs propres yeux l’œuvre du « grand sage », devenu une célébrité dans son pays. De quoi ravir Yacouba Sawadogo, qui ouvre volontiers les portes de sa sylve, baptisée « Bangré Raaga » (« temple du savoir », en moré) aux visiteurs.
En quatre ans, il a déjà formé plus de 400 paysans au zaï, d’après ses estimations. « La forêt est une grande école », insiste celui que l’on surnomme « l’homme qui a arrêté le désert », depuis la sortie d’un film documentaire lui étant consacré (The Man Who Stopped the Desert, Mark Dodd, 2010). « Mon projet est pour les générations futures. Je ne veux pas manger aujourd’hui et laisser mes prochains sans nourriture demain. Je travaille pour semer les graines de la richesse, non seulement pour le Burkina Faso mais pour de nombreux autres pays », soutient le vieil homme, père de 27 enfants.
Le temps presse, les pluies se font de plus en plus rares et les sols continuent de se dégrader au Sahel. « La sécheresse avance à grand pas », s’alarme M. Sawadogo, le regard sombre. Plus de 300 000 hectares de terres seraient perdus chaque année en moyenne du fait de la désertification au Burkina Faso, un pays où près de 80 % de la population dépend de l’agriculture, selon les chiffres de la direction générale des eaux et forêts burkinabée.
Autre inquiétude : l’extension de la ville voisine, Ouahigouya, menace également sa forêt. En 2012, de nouveaux lotissements se sont implantés sur une partie de ses cultures. Dépourvu de titre foncier, le paysan n’a pas non plus les moyens de racheter la parcelle, estimée aujourd’hui à plusieurs centaines de millions de francs CFA. La bataille continue. « Je ne suis pas fatigué, tant que je suis en bonne santé je me battrai », répète Yacouba Sawadogo.
MACKY EN CAMPAGNE SUR LA TOILE
Le chef de l'Etat sortant, a profité d'une session de questions-réponses organisée sur sa page Facebook samedi, pour séduire les internautes
Sur sa page facebook officielle, il y avait une séquence visible hier, « le Président vous répond » et à la suite le Président a répondu à des questions. Certains ont vite fait de qualifier l’exercice de dictée préparée. Voici les réponses du président sur des sujets abordés :
"Chers concitoyens, chers internautes,
Je vous remercie pour votre participation active à cette session de questions-réponses. Je vous félicite pour votre dynamisme et la qualité de nos échanges. Voici mes réponses à vos interrogations.
Tout d’abord, vous avez été nombreux à m’interroger sur les collectivités territoriales et le désenclavement :
Plusieurs programmes ont été mis en œuvre pour accélérer le désenclavement des zones rurales et assurer le développement de l’ensemble de notre territoire : PROMOVILLES, le PUDC ou encore le PUMA. Ces programmes œuvrent ainsi à favoriser l’inclusion des populations et l’émergence de l’ensemble des régions. Au cours de mes nombreuses tournées, notamment dans le Sénégal oriental ou en Casamance, j’ai eu la joie de poursuivre cet important travail de désenclavement, tout en constatant les résultats des premières phases des nombreux programmes et en lançant les phases suivantes. Nous avons lancé ainsi Promovilles à Tambacounda, inauguré des infrastructures routières, entre autres. En plus de sa vocation d’équité territoriale et de justice sociale, le PUDC est devenu un catalyseur d’activités génératrices de revenus. Des milliers d’emplois durables ont été créés grâce à ces réalisations en infrastructures et équipements. Je suis heureux de constater comment les conditions de vie des populations bénéficiaires du PUDC et du PUMA changent radicalement la vie de millions de sénégalais pour le meilleur.
Concernant les questions sur l’habitat : garantir à chacun le droit de disposer d’un lieu où vivre dans le confort et la sécurité, est une attribution de tout Etat démocratique moderne. C’est la raison pour laquelle notre pays a placé au cœur du PSE l’Aménagement du territoire, la Décentralisation et l’Habitat, en vue d’assurer un développement équilibré et harmonieux. C’est le sens de la Réforme de la politique de décentralisation dite “Acte III” qui incarne la refondation de l’action territoriale de l’Etat, en vue d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable. Dans ce cadre, les nouveaux sites aménagés doivent donner opportunité à chaque Sénégalais de disposer d’un toit. Il en est ainsi de Diamniadio et du Lac Rose en sus de ma volonté d’impulser une politique de logement dans tout le pays.
Aux internautes, compatriotes de la région du Nord, ayant posé des questions sur la région de Matam :
Les réalisations de nos programmes de développement, visibles partout dans le pays et dans tous les secteurs vitaux : Agriculture, Elevage, Energie, Santé, Éducation, Économie… le sont aussi à Matam. Ces actions concrètes vont au-delà des engagements pris lors du Conseil des ministres délocalisé de mars 2013 où je confiais déjà mon ambition de relever le défi de faire de Matam un véritable pôle économique d’envergure. La région de Matam est au coeur de l’émergence. Rien que pour les travaux hydrauliques, l’objectif du PUDC était de réaliser, dans la région de Matam, 14 systèmes d’alimentation pour un coût global de plus de 4 006 millions de Francs CFA et d’aménager 14 périmètres maraîchers.
Pour ce qui est de l’électrification : Consolider le réseau électrique sur l’ensemble de notre territoire pour participer à un développement égalitaire entre milieux urbains et ruraux a toujours été au coeur de mes priorités. C’est pourquoi j’ai lancé un programme prioritaire, qui a déjà permis, entre 2012 et 2016, d’électrifier plus de 92% de villages.
Au sujet de l’accès à l’eau : Pour favoriser un accès équitable à l’eau sur l’ensemble du territoire, le Gouvernement a investi dans les territoires ruraux afin d’approfondir la réforme hydraulique, forer et exploiter nos ressources hydrauliques et ainsi, permettre l’accès à une eau potable pour tous.
Pour les questions autour du TER, je rappelle que le TER doit permettre aux citoyens sénégalais de la région de Dakar de pouvoir relier plus facilement la capitale ainsi que le pôle de Diamniadio. Un nouveau volet va poursuivre l’étendue des arrêts desservis par le TER qui contribue ainsi à désengorger Dakar où les difficultés en matière de mobilité coûte plus de 100 milliards par an. Avec le TER, il devient possible d’habiter Diamniadio, Mbour, Diass, Thiès ou ailleurs dans toute cette zone et travailler ou étudier à Dakar.
Abordant la question du développement économique, le PSE a fait l’objet de nombreuses questions de votre part. L’objectif du Plan Sénégal Émergent est d’amener le Sénégal sur le chemin de l’émergence : avec le développement de programmes de formation et d’emploi ainsi que la construction de multiples infrastructures pour désenclaver nos régions rurales, nous œuvrons chaque jour à sortir de la catégorie des Pays les Moins Avancés. Nos efforts sont reconnus par la communauté internationale et régulièrement salués.
L’Industrie, sujet que j’ai retrouvé dans nombres de vos questions, est un pilier essentiel du PSE : le parc industriel de Diamniadio et les zones économiques spéciales sont quelques exemples de réalisations concrètes. Nous poursuivons le développement d’une industrie créatrice d’emplois et levier de croissance du Sénégal, notamment en continuant à développer les partenariats public-privé.
L’environnement et le développement durable sont au cœur de mes préoccupations, et des vôtres. Nous ne laisserons pas les générations futures payer la facture de notre émergence. C’est pourquoi nous allons poursuivre l’ensemble du travail mené avec le Plan Sénégal Émergent, en l’augmentant d’un volet environnemental encore plus conséquent.
Pour notre notre croissance économique : il n’y a pas de secret ! Tout est dans le Plan Sénégal Émergent : de nombreux investissements infrastructurels et des programmes de grande ampleur répondant aux besoins des citoyens sénégalais. Depuis 2012, notre croissance est dans une trajectoire soutenue. Elle tourne autour de 7% par an et devrait, dans la prochaine phase du PSE, monter à 2 chiffres.
Sur la question des droits des citoyens, la réforme de la Constitution que j’ai portée en 2016 a permis la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens : droit à l’environnement sain, sur leur patrimoine foncier, et leurs ressources naturelles. Ces nouveaux droits, inscrits dans la Constitution, sont ainsi pleinement reconnus comme droits de la personne humaine.
Pour répondre à vos questions concernant les mesures de justice sociale, je tiens à rappeler qu’elles représentent une grande composante du PSE. J’ai agi sur les questions de l’accès à la santé, avec la mise en place de la CMU ou encore la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans pour ne citer que ces exemples. J’ai accéléré la politique d’accès à l’eau potable dans le monde rural. J’ai institué les Bourses de sécurité familiale pour sortir plus de 400 000 ménages de la précarité, la carte d’égalité des chances en faveur des personnes vivant avec un handicap, entre autres mesures.
Sur les questions relatives aux médias, et plus largement la liberté de la presse, j’ai participé lors du Forum de la Paix, à Paris, en novembre, à un panel organisé par Reporters Sans Frontières, dédié à la liberté de la presse. Il y a été rappelé, par mes homologues et moi-même, que l’espace mondial de l’information et de la communication doit être considéré comme un bien commun de l’humanité, dans lequel doivent être garantis la liberté, le pluralisme et l’intégrité des informations.
Internet a révolutionné nos usages de consommation des médias : il n’y a plus de différences, de distinction entre presse nationale et presse internationale, puisque l’ensemble des entretiens que j’accorde sont toujours retranscrits sur la toile et accessibles à tous. C’est comme cela que je veux porter la voix du Sénégal au cœur du concert des Nations.
S’agissant du Franc CFA : il s’agit, certes, d’une monnaie mise en place à la période coloniale. A l’indépendance, il a changé de nom mais les mécanismes sont restés les mêmes. Aujourd’hui, nous allons naturellement évoluer vers une prise en charge totale de notre monnaie. Mais ce qu’il faut surtout éviter, c’est la précipitation, qui peut être extrêmement grave et dangereuse. Notre zone monétaire, l’UEMOA, comprend 8 pays avec lesquels nous partageons cette monnaie et une politique commune avec des paramètres qui concourent à asseoir la force de notre monnaie et sa convertibilité. Nous avons, en outre, un tarif extérieur commun adopté au niveau de la CEDEAO : cela concerne les 15 Etats d’Afrique de l’Ouest. Nous travaillons d’arrache-pied pour aller vers une harmonisation monétaire totale.
Ensuite, nombreux sont ceux qui ont abordé le sujet de Jeunesse et l’Emploi des jeunes…
En développant de nouveaux secteurs de notre économie, nous avons permis de créer de nouveaux emplois et des nouvelles formations : ces derniers mois ont été inaugurés la plateforme industrielle de Diamniadio, représentant à elle seule 23 000 emplois, l’Institut National du Pétrole et du Gaz, qui formera nos jeunes à travailler à l’exploitation de nos richesses.
Par ailleurs, avec la DER, nous soutenons le développement de nombreuses startups fondées par les femmes et les jeunes : le Sénégal est de plus en plus reconnu à l’international comme une terre d’innovation et fer de lance des startups en Afrique de l’Ouest. Je continuerai, avec l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) et la Der, entre autres mécanismes, à développer nos talents et les conditions nécessaires à leur épanouissement, car il s’agit là des créateurs d’emplois et de richesse.
… Mais aussi de l’Éducation et de la Formation professionnelle.
Plusieurs projets ont déjà été mis en place, afin de faire évoluer les programmes scolaires : l’ouverture des daaras modernes et des académies (une première au Sénégal) permet à l’enfant d’acquérir un enseignement religieux et d’autres compétences, l’introduction des langues nationales sur les 3 premières années de l’élémentaire, les projets Lecture pour tous, le projet d’amélioration de l’apprentissage en mathématiques à l’élémentaire…
Mon objectif est bien de continuer à développer l’offre d’enseignement pour les adapter à la réalité économique, ce que nous avons réalisé avec l’ouverture récente de l’INPG (Institut National du Pétrole et du Gaz).
Concernant la formation professionnelle, nous avons déjà investi 81 milliards FCFA pour pousser la formation professionnelle des jeunes : réadaptation des lycées techniques, construction de nouvelles structures de formation, renforcement de l’employabilité des jeunes, développement de programmes d’apprentissage… car les métiers techniques et artisanaux représentent de nombreux débouchés et le pilier de toute économie.
Malgré les contraintes et grâce aux réformes ambitieuses depuis 2012, nos programmes d’équité et d’inclusion ont sorti des millions de sénégalais du dénuement total. Il reste beaucoup à faire et je peux compter sur l’élan enthousiaste de notre peuple, qui sait relever les défis grâce à son génie et au labeur quotidien.
Chers Internautes, je me réjouis de nos interactions vives et dynamiques. Je vous encourage à rester engagés. Sachez que je suis à vos côtés, à votre écoute et que toute mon équipe digitale est à votre disposition si vous avez davantage de questions. Restons connectés.
Vive le Sénégal !"
KHALIFA GARDE SES CHANCES DE SE PRÉSENTER À LA PRÉSIDENTIELLE
Ndiack Fall, professeur de droit pénal à l'Ucad estime que l'ancien maire de Dakar reste électeur et éligible, tant qu’il n’y a pas de décision définitive dans l'affaire dite de la Caisse d'avance - ENTRETIEN
Le doute persiste dans l’esprit de plusieurs Sénégalais qui tiennent en compte ses démêlés avec la justice. Mais, pour Ndiack Fall, professeur de droit pénal à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’ex-maire de Dakar garde toujours ses chances de se présenter. A en croire l’universitaire, tant qu’il n’y a pas de décision définitive, Khalifa Sall est électeur et éligible. Mieux, le professeur doute fort qu’il puisse y avoir une décision irréversible avant le 20 janvier prochain.
Les Echos : La Cour suprême va évoquer son dossier le 20 décembre prochain, ses avocats envisagent de faire un rabat, si la décision leur est défavorable, Khalifa Sall peut-il toujours être candidat, étant donné aussi que la liste définitive pourrait être connue le 20 janvier prochain ?
Pr Ndiack Fall :Tant que la condamnation n’est pas définitive, monsieur Khalifa Sall peut être candidat à la magistrature suprême. Une condamnation définitive est une condamnation où toutes les voies de recours sont explorées et que le succès n’est pas au rendez-vous ou bien alors les délais impartis pour user de ces voies de recours sont épuisés. Dans le cas d’espèce, celui de monsieur Khalifa Sall, il y a une voie de recours qui est explorée, c’est le pourvoi et c’est sur ce pourvoi que la Cour suprême doit se prononcer. On ne peut pas préjuger de ce qu’elle va décider. Parce que la Cour suprême peut rejeter leur requête ou alors estimer que les arguments développés par les avocats de monsieur Khalifa Sall sont valables ; il y aurait alors cassation. Et dans ce cas, la Cour suprême va renvoyer l’affaire devant une Cour d’appel autrement composée.
Ceci étant, à supposer que la décision ne soit pas favorable à monsieur Khalifa Sall, dans ce cas de figure, il y a une dernière voie de recours à explorer, c’est ce qu’on appelle le rabat. Et puisque la décision est rendue par la chambre criminelle de la Cour suprême, si l’on parle de rabat, ce sont les chambres réunies qui vont connaître de l’affaire en vertu de l’article 7 troisièmement de la loi organique numéro 2017-09 du 17 janvier 2017 sur la Cour suprême. C’est une autre procédure.
Est-ce qu’il y a un délai pour le rabat ?
Quand une décision est rendue, il faut un mois pour la notifier aux parties, par voie administrative. Ceci étant, les parties au procès tout comme le Procureur général peuvent initier un rabat. Elles disposent d’un mois pour introduire un recours. A supposer que la décision soit défavorable à monsieur Khalifa Sall, il faudra la lui notifier dans un délai d’un mois. Si donc la décision est rendue le même jour, c’est-à-dire, le 20 décembre, il faudra attendre un mois pour la notification, donc le 20 janvier. A partir du 20 janvier, maintenant, les parties intéressées peuvent introduire leur recours. Et donc, normalement, d’ici le 20 janvier, ça m’étonnerait qu’il puisse y avoir une décision irréversible. J’ajoute qu’en matière pénale, le pourvoi en cassation revêt un caractère suspensif. Cela veut dire que même si la personne est condamnée, la décision n’est pas opérationnelle si je peux m’exprimer ainsi. Dans son extrait de casier judiciaire, ne figurera nullement la décision de condamnation tant que la condamnation n’est pas définitive. Donc, pour Khalifa Sall, il est électeur et éligible. Il peut voter et il peut être élu.
Juridiquement, peut-on être candidat alors qu’on est en prison ? Et si la personne est élue, qu’est-ce qui va se passer ?
La réponse est oui. Pour le moment, la condamnation n’est pas définitive. C’est le code de procédure pénale qui l’empêche d’être libre». C’est une exception au caractère suspensif du pourvoi. Mais, du point de vue juridique, la décision n’est pas encore définitive, dans la mesure où il y a des voies de recours qui sont ouvertes. Donc, même s’il est en prison, il peut être candidat. La preuve, il était candidat à la députation, alors qu’il était en détention provisoire. Et il a été élu. C’est la même chose. Tant que la condamnation n’est pas définitive, il peut être candidat à la présidence de la République, même s’il reste en prison. Et s’il remporte l’élection, le suffrage universel étant au-dessus de tout, il sort de prison et il devient président de la République.