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20 septembre 2025
PAR NIOXOR TINE
LE SÉNÉGAL AU CŒUR DE LA TOURMENTE ÉLECTORALE
Comment ne pas être inquiet, quand pour un simple dépôt de candidatures, pouvoir et opposition se livrent sans scrupule, à de violentes bagarres nécessitant l’intervention de la Gendarmerie ?
À un peu plus de 2 mois du scrutin fatidique du 24 février prochain, le tohu-bohu lors du dépôt des candidatures au siège du Conseil constitutionnel, en vue des prochaines présidentielles, semble être annonciateur de troubles pré-électoraux de plus grande ampleur.
Comment ne pas être inquiet, en effet, quand pour un simple dépôt de candidatures à la prochaine présidentielle, on assiste à d’épiques séances de pugilat entre d’importantes autorités du pouvoir et de l’opposition (ministres, députés...), qui n’ont aucun scrupule à se livrer à des querelles de chiffonniers, à de violentes bagarres nécessitant l’intervention de la Gendarmerie Nationale.
Mais ce ne sont là que les premiers effets de la loi scélérate sur le parrainage. Cette situation regrettable et inédite dans notre pays est révélatrice du degré de déliquescence de nos mœurs politiques, entamée sous l’ère Wade et accentuée depuis l’accession de son successeur au pouvoir.
Depuis la survenue de la première alternance démocratique de 2000, la classe politique sénégalaise pensait en avoir fini avec les fraudes électorales. Mais depuis lors, on a surtout assisté à une aggravation de la perversion des mœurs politiques avec le phénomène honni de la transhumance, la poursuite du clientélisme politicien et la prise en otage des Institutions.
Le régime de Benno Bokk Yakaar, quant à lui, fait preuve, depuis le début, d’une obsession quasi-maladive de conservation du pouvoir, en faisant fi de traditions républicaines bien assises, à l’origine de dérives liberticides, qui menacent la stabilité de notre pays. Pour arriver à ses fins, le pouvoir use aussi de recettes propagandistes dignes des régimes totalitaires, d’où cette propension à travestir la réalité socio-économique, à procéder à des inaugurations tous azimuts, à organiser de grand-messes politico-folkloriques, à flirter avec le culte de la personnalité, en mettant le clan présidentiel au centre d’une permanente et gigantesque opération de marketing (sponsorings tous azimuts, photos géantes du “guide suprême” sur toutes sortes d’affiches publicitaires...).
Comment comprendre, dans ces conditions, qu’un président relativement jeune ne trouve rien de mieux à faire, que de publier ce qu’on peut considérer comme ses mémoires ? Est-ce là un signe prémonitoire de la fin prématurée d’une fulgurante carrière politique ?
Il faut simplement rappeler que la publication de livres à connotation biographique ne réussit pas toujours à nos chefs d’État. C’est ainsi, que la carrière politique d’un président malien, finalement renversé par un coup d’État, avait été retracée dans un livre, par un de nos compatriotes, un distingué philosophe–journaliste, très proche de l’actuel président sénégalais. Plus sérieusement, le président en question, à la tête d’une immense coalition aussi unanimiste et grégaire que Benno Bokk Yakaar, avait été réélu au premier tour, en avril 2007, avec 71,20 % des suffrages, tandis que son principal concurrent, n’avait récolté que 19,15 % des voix. Comme quoi, une victoire électorale éclatante n’avait pas réussi à occulter la gouvernance laxiste et désastreuse d’une coalition géante aux pieds d’argile, qui avait fini par précipiter le Mali dans une crise politique majeure parachevée par un putsch.
S’il est loisible à tout homme public de publier autant d’ouvrages que ses ressources le lui permettent, il faut reconnaître que le plus important demeure ce que les livres d’histoire – et surtout les futures générations - retiendront de lui et de son action.
Pour le cas du président Macky Sall, il est fort à parier que les historiens retiendront surtout le non-respect des engagements auxquels, il avait librement souscrit. En effet, au-delà du reniement retentissant sur la réduction de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, il y a, plus globalement, cette absence de rupture par rapport aux pratiques du précédent régime libéral que traduit son rejet des conclusions essentielles des Assises Nationales.
À quelques semaines de la tenue de la présidentielle, le climat politique est loin d’être serein, à cause de la volonté du président de l’APR de confisquer les élections prochaines, en usant de combines, de tripatouillages de la Constitution, d’entorses multiples au niveau du processus électoral. Il n’hésite même pas à instrumentaliser le pouvoir judiciaire et les fonctionnaires en charge des élections, pour empêcher certains de ses rivaux politiques de l’opposition de participer aux prochaines joutes électorales.
C’est le moment choisi par le ministre de l’Intérieur, contesté par la quasi-totalité des candidats de l’opposition, pour organiser l’acheminement précoce du matériel électoral, comme pour se convaincre, que les prochaines élections se passeront le plus normalement du monde.
N’aurait-il pas mieux valu, régler en amont et de manière consensuelle, tous ces différends, car il est évident qu’une gestion unilatérale et discrétionnaire du processus électoral risque de conduire à une crise politique aux conséquences imprévisibles.
BÉNIN : KOMI KOUTCHÉ ARRÊTÉ EN ESPAGNE
Ancien ministre de la Communication puis ministre d’Etat chargé des Finances et de la Dénationalisation du Bénin, sous le régime de Thomas Boni Yayi.
Komi Koutché, ancien ministre de la Communication puis ministre d’Etat chargé des Finances et de la Dénationalisation du Bénin, sous le régime de Thomas Boni Yayi, était en provenance de Dakar pour Paris où il devrait animer samedi matin un meeting de l’opposition béninoise.
“Il a été interpellé en exécution d’un mandat d’arrêt émis contre lui par la justice béninoise”, a confirmé un de ses proches collaborateurs à la suite de l’annulation d’une réunion politique que l’ancien ministre devait avoir en France.
“Komi Koutché n’a pas pu nous rejoindre pour la manifestation”, a indiqué un des organisateurs de la rencontre de Paris.
Aucune autorité béninoise n’a été en mesure de confirmer l’interpellation. Des sources judiciaires béninoises ont seulement confirmé l‘émission d’un mandat d’arrêt contre Komi Koutché, un des fidèles lieutenants de l’ancien président (2006-2016).
Il est poursuivi par la justice béninoise dans une affaire de mauvaise gestion du Fonds national de microfinance, une structure dont il a été le directeur général de 2008 à 2013.
Ancien député de l’alliance politique FCBE de l’ancien président Boni Yayi, il s‘était inscrit dans une université américaine où il suivait des cours depuis son départ du gouvernement début avril 2016.
Leur dernier single, Del Balé (feat. Omzo Dollar), est truffé de détails diaboliques qui renvoient aux symboles maçonniques ou illuminatis. Défa, Khadija et Maria, les trois jeunes dames du groupe Safari, en rigolent. Elles étaient de passage dans les locaux de Seneweb.
SONKO : "JE NE SERAIS PAS CHEF DE PARTI SI JE SUIS PRÉSIDENT"
Ousmane Sonko en a fait le serment ce samedi à Diourbel, la capitale du Baol.
S'il est élu Président de la République au soir du 24 février 2019, le leader du parti "Pastef", va se départir de ses fonctions de président de son parti. Ousmane Sonko en a fait le serment ce samedi à Diourbel, la capitale du Baol. Il s'est confié à Seneweb, avant son meeting prévu ce soir.
"Président, je me départirai de mes fonctions de chef de parti. C'est une chose sur laquelle, nous avons clairement livré notre vision. Les fonctions de Président de la République et de président de parti politique sont diamétralement incompatibles, puisqu'elles ne permettent pas l'impartialité requise pour l'autorité présidentielle", dit Sonko.
Ousmane Sonko d'indiquer : "Il faut également couper le Président de la République des contingences politiques. Parce qu'un Président de la République ne doit avoir de temps que pour s'occuper des missions qui lui sont dévolues, c'est-à-dire conduire le destin de la Nation. Mais il ne doit pas être dans des petites querelles, recevoir Massamba et Mademba pour donner des valises d'argent. Même les réunions politiques se tiennent au palais de la République, qui n'est pas le palais de l'Apr".
"Nous allons beaucoup plus loin, poursuit-il, parce que nous considérons que c'est l'institution présidentielle elle-même qui pose problème au Sénégal. Et le fait de découpler les fonctions de président de parti avec celle de Président de la République ne réglerait pas entièrement le problème. C'est pourquoi, nous pensons qu'il faut réduire drastiquement les pouvoirs du président de la République au Sénégal si on veut s'en sortir".
Pour Ousmane Sonko, "ça passe par la suppression de la fameuse caisse noire qu'on appelle fonds politiques et qui n'est qu'un fonds de corruption en réalité, puisque les Présidents s'en servent pour acheter des militants, corrompre des porteurs de voix, etc. Il faut donc éliminer cette caisse et la remplacer par ce que j'ai appelé les fonds secrets qui sont sous le contrôle de l'Assemblée nationale".
"Toujours pour réduire les pouvoirs du Président de la République, il faut sortir les corps de contrôle de la supervision du Président de la République. Qu'ils soient totalement autonomes pour faire le travail de contrôle de l'action publique et pouvoir saisir directement un procureur, et de se substituer à ce dernier s'il ne fait pas le travail", a-t-il affirmé.
Sonko ajoute, "il y a aussi des mesures à prendre par rapport à l'implication familiale dans la gestion publique. Il faut des mesures assez fermes pour éviter les abus. Quand on voit ce qui se passe sous nos yeux et l'impact négatif que ça a sur la gouvernance, il y a de quoi se poser un certain nombre de questions".
"Il faut rééquilibrer les pouvoirs pour que le Président de la République ne soit plus le président du Conseil Supérieur de la Magistrature pour que cette institution soit totalement indépendante et autonome pour faire son travail. Que le ministre de la Justice ne puisse plus siéger au Conseil Supérieur de la Magistrature, ou alors qu'il ne puisse plus avoir une voix importante", précise-t-il.
"Je suis plutôt pour une forme de parlementarisme plutôt que pour le présidentialisme. Mais il nous faut une assemblée nationale totalement autonome et très forte. Parce que séparer les pouvoirs c'est bien, si vous séparez des pouvoirs qui ne sont pas équilibrés, ça ne sert absolument à rien. La forme de scrutin pose problème, la manière dont on dresse les listes dans les partis politiques idem", renchérit-il.
COUPES AFRICAINES : LE JARAAF ET GÉNÉRATION FOOT RATENT LEURS MANCHES ALLER
Les équipes du Jaraaf et de Génération Foot ont été battues 0-2 lors des matchs aller des 16èmes de finale de la Ligue des champions et de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF).
Génération Foot, vainqueur de la Coupe du Sénégal, a perdu vendredi sa rencontre contre Hassania d’Agadir (Maroc). Le Jaraaf, champion du Sénégal a chuté ce samedi contre le WAC de Casablanca, champion d’Afrique 2017.
L’équipe de la Médina va jouer son match retour le 22 décembre prochain au stade Léopold Sédar Senghor à Dakar. Génération Foot va recevoir un jour plus tard au stade Ngalandou Diouf de Rufisque pour la manche retour.
CAN 2019 : L’AFRIQUE DU SUD ET L’EGYPTE SONT CANDIDATS
L’Egypte et l’Afrique du Sud ont présenté leur candidature pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football 2019, annonce la Confédération africaine de football (CAF) sur son site internet.
Le 30 novembre dernier, la réunion extraordinaire du Comité exécutif de la CAF avait décidé de dessaisir le Cameroun de l’organisation de la CAN prévue en juin prochain et qui se jouera avec 24 équipes au lieu des 16 pays.
"Le cabinet de conseil international Roland Berger assiste la CAF pour l’évaluation des candidatures et sollicitera des informations complémentaires au besoin. Des visites terrains seront programmées", précise la CAF.
Elle rappelle que le "pays hôte de la CAN 2019 sera désigné à l’occasion de la réunion extraordinaire du Comité exécutif de la CAF prévue le 9 janvier à Dakar (Sénégal)".
KOUNGHEUL : 182 ÉLÈVES RÉCOMPENSÉS POUR LEURS BONS RÉSULTATS
Les lauréats ont reçu leurs récompenses lors de la première édition de la fête de l’excellence, en présence des autorités administratives, de l’Inspecteur d’académie de Kaffrine.
L’inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Koungheul a primé samedi, 182 élèves du préscolaire, de l’élémentaire et du moyen pour leurs bons résultats scolaires au terme de la dernière année académique, a constaté l’APS.
Les lauréats ont reçu leurs récompenses lors de la première édition de la fête de l’excellence, en présence des autorités administratives, de l’Inspecteur d’académie de Kaffrine, Maba Bâ et du coordonnateur national de la coalition des organisations en synergie pour le développement de l’éducation publique(COSYDEP), Cheikh Mbow.
L’IEF de Koungheul, Arfang Seck a expliqué que cette première édition intitulée "Journée des lauréat du bambouk" permet de célébrer "les avancées réalisées par le système éducatif" dans le département.
"Cette année, les enseignants du département de Koungheul ont réalisé des performances très importantes. Au Certificat de fin d’études élémentaires (CFE), nous sommes passés de 32% en 2015 à 64% en 2018. Et, pour le BFEM, cette année nous sommes à 64%", a-t-il salué.
Il a émis le souhait de pérenniser cette fête de l’excellence et de l’inscrire dans le calendrier départemental.
Pour sa part, le coordonnateur national de la COSYDEP, Cheikh Mbow, "cette fête de l’excellence célèbre les enseignants, les parents d’élèves et les collectivités territoriales".
Cette manifestation permet de renforcer le pouvoir local et faire en sorte que les ressources qui sont injectés dans le système éducatif puissent être mieux senties au niveau local, a-t-il dit. "Elle permet d’avoir un système éducatif plus performant", a ajouté M. Mbow.
La troisième édition de la foire de fin d’année démarre ce lundi au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), annonce un communiqué transmis à l’APS.
"Cette foire qui prendra fin le 31 décembre prochain, regroupe les exposants sénégalais et étrangers et d’autres, qui faute de stands durant la FIDAK, profitent de ce nouveau cadre d’échanges’’, précise la même source.
Elle ajoute que "le CICES, soucieux de respecter les directives de l’union des foires internationales (UFI), ne prolongera pas la durée de la manifestation".
La manifestation foraine de cette année a été axée sur le thème : "La compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) des pays en développement, face aux défis de la mondialisation", lit-on dans le communiqué.
"ABBÉ JACQUES SECK : PRÊTRE MUSULMAN ET IMAM CHRÉTIEN"
Un portrait d'un apôtre du dialogue islamo-chrétien
Le film documentaire "Abbé Jacques, prêtre musulman et imam chrétien" du réalisateur béninois, Gilles Arsène Tchedji, projeté, samedi, au complexe Sembène du Magic Land, présente un modèle, un apôtre du dialogue islamo-chrétien.
Il raconte 52 minutes de la vie d’un homme d’église, trait-union entre les religions au Sénégal, présenté en quelque sorte comme un humaniste "simple", aimé par son entourage et au-delà.
Abbé Jacques Seck qui aime Nelson Mandela comme son papa est remarqué par son style de prêche mélangeant les versets du Saint Coran aux paroles de l’Evangile et son rapprochement avec les différentes confréries du Sénégal.
La gaieté de l’abbé Jacques qu’il partage lors de ses messes, son parcours scolaire et surtout son entrée au séminaire sont relatés dans ce film à travers des témoignages et des anecdotes du personnage principal.
On sait alors que sa maitrise du Coran est le fruit d’un apprentissage effectué en Tunisie. Mais le film à travers son récit fait découvrir l’homme qui a dans sa bibliothèque des photos de Serigne Fallou Mbacké et d’El Hadji Malick Sy, ses origines au village de Palmarin Galou où il est né sur la côte ouest du Sénégal, son ordination effectué le 27 décembre 1969, entre autres facettes du personnage.
Présenté comme "imam, prêtre et saltigué", Abbé Jacques Seck voulait devenir député selon la volonté de son père qui adorait l’ancien président sénégalais, Léopold Sédar Senghor et Blaise Diagne, le premier député noir africain élu à l’Assemblée nationale française.
L’Abbé qui est aujourd’hui à la retraite après 45 ans au service de l’Eglise, était dans sa jeunesse un bon lutteur. Il adore la lutte sans frappe, en témoigne sa visite effectuée dans la salle d’entrainement au côté de Yékini, l’ancien champion de lutte avec frappe.
Ce film dont la préparation a duré 14 ans, est pour la réalisation une manière de rendre hommage à un homme, mais surtout de "témoigner de son amour pour le Christ et pour l’humain".
C’est "un homme très ouvert", "visionnaire" et qui sait bien sentir les choses avant tout le monde, estime Monseigneur Benjamin Diagne, Archevêque de Dakar qui dit avoir connu l’Abbé Jacques Seck à l’époque où il était instituteur.
"Il est aussi audacieux et très curieux de se cultiver. Je l’ai connu étant petit séminariste, il était instituteur, je l’ai vu jeune vicaire dynamique, associant dans son enseignement ses connaissances théologiques avec l’adaptation au terroir", souligne l’Archevêque de Dakar.
Il ajoute : "je l’ai eu comme curé capable de mettre une ambiance de gaieté dans une équipe de travail, je l’ai connu studieux, et très ouvert au dialogue islamo-chrétien".
Le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz promet de soutenir la diffusion de ce film dans tout le Sénégal.
Gilles Arsène Tchedji par ailleurs écrivain et ancien journaliste au journal Le Quotidien où il a été responsable du desk culture pendant de nombreuses années, est aujourd’hui chargé de communication à la BCEAO.
PAR KARIM WADE
LETTRE AUX BAILLEURS DE FONDS
Je vous demande un audit des finances publiques sous Macky Sall - La plupart de nos indicateurs économiques et financiers sont dans le rouge, la situation est alarmante
Objet : Demande d’un audit de la gestion des finances publiques du Sénégal sous la présidence du chef de l’Etat sortant, M. Macky Sall et demande de réalisation d’un état des lieux par les bailleurs de fonds
À quelques semaines de l’élection présidentielle du 24 février 2019 et à la veille de la réunion du groupe consultatif organisée par le chef de l’Etat sortant, M. Macky Sall, pour tenter de dissimuler l’ampleur de la crise et la situation de quasi faillite dans laquelle il a plongé le Sénégal, j’ai le devoir d’attirer votre attention sur la réalité de la situation économique et financière du pays.
Je vous écris en tant que candidat du premier parti d’opposition, le Parti Démocratique Sénégalais, et de la coalition Karim Président 2019 pour demander la réalisation immédiate d’un audit des finances publiques et d’un état des lieux de la situation économique et financière. Il est impératif que le président de la République, qui sera très probablement issu de l’opposition, puisse connaître l’étendue des dégâts causés par son prédécesseur.
La plupart de nos indicateurs économiques et financiers sont dans le rouge, la situation est alarmante et les Sénégalais le ressentent fortement dans leur vie quotidienne. Nos finances publiques accusent une tension de trésorerie extrême, les arriérés de dette intérieure et extérieure atteignent un niveau record, la situation monétaire est caractérisée par une grave crise de liquidité bancaire qui affecte surtout les banques les plus engagées dans le financement de l'économie et menace l’existence des PME/PMI. Il convient également de relever la chute du volume des exportations, le ralentissement de l’activité industrielle ainsi que le quasi-arrêt des projets de l’Etat qui n’arrive plus à payer ses prestataires et ses fournisseurs.
M. Macky Sall a commis de très graves erreurs, notamment dans la gestion du secteur de l’énergie, qui menace à très court terme l'approvisionnement du pays en hydrocarbures et, par conséquent, la fourniture de la population en électricité. Des créances importantes des acteurs du secteur privé national sont aujourd'hui impayées, ce qui ralentit fortement l’activité économique et engendre un chômage devenu endémique.
Il a également fortement endetté notre pays depuis son arrivée au pouvoir en 2012, hypothéquant l’avenir des générations futures et de notre vaillante jeunesse. Dès 2014, il a accéléré cet endettement en mettant le Sénégal en danger d'insolvabilité et de défaillance vis-à-vis de ses créanciers. Il a également créé de la dette en toute illégalité sans autorisation de l’Assemblée nationale en contournant le code des marchés publics afin de donner des marchés surfacturés à son clan en émettant pour des centaines de milliards de F. FCFA de lettres de confort. Le plus grave est que notre pays ne retrouve aucune contrepartie de cette accélération de l’augmentation du stock de la dette, en termes d'amélioration du bien-être de la population, d’augmentation du pouvoir d’achat, de satisfaction de la demande sociale et de construction de nouvelles infrastructures publiques dans les secteurs prioritaires. Sous la gestion de Macky Sall, notre pays a aussi modifié dangereusement la structure de son endettement en termes d'échéance, de taux d’intérêt, de type de bailleurs et de devises.
Cette crise n'est pas sans danger pour l'ensemble du système économique et social avec notamment :
les deux dernières campagnes de commercialisation des produits agricoles qui n’ont pas été financées, plongeant ainsi le monde rural dans le désarroi ;
son incapacité à créer des emplois, en particulier pour les jeunes qu'ils soient ou non diplômés ;
son incapacité à respecter les accords que le Gouvernement a signé suite aux demandes récurrentes des enseignants et des personnels de santé ;
son incapacité à régler les dettes dues aux hôpitaux et aux centres de santé, qui manquent de médicaments et d’équipements ;
son incapacité à régler les arriérés de 16 milliards de F.CFA dues à des écoles professionnelles et supérieures privées qui sont obligées de renvoyer 40.000 étudiants ;
son incapacité à augmenter le pouvoir d’achat des ménages. En 7 ans, il n’a pas revalorisé une seule fois les salaires réels des travailleurs alors que le train de vie de l’Etat s’est accru de manière vertigineuse et qu’il nous fait croire que l’Etat du Sénégal disposerait de prétendues liquidités au niveau de la banque centrale, alors que ces ressources n’existent pas ;
son incapacité à réduire les prix de l’'électricité, de l’eau et des denrées de première nécessité ;
les nombreux scandales économiques et financiers impliquant la famille et le clan du chef de l’Etat avec notamment la Caisse des Dépôts et Consignation à la tête de laquelle il a nommé son frère et qui prête à ses affidés et militants, si bien que cette caisse connaît aujourd’hui des difficultés financières alors qu’en 2012, elle disposait d’une situation de trésorerie largement positive ;
la perte de plusieurs milliers de milliards de F.CFA pour l’économie nationale suite à la mal gouvernance et la corruption dans le secteur des ressources naturelles. Concernant le pétrole et le gaz, le Chef de l’Etat, Macky Sall a octroyé à la société unipersonnelle de son frère des permis qu’il contrôle par un jeu de poupées russes de sociétés écrans logées dans les paradis fiscaux et par l’utilisation de prête-noms. Ces permis pétroliers et gaziers ont été immédiatement revendus à travers des opérations d’affermage ;
l’insécurité et l'insalubrité devenues des questions préoccupantes pour nos populations.
Compte tenu des liens étroits que le Sénégal a entretenus depuis des décennies avec les pays membres du FMI et les institutions financières internationales appuyant le développement économique et social de notre pays, je sollicite l'implication des partenaires privilégiés pour réaliser, avant la prochaine élection présidentielle, un état des lieux sans complaisance et en toute transparence des finances publiques, un audit de la dette publique sénégalaise et un recensement des nombreux arriérés publics, dont personne ne connaît aujourd'hui le montant réel.
Ce travail impératif sera salutaire, pour éviter une dégradation de l’image du Sénégal déjà fortement écornée sur le plan international. Sa réalisation sera d’autant plus nécessaire que M. Macky Sall aurait donné son accord pour que l’Etat, après l’élection présidentielle, applique un programme sévère d’austérité comportant notamment l’augmentation du prix des carburants, du prix de l’électricité et des prix de certaines denrées de première nécessité, ainsi que l’augmentation des prélèvements sociaux pour financer les dérives de ses graves erreurs de gestion. Je ne demande pas l’arrêt de votre aide financière au Sénégal, mais que les Sénégalais puissent disposer d’un état des lieux contradictoire, fidèle et réel de leurs finances publiques, que les responsabilités soient situées et que le chef de l’Etat, Macky Sall cesse de mentir aux sénégalais et de manipuler l’opinion internationale.
Je vous remercie de l’attention que vous voudrez bien réserver à ma demande, que j'ai cru devoir vous adresser à ce moment décisif de l’histoire de notre pays.