L’enveloppe du Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur (Faise) est de 3 milliards 350 millions de francs. Cependant, certains peinent à en bénéficier. Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalaises de l’extérieur déplore un retard dans le remboursement et promet des «actions pour que les paiements aient lieu».
«Il faut un audit du Faise et une réorganisation des fonds», a revendiqué le député Nango Seck. Les parlementaires ont longtemps épilogué sur ces fonds destinés prioritairement aux femmes de la diaspora. Une donne appréciée par le député Aboubacry Ngaïdé qui opine que ces financements sont d’un grand apport pour l’entreprenariat des «braves femmes». Le parlementaire, à l’instar d’autres camarades, souhaite une enveloppe plus importante. «Les fonds du Faise ne sont pas suffisants pour toute la diaspora. Nous voulons qu’ils soient multipliés par 4 ou 5.» Si Nango Seck a parlé de réorganisation des fonds, des députés de la majorité ont pointé du doigt un remboursement qui traîne. «En Espagne, la représentante du Faise supplie les jeunes qui en ont bénéficié de rembourser. Et c’est vraiment déplorable», confie un des leurs. Des propos qui font écho à ceux du ministre Sidiki Kaba. Ce dernier a avoué que le taux de remboursement est actuellement de 78%. «Ce pourcentage aurait pu être plus élevé, mais il y a des retards dans le remboursement dans des pays comme l’Espagne, l’Italie. Des actions seront faites pour que les remboursements aient lieu pour que d’autres en bénéficient. Ce sont des chiffres incontestables.»
Sur les pays ciblés au départ, 12 sont à l’attente du Faise, selon le chef de la diplomatie sénégalaise. «Les émigrés résidant dans 28 pays ont déjà bénéficié de financements. Pour les 12 pays restants, conformément aux instructions du président de la République, mes services sont en train de prendre les dispositions y afférentes», dit-il avant d’inviter les députés de la diaspora à remercier le chef de l’Etat : «Si vous êtes là, c’est grâce au Président Macky Sall. Il y a quelques années, d’autres plaidaient pour vous. Aujourd’hui, vous avez l’opportunité d’exposer vos problèmes par vous-même.» Une invitation qui a fait rouspéter les opposants. Clameur dans la salle. Pour le ministre en charge du Budget, Birima Mangara, il est important de renforcer la ligne du Faise pour «promouvoir l’entreprenariat des femmes établies à l’étranger».
SAISIE DE CHANVRE INDIEN, DE MEDICAMENTS ET DE CUISSES DE POULET
La Brigade des douanes de Fimela a saisi 181 kg de chanvre indien, un lot de médicaments et 52 cartons de cuisses de poulet en 24h, a-t-on appris lundi de source douanière.
Dans un communiqué reçu à l’Aps, le Bureau des relations publiques et de la communication des douanes indique que les agents de la Brigade de Fimela (direction régionale des Douanes du Centre) ont mis la main, samedi, sur 181 kg de chanvre indien et un lot de faux médicaments. La même source précise que «c’est à Nianing que les agents ont appréhendé la charrette qui transportait la marchandise dont la valeur et celle du moyen de transport est estimée à 12 mille 832 mille F Cfa». Elle ajoute que le même jour, à bord d’une embarcation, les agents de cette brigade ont saisi 52 cartons de cuisses de poulet de 15 kg.
Toutefois, «les prévenus ont réussi à prendre la fuite avec le soutien de plusieurs personnes au niveau du quai de Rufisque», emportant «une partie de la saisie à bord de leur pirogue». Selon le communiqué, «la valeur du produit saisi est estimée à 780 mille F Cfa».
Les propositions faites par le Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia) pour la campagne de commercialisation 2018-2019 ont été validées par le chef de l’Etat. Il s’agit du maintien du prix du kg d’arachide à 210 francs et de la suspension de la taxe à l’export…
C’est officiel : la campagne de commercialisation de l’arachide démarre le 3 décembre et le prix du kilogramme est maintenu à 210 francs Cfa. Le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural l’a fait savoir hier, lors d’une réunion préparatoire de la campagne tenue au ministère avec les acteurs. «En dépit des cours mondiaux défavorables, le président de la République a accepté de fixer le prix du kilogramme d’arachide à 210 francs comme l’année dernière. Une diminution de 65% devrait être opérée si l’on ne se fiait qu’au cours de l’arachide sur le marché mondial, mais le Président a voulu mettre les producteurs à l’abri en acceptant les 210 francs proposés par le Cnia», a expliqué Dr Papa Abdoulaye Seck. Il a aussi fait savoir que toutes les propositions faites par le Comité national interprofessionnel de l’arachide pour la présente campagne ont été validées par le chef de l’Etat. Il s’agit du maintien de la suspension de la taxe à l’exportation, la subvention des semences certifiées pour 60 mille tonnes et 15 mille de semences écrémées, la reconduction du protocole Etat-huiliers pour compenser les pertes subies par les huiliers. L’innovation pour cette présente campagne est la mise en place d’un comité de suivi financier composé des deux directeurs de Cabinet des ministères de l’Agriculture et des Finances avec d’autres membres du secteur. Ce comité va travailler au suivi de la campagne pour sécuriser les revenus de la filière.
Pour un bon déroulement de la campagne, l’Etat a naturellement anticipé sur l’aspect financier, comme l’a précisé Moustapha Ba, directeur général du Budget. «La subvention nécessaire pour la prise en charge du prix plancher de 210 francs est inscrite dans le budget du ministère des Finances (…) Pour la collecte-commercialisation qui démarre le 3 décembre, il y a une mobilisation de 35 milliards au niveau de la Sonacos», a-t-il expliqué, faisant savoir que cette somme est le fruit d’une convention entre une filière de la Banque islamique et l’Etat qui sera signée le 4 décembre. «Nos calculs du mois de décembre nous donnent exactement 15 milliards et pour le mois de janvier à peu près 20 milliards francs», a-t-il fait savoir.
Moustapha Ba, directeur général du Budget : «Il n’y aura plus d’arriérés»
Les opérateurs privés stockeurs ne veulent pas revivre la mésaventure que leur avait infligée la Sonacos lors de la campagne passée. Modou Fall qui a parlé à leur nom lors de la rencontre l’a fait savoir au ministre. «Cela fait plus de 10 ans que je suis dans cette activité. La campagne comme elle s’est déroulée l’année dernière c’est du jamais vu. On prenait notre arachide et que pendant deux mois et plus on courait après la Sonacos. Il faut que vous y preniez garde. Nous avons vu les efforts de l’Etat, mais il ne faut pas que nos dettes traînent d’une campagne à une autre», a-t-il averti.
Des appréhensions vite levées par le directeur du Budget. «Le montant que la Sonacos dit devoir aux opérateurs est inclus dans les 4,4 milliards destinés au paiement des huiliers et au bilan de campagne 2016-2017», a assuré Moustapha Ba. «Au démarrage de cette campagne avec 15 milliards, on ne parlera plus d’arriérés dans un bilan de campagne et sur la subvention des engrais. Au 2 janvier, on parlera de campagne subvention intrants, campagne de production 2018-2019. Les factures envoyées par les opérateurs, le comité de suivi financier qui est une innovation va les suivre pas à pas. Il n’y aura plus d’arriérés ; les 15 milliards mobilisés pour décembre vont régler le problème», a encore précisé M. Ba
La dette due aux établissements d’enseignement privé est en passe d’être apurée. Selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de l’innovation, la réunion de conciliation tenue jeudi dernier a permis de définir un échéancier. Mary Teuw Niane informe que l’Etat est désormais à l’écoute des établissements concernés.
Comme on pouvait s’y attendre, la question des étudiants orientés dans les écoles privés d’enseignement supérieur est beaucoup revenue dans les débats de l’Assemblée nationale pour l’adoption du budget du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri). Selon le Pr Mary Teuw Niane, une réunion a eu lieu jeudi dernier entre les équipes du ministère de l’Economie, des finances et du plan, celles du Mesri et la Coordination des établissements de l’enseignement supérieur. Une réunion durant laquelle des propositions ont été faites aux établissements privés. «Dans le budget 2018 du Mesri, il y a 8 milliards inscrits pour le privé. Ces 8 milliards devraient être dépensés durant toute l’année.
Le ministère de l’Economie et des finances s’est engagé à les libérer durant le premier semestre dans une planification qui va leur être donnée. Pour 2019, le ministère s’est engagé aussi à donner 4 milliards rajoutés aux 8 milliards qui étaient donnés. A cela, il faut ajouter que les 3 milliards en cours de liquidation vont être exécutés. En ce moment, nous avons engagé 2,2 milliards qui permettent de couvrir la dette pour l’année 2016-2017. Ce qui reste, nous allons démarrer avec les 800 millions restants pour couvrir la dette de 2017- 2018», explique le ministre au sortir du débat d’adoption de son budget. Au total, de 2013 à 2018, c’est 47 mille 427 nouveaux bacheliers qui ont été orientés dans des établissements privés d’enseignement supérieur pour lesquels l’Etat paie 400 000 F pour les étudiants de premier cycle par an et par étudiant et 600 000 francs pour ceux sélectionnés au Master. Selon le ministre, depuis 2014, l’Etat a versé la somme de 31 milliards 569 millions 238 mille 167 francs aux universités privées. Mais depuis quelques jours, des centaines d’étudiants ont été exclus de leurs écoles du fait du non-paiement par l’Etat de son ardoise. Inter¬pellé sur la question de la généralisation des bourses que les députés jugent peu pertinente, le ministre a indiqué que de 66 216 bourses et 14 543 aides en 2011, l’on est passé à 98 221 boursiers en 2018 et 27749 bénéficiaires d’ai¬des.
Au final, le budget du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri) a été adopté par l’Assemblée nationale. Il est arrêté à la somme de 195 milliards 287 millions 174 mille 705 francs contre 191 milliards 577 millions 833 mille 060 francs Cfa soit une hausse de 3 milliards 709 millions 341 mille 645 francs en valeur absolue et 1,94% en valeur relative. Pour les dépenses de personnel, elles sont de 535 millions 390 mille francs en hausse de 10,02% tandis que les dépenses de fonctionnement sont en hausse de 4,14% avec 3 milliards 676 millions 987 mille 833 francs.
L’équipe d’organisateurs et de promoteurs des Galsen hip-hop Awards (Ghha) a fait hier le point sur les préparatifs de cet événement culturel et donné un avant-goût du show de samedi prochain.
Les Galsen hip-hop Awards se lancent au chevet des enfants de la rue et autres laissés-pour-compte en effet, le promoteur Youssou Dombouya alias Y Dee veut atteindre le taux de «zéro sans abri et aider les enfants». Pour la mission «Aidons les enfants», les acteurs des cultures urbaines comptent passer à l’Empire des enfants pour faire des dons, des denrées, fournitures scolaires et habits, entre autres. Youssou Dumbouya a par ailleurs rassuré sur les derniers préparatifs, «jusque-là tout se passe bien».
En outre, les critères de nomination des artistes seraient publiés sur la page Facebook des Galsen hip-hop Awards par souci de transparence, à en croire la team des Ghha. Le plus important c’est de participer, c’est une célébration qui permet de booster les artistes et les motiver pour qu’ils travaillent davantage.
Les trois règles qui fondent la musique ne seraient pas réunies, de l’avis des promoteurs des Ghha. Celles-ci se résument à la création, la promotion et la performance. Or, les Galsen hip-hop Awards sont un mouvement où les artistes créateurs sont à la fois promoteurs. Et les Galsen hip-hop Awards entendent créer une machine qui se charge de la performance des artistes par la nomination et la promotion des meilleurs dans leur catégorie.
«Les Galsen hip-hop Awards sont faits pour les artistes par les artistes, c’est aussi une façon de combler le gap événementiel du mouvement hip hop sénégalais», a fait savoir Cheikh Sène alias Keyti, artiste et membre du jury. Les promoteurs aspirent aussi à faire de la lumière sur les artistes underground (inconnu) par la médiatisation de l’événement.
Néanmoins, les promoteurs des Ghha ont tenu à lever le voile sur les polémiques notées cha¬que année à la fin des consécrations. «Il y en a qui vont toujours bouder pour diverses raisons. Ils nous disent que c’est pour des raisons personnelles. Ce n’est pas aux artistes de dire dans quelle catégorie ils vont faire partie.»
Et M. Sène de préciser : «C’est tant mieux si les artistes écrivent à Y Dee pour lui dire : ‘’Je ne veux pas participer parce que c’est ça le principe.’’ Ce n’est pas forcément parce que Y Dee m’a nominé que je ferai partie. L’artiste a le droit de dire : ‘’Je ne veux pas être dans ton événement.’’.»
Notons que pour la quatrième édition des Ghha, les dix catégories de consécration retenues sont nominées best album et album Solo, best artiste masculin, meilleur beat maker, meil¬leur Ep, meilleur featuring, meilleure artiste féminine, meil¬leur mixtape et meilleure vidéo, etc.
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"LA RESTITUTION DES ŒUVRES AFRICAINES N'EST PAS UN GESTE DU PRINCE"
Felwine Sarr et Bénédicte Savoy reviennent sur les enjeux du retour des œuvres sur le continent - Selon des experts, près de 80 % du patrimoine africain se trouve hors du continent - ENTRETIEN
La France a annoncé, vendredi 23 novembre, la restitution de 26 œuvres pillées au Bénin lors de la conquête coloniale. Une décision qui fait suite au rapport de l’économiste et écrivain sénégalais Felwine Sarr et de l’historienne de l’art française Bénédicte Savoy, chargés il y a neuf mois par le président Emmanuel Macron d’élaborer des pistes de réflexion sur la restitution des biens culturels africains.
Invités de l’émission « Internationales », dont Le Monde est partenaire, sur TV5 Monde, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy reviennent sur les enjeux du retour des œuvres sur le continent. Selon des experts, près de 80 % du patrimoine africain se trouve hors du continent. Quelque 90 000 œuvres sont aujourd’hui répertoriées dans les musées français.
35 MAGISTRATS MUTÉS
Le président de la République a présidé ce lundi le Conseil supérieur de la magistrature, à l'issue duquel plusieurs magistrats ont connu des mutations
Le président de la République a présidé ce lundi 26 novembre 2018 le Conseil supérieur de la magistrature. A l’issue de la rencontre, il a pris quelques mesures qui ont touché pas moins de 35 magistrats. Voici les nominations :
PAR MOHAMED DIA
ET SI LE MODELE ÉCONOMIQUE DE SERIGNE TOUBA ÉTAIT LA SOLUTION ?
Serigne Touba nous montre que la quête du savoir est essentielle dans la réussite - On trouve un modèle de développement endogène à Touba sans perdre nos valeurs, ni avoir à nous endetter d’une manière excessive pour le développement
Thomas Sankara disait : « D’autres avant moi ont dit, d’autres après moi diront à quel point s’est élargi le fossé entre les peuples nantis et ceux qui n’aspirent qu’à manger à leur faim, boire à leur soif, survivre et conserver leur dignité. Mais nul n’imaginera à quel point le grain du pauvre a nourri chez nous la vache du riche »
Depuis l’indépendance, le Sénégal peine à décoller, nous avons eu quatre présidents quelque peu différents, mais un peu similaires dans leur approche économique. Certains plus méritants que d’autres, mais le fait est qu’en 2018, le Sénégal fait toujours partie des pays les plus pauvres du monde. Presque la moitié de la population vit dans la pauvreté, plus de la moitié de l’autre moitié survit et un petit nombre vit dans « l’aisance »’ L’insalubrité est présente partout, la violence est devenue galopante pour un pays qui était connu pour sa sécurité. Nous avons délaissé notre culture et les cultures que nous voulons copier ne nous conviennent pas. Le Sénégal ne dispose pas de classe intermédiaire, soit tu es riche par héritage, soit tu fais partie des rares qui ont réussi dans les affaires, ou soit tu fais de la politique. Oui, de la politique, malheureusement, la politique est devenue un métier au Sénégal, un qui permet une ascension sociale très rapide peu importe que vous méritiez le « poste politique » ou pas. Il suffit juste de ne point avoir de valeurs et d’anesthésier sa conscience. Si tous nos présidents sont sortis de nos frontières pour chercher des modèles économiques qui n’ont pas marché, n’est-il- pas de temps d’essayer le modèle économique de Serigne Touba ?
Léopold Sédar Senghor
En 1848, année de la proclamation de la deuxième République en France, les habitants de Dakar, Gorée, Rufisque et Saint-Louis deviennent des citoyens français. Ils sont appelés les assimilés et la plupart d’entre eux peuvent fréquenter les lycées de renommée tels que le Lycée Faidherbe ou Van Vollenhoven. Blaise Diagne accédera en 1914 à l’Assemblée nationale comme le premier noir. Puis Galandou Diouf devient le second député noir en 1934. Ce n’est que Lamine Gueye qui était maire de Saint-Louis, qui invitera Léopold Sédar Senghor à venir rejoindre le Parti Socialiste Sénégalais en 1945. Léopold Sédar Senghor est né le 9 octobre 1906 à Joal Fadiouth et devient président du Sénégal le 5 septembre 1960. L’économie sénégalaise était principalement composée d’arachide et représentait près de 80 % de nos exportations. Avec la sècheresse de 1967, la récolte a baissé de près de 20 % et cela a créé une crise au Sénégal. Avec plus de deux tiers de la population vivant dans le milieu rural, la crise fut ressentie à travers tout le pays et résulta à quelques scènes de violence. Durant le début de sa présidence, Léopold Sédar Senghor adoptera les idées du philosophe et Jésuite Français Pierre Teilhard de Chardin. Durant son discours de 1957, il avait tenu ces propos : « Quand les enfants ont grandi, du moins en Afrique noire, ils quittent la case des parents et construisent à côté une case, leur case, mais dans le même carré. Le carré France, croyez-nous, nous ne voulons pas le quitter. Nous y avons grandi et il y fait bon vivre. Nous voulons simplement, Monsieur le Ministre, mes chers collègues, y bâtir nos propres cases, qui élargiront et fortifieront en même temps le carré familial, ou plutôt l'hexagone France ». Cela étant dit, nous pouvons dire que la présidence de Léopold Sédar Senghor reposait sur une crise d’identité donc il est impossible d’avoir un modèle économique adéquat quand on ne sait pas encore qui on est.
Abdou Diouf
Né le 7 septembre 1935 à Louga avant d’entamer ses études de droit à l’université de Dakar et de les poursuivre à Paris. Il deviendra le directeur de cabinet du président Senghor en 1963, puis il prendra les fonctions de secrétaire général de la présidence en 1964, ensuite, il sera ministre du plan et de l’industrie de 1968 à 1970 avant d’être nommé Premier ministre en 1970. À la suite de la démission du président Senghor le 1er janvier 1981, il deviendra le deuxième président de la République du Sénégal avant de gagner les élections de 1983, 1988 et 1993. Il perdra les élections de 2000 face au président Wade. L’un des premiers actes posés par le président Diouf le 24 avril 1981 fut l’abolition du quadripartisme dans le but de démocratiser la sphère politique. Cela résulta de la modification de l’article 3 : « Les partis politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils sont tenus de respecter la Constitution ainsi que les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Il leur est interdit de s ‘identifier à une race, à une ethnie, à un sexe, à une religion, à une secte, à une langue, à une région ». Pendant que le président Diouf construisait notre démocratie et la transparence dans la gestion des deniers publics, la banque mondiale et le FMI demandèrent des mesures draconiennes face à cette mauvaise situation économique que le président Diouf hérita du président Senghor. Ils recommandèrent pour ne pas dire exigèrent la diminution de l’effectif de la fonction publique ainsi que l’augmentation des prix des denrées de première nécessité et l’arrêt de la subvention de l’arachide durant cette période avec la chute du cours de l’arachide. La situation économique du pays fut toujours désastreuse avec la dette représentant 60 à 70 % du PIB soit près de la moitié de nos recettes allouées au service de la dette. Les recettes de l’État furent insuffisantes, les banques eurent des problèmes de liquidités car les retraits étaient supérieurs aux dépôts. Avant l’élection présidentielle de 2000, nous pouvions noter de nets progrès dans l’économie sénégalaise. La croissance avait accru de 2,2 % en 1993 à 5,1 % en 2000 et l’inflation elle avait décru de 32,1 % à 0,8 % durant le septennat du président Diouf (Le Monde du 27 février 2000). Cela était principalement dû à la dévaluation du FCFA qui reflétait l’état réel de notre économie. Le président Diouf a instauré la démocratie au Sénégal, mais il n’avait vraiment pas de modèle économique adéquat.
Abdoulaye Wade
Né le 29 mai 1926, Abdoulaye Wade qui était un farouche opposant depuis Senghor marqua l’histoire du Sénégal avec sa première alternance politique de 2000. Président du Sénégal du 1er avril 2000 au 2 avril 2012, il était l’espoir de tout un peuple, un peuple qui l’aime de manière inconditionnelle. Il ne s’est pas mis dans une logique de vengeance malgré qu’il critiquât le régime du président Diouf. En bon politicien, il a utilisé les informations qu’il avait pour les faire chanter à sa manière. Il avait une vision qui était basée sur la décentralisation et la croissance endogène. Il a eu à créer plusieurs agences pour décentraliser la responsabilité des ministères pour réduire au maximum possible les immixtions politiques dans la gestion des deniers publics. Il a fait des efforts sur la mobilité urbaine après que la SOTRAC ait déclaré faillite. Il avait aussi misé sur la croissance endogène en investissant des milliards dans les infrastructures, car le Sénégal était en retard sur ce plan, ce qui en partie empêchait le décollage économique. Il a eu à faire de très bonnes choses sur ce plan et le Sénégal a commencé à avoir une image différente sous le président Wade que sous le président Diouf. Il n’avait pas peur du développement et n’était pas dans la lancée de soumission. Au contraire, il croyait en la diversification des partenaires économiques et n’avait point peur de cracher ses vérités à quiconque. Lors du sommet de la FAO à Rome le 3 juin 2008, il disait : « C'est un concept dépassé, nous ne pouvons pas continuer à être assistés comme des mendiants"…"Ne venez plus nous imposer des institutions, des experts, l'Afrique d'aujourd'hui ce n'est plus celle d'il y a vingt ans. ». Cela étant dit, nous pouvons créditer au président Wade d’être le premier président à avoir une vision concrète de l’économie du Sénégal et un modèle reposant sur la croissance endogène avec les investissements dans les infrastructures et le capital humain.
Macky Sall
« Né le 11 décembre 1961 à Fatick, dont il fut maire de 2009 à 2012, Premier ministre de 2004 à 2007, Macky Sall occupe les fonctions de Président de l’Assemblée nationale sénégalaise de 2007 à 2008. Élu quatrième président de la République du Sénégal, il prend ses fonctions le 2 avril 2012 ». Il a occupé plusieurs fonctions sous le président Wade qui était son mentor. Le président Sall a proposé aux Sénégalais le PSE (Plan Sénégal Emergent) qui est un plan socio-économique qui est supposé booster la croissance économique du Sénégal en stimulant plusieurs facteurs de croissance. Son PSE a eu les effets escomptés sur le plan de la croissance économique, car le Sénégal a enregistré sa plus forte croissance économique sous le président Sall. Sa vision est aussi basée comme le père adoptif sur la croissance endogène qui est un modèle théorique de croissance économique auto-entretenue. Son Premier ministre s’inspire des économistes considérés comme les théoriciens de la croissance endogène qui sont Lucas, Romer et Barrow. Il en est à un mandat donc il sera impossible de juger le bilan général, mais au moins nous pouvons créditer au président Sall d’être le second président qui ait utilisé un modèle économique qui repose sur la croissance endogène.
Et si la solution se trouvait dans le modèle économique de Serigne Touba
Lire entre les lignes
Ils m’ont conseillé : « Va t’agenouiller devant les détenteurs du pouvoir et tu obtiendras les récompenses qui t’enrichiront pour toute la vie ». J’ai répondu : « Je compte sur mon Seigneur, je me contente de Lui, je ne désire rien d’autre que le savoir et la religion ». « Comment pourrais-je confier mes affaires à des gens qui sont aussi incapables de s’occuper des leurs que des crève-la-fin ? « Ou bien comment l’amour des vanités de ce monde m’oblige-t-il à fréquenter des êtres dont la mesure est le parterre fleuri des démons ? Serigne Touba dit dans Masaalik Jinaan, les itinéraires du paradis : " N'abusez pas de ma condition d'homme noir, pour ne pas profiter de moi car je suis le serviteur éternel, chaque génération qui passe aura la certitude que je suis venu pour elle " La population sénégalaise est composée par 62 % de sénégalais entre 0 et 24 ans et 30 % entre 25 et 54 ans. La jeunesse représentant un grand nombre de la population, Serigne Touba nous dit aussi : « Ô vous la génération des jeunes ! Si vous redoutez la honte, faites précéder l’action de la science » et il ajoute aussi : « Ô vous les adolescents ! Ne vous préoccupez que de droiture, évertuez-vous à la recherche du savoir. Il nous montre que la quête du savoir est essentielle dans la réussite donc il nous faut un investissement sérieux dans l’éducation de notre pays. Serigne Touba nous dit aussi : aidez les pauvres, les malheureux, ainsi que les endettés. Cela entre dans le socialisme dont les pays industrialisés nous parlent, mais que nous possédons déjà dans notre pays. Aucun pays industrialisé ne s’inspire de « modèle économique » de l’Afrique donc pourquoi devons-nous nous inspirer de leur modèle économique ? Chaque pays a ses réalités socio-économiques donc pourquoi ne pas utiliser un modèle économique qui nous est propre tout en ne négligeant pas les aspects positifs d’autres modèles applicables à nos réalités ?
Le modèle en tant que tel :
Serigne Fallou disait aux jeunes qui avaient quitté le milieu rural pour Dakar de rentrer pour travailler dans l’agriculture et vivre dignement. Serigne Fallou savait déjà que le secret était dans l’exode urbain. Nous prendrons des exemples pour montrer comment Serigne Touba a eu à le faire et a appris à sa progéniture le modèle économique le plus sûr pour le développement. En 1991, le gouvernement du président Diouf octroie 45 000 hectares à Serigne Saliou à Khelcom pour une exploitation agricole. Il n’a pas bénéficié d’accompagnement ni de subventions de la part du gouvernement, mais avec l’aide des fidèles mourides, il a pu développer le site en le dotant de puits, de forages, de canalisation sans parler des daaras qui y sont pour la quête du savoir. Il a fait ériger des magasins pour le stockage des récoltes, des contrats ont été signés avec des compagnies d’hydrocarbures pour l’approvisionnement en en carburant. Près de 5 milliards y ont été investis dans l’éducation, l’autosuffisance alimentaire et une vie digne. Si nous amenons ça dans une échelle macro-économique, cela nous montre que pour se développer, il faut impérativement que nous développions le secteur agricole et le secteur primaire de manière générale pour créer l’effet d’entraînement sur les autres secteurs. Nous privilégierons le secteur agricole sans négliger les autres secteurs. Nous devons changer la structure de notre économie pour passer d’une économie agricole à une économie industrielle, arrêter d’exporter nos matières premières et les transformer avant de les exporter. Si cela est fait dans toutes les communes du Sénégal cela nous mènera vers une émergence du Sénégal, il faudra impérativement développer toutes les régions d’une manière harmonieuse pour inverser la tendance de l’exode rural à l’exode urbain qui est un autre frein au développement. Le Sénégal comprend six grandes zones agro écologiques : la vallée du fleuve Sénégal couvrant une partie de Matam et de Saint-Louis, la zone sylvo-pastorale qui est la principale région d’élevage, la zone des Niayes qui est une zone horticole, le bassin arachidier qui couvre les régions de Thiès, Diourbel, Louga, Fatick, Kaolack et Kaffrine, la Casamance où on cultive le riz et la production fruitière, céréales et de coton, et le Sénégal oriental, couvrant la région de Tambacounda et de Kédougou, qui est une zone cotonnière et céréalière. Si ces zones sont développées et industrialisées, les jeunes y resteront pour y travailler et nous ferons face à l’exode urbain. Nous assisterons au développement du secteur primaire et secondaire et le problème de chômage sera un vieux souvenir.
L’exemple de la cite bénite de Touba
Certes, Touba a bénéficié des prières formulées par Serigne Touba dans la quête du bonheur des deux Mondes- Matlabul Fawzeyni. Une des prières formulées est « fais affluer tout ce qui est bien-être et bienfait du patrimoine des six côtés de la planète vers ma demeure la cite bénite de Touba ». Nous pouvons nous inspirer de la réussite économique de cette cité pour en faire autant dans les autres communautés rurales du pays. Fondée en 1888 par Serigne Touba, la ville de Touba est méconnaissable de nos jours. On y trouve des centres commerciaux dans tous les coins de rue, les succursales de presque toutes les banques de Dakar à cause du boom économique qui y prend place. Avec deux millions de personnes, c’est la communauté rurale la plus riche du pays. Si le gouvernement avait une vision économique qui s’appuie sur le secteur agricole et qu’il y ait des industries à travers le pays, pensez-vous que les jeunes penseront à quitter leur terroir ? On trouve un modèle de développement endogène à Touba sans perdre nos valeurs ni avoir à nous endetter d’une manière excessive pour nous développer. Si malgré le manque d’infrastructures à Touba et le problème d’assainissement, la cité arrive à être la deuxième ville économique du Sénégal après Dakar, cela montre la réussite de leur modèle économique. La discipline, la quête du savoir et le travail sont les piliers de la réussite économique. Il est temps que le gouvernement s’inspire de ce modèle et de développer le Sénégal en passant par le secteur agricole et tout le secteur primaire, de créer des entreprises pour l’emploi des jeunes. On a tout essayé depuis l’indépendance et ça ne marche toujours pas donc n’est-il pas temps d’adopter le modèle économique de Serigne Touba ?
L’examen du projet de budget du ministère de l’Enseignement Supérieur a été houleux. Les parlementaires se sont cognés comme des gladiateurs et se sont insultés comme des charretiers transformant du coup l’Assemblée nationale en un ring. Une scène de pugilat entre députés du groupe des Libéraux et ceux de la majorité autour du temps de parole qui donne une triste image de l’institution parlementaire.
Tout est parti de la répartition du temps de parole accordé aux différents orateurs. Alors que la présidente du jour, Ndèye Lucie Cissé demandait à Abdoulaye Makhtar Diop de prendre la parole, les députés de l’opposition la coupent pour réclamer plus d’équité entre les orateurs en donnant un temps de parole égal à tout le monde. «Cela a été discuté depuis lundi, donc vous êtes dans l’obligation de respecter cela», crie-t-elle. Mais, elle a eu du mal se faire entendre à cause des huées des députés Toussaint Manga, Marie SowNdiaye, Mame Diarra Fam et Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolli du groupe des Libéraux. «Ce que vous faites, nous le pouvons mieux que vous, parce que nous sommes plus nombreux que vous», rétorque-t-elle avant d’insister pour demander à la deuxième personne sur la liste de prendre la parole. Au même moment, le député de Touba Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolli quitte son siège pour se mettre au perchoir et fustiger la répartition mal faite du temps de parole.
Sa collègue Marie Thérèse Aida Seck qui fait semblant de ne rien voir, commence à parler. Elle sera coupée par les députés de l’opposition qui tapent sur les tables. Toussaint Manga, la tête de file de cette fronde, se déplace lui aussi pour rejoindre son camarade de parti au perchoir. Il trouve en travers de son chemin la députée de Guédiawaye Anna Poupaye Gomis qui lui barre la route, mais il parvient à remettre un document à la présidente. C’est à ce moment que les coups ont commencé à fuser de toutes parts. Et c’est l’élue de Guédiawaye Anna Gomis et celui de Touba Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolli qui ont donné le coup d’envoi des duels. Kader Ndiaye boxe Mame Diarra Fam Choqué par la réaction de l’élu de Touba qui s’en est pris à une femme, Kader Ndiaye, tout de blanc vêu, se lève et décide d’en découdre avec ses collègues d’en face.
C’est ainsi Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolli est pris à partie par des députés de la majorité dont Lika Bâ de Guédiawaye. Kader Ndiaye qui prenait la défense des femmes de la mouvance présidentielle, s’en prend à sa collègue Mame Diarra Fam qui voulait pourtant le calmer. Elle recevra un coup de poing de M. Ndiaye avant de se retrouver à terre. Elle ne tardera pas à réagir. C’est ainsi que la dame qui vit en Italie tente de riposter d’abord avec sa chaussure, ensuite à l’aide de son sac qu’elle tentera de lui jeter sur la figure. Retournée à sa place, elle abreuve Kader Ndaye d’injures avant de fondre en larmes. La présidente Lucie Cissé décide de suspendre la séance qui reprendra près d’une heure après.
A la reprise, tous les orateurs, après avoir parlé du sujet du jour, ont pris quelques minutes pour évoquer les incidents survenus une heure auparavant. Si certains ont regretté les incidents, d’autres par contre ont soutenu que des actes de ce genre vont se multiplier tant que les méthodes de répartition du temps de parole restent inchangées. La preuve, il y a eu des échanges vifs entre le député Cheikh Seck et Abdou Mbacké Bara Dolli. Le premier traitera de menteur son collègue avant d’être recadré sur un ton ferme par la présidente Ndèye Lucie Cissé.
«JE SERAI AU DEUXIÈME TOUR»
À la veille de son investiture, Bougane Gueye, leader de «Gueum Sa Bopp», l’optimisme en bandoulière, évoque la présidentielle de 2019, fait le procès de la classe politique et prend la défense du secteur privé national
Le 11 août dernier, le président du mouvement «Guem sa Bopp» mettait fin à un suspense longtemps entretenu en annonçant, à la surprise générale, sa candidature à la prochaine présidentielle. Mais pour être dans les starting-blocks au matin du 24 février, Bougane Guèye Dany avait lancé un défi à ses sympathisants qui devraient, selon lui, recueillir pas moins de 500.000 signatures en guise de parrainage. Après deux mois de collecte de parrains, il prépare activement son investiture prévue le 1er décembre prochain. A moins d’une semaine de cet événement et au cours d’échanges à bâtons rompus avec «L’As», le leader de «Gueum Sa Bopp», l’optimisme en bandoulière, évoque la présidentielle de 2019, fait le procès de la classe politique et prend la défense du secteur privé national. Il n’a pas manqué de décliner son programme articulé autour de 19 points.
BILAN DU PARRAINAGE A UN MOIS DE LA DATE DE CLOTURE DU DEPOT DES CANDIDATURES
La question du parrainage n’a jamais été un goulot pour Gueum Sa bopp. Dès l’entame de cette opération, nous avions déclaré que notre objectif n’était pas 52.000 ou 67 000 mais plutôt 500 000 à un million de signatures. De manière très claire, cela veut dire que même si nous sommes novices sur le terrain, nous avions des arguments à faire valoir et le projet de société qu’on a proposé aux Sénégalais était l’émanation d’une concertation nationale, d’une écoute attentive des populations à travers des tournées que nous avons faites un peu partout dans le pays. Cela dit, nous n’avons aucun problème sur le parrainage. Nous continuons de mener nos activités et partout où nous allons, nous arrivons avec notre discours ; on ne parle même pas de parrainages. Parce que ce sont les Sénégalais qui se sont levés d’une manière très volontaire pour parrainer la candidature de Gueum Sa Bopp, la candidature de Bougane Gueye. En vérité, nous n’avons jamais eu de problème sur la question du parrainage, même si c’est une sorte de filtre qui permet à l’organisateur d’être juge et partie en même temps. Ce sont eux (Ndlr : les tenants du pouvoir) qui fixent les règles du jeu et nous sommes obligés de nous y conformer. Défi de collecter 500.000 à 1.000.000 de signatures pour être candidat à la présidentielle Si nous disons que nous allons vers l’investiture, cela veut dire que nous avons beaucoup plus que 500.000 signatures. Si on avait moins de 500.000 parrains, on allait juste se contenter d’une déclaration. C’est dire de manière claire que nous sommes prêts pour jouer les grands rôles dans cette élection présidentielle du 24 février 2019.
FAITS MARQUANTS LORS DES TOURNEES A L’INTERIEUR DU PAYS
Je suis tout le temps sur le terrain, au contact des Sénégalais en milieu rural. Hier (Ndlr : l’entretien a été réalisé le vendredi 23 novembre), j’étais à Lambane Wilane dans la région de Louga. Depuis huit ans, le forage de ce village est en panne. Ils n’ont pas d’infrastructure sanitaire etc. A l’étape de Bono Ngedj (dans la commune de Mboro), quelqu’un m’a appris qu’on leur a installé, depuis 1980, des poteaux électriques, mais qu’ils n’ont pas d’électricité. Cela fait 38ans.
Dans la lettre que j’ai envoyée au président de la République, je disais que j’aimerais bien que le programme routier soit publié pour que les Sénégalais aient une idée réelle de ce programme que le gouvernement est en train de dérouler. A Lambaye, à Gawane, à Refane ; sur l’axe Baba Garage Keur Samba Kane, l’axe Baba Garage-Touba Toul, Baba Garage-Ngaye Mekhe ; les populations vivent dans des conditions extrêmement difficiles. On accède dans ces villages de manière extraordinaire. On se demande comment les populations font lorsqu’elles ont un malade la nuit entre 3h et 4h du matin. Il n’existe pas de voies de dégagement ni de routes praticables. A Andal et Thiamrouss, l’eau dite potable que boivent les populations ne devrait même pas être donnée à un cheptel. Pour se rendre à quel point le mal est tellement profond, on n’a même pas besoin d’aller hors de Dakar. Il suffit tout simplement de faire un tour à Malika, Keur Massar et Tivaouane Peulh pour constater que de nombreux quartiers n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité. Etant au contact des citoyens, j’ai compris leur désarroi et pourquoi ce sentiment de rejet qu’ils sont en train de nourrir par rapport à ce système et à la classe politique sénégalaise. Pourtant, les pouvoirs qui se sont succédé ont reçu énormément d’argent pour régler ces problèmes. Au moment où on parle d’émergence, je considère que le Sénégalais a d’abord besoin d’une autonomie. Œuvrons pour que le Sénégalais puisse vivre dans la dignité. Aujourd’hui, c’est cela le combat de Gueum Sa Bopp.
IMPOPULARITE ET CANDIDAT DES RESEAUX SOCIAUX
Il suffit tout simplement de regarder les images que nous faisons diffuser sur les réseaux sociaux et à travers des publireportages à la télévision, on se rendra compte de l’engouement populaire dont jouit Gueum SaBopp. Notre mouvement est en train de nourrir un immense espoir auprès des populations. Bougane Guèye et Gueum sa Bopp incarnent cette nouvelle voie pour développer le Sénégal. Presque 60 ans après les indépendances, le Sénégal est toujours dans le peloton des pays les plus pauvres, les plus endettés et les plus corrompus. Ce tableau noir doit être rectifié aujourd’hui par la jeunesse sénégalaise. Et c’est ce que nous sommes en train de faire. On me taxe de candidat des réseaux sociaux, mais je suis loin d’en être un, parce que ma présence est assez moyenne sur les réseaux sociaux. J’ai choisi de travailler sur le terrain, d’être au contact des Sénégalais, de les écouter pour comprendre leurs problèmes. Je vous rappelle que depuis 11 mois maintenant, nous avons visité au moins 2100 localités et parcouru plus de 85.000 kilomètres. Et aujourd’hui, on ne peut qu’être satisfait de l’engouement et de l’espoir que nous sommes en train de susciter au niveau des Sénégalais.
DIFFERENCE AVEC LA CLASSE POLITIQUE POLITIQUE DONT IL FAIT LE PROCES
Comparaison n’est pas raison. Ceux qui ont dirigé le Sénégal depuis les indépendances sont tous des politiciens professionnels. Rien ne prédestinait Bougane Guèye Dany à briguer le suffrage des Sénégalais. J’ai toujours été dans mon coin. J’ai toujours travaillé pour moi-même. Je me suis fait seul. Je n’ai bénéficié du coup de pouce de qui que ce soit. Si cela existe, cette personne n’a qu’à se signaler. De manière très claire, j’ai gravi les échelons pour être aujourd’hui là où je suis. Je ne me définis pas comme un politicien. Au Sénégal, le mot politicien renvoie à quelqu’un qui ne dit jamais la vérité et à une kyrielle de contrevaleurs. Je me définis comme un opérateur économique et un acteur social. Nous ne faisons pas de promesses. Nous avons souscrit à un engagement citoyen et à un pacte de confiance avec les populations. Nous ne sommes pas là pour corriger, mais plutôt pour bâtir un autre Sénégal sur la base de la démocratie et du culte du travail et de valeurs. Notre mouvement ne prône pas une idéologie importée. Il ne s’inspire pas du socialisme, ni du libéralisme moins du communisme. Gueum Sa Bopp est une aspiration universelle. Nous sommes là pour permettre au Sénégal d’entrer dans le cercle restreint des pays autonomes, et aux Sénégalais de vivre dans la dignité. Et cela, on ne peut pas le faire avec des promesses. C’est pourquoi, nous avons lancé ce pacte de confiance. C’est la première fois que le citoyen est placé à ce niveau de responsabilité. Gueum Sa Bopp s’engage à respecter intégralement ce qui est dans ce dossier. Gueum Sa Bopp signe et le citoyen signe. C’est une nouvelle démarche qu’il faut saluer. En démocratie, la seule légitimité est élective quels que soient notre richesse, nos objectifs et notre niveau d’intellect. On a beau s’engager socialement, créer des emplois, mais derrière si on laisse des médiocres décider à notre place, rien ne marchera. Et c’est ce qui est en train de se passer. Chez nous, un politicien c’est quelqu’un qui ne fait que consommer de l’argent. Nos politiciens ne savent que consommer de l’argent. Avez-vous jamais vu un politicien qui a créé des emplois dans ce pays ?
RESPECT DE VOS ENGAGEMENTS : QUELLES GARANTIES ?
Je suis un homme d’action et un acteur de développement. Je suis très à l’aise avec ce programme articulé autour de 19 points. Le brillantissime économiste El Hadj Ibrahima Sall a soutenu, dans une télévision de la place, que de tous les programmes qu’il a parcourus, il n’y a que celui de Gueum Sa Bopp qui a retenu son attention. Parce que de tous les programmes, il est le plus réaliste et le plus réalisable. Cela renvoie à du pragmatisme. Tenez par exemple : l’Acte 3 de la Décentralisation prône la suppression du poste de gouverneur. A-t-on besoin d’être expert pour comprendre que le Sénégal n’a pas besoin de gouverneur. Ce sont des postes de dépense dont on n’a véritablement pas besoin. D’autant que nous avons des préfets qui font le travail.
A-t-on réellement besoin d’un avion présidentiel, dans un pays qui passe tout le temps à tendre la main et à demander de l’aide à l’international. Saviez-vous que le roi du Maroc n’a pas d’avion dédié. Idem pour la chancelière allemande Angela Merkel. On ne peut pas être dans un pays avec un avion qui coûte 22 milliards en termes de charges mensuelles et à côté avoir des postes de santé qui ne disposent même pas de lits d’hospitalisation. A la place, il faut une compagnie aérienne forte comme c’est le cas au Maroc où lorsque le roi se déplace, un avion est aménagé et mis à sa disposition. Le Maroc a une excellente compagnie aérienne qui est en train de desservir partout dans le monde. Pourquoi, ne devrions nous pas travailler dans cette optique ?En1985, l’Ethiopie recevait de l’aide du Sénégal à cause de la famine qui y sévissait. Aujourd’hui, les Ethiopiens ont l’une des plus grandes compagnies aériennes d’Afrique. Ils viennent d’inaugurer leur centième Boeing. Au même moment, nous n’arrivons pas à avoir trois avions. On n’arrive même pas à avoir une bonne compagnie aérienne. A qui la faute ? La faute à nos dirigeants. (…)Nos gouvernants pensent que les deux mamelles qui permettent de construire un budget, c’est les Impôts et la Douane. Mais si la douane est devenue aujourd’hui une mamelle pour alimenter le budget du pays, cela veut dire tout simplement qu’il faut aller à l’étranger, importer et ramener chez nous pour payer la douane. Dans ce cas, on permet à une main d’œuvre étrangère de se développer et on ne crée pas de richesse. L’objectif de Gueum Sa Bopp est de faire en sorte que tout ce dont on a besoin, si on ne peut pas le produire en interne, on trouve une autre solution. Et la première des solutions consiste à trouver le moyen de permettre à notre économie locale de se développer.
L’IMPUISSANCE DES PRIVES NATIONAUX FACE AUX MULTINATIONALES
Au Sénégal, l’Investissement Direct Etranger (IDE) représente 2,77% de notre PIB au moment où le Rwanda enregistrait en 2007 un bond de 41% pour près de 3 milliards de dollars d’investissement qui a permis d’avoir 33.000 emplois. En Ethiopie, c’est près de 275 entreprises qui se sont installées pour cinq milliards de dollars et cela a permis de créer 130.000 emplois. De 1960 à maintenant, qu’est-ce que les IDE ont créé chez nous. Nous sommes à moins de 30.000 emplois de 1960 à maintenant. Ces entreprises étrangères viennent gagner nos marchés par le truchement et l’appui de nos autorités locales pour ensuite transférer les fonds à l’étranger. Cela n’a rien à voir avec quelqu’un qui vient investir au Sénégal. Le secteur privé ne peut pas se développer par lui-même. Il faut qu’il soit encadré, supporté par la politique économique gouvernementale et privilégié. L’OMC prévoit des clauses qui permettent à des secteurs d’activités dans des pays donnés de dire que sur cinq ans, on protège telle filière. Et si on avait protégé la filière de la couture, on aurait eu des tailleurs milliardaires. C’est valable pour les autres secteurs d’activités. Rien ne nous empêche de le faire. Malheureusement, nous avons en face des gens qui pensent que les seules ressources disponibles dans un pays, c’est les impôts et la Douane. Et lorsqu’il y a une baisse des recettes douanières, ils pensent que c’est une catastrophe. On tape sur la table pour dire qu’il y a une baisse des recettes douanières. Et pourtant quand la douane est forte et puissante dans un pays, c’est le déluge et la catastrophe.
«AUCHAN DEGAGE» ET LE FISC
Pour moi, la campagne «Auchan Dégage» ne constitue pas la solution dans un monde d’ouverture et de mondialisation. D’autant que la Sonatel est au Mali, en Guinée et en Sierra Léone. Et si les populations de ces pays disaient «Sonatel dégage» ? Donc, ce n’est pas la solution. Le mieux est d’encadrer le secteur privé sénégalais pour lui permettre de faire la même chose qu’Auchan au Sénégal. Si on avait permis au secteur privé national d’avoir les reins solides et de pouvoir créer 10, 11 voire 15 structures dans la grande distribution, peut être que le groupe Auchan n’aurait plus sa place au Sénégal. On aurait dû penser à ça. Malheureusement au Sénégal, quand un investisseur fait quelque chose de grandiose et crée des emplois, il devient l’homme à abattre. Vous vous mettez à dos la Douane, les Impôts et même les petites mairies d’à côté. C’est un problème. Tant qu’on pensera de cette manière, on n’arrivera jamais à rien. Que les gens se rendent à l’évidence que le secteur national doit être renforcé. Au Sénégal, le secteur privé sénégalais est réduit à ne gagner que des marchés de confection de tables bancs, de réfection, etc. Alors que nous avons des sociétés extrêmement bien outillées. Je reviens à notre slogan «Guem sa Bopp» pour dire que le développement du Sénégal ne se fera pas par des étrangers. Il se fera avec des Sénégalais. Pour y arriver, on a besoin de dirigeants qui ont de l’audace, qui n’ont pas de complexe vis-à-vis des occidentaux. Ce qui nous manque à nos dirigeants, c’est cette dose d’audace. Le Sénégal est plus riche que la France, mais nous attendons de l’aide française. Car nous gouvernants qui sont les sous préfets des impérialistes ont décidé de brader nos ressources naturelles et minières aux occidentaux. S’agissant du fisc, je disais dans une interview que le Directeur général des Impôts et Domaines Cheikh Ba ne devrait pas soutenir Macky Sall. Il devrait plutôt me soutenir parce que c’est moi qui le paie. Je paie mes impôts pour qu’il puisse exister. Comment quelqu’un peut engranger les impôts des différentes sociétés et dire qu’il soutient un candidat, alors que ce sont les gens qui le font vivre à travers leurs impôts. C’est quand même un problème. Cela nécessite une dépolitisation de l’Administration. Dans les grandes démocraties, l’Administration fait preuve de neutralité. Et puisque le Sénégal est une grande démocratie, il faut qu’on arrive à une dépolitisation de l’Administration. C’est un point que nous avons abordé dans notre document. Lorsqu’on est chef de service public, on doit se soumettre à un devoir de réserve. On ne peut pas être juge et partie. Par ailleurs, la lutte contre la corruption est primordiale si on veut amorcer le développement du pays. Parmi les points cités pour réduire les dépenses de l’Etat, figurent les fonds communs et autres indemnités que certains fonctionnaires encaissent trimestriellement. Pourquoi les femmes de certaines autorités comme les ambassadeurs et les généraux de l’armée doivent avoir des salaires ? Pourquoi les Bajen Gox n’ont pas de salaires. Je trouve que ces dames le méritent plus, parce qu’elles sont plus braves et d’une utilité certaine. Quand je le dis, on me qualifie de populiste. Il faut revenir à une certaine orthodoxie dans la gestion des affaires de l’Etat.
LES RAISONS DE SA DEMARCHE SOLITAIRE ALORS QUE L’ERE DES MESSIES EST REVOLUE
Je suis là pour combattre le système. Tous ceux, qui ont touché, servi ou permis à ce système d’être ce qu’il est aujourd’hui, sont des gens à combattre. Tous ceux qui ont eu à entretenir ce système sont à combattre. Cela dit, je déclare que je ne suis pas dans une logique de soutenir quelqu’un au deuxième tour, parce que j’y serai. Actuellement, je réfléchis sur ceux qui devraient pouvoir me soutenir. Je suis plutôt dans cette logique. Donc, j’ai dit que je serai au deuxième tour.
AMBITIONS PRESIDENTIELLES, POURQUOI ?
J’ai compris qu’en démocratie, la seule légitimité est élective. Quelle que soit l’ambition qu’on a et les objectifs qu’on s’est fixé par rapport à la jeunesse, si on ne définit pas la politique, on n’a pas la possibilité d’appliquer ce qu’on veut faire. J’ai envie que la jeunesse sénégalaise dépasse le seuil où elle se trouve actuellement, qu’elle soit productrice au rendez-vous de la grande technologie. L’objectif pour moi, c’est de faire comprendre aux jeunes Sénégalais qu’ils doivent réussir. Je veux leur faire comprendre que la réussite n’est pas une option, mais une obligation. Ce n’est pas parce que je suis journaliste-reporter que je dois mourir Directeur de publication. On doit penser et dégager des stratégies pour avoir son propre groupe de presse, son propre quotidien, etc. Nous avons l’objectif de placer le Sénégal parmi les pays qui comptent en Afrique. Notre ambition est de créer au Sénégal, un environnement économique propice qui permet à l’informel d’être un levier pour tirer le Sénégal vers le développement. En effet, on ne peut pas avoir86%de son économie entre les mains de l’informel et assimiler celui-ci à un fardeau. Pour moi, c’est un atout. De manière graduelle, il faut l’amener vers un statut formel, mais aussi créer un statut intermédiaire d’auto entrepreneurs qui permettra aux jeunes Sénégalais de comprendre qu’un pays se développe à partir des PME et PMI. On a besoin de quelqu’un pour insuffler une nouvelle dynamique dans notre pays. C’est ce que Gueum Sa Bopp est en train de faire.
A L’ORIGINE DE SON ENGAGEMENT
Le déclic de mon engagement a été l’affaire de la vente des migrants. Dès que j’ai appris cette histoire, je me suis dit voici des jeunes qui, certainement, n’ont pas bénéficié de partage d’expérience. D’autant qu’avec la somme de 400.000 FCFA pour effectuer un voyage, il y a des gens qui ont réussi au Sénégal et qui sont devenus aujourd’hui des milliardaires. Certains ont commencé avec 75.000 FCFA et moins que cela et qui ont réussi. J’ai décidé de partager ma petite expérience. Je n’ai pas encore réussi, mais je suis sur la voie. Si je partage cette expérience avec des jeunes Sénégalais, cela leur permettra d’économiser deux, trois, voire quatre années de leur vie. Car l’expérience, c’est la somme des erreurs commises. Dans la vie, les jeunes doivent comprendre de manière très claire que si on veut réussir, il faut d’abord échouer. Dès l’instant qu’on a peur de l’échec, on ne réussira jamais. La peur de l’échec traduit quelque part le niveau de réussite… A notre avis, il faut désormais ouvrir de nouvelles perspectives et une nouvelle orientation pour ce pays. Le train du Sénégal n’a pas de problème de vitesse, mais plutôt d’orientation. Cas de violence dans les couples Je crois qu’il serait bien de poser cette question à un sociologue qui pourra répondre de façon plus approfondie. Je n’ai peut-être pas le recul nécessaire. Mais ce qui est important, c’est que dans certaines situations, les gens doivent avoir un tout petit peu de réserve. Avec la prolifération des réseaux sociaux, ça amplifie les choses à un niveau extraordinaire. Il urge de prendre des dispositions. Il faut éradiquer la violence quelle qu’en soit la forme. Pour y arriver, il faut mettre en place des dispositions règlementaires et sécuritaires. On a vu ce qui s’est passé dans la banlieue dakaroise, à Keur Massar et à Tivaoune Peulh. Si vous prenez ces deux localités, c’est plus d’un million d’habitants pour deux casernes de Gendarmerie qui ne font même pas 40 gendarmes. C’est quand-même dramatique. Et dans notre programme, dans les 19 points, on a parlé des aspects sécuritaires.