2019, ET SI KOUTHIA ETAIT L’HOMME QU’IL NOUS FAUT ?
J’avoue que, pris au pied de la lettre, ce questionnement peut choquer nombre de lecteurs. Mais en réalité, cela ne devrait pas ! Si la scène politique continue de nous offrir à profusion des scénarios les plus inimaginables et les plus marrants...
SeneNews.Com |
Par Ababacar GAYE |
Publication 27/11/2018
Passée à la loupe, la situation politico-économique du pays donne tout simplement l’air d’une comédie avec des acteurs qui se rivalisent à qui mieux mieux. Des reniements aux dédits en passant par des retournements de veste spectaculaires nous entraînent immanquablement dans une position où il devient de plus en plus difficile de prendre les politiciens au sérieux.
Et si Kouthia était l’homme qu’il nous faut pour 2019 ? J’avoue que, pris au pied de la lettre, ce questionnement peut choquer nombre de lecteurs. Mais en réalité, cela ne devrait pas ! Si la scène politique continue de nous offrir à profusion des scénarios les plus inimaginables et les plus marrants au point de ressembler à un cirque, il devient juste normal que des orfèvres en matière de comédie s’érigent en maîtres. N’est-ce pas qu’on ne peut pas être plus royaliste que le roi. La simple énumération de quelques faits récents sur le plan politique et économique finira par nous convaincre que le sérieux n’est pas la chose la mieux partagée chez les politiques de ce pays.
Lors de son interview avec France 24, le président Macky Sall s’est illustré de fort belle manière. Si cet entretien avait fait l’objet de beaucoup de commentaires, c’est en partie dû au fait que le chef de l’Etat ait eu à se prononcer sur la question relative aux deux candidats à la présidentielle en l’occurrence Karim Wade et Khalifa Sall. Ce qui fait rire le plus dans cette sortie c’est les passages où le chef de l’Etat a sous-entendu que Karim Wade serait renvoyé en prison s’il mettait les pieds au Sénégal. De même, son refus catégorique de mentionner le nom de l’ancien maire de Dakar (par dégoût ou par mépris?) témoigne de la mentalité du chef qui semble toujours porter une dent contre un adversaire pourtant visiblement neutralisé. Cela ne donnerait peut-être pas l’air d’une comédie si l’idée d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade n’était pas soigneusement calquée après l’élection de 2019. Après tout, qui a dit au président qu’il sera encore aux commandes après l’élection à venir ?
Tant que la gestion des affaires de la cité donnera l’air d’un tâtonnement, même de la part d’un expert tel que l’Argentier de l’Etat, on continuera de croire que les politiques ne nous prennent jamais au sérieux. Sinon comment comprendre les versions multiples du ministre des finances et du plan sur la situation financière du pays ? Difficile de savoir à quelle sortie se fier puisqu’Amadou Ba s’est exprimé trois fois sur le même sujet et de manière visiblement versatile. Beaucoup de littérature pour justement conclure que le pays connaît une tension budgétaire et non de trésorerie. Criant urbi et orbi qu’ils sont dans le temps de l’action pourtant, les gens du pouvoir passent le plus clair de leurs temps à essayer de noyer le poisson à travers des sorties médiatiques qui ne leur réussissent pas toujours. Pourtant les écoles de formation du privé continuent de réclamer leur dû que le gouvernement même peine à évaluer avec certitude (le Ministère de l’enseignement supérieur et celui des finances ne s’entendant pas sur la même somme) ; la Société Africaine de Raffinage qui réclame plus de 100 milliards à l’Etat du Sénégal ; les étudiants obligés de se faire entendre pour pouvoir se restaurer à Thiès et à Bambey parce que l’Etat doit de l’argent aux repreneurs. Et dans ce tohubohu général, le ministre Amadou Ba déclare, lors du vote du budget de son département que seuls 8 milliards peuvent être déboursés alors que la dette envers les universités privées frôlerait les 13 milliards.
Sur les chapitres des droits de l’homme et de la relation avec la société civile, le tableau est le même. L’injonction récente du comité des droits de l’homme des nations unies, recommandant que le procès de Karim Wade soit revisité, est tout simplement placée dans la catégorie de « spams » par les partisans du chef de l’Etat qui ne lui accordent aucun crédit. D’éminentes personnalités du régime, au premier chef le premier ministre, sont montées au créneau pour dire qu’un nouveau procès est inimaginable. Et pourtant, l’opposant Macky Sall était obligé de saisir à un moment donné le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour dénoncer les exactions du régime Wade à l’époque. Dans une lettre datée au 1erJanvier 2012 (qui a refait surface comme par miracle), Macky Sall s’adressait à Madame Navi Pillay en ces termes : « nous vous demandons d’interpeler dans les meilleurs délais l’Etat du Sénégal pour ses violations du Droit à la vie ainsi du Droit inaliénable de tout peuple à s’exprimer librement et à manifester pacifiquement pour le respect de la constitution et de la Démocratie ». Ainsi donc parlait le chef de l’Etat qui aujourd’hui abhorre le comportement de certains mouvements de la société civile tel Y’en-a-marre et des organismes de droits de l’homme tel Amnesty International.
Et si Kouthia était l’homme qu’il nous faut en ces temps qui courent ! Le comportement de l’opposition se prêtant à ce jeu est tout aussi alarmant. Des candidatures, ou du moins des déclarations de candidature tous azimuts au sein des opposants suscitent parfois le fou rire chez les spectateurs. Des dizaines de noms, jusque-là, inconnus du grand public et désirant diriger le pays comme s’ils étaient dans le film « Un Président par Accident » ! A entendre certains parler, on les croirait déjà investis de la mission de présider aux destinées du pays alors que Dieu sait s’ils peuvent gagner un centre de vote. Alors l’apparition de Kouthia dans cette mêlée générale, avec son mouvement « Far ak Senegaal », donne plus de goût et d’originalité dans cette comédie qui est en train de se jouer avec ces dizaines de candidats qui ne surpasseront même pas le cap du parrainage. S’il faut vraiment que le paysage politique deviennent une pièce comique, qui est mieux placé que le célèbre humoriste Kouthia pour en tenir les rênes ?
ALI BONGO QUITTERA RIYAD POUR RABAT CE MERCREDI
Pour poursuivre sa convalescence, le président gabonais, en concertation avec sa famille proche, a fait le choix d'accepter la proposition d'accueil de son frère, Sa Majesté le Roi du Maroc Mohammed VI
Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, hospitalisé depuis le 24 octobre à Ryad, quittera la capitale saoudienne mercredi pour Rabat, "pour poursuivre sa convalescence", a annoncé mardi son épouse Sylvia sur sa page Facebook.
"Demain mercredi 28 novembre (...), Ali Bongo Ondimba, mon époux, quittera l'hôpital du Roi Fayçal de Ryad en Arabie saoudite", a écrit Mme Bongo, en ajoutant qu'il arrivera le même jour "à Rabat".
Mme Bongo Ondimba a souligné qu'elle et son mari tiennent "avant toute chose à exprimer" leur "profonde gratitude à l'endroit des autorités saoudiennes et du corps médical".
"Pour poursuivre sa convalescence, le Président, en concertation avec sa famille proche, a fait le choix d'accepter la proposition d'accueil de son frère, Sa Majesté le Roi du Maroc Mohammed VI. Nous lui en sommes extrêmement reconnaissants", a indiqué Sylvia Bongo.
Elle a précisé que ce transfert de Ryad à Rabat "a été rendu possible grâce à l'amélioration très significative" de l'état de santé de son mari.
Le président Bongo compte "mettre à profit cette brève période de convalescence pour recouvrer ses pleines capacités physiques, ainsi que pour travailler sur les dossiers les plus prioritaires" du Gabon, selon sa femme.
La période de convalescence pourrait durer quelques semaines, voire quelques jours, selon une source officielle de la présidence.
"Dès demain, ou au plus tard jeudi", plusieurs officiels dont le directeur de cabinet, le secrétaire général, le chef du protocole ou encore le porte-parole de la présidence, se déplaceront à Rabat, a ajouté cette source.
Le président gabonais et le roi du Maroc Mohammed VI sont très proches depuis leur enfance.
Depuis l'hospitalisation le 24 octobre du président Bongo en Arabie saoudite, la présidence gabonaise n'a communiqué officiellement qu'à deux reprises.
D'abord le 28 octobre pour annoncer que le président avait été admis à l'hôpital du roi Fayçal à Ryad à la suite d'un malaise dû à "une fatigue sévère", consécutive à "une très forte activité ces derniers mois".
Puis le 11 novembre pour dire que le président Bongo était "en phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques", reconnaissant ainsi de manière implicite la gravité de son état de santé.
Citant les médecins qui soignent le chef de l'Etat, le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni, avait évoqué "un saignement justifiant une prise en charge médico-chirurgicale en secteur hautement spécialisé".
M. Ngouoni n'avait cependant pas précisé le mal dont souffrait le chef de l'Etat. Quelques jours auparavant, une source étrangère proche du président Bongo avait affirmé à l'AFP qu'il avait "eu un AVC" (accident vasculaire cérébral), cause de son hospitalisation.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, DEMBA NDIAYE
NOMBRIL, NOMBRILISME, EGO
EXCLUSIF SENEPLUS - Une autre facette qu’on ignorait du président Sall : la modestie ne l’étouffe pas ! - Oui, il est bien ce qu’on fait de mieux en matière de mensonges électoraux et de mauvais choix en tant que président élu
Une autre facette qu’on ignorait du président Sall et qu’il vient de nous dévoiler : la modestie ne l’étouffe pas ! « Je suis sûr d’être le meilleur parmi les candidats à la présidentielle ». Et vous croyez qu’il a souri pour nous signifier qu’il s’agit juste d’un propos de pré-campagne, ou pour atténuer le caractère fanfaron d’une telle auto...sanctification ? Même pas ! Parce que voyez-vous, Sa Majesté y croit. Car à force d’entendre ses obligés et presqu’esclaves lui murmurer à l’oreille des louanges à la gloire de Sa grandeur ; à la luminosité de sa vision, à sa « constance » sanctifiée, voire déifiée, face aux insignifiants « variables » que sont les autres, tous les autres, monsieur « candidat-deuxième mandat-élu au premier tour » se prend pour l’« élu » des électeurs et de DIEU lui-même !
Quand on a un gros nombril, qui abrite un nombrilisme hors normes, cela donne un ego « trop centré », qui permet des affirmations pathologiques du genre : « Je suis le meilleur parmi les candidats à la présidentielle ». Pince sans rire. De quels candidats parle-t-il ? Que nous sachions, pour l’heure, il n’y a que des candidats à la candidature ! Peut-être que contrairement à nous autres simples mortels, qui ne sommes ni dans le secret divin, ni dans celui du Conseil Constitutionnel (quasi divin aussi), il sait déjà qui seront les candidats en face de lui et qui ne lui arriveraient pas à la cheville. Nous savions qu’il en avait déjà éliminé deux : l’un en exil, l’autre en villégiature dans « l’hôtel-Pénitencier » de Rebeuss. Peut-être parce que ces deux-là étaient meilleurs que lui qu’il les a déclarés non partants. Oui, dans le domaine de l’embastillement des adversaires « meilleurs » que lui, il excelle assurément.
Oui, il est bien le meilleur candidat face à des candidats virtuels, à des « pas encore candidats » ! Fastoche non ? D’être meilleur que rien ! Mais qui donc lui met des conneries pareilles dans la tête et dans la bouche à débiter devant des citoyens qu’il considère comme de parfaits idiots incapables de discernement et de choix. Mais nak, faut quand même reconnaître qu’il y a quelques vérités dans ce délire égocentrique : parmi les « pas encore » candidats, il est le seul ancien candidat à être meilleur dans quelques domaines majeurs :
Il est le meilleur en matière de reniements (« wakh wakhet ») qu’il a même contaminé son. Premier ministre qui en fait une chanson paillarde qu’il entonne avec une délectation jubilatoire. Oui, il est le « meilleur » en matière de respect de la parole donnée : la Patrie avant le Parti ; la reddition des comptes et la taule pour les fautifs avérés ; la haine viscérale contre la maladie infantile et contagieuse qu’est la transhumance ; pour laquelle il trouve désormais des vertus, cette prostitution de la politique, sans carnets sanitaires ; il laisse le choix à des frelons et autres voleurs de choisir entre une Cour scélérate (Crei) et le refuge de ses lourds coudes...
Il est le « meilleur » candidat quand il s’agit de jeter dans la rue 40 milles jeunes sénégalais (étudiants) parce que son ministre-comptable, Amadou Ba, n’aime pas son homologue mathématicien, Mary Tew Niane, dont il doute des capacités à compter juste le nombre d’étudiants déversés dans le privé. C’est vrai qu’il est le meilleur pour se faire construire des Ter de moins de 50 km à 1500 milliards là ou d’autres construisent des autoroutes de plus de 300 km à dix fois moins que ça ! Oui, il est le meilleur quand il s’agit de choisir où dépenser l’argent public : des stades omnisports pour les lutteurs, des Centres de conférences à la place de nouvelles universités pour empêcher nos jeunes d’être des victimes du non-respect des engagements vis-à-vis des Écoles supérieures d’enseignement, ou encore, nos bras valides de préférer le suicide par la mer ou le désert la vie d’enfer au pays...
Oui, il est bien ce qu’on fait de mieux en matière de mensonges électoraux et de mauvais choix en tant que président élu. Vous aurez noté qu’il ne dit rien de lui, président, et de ses trahisons électorales. Mais parce qu’il est convaincu que nous sommes de parfaits idiots à la mémoire courte, il nous lustre sa candidature, et lui, se peint en un père de la vertu. Je parle bien sûr de vertus politiques. Parce que j’ignore tout du reste, et ne m’y intéresse absolument pas....
Juste quelques mots sur la décision souveraine (un mot que nous adorons chez nous quand il s’agit de respecter les instances internationales) de la France d’augmenter le prix des inscriptions des étudiants étrangers dans ses universités. J'ai entendu çà et là, au Sénégal et en Afrique, des jeunes, universitaires, ruer dans les brancards et demander à leurs gouvernements de rappeler à l’ordre le président Macron ! Bigre ! La France ne peut plus décider de sa politique universitaire maintenant, « souverainement » sans qu’on crie au scandale ! La jeunesse africaine et sénégalaise en particulier, se trompent de cible et d’objectifs. La cible devrait être leurs gouvernements pour qu’ils construisent plus d’universités, qui prodiguent des enseignements de qualité ; que sa jeunesse ne soit pas obligée, par ignorance ou par manque de confiance en leur système éducatif, de ne voir leur avenir et salut qu’en la France et ses universités. Non de Dieu, battez pour votre droit à vivre et à étudier dans vos pays. Pour des systèmes éducatifs de qualité et en quantité. Exigez de vos gouvernants qu’ils fassent des choix d’investissement plus judicieux. Qu’ils dépensent moins dans les armes en engraissant les fabricants ; qu’ils bannissent les dépenses et autres investissements de prestige.
Le « meilleur candidat » et qui fera le « meilleur président », c’est celui qui prendra ces engagements-là et, les respectera surtout. Parce qu'il aura en face des citoyens vigiles-vigilants, qui surveilleront leurs faits et gestes. Et non leur signer un chèque en blanc pour un bail de cinq ou sept ans. Pour une fois, la France ne vous a rien fait. Les comptes, vous devez les demander à vos dirigeants, seuls comptables de votre avenir. « Parel » (len »), comme vous l’y invitent ces jeunes empêcheurs de vivre idiots et de mourir pour rien : Y en a marre ! Et y en a marre aussi de ceux qui veulent leur fermer la bouche pour pouvoir tripatouiller les élections en paix.
Petit téléfilm sur le prochain Train Express Régional
PAR MOHAMED DIA
COLONIES FRANÇAISES D’AFRIQUE OU COOPÉRATION FINANCIÈRE EN AFRIQUE ?
Sortir du Franc CFA ne garantit pas la fin de la pauvreté - Il est important d’avoir sa monnaie nationale, mais nous devons d’abord avoir une fondation solide avant de nous lancer dans cette aventure assez risquée
Il a été créé en 1945 sur décret par le Général De Gaule. A l’époque, on l’appelait le franc des Colonies françaises d’Afrique ou Franc des Colonies Françaises du Pacifique. Par la suite, il est devenu le franc de la communauté financière africaine. Au moment de l’indépendance certains pays ont quitté la zone franc CFA, d’autres plus tard et certains y sont toujours. Il y a deux zones, la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) et l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Les pays membres sont le Benin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo pour l'Afrique de l'Ouest ; pour l’Afrique centrale, il y a le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad. La Guinée-Bissau deviendra membre de la zone franc en 1997. Le but principal de la création de cette zone est de stabiliser l’environnement macroéconomique. Les billets sont toujours imprimés par la Banque de France et le taux de change est fixé sur l’euro. Le FCFA, représente-t-il un frein au développement de ces pays ou le mal est-il plus profond qu’une question de monnaie ?
Comprendre le Franc CFA
Pour tous les pays membres, il faut impérativement détenir un compte courant auprès du trésor public français. Chaque banque centrale verse au moins 50 % de leurs réserves de change au Trésor français. En contrepartie, la France aura le devoir d’assurer la garantie internationale de la monnaie. Les comptes ne doivent pas être déficitaires, mais si la banque centrale a besoin de devises, le Trésor français peut lui prêter en cas d’urgence. Cela permet aux pays de la zone franc d’être à l’abri des ruptures en devises, ce qui pourrait avoir un effet négatif sur les importations par manque de devises.
Le marché de change de Paris est responsable de la conversion en devises étrangères. Cela est facilité à cause de la parité fixe entre le Franc CFA et l’Euro. Tous les pays de la zone sont en mesure d’avoir autant de devises étrangères désirées. Certains pays hors CFA n’ont pas cette garantie à cause des problèmes de taux de convertibilité, manque de garantie et même, dans certains cas parce que la monnaie n’est pas acceptée.
Pour les pays de la zone Franc CFA, il faut respecter un nombre de règles pour éviter une éventuelle inflation. Cela est la raison pour laquelle il y a un montant minimum à placer sous réserve. En quelque sorte, le Trésor français apprend ces pays la discipline monétaire.
Vu que la France garantie notre monnaie, elle prend part à la définition des règles. Elle joue le rôle de la police aussi en s’assurant que les règles mises en place sont respectées et elle dispose aussi d’un droit de veto sur certaines décisions. Il y a aussi des intérêts versés chaque année aux pays membre.
Comparaison n’est pas raison
Les dix pays les plus riches en Afrique sont le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte, l’Algérie, le Soudan, le Maroc, l’Angola, l’Ethiopie, le Kenya et la Tanzanie. Tous ces pays ont une chose en commune, ils ont tous leur propre monnaie.
Les pays les plus riches en Afrique de l’Ouest par ordre sont :
Nigeria : En 2018, le PIB du Nigeria était estimé à près de 425 milliards de dollars. Avec plus de 190 millions d’habitants, c’est le pays le plus peuplé en Afrique. Le Nigeria utilisait la monnaie anglaise, mais elle a introduit sa propre monnaie le 1er janvier 1973, le naira.
Ghana : Avec un PIB de 49 milliards de dollars, le Ghana occupe la deuxième place même si elle a eu la plus forte croissance de la région avec un taux de 8,3 %. Le cédi est la devise du Ghana depuis 1965.
Côte d'Ivoire : classée troisième en Afrique de l’Ouest, la Côte d'Ivoire a un PIB estimé à 45 milliards de dollars. Le pays utilise le Franc CFA comme monnaie et son président a indiqué que le Franc CFA est « sain et entre de bonnes mains »
Sénégal : Avec un PIB de 17 milliards de dollars, le Sénégal occupe la quatrième place en Afrique de l’Ouest et a été classé dans le top 20 des pays les plus riches en Afrique. Son ministre des Finances disait que : « notre appartenance à la zone Franc permet aujourd’hui, entre autres, aux pays de l’Uemoa d’avoir une croissance vigoureuse. Nous avons aujourd’hui un cadre macroéconomique très assaini au niveau de la zone Uemoa et c’est l’existence d’une monnaie stable qui favorise cette situation. »
Puis vient le Mali avec 16 milliards de dollars, le Burkina Faso avec 14 milliards de dollars, le Bénin avec 10 milliards de dollars, la Guinée avec 9 milliards de dollars, le Niger avec 8 milliards de dollars et enfin le Togo avec 5 milliards de dollars.
Rester ou Sortir ?
En février 2018, les dirigeants des pays membre de la CEDEAO ont réaffirmé leur volonté de créer une monnaie d’ici 2020, dénommée, « Eco ». Le président du Ghana dira à cet effet que « l’introduction d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest va aider à supprimer les barrières commerciales et monétaires, réduire les coûts de transaction, dynamiser l’activité économique et accroître le niveau de vie des habitants de la région". Wait and See comme le disent les anglophones.
D’une part, chacun des pays figurant sur la liste des pays les plus riches en Afrique a sa propre monnaie, mais est-ce que cela rend ces pays plus souverains que les pays de la zone euro qui ont une monnaie commune ? Est-ce que la monnaie a été créée pour faire état de souveraineté ou a-t-elle été créée pour faciliter les échanges entre pays ? Durant la conférence de Bretton Woods de juillet 1944, le nouveau système monétaire international a vu le jour avec l’or comme monnaie de référence, « Gold Exchange Standard ». Il y a eu certains pays qui étaient sortis du Franc CFA comme la Guinée, la Mauritanie et le Madagascar et qui ne sont pas pour autant plus développés que les pays de la zone Franc CFA. Le Mali et les deux Guinées, ne sont-ils pas revenus dans la zone Franc CFA après avoir eu leur propre monnaie nationale ?
D’autre part, tous les pays qui figurent parmi les plus riches en Afrique ont leur propre monnaie. Une monnaie nationale permet d’avoir un meilleur pouvoir d’achat pour tous, elle facilitera les exportations aussi et cela réduirait le déficit commercial si ces pays commencent à offrir des biens et services au monde. Avec une monnaie nationale, ces pays retrouveront la maîtrise de leur propre monnaie et le financement des PME sera plus facile pour redynamiser l’économie nationale. En quelque sorte, une monnaie nationale peut garantir une forte croissance économique et plus d’emplois crées.
Connaissons nos priorités
En 2018, les pays de la Zone Franc font partie des pays les plus pauvres dans le monde et nous devons sortir de cette pauvreté. Sortir du Franc CFA ne garantit pas la fin de la pauvreté. Certes, il est important d’avoir sa monnaie nationale pour diverses raisons énumérées ci-dessus, mais nous devons d’abord avoir une fondation solide avant de nous lancer dans cette aventure assez risquée. Si on prend le cas du Sénégal, nous pouvons dire avec assurance qu’en 2012 il aurait été possible de créer notre propre monnaie mais en ce moment avec l’endettement excessif, l’hypertension budgétaire et le taux de pauvreté, nous devons plutôt penser à développer le secteur agricole, créer des industries, créer des emplois, éradiquer la pauvreté pour que les Sénégalais vivent dignement puis nous pourrons parler de créer notre propre monnaie. Si nous essayons cela et que nous sentons de meilleures conditions de vie, nous pourrons envisager de créer notre propre monnaie. A défaut de la création de la monnaie unique envisagée par les états membres de la CEDEAO. Robin S. Sharma disait : « Ne laissez jamais ce qui compte le moins l’emporter sur ce qui compte le plus. »
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LES FEMMES PRÔNENT LA RUPTURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nafissatou Wade, Yassine Fall et Aida Mbodjie, toutes candidates déclarées à la présidentielle, sont décidées à impulser une nouvelle dynamique dans la gestion des affaires publiques
Boubacar Badji, Alioune G Sall et Coumba Thiam |
Publication 27/11/2018
Des femmes engagées a créer une rupture définitive avec le système actuelle ont pris la parole lundi, à l’occasion du dialogue sur la participation des femmes à l’élection présidentielle du 24 février 2019, initiée par le ministre conseiller Ndioro Ndiaye. Nafissatou Wade, Yassine Fall et Aida Mbodjie toutes candidates déclarées à la candidature ont débattu sur des questions d’actualité.