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23 septembre 2025
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«LE SÉNÉGAL RISQUE L’ISOLEMENT»
Affaire Karim Wade - «Ce rappel à l’ordre à l’Etat du Sénégal face à ses engagements internationaux par le Comité des droits de l’homme de l’Onu est une humiliation» et les autorités doivent exécuter cette décision du Comité d'experts sinon ...
Il avait alerté, à l’époque, les autorités étatiques sur la mauvaise voie que prenait le dossier Karim Wade, sur l’iniquité de ce procès et illégalité même de la Cour de répression et de l’enrichissement illicite (Crei). Mais l’homme de droit n’avait pas été entendu. La récente décision du Comité des droits de l’homme des Nations Unies qui dénonce les conditions de jugement de Karim Wade donne raison à Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme. La décision du Comité des droits de l’homme, en effet, enjoint au Sénégalde en réviser le procès de Karim Wade en lui assurant «un recourséquitable» dans un délai de 185 jours à compter de la date de publication de ladite décision.
Réagissant à cette demande expresse adressée à l’Etat du Sénégal, dans cet entretien ci-dessus, Me Assane Dioma Ndiaye estime que l’Etat du Sénégal doit absolument exécuter cette décision du Comité des droits de l’Homme de l’Onu, faute de quoi, «il risque un isolement international» étant donné ses engagements internationaux relatifs aux droits humains.
Déjà, «ce rappel à l’ordre, cette humiliation, le Sénégal aurait pu l’éviter », regrette Me Assane Dioma Ndiaye, soutenant notamment que le dossier Karim Wade demeure une «affaire Karim Wade»attendu que «ce n’est pas une affaire purement juridique» mais la politique s’y est bel et bien invitée.
D’ailleurs pour l’avocat, « droits de l’hommiste, l’on s’achemine inexorablement vers un «imbroglio juridique» dans cette affaire. Toujours est-il que pour redorer son blason, du fait de cette « grosse tache noire», le Sénégal gagnerait à revenir à de meilleurs sentiments puisque le pays a toujours été un îlot de démocratie sur le continent. Le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme développe son argumentaire dans l’entretien ci-dessus.
Regardez !
LES ÉTUDIANTS DU PRIVÉ EN ROGNE CONTRE AMADOU BA
Ce dimanche, en expliquant que l’Etat ne pouvait pas payer une dette qui n’était pas claire, le ministre des Finances a provoqué la colère de ces étudiants, sur le carreau depuis plus d’un mois
Au Sénégal, près de 40 000 étudiants passés de l’enseignement public au secteur privé sont sur le carreau depuis plus d’un mois car l’Etat qui est à l’origine de ce transfert faute de place dans les facultés, refuse, pour le moment, de régler la facture. Ce dimanche, en expliquant que l’Etat n’avait pas budgété suffisant de fonds et qu’il ne pouvait pas payer une dette qui n’était pas claire, le ministre des Finances Amadou Ba a provoqué la colère de ces étudiants qui ont manifesté ce lundi puis affronté les forces de l’ordre.
A l’origine de la colère, cet aveu d’Amadou Ba à l'Assemblée nationale : « Donc cette année nous avions des inscriptions budgétaires qui malheureusement ne permettent pas de couvrir les charges…»
Pour Zacharia Niasse, porte-parole des étudiants passés du public au privé à la demande de l’Etat, cette déclaration du ministre des Finances est une agression. « C'est pourquoi nous ripostons à cette agression. Aujourd'hui ce sont eux qui ont orienté les étudiants dans les écoles privées, ils savent quel est le montant précis qu'il doit payer. C'est qu'ils veulent nous leurrer. On n'a plus d'école, nous sommes dans la rue depuis un mois ! »
Sur les 16 milliards de francs CFA de dette, l’Etat a indiqué pouvoir en payer pour le moment trois aux écoles privées. Une aberration pour Colly qui étudie dans une école de Management : « Que l'Etat paie la dette pour que nous puissions retourner dans les salles. »
Des étudiants, cailloux à la main, prêts à en découdre pour retourner sur les bancs. Prêts aussi à discuter, comme Souleymane : « On avait toutes les autorités de ce pays pour pouvoir régler cette question. Mais qu'est-ce qu'on va faire ? Si on nous pousse à faire la violence, on va la faire pour régler la question. Mais si on privilégie le dialogue, on va le faire. »
Les étudiants ont donc appelé à une rencontre avec les ministres de l’Enseignement supérieur et des Finances. Une première réunion s’est tenue la semaine passée mais les grévistes n’y ont pas été conviés.
PAR BARA DIOUF
SONKO ET LA SORTIE DU FCFA
La proposition n’est une posture populiste, ni une naïveté des enjeux de la monnaie - Pour construire ce Sénégal nouveau, aucune solution n’est envisageable sans le recouvrement de notre souveraineté monétaire
Le candidat à l’élection présidentielle du 24 Février 2019, Ousmane Sonko a apporté un souffle nouveau à la démocratie sénégalaise par la publication de son livre vision "Solutions". Il décline sa vision d’un projet de renouveau adossé sur les valeurs millénaires de notre cher Sénégal avec comme maitre mot : la souveraineté nationale.
Dans cette veine, Ousmane Sonko, à la page 141 de son livre, propose une affirmation de notre souveraineté monétaire : "dans le cadre de l’UEMOA, de la CEDEAO ou isolément, nous travaillerons la reconquête de la souveraineté monétaire avec tous ses attributs". En termes triviaux, Ousmane Sonko propose la sortie du CFA.
Sortir du CFA n’est plus une question taboue, tant la littérature économique africaine depuis les années soixante révèle que le CFA est un obstacle au développement des pays de la zone franc.
En outre la question de la monnaie n’est pas l’apanage de spécialistes, ni la chasse gardée de super puissance occidentale, elle est par excellence une question politique. Il faut se rappeler que les mots « monnaie » et « loi » ont la même racine en grec ancien.
La sortie du CFA prônée par Ousmane Sonko ne se fera pas de façon précipitée, ni abrupte ou solitaire. Au contraire dans "Solutions" page 145-146, Ousmane esquisse le processus de sortie du CFA : "nous préconisons une sortie du système franc CFA sous sa forme actuelle, mais de manière graduelle avec une transition méritée :
Le schéma idéal, auquel nous accordons la priorité par la mobilisation de tous nos efforts diplomatiques, c’est de lancer une monnaie sous régionale dans le cadre de la CEDEAO. Cela suppose une Banque centrale forte sous contrôle démocratique exclusif des Etats, capable de maitriser l’émission monétaire……
…….. nous considérons que, tout en continuant à travailler sans relâche à l’atteinte de ce premier objectif, les pays de la zone UEMOA doivent dès à présent maintenir et faire évoluer leur unité monétaire. Il s’agit d’apporter les correctifs au système sans par ailleurs déstabiliser la zone et compromettre les acquis en termes d’harmonisation et de coordination des politiques sectorielles. Les mesures à prendre sont les suivantes :
Se départir de la tutelle monétaire de la France en lui retirant ses sièges au Conseil d’administration de la BCEAO
Conserver la centralisation des réserves de la zone auprès de de la banque centrale et cesser puis rapatrier les dépôts de 50% de ses réserves auprès du trésor français
Exploiter les marges qu’offrent, notamment les stocks de réserves de change n à mettre à disposition de nos Etats, propriétaires de la Banque, dans la limite d’un plancher prudentiel à définir ‘
L’option de sortie du CFA en plus de l’argument de la souveraineté, nous permettra de retrouver le contrôle de notre monnaie, une des principales sources de mobilisation de ressources pour financer notre développement.
Il est donc clair que la proposition de sortie du CFA n’est une posture populiste pour Ousmane Sonko, ni une naïveté des enjeux de la monnaie.
Pour construire ce Sénégal nouveau, aucune solution n’est envisageable sans le recouvrement de notre souveraineté monétaire.
Bara Diouf est secrétaire nationale des jeunes du MRDS
PAR CISSÉ KANE NDAO
HOMMAGE À JACQUES BAUDIN !
Il aura marqué son passage au ministère des Affaires étrangères tant par sa compétence que par son élégance et son raffinement, un vrai art de vivre cosmopolite par lequel il avait le don de mettre à l'aise ses interlocuteurs
Homme politique formé à l'école de Senghor, ancien magistrat "défroqué", Me Baudin avait l'élégance et le style qui allaient avec ses hautes fonctions ministérielles.
Représentant le Sénégal au niveau international, Me Baudin aura marqué son passage au ministère des Affaires étrangères tant par sa compétence que par son élégance et son raffinement, un vrai art de vivre cosmopolite par lequel il avait le don de mettre à l'aise ses interlocuteurs, avant de les entretenir de notre histoire, et de ses racines bien sénégalaises, qu'il revendiquait haut et fort.
Maire de la ville de Diourbel, il aura au cours de ses mandats successifs donné le meilleur de lui-même pour changer sa commune, et promouvoir de potentiels successeurs de son action politique à la tête du parti socialiste, dont il aura porté haut le flambeau au plus fort de leur traversée du désert.
Un mohican est tombé. Un monument de la République, acteur privilégié de notre histoire politique, un abîme de secrets dont les mémoires auraient éclairé la route des jeunes impétueux qui aspirent à renforcer la grandeur et le prestige du Sénégal, et qui ont, pour ce, besoin de repères.
Que Serigne Saliou, son illustre homonyme dont il décida de porter le nom au moment de se convertir à l'Islam l'accueille auprès de lui, au paradis firdawsi.
Amen.
"LE SÉNÉGAL AU CŒUR", LE NOUVEAU LIVRE SUR MACKY SALL
Pour la première fois, le chef de l'Etat se confie à travers cet ouvrage, sur ses combats et fait vivre au lecteur sa passion pour le Sénégal - COMMUNIQUÉ DE LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du service de communication de la présidence, daté du 26 novembre 2018, annonçant la parution d’un nouveau livre sur le président Macky Sall.
« La Maison d’édition Le Cherche Midi vient de publier le livre du président Macky Sall intitulé « Le Sénégal au cœur ». L’auteur y retrace son parcours, parle de sa famille et restitue des événements récents.
Pour la première fois, Macky Sall se confie sur ses combats et fait vivre au lecteur sa passion pour le Sénégal, une passion qui l’a conduit dans les profondeurs de ce pays, son pays, qu’il porte au cœur.
A quelques mois de l’élection présidentielle de février 2019, ce livre offre une vitrine saisissante pour comprendre l’homme et son action, partager son ambition et son espoir pour le Sénégal et l’Afrique. Un récit de cœur dépouillé et précis au style épuré. »
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BACARY DOMINGO MANÉ
« CONVICTION RÉPUBLICAINE », DÉMOCRATIE EN BERNE !
EXCLUSIF SENEPLUS - La conviction républicaine de Macky l’isole de l’apport extérieur - Le président s’est fait une religion et ne quittera, pour rien au monde, le lit douillet de la certitude
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 26/11/2018
Il nous a vendus, à grand renfort de publicité médiatique, sa camelote de « Conviction républicaine ». Un livre qui est un condensé des discours du prince, écrit par des conseillers dont certains souffrent du sentiment de «ne servir à rien » face au rouleau compresseur d’un président, que d’ex collaborateurs présentent, comme quelqu’un qui est convaincu de détenir la vérité absolue. Qui se suffit à lui-même. Plus enclin à s’écouter qu’à tendre l’oreille à la nuance, la remise en question, l’objection, voire, à la dérision. Il serait allergique à la contradiction et ne supporte pas ceux ou celles qui lui opposeraient un avis contraire à ses vérités gravées dans le marbre.
CE QU’IL DIT….
Des convictions républicaines, il en a, ou pour parler vrai, il en a clamées. Le président dit dans l’introduction du livre, « incarner la République et le renouveau » dont il « s’efforce chaque jour d’être l’adepte et l’artisan intransigeant dans l’action ». Et cela, « par conviction républicaine ». Tout, dit-il, dans son parcours d’élève, d’étudiant et de commis de l’Etat, conforte l’idée que « rien mieux que la République ne sanctionne l’effort dans la durée. C’est que la res publica a cette faculté de rendre la chose publique accessible à toutes et à tous du fait du mérite de chacune et de chacun. Parce qu’elle récompense le mérite plutôt que l’origine et le rang social ».
Son Excellence a aussi avancé dans « Conviction républicaine », « qu’être juste avec soi, c’est tout d’abord être juste avec tous les autres (personnes physiques et morales) dans la parole et dans les actes ». Et de conclure : « c’est cette conviction qui sous-tend, plus qu’une autre, mon discours et mon action à la tête de l’Etat ».
La conviction républicaine est-elle de l’ordre de la parole ou de l’acte ? Nous pensons qu’elle relève du second, puisque la politique est essentiellement action, reliée à la parole, selon les mots pleins de sens de la philosophe Hannah Arendt. C’est dans le feu de l’action que l’on peut juger de la posture républicaine ou non de celui ou celle qui le prétend.
Nous marchons sur les traces de Victor Hugo pour adresser au président Sall cette question : Qui de celui qui veut faire aimer la République ou de celui qui veut la faire haïr, est le vrai républicain ? Nous craignons que le chef de l’Etat soit dans le second cas de figure, à force d’agresser les libertés publiques.
…CE QU’IL FAIT
Notre République est mutilée, amputée, chahutée…avec ses libertés fondamentales (ou droits fondamentaux) malmenées, comme celle d’opiner, de marquer son adhésion, ou surtout son désaccord par rapport à une gouvernance hasardeuse ou une question d’enjeu national. Combien de marches interdites, parfois pour des raisons obscures ? Combien de citoyens sont pris à partie – lorsqu’ils veulent, contre vents et marrées, faire valoir leur droit à manifester - par des policiers ou gendarmes prompts à obéir aux ordres venus de la hiérarchie ? Il y a même des espaces et lieux interdits à la manifestation contestataire, matérialisés par l’insensé arrêté Ousmane Ngom, du nom d’un transhumant de luxe sous le parapluie du président Sall.
Le chef de l’Etat a aussi décidé de restreindre l’espace de liberté des réseaux aux fins de contenir certaines dérives portant les stigmates d’une société malade de ses élites et orpheline de repères.
Gare à tout discours qui ne va pas dans le sens de ce que pensent les tenants du pouvoir, pour courir le risque d’être taxé : « opposant », « ennemi de la République » ou « contempteur du chef de l’Etat ». Ou « politicien », lorsque vous marchez aux côtés d’une opposition qui exige le respect des libertés fondamentales. Ils assimileront à des « attaques » toute parole qui tentera de relever les incohérences d’une gestion présidentielle. Et comme des chiens enragés, ils se jetteront, toutes griffes dehors – parfois avec un brin d’hypocrisie – sur celui ou celle qui a osé « offenser » le prince. Ce ne sont pas Y EN A MARRE et Seydi Gassama que Macky Sall veut réduire au silence, qui nous démentiront.
C’est donc un secret de Polichinelle d’affirmer que la République est prise en traite et jetée par terre, au nom d’une « conviction républicaine » qui masque mal l’aversion pour les valeurs démocratiques opposées aux choix politiques du Léviathan. Deux poids, deux mesures !
Le président Sall dit que la «res publica a cette faculté de rendre la chose publique accessible à toutes et à tous du fait du mérite de chacune et de chacun. Parce qu’elle récompense le mérite plutôt que l’origine et le rang social ». Cette parole a-t-elle une emprise sur la réalité sociale ? Oui, dans une certaine mesure, puisqu’il y a des citoyens qui exercent des responsabilités publiques du fait de leur mérite. Mais cette denrée est en passe de devenir rare dans un pays où la pratique politique devient une profession qui nourrit son homme. Et cela ne nécessite aucune compétence pour se voir confier des responsabilités, si l’on détient la carte du parti aux affaires.
LOGIQUES PARTISANNE ET COMMUNAUTAIRE
Cette pratique, malheureusement, est venue corrompre cet équilibre social, en faisant prévaloir des logiques partisane et communautaire. Désormais la carte du parti et l’appartenance à une communauté bien déterminée sont des sésames qui ouvrent toutes les portes, en faisant sauter le verrou du mérite. Quid de la justice sociale ? Nous sommes tous et toutes, fils ou filles de la République, et avons choisi, soit de militer dans un parti, soit d’être apolitique (au sens de la politique partisane). Tout en se mettant à son service. Doit-on alors souffrir de nos choix, comme ces Directeurs de sociétés nationales à qui le président a demandé de battre campagne, conformément à la directive du jeudi 7 février 2013 : « Perdre les élections dans sa localité, c’est perdre son poste de DG ». Ajouter à cela, le fait que le chef de l’Etat livre à la justice des pilleurs de deniers publics proches de l’opposition, tout en mettant sous le coude les dossiers de ceux appartenant à l’APR, au camp des alliés, y compris le « bétail » politique (transhumants) toujours à la recherche de prairies prometteuses. Pourtant, c’est le premier des Sénégalais qui déclare dans son livre qu’« être juste avec soi, c’est tout d’abord être juste avec tous les autres (personnes physiques et morales) dans la parole et dans les actes».
Que vaut cette parole, face à une injustice flagrante ? Que vaut cette déclaration lorsqu’on dénie à l’autre sa capacité et son droit à être différent ? A penser autrement ? A faire des choix qui parfois menacent nos intérêts ? Visiblement la parole présidentielle est condamnée à l’errance, incapable de se poser pour cerner les contours d’une réalité tangible, parfois qui nous interpelle de manière tragique. En somme, la parole du président a perdu toute sa charge performative à force de se liquéfier sous la grisaille d’un quotidien qu’aucune feinte politicienne, aussi exquise soit-elle, ne peut contourner. Il est là, imposant et se conjugue dans un présent qui emprunte à l’éternité : le coût du loyer frise l’indécence face à des propriétaires de plus en plus boulimiques et un Etat démissionnaire ; le casse-tête de la dépense quotidienne a fini de transformer les pères et mères de famille en magiciens ; les prix de certaines denrées flambent sous les caprices d’un marché déréglé. Sans compter la cherté des frais de scolarité des enfants, le transport, la prise en charge sanitaire etc. Cette réalité ne saurait être voilée par un discours qui met plus l’accent sur les réalisations d’infrastructures (point fort de la gestion de Macky) que sur le capital humain.
VOUS AVEZ DIT « CONVICTION » …
Le cœur de notre réflexion, c’est la notion de « conviction » que nous voulons interroger, en la reliant au profil psychologique du président, pour comprendre les ressorts d’un comportement qui laisse peu de place à la réfutation. Et met à nu ce besoin non dissimilé et quasi obsessionnel d’un chef d’Etat, de montrer l’étendue de ses pouvoirs face à toute personne s’inscrivant dans l’altérité.
Le Larousse définit la notion de conviction comme l’« état d'esprit de quelqu'un qui croit fermement à la vérité de ce qu'il pense ; certitude ».
Visiblement le souci premier du président Sall en « écrivant » ce livre, est de partager avec le public sa « Conviction républicaine ». L’empathie dans ce cas de figure, est-elle possible ? La parole ensoleillée ne fera pas tarir l’océan des « convictions » qui se déploie dans une temporalité inamovible, synonyme d’éternité. Puisqu’en matière de conviction, rien ne vient ébranler nos certitudes. Par conséquent, elle ne se dit pas, mais se constate ou se montre. C’est pourquoi, faire part de sa conviction devient suspect, comme si vous avez atteint le point culminant du questionnement, lequel est travaillé par une réponse qui se situe entre l’hypothèse (vérité provisoire) et le doute.
Le président se veut alors dominant, en titillant le sommet de ce que l’humain peut savoir au sujet de la République. Sa conviction républicaine le plonge dans une sorte de quiétude qui l’isole de l’apport extérieur, des rencontres enrichissantes. N’allez surtout pas lui dire qu’une autre République est possible, dans sa forme plus élaborée que la sienne. Il s’est déjà fait une religion, et ne quittera, pour rien au monde, le lit douillet de la certitude qui soigne contre les courbatures et les contorsions du doute et de la remise en cause. Il ne se fera pas le plaisir de suspendre son jugement, le temps de poser un regard amusé sur les mirages des apparences, comme ces philosophes de l’Antiquité.
Non, son parcours d’élève, d’étudiant et de commis de l’Etat, lui montre qu’un autre chemin est impossible. Surtout pas de celui de l’opinion qui est flexible, s’adapte à l’environnement hostile des contingences.
Il est écrit sur le dos écaillé du poisson-chat : « Ici s’arrête le voyagecogitatif !» La conviction donne un coup d’arrêt au mouvement, à l’épreuve insupportable du doute, décrète la mort de l’esprit et clôt l’infini champ des interprétations. C’est en cela qu’elle peut être porteuse de violence. Il est difficile de voir l’autre s’opposer à mes convictions, à ma vérité. Et c’est là que réside la source de certaines dérives « républicaines », secrétées par des despotes éclairés. Cette façon d’appréhender le monde avec des œillères, explique-t-elle le bras de fer du président Sall avec son opposition ? Impossible de nouer le fil du dialogue avec ses adversaires qui, à leur tour, sont convaincus d’avoir toujours raison face à un président qu’ils peignent en noir. La communication violente du chef de l’Etat (lexique emprunté à la lutte et à la jungle) et celle de son opposition (discours musclé, va-t-en-guerre) font écho au choc des convictions qui ne donnent aucune chance à une rencontre constructive.
D’ailleurs, la plupart des crimes de masse, comme le génocide, les attentats et les guerres, porte l’empreinte des convictions.
DES CONVICTIONS SAINES
Mais il existe aussi des convictions saines, celles qui font bouger les lignes : lutter pour une justice sociale, combattre le mal, les brimades etc. Le héros, ici, n’est nullement en quête de reconnaissance, il n’affiche aucun culte de la personnalité. Au contraire, il sait se faire discret, en s’effaçant face aux grandes œuvres qui portent sa signature. Il se met au service de son peuple sans songer à se servir. Le héros a une haute idée de la République. Il ne se retranche pas derrière le confort d’une loi ou arrêté absurde pour donner un coup de frein à l’évolution des droits publics. Nous avons choisi la République, advienne que pourra !
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BAGARRE À L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Les députés Bara Doli et Modou Mbaye en sont venus aux mains en pleine séance budgétaire
Le marathon budgétaire vient à peine de démarrer que les députés se donnent en spectacle avec une bagarre causée par le désaccord sur le temps de parole des uns et des autres. Ambiance...
PAR NIOXOR TINE
LE SÉNÉGAL ENTRE ÉLECTORALISME OU APPROCHE PROTESTATAIRE
Il n’est pas question de voter pour des candidats accusés d’avoir trempé dans des scandales, mais de défendre le droit du citoyen à des procédures judiciaires irréprochables et à se présenter à tous types d’élections, tant qu’il remplit les critères
Après deux alternances démocratiques dans notre pays, les limites d’une démocratie strictement électorale apparaissent clairement de même que la nécessité de promouvoir les initiatives populaires de protestation publique contre les politiques menées au nom du peuple, souvent à son détriment.
La lutte pour les droits économiques et sociaux doit prendre toute sa place au sein du système politique et cesser d’être marginalisée par une classe politique obnubilée par les questions électorales.
Devant l’incapacité de la représentation parlementaire et du pouvoir judiciaire à défendre aussi bien les normes démocratiques que les intérêts populaires, il se pose de plus en plus la question de la place de la démarche protestataire citoyenne dans notre système démocratique.
Dans cette perspective, le mouvement des « gilets jaunes » en France résonne particulièrement dans le cœur des citoyens sénégalais confrontés à des conditions de vie encore plus désastreuses que celles de leurs congénères français.
Malgré les timides efforts du gouvernement actuel, exagérément montés en épingles, à travers des programmes à forte connotation électoraliste (PUDC, PUMA, PRACAS, PROMOVILLES…), l’accès aux services sociaux de base reste encore très insuffisant. Cela peut être confirmé par les récriminations quotidiennes des populations sur l’absence d’infrastructures scolaires, sanitaires, de sécurité dans leurs terroirs, à travers les ondes des différentes radios et chaînes de télévision de notre pays.
Ces services publics (surtout ceux de santé, d’éducation, de justice), en plus d’être insuffisants sont particulièrement inefficaces, entraînant un faible niveau de satisfaction des usagers et un mécontentement des travailleurs, qui observent des grèves incessantes.
Mais le défi le plus sérieux rencontré par les pouvoirs publics se trouve être les difficultés inouïes rencontrées par les couches jeunes de notre pays, qui constituent l’écrasante majorité de la population, dans le domaine de l’Éducation et de l’insertion professionnelle.
Cela conduit certains d’entre eux gagnés par l’oisiveté à tomber dans le vice (addiction aux drogues, agressions et autres activités criminelles), ou à adopter des solutions de facilité comme l’émigration clandestine.
La dernière période a pu édifier les Sénégalais sur l’incompétence flagrante du gouvernement dans la gestion de l’Enseignement Supérieur, que révèlent entre autres l’expulsion des étudiants des établissements supérieurs privés ou la fermeture des restaurants universitaires, suite au non-paiement des prestataires, au moment où les ressources nationales sont gaspillées dans des dépenses somptuaires (TER, Illa Touba, building administratif, CICAD...)
Si on ajoute à cette morosité économique doublée d’un malaise social, une crise politique en gestation, à cause de l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire et de la rupture unilatérale par le pouvoir, du consensus sur le processus électoral, on doit reconnaître que tous les ingrédients d’une explosion sociale sont réunis.
À moins de prôner la politique de l’autruche, il est clair que le rejet précipité du recours de l’ancien maire de Dakar à la Cour suprême et le retour annoncé du candidat du PDS risquent de constituer les facteurs déclenchants d’une surchauffe du climat sociopolitique, dont on dit qu’elle commencerait à préoccuper les puissances occidentales.
Le cas échéant, nous courons le risque d’assister à un processus insurrectionnel sans leadership dominant, en raison de l’état de division dans lequel se trouve l’opposition politique et de la mise en avant d’intérêts particuliers au détriment de plateformes programmatiques.
En outre, en cherchant désespérément le soutien de certaines forces religieuses, le pouvoir pourrait compromettre la fonction de médiation sociale, qui leur est habituellement dévolue.
Enfin, en tordant le cou aux normes juridiques internationalement admises et que les institutions spécialisées de l’UA et de l’ONU n’ont eu cesse de lui rappeler, depuis quelques années, le pouvoir de Macky Sall a mis au cœur de la contestation la nécessité de revoir des procédures judiciaires frappées du sceau de l’illégalité. Il n’est donc pas question ici et maintenant de voter pour des candidats accusés d’avoir trempé dans des scandales financiers, mais bien de défendre le droit de tout citoyen sénégalais à des procédures judiciaires irréprochables et à se présenter à tous types d’élections, tant qu’il remplit les conditions juridiques pour le faire.
Cela dit, il ne fait aucun doute que la responsabilité d’éventuels troubles pré-, per- et post-électoraux incombera entièrement au pouvoir actuel, qui a usé et abusé de tripatouillages constitutionnels et de tours de passe-passe électoraux.
Notre pays pourrait traverser une phase délicate, où il s’agira de défendre l’État de droit et d’empêcher l’installation d’un régime fort.
C’est parce que la responsabilité de la Jeunesse est particulièrement engagée sur ce plan, que le pouvoir essaie de l’amadouer et de contrecarrer le processus de prise de conscience par des financements clientélistes ou des recrutements politiciens…
Heureusement que beaucoup de jeunes commencent à prendre conscience des méfaits du système néocolonial, en vigueur dans notre pays depuis 1960 et à s’identifier à de nouvelles forces politiques émergentes et de rupture.
PAR OUMAR SARR
LETTRE À ALY NGOUILLE NDIAYE
Nous demandons, encore une fois, monsieur le Ministre, le respect de notre droit d’inspecter le fichier général des électeurs comme le stipule l’article L48 de la loi portant code électoral
Suite à votre lettre invitant les partis membres du FRN à se présenter à la DAF pour le contrôle et l’examen du fichier électoral, des plénipotentiaires s’y étaient rendus le 22 novembre 2018. Cependant, à notre grande surprise, comme seul moyen d’accès au fichier électoral, il leur a été proposé un écran de saisie standard pour des recherches d’électeurs sur la base de critères figés (N° électeur, prénoms, nom, région, département, arrondissement, commune, lieu de vote, NIN).
Or nous avions mandaté nos experts pour une autre mission, celle que confère la loi aux partis politiques, c’est à dire « contrôler la tenue du fichier général des électeurs ». Nous pensions que vous nous mettriez dans des conditions au moins équivalentes à celles des experts que vous aviez sélectionnés pour l’audit que vous aviez préparé et qui avait été financé, à votre demande, par l’Union Européenne. Nous voulions, en particulier, nous rendre compte nous-même de la fiabilité du fichier sur la base de requêtes et de combinaisons de requêtes que nous aurions librement confectionnées, et vérifier que le fichier n’était pas perméable à la fraude électorale.
Telle a été, depuis toujours, notre compréhension de l’article L48 de la loi électorale. Les partis ont pu bénéficier du libre accès au fichier avant l’année 2000, entre les années 2000 et 2012, et les fonctionnaires actuels de la DAF peuvent l’attester.
Quand nous avons posé des questions sur notre liberté de définir nos propres critères d’interrogation du fichier électoral, le Directeur de la DAF, sur place, nous a fait savoir qu’il y a des données non électorales auxquelles nous ne pouvions de toute façon pas avoir accès. Il a cité le cas du numéro de la carte d’identité de la CEDEAO et la signature des électeurs. Ces données ne seraient pas des données du fichier électoral mais des données de la carte d’identité.
Pour éviter toute équivoque, nous nous permettons, à toute fin utile, de rappeler, encore une fois, la loi et le règlement.
La loi électorale dispose en son article 53 « La carte d’identité biométrique CEDEAO fait office de la carte d’électeur ». Dès ce moment, selon nous, il n’est pas pensable de séparer artificiellement les données de la carte d’électeur et celles de la carte CEDEAO.
Le décret 2016-1536 portant application de la loi instituant la carte biométrique CEDEAO explique, en son article premier, que ladite carte comporte :
au recto, entre autres, le numéro carte CEDEAO, les prénoms, nom, date et lieu de naissance, sexe, date de délivrance, date d’expiration, adresse du domicile, centre d’enregistrement, signature
au verso
pour les électeurs : N° électeur, région, département, arrondissement, commune, lieu de vote, bureau de vote, NIN
pour les non-électeurs : la Mention « ne peut pas voter », le NIN
Pour nous, si le décret signifiait que seules les données au verso de la carte CEDEAO étaient accessibles aux partis dans le cadre de l’application de la loi, il ne leur serait même pas possible de consulter les prénoms et nom des électeurs, ce qui serait absurde.
D’ailleurs dans le rapport d’audit sus mentionné, les éléments constitutifs du fichier électoral détaillés et testés (paragraphe 6) sont les numéros d’électeur, le NIN, le numéro de la carte d’identité CEDEAO, les prénoms, nom, genre, date de naissance etc., ce qui lève toute ambiguïté sur l’interprétation de données propres au fichier électoral.
Nous demandons, encore une fois, Monsieur le Ministre, le respect de notre droit d’inspecter le fichier général des électeurs comme le stipule l’article L48 de la loi portant code électoral.
En comptant sur votre compréhension, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute et patriotique considération.
Pour les partis du FRN
Oumar SARR
Président de la Commission Electorale,
Secrétaire Général National Adjoint du PDS
Ampliations
CENA
CEDEAO
Union Européenne
PAR BABA GALLÉ DIALLO
POUR DES NÉGOCIATIONS IMMÉDIATES AVEC AND GEUSSEUM
Pourquoi le gouvernement refuse-t-il apparemment d’engager les négociations ? Pourquoi, ne prend-il pas la main qui lui est tendue alors qu’il sait possible que ce rapport de force va finir tôt ou tard autour d’une table de négociation ?
La liberté syndicale, le droit de grève et le droit de négociation sont des droits acquis de haute lutte par la communauté des travailleurs. Ces droits précités n’auraient pas existés, sans la liberté d’association, leur mère nourricière.
Il ne s’agit pas ici d’évaluer le degré d’application de la liberté syndicale, le droit de grève et la liberté d’association mais plutôt de montrer d’une part, mon étonnement relatif au silence assourdissant du gouvernement par rapport à la revendication de la coalition des syndicats du secteur de la santé dénommée "And Gueuseum" et d’autre part, d’appeler à des négociations préventives en vue d’abréger les souffrances des populations qui seraient éprouvées par la grève.
Si le syndicat a le droit de grève et le droit de négociation en tant que force sociale représentant les travailleurs, le gouvernement a le devoir d’écoute et le devoir d’engager des négociations pour trouver une solution au problème posé. Justement, c’est le devoir exclusif du gouvernement d’autant plus qu’il s’agit ici de grève de travailleurs du secteur public notamment de la santé dont l’Etat est employeur.
La coalition des syndicats de santé "And Gueuseum" est à son quinzième plan d’action. C’est énorme du point de vue arithmétique, en d’autres termes sur le plan comptable. Il s’agit chronologiquement de compter : 1,2, 3, 4, 5, 6, 7,8 jusqu’à 15. Franchement, on est surpris et étonné par le nombre de plan d’actions déroulé sans qu’il y ait à l’initiative du gouvernement, un début de négociations entre les différentes entités concernées.
Dans leur quatorzième plan d’action, la coalition des syndicats de la santé "And Gueuseum" avait annoncé la couleur à l’opinion publique de boycotter la campagne de vaccination si des négociations n’étaient pas entamées. Personne n’a bougé jusqu’à l’expiration, comme si une certaine léthargie s’était saisie de notre esprit et l’a enveloppé d’un voile qui l’aurait empêché de comprendre les enjeux et de pouvoir agir.
La vaccination en tant que moyen de prévention de maladies infantiles mortelles n’est plus à démontrer. Ella a permis de sauver des vies, de réduire la mortalité et la morbidité infantile liée à certaines maladies telles que : la diphtérie, la coqueluche, la rougeole, la poliomyélite, le tétanos. Etc Cependant, il faut distinguer la vaccination de routine des campagnes de vaccination de masse des enfants organisées périodiquement par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) avec l’appui de ses partenaires techniques.
Dans tous les deux cas de figure de la vaccination, le prestataire joue un rôle importantisme. Le gouvernement ne peut pas ignorer cela. Et en plus du boycott de la vaccination, il y a la rétention des données qui sont l’oxygène du système de sante sans lesquelles il meurt.
Les conséquences sur le plan sanitaire ainsi que sur celui de l’émotion sont incalculables. Déjà diminués, les patients qui ne savent pas où ils vont donner de la tête du fait de la grève sont blessés et désemparés. Cela dit, y a-t-il de raisons valables d’attendre que "And Gueuseum" aille plus loin, c’est-à-dire paralyser totalement le système de santé pour que le gouvernement daigne vouloir négocier ?
Au fait, plus le temps passe, plus les positions se radicalisent en allant crescendo au détriment de la santé des populations. Ainsi, dans le cadre du dialogue préventif, on peut dire que le gouvernement a déjà perdu beaucoup de temps pour négocier. Car les négociations sont inévitables. Pour autant, pourquoi ne pas le faire maintenant ? Pourquoi accepter volontairement de perdre du temps quand on sait pertinemment que ce rapport de force se terminera autour d’une table de négociation ?
Si le gouvernement ne change pas d’attitude, ce qui est sûr "And Gueuseum" continuera à exercer son droit à la grève dans les limites fixées par la loi, jusqu’à la table de négociation, pour sauvegarder sa crédibilité auprès de ses membres et sa survie.
Laconiquement, ce que la coalition des syndicats de santé revendique, c’est simple. C’est une augmentation du régime indemnitaire des paramédicaux au même titre que les médecins avec qui ils partagent le système de santé, les enseignants et les travailleurs non magistrats du secteur de la justice. Ils ne demandent pas un alignement de leur indemnité à celle des médecins. Donc, sans risque de se tromper, on peut dire que leur revendication est légitime d’autant plus qu’en dehors du fait qu’ils ont droit à une augmentation, ils sont, de droit et de fait les moins nantis du système de santé en termes de revenus par rapport aux médecins.
Toutes les mesures visant à creuser davantage les inégalités sociales contre lesquelles le Président Macky Sall, théoriquement s’était érigé et s’érige encore, n’ont pas le droit de cité. Cependant, il semble que, les médecins ont un droit (un droit non lié à leur statut et grade), que les paramédicaux, n’ont pas. Cette situation de fait regrettable, participe à exacerber les différences, à créer des frustrations et à dresser les membres d’une même famille (celle de la santé), les uns contre les autres.
Et pourtant, les paramédicaux, eux aussi, ont le droit non seulement de revendiquer une augmentation de leur régime indemnitaire mais ils ont le droit légitime à une augmention de leur régime indemnitaire comme les enseignants, les médecins et les travailleurs non magistrats du secteur de la justice. Car, le droit à un bien être qu’on est capable d’atteindre est légitime ainsi que le droit d’avoir plus de biens que l’on a.
Historiquement et socialement, le Sénégal est un pays de dialogue. On a surmonté beaucoup d’épreuves communes et individuelles grâce à notre génie social et politique mais aussi, grâce à notre sens élevé du dialogue pour la paix sociale.
Aujourd’hui (au moment j’écris ce papier) ce qui semble incompréhensible et suscite des interrogations légitimes, c’est l’inaction et le silence que le gouvernement a opposé à l’appel répété 15 fois de "And Gueuseum" pour des négociations sur le régime indemnitaire des paramédicaux. Le problème, c’est pourquoi le gouvernement refuse-t-il apparemment d’engager les négociations ? Le problème, c’est pourquoi, ne prend-il pas la main qui lui est tendue alors qu’il sait, sans illusion possible que ce rapport de force va finir tôt ou tard autour d’une table de négociation ?
Négocier maintenant, non pas demain, hic et nunc, pour épargner aux populations de souffrances évitables. La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a.
Le président Macky Sall ne peut pas prendre la main tendue de "And Gueuseum" en lieu et place du gouvernement, sinon, il participerait sans le vouloir à créer les conditions qui transformeraient sa fonction en un mur de lamentations, non seulement pour les organisations syndicales, mais aussi pour les populations.