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23 septembre 2025
LAHBIB NDIAYE
CALOMNIE CONTRE MIMI TOURÉ
Chaque fois que Karim Wade et ses affidés sont dans les cordes comme c’est le cas actuellement, ils fouillent dans les poubelles en essayant de trouver ce qui doit forcément clocher au niveau de Dr. Aminata Touré
Nous demandons Un panel d’honneur pour verifier les diplômes et CV de tous les politiciens de ce pays!
Chaque fois que Karim Wade et ses affidés sont dans les cordes comme c’est le cas actuellement, ils fouillent dans les poubelles en essayant de trouver ce qui doit forcément clocher au niveau de Dr. Aminata Touré. Car des politiciens honnêtes certains pensent que cela n’existe pas.
Mme Touré a travaillé dans dans le secteur privé, les ONGs et a fait plus de 20 ans dans les Nations Unies ; ses diplômes sont passés sous tous les tamis. Dieu merci, ses promotionnaires, collègues et même professeurs sont toujours en vie.
Nous exigeons encore une fois la mise en place sans délai d’un jury d’honneur présidé par toute personnalité désignée pour verifier les diplômes et CVs de tous les politiciens de ce pays. Mme Aminata Touré est prête à être la première personnalité à se soumettre à cette vérification. En espérant que tous les politiciens suivent, majorité, opposition et indépendants tous confondus. Afin que nul n’en ignore.
Lahbib Ndiaye est conseiller technique à la Présidence
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«LE FRANC CFA EST UNE GROSSE ESCROQUERIE»
Mamadou KOULIBALY, ancien président de l'Assemblée nationale de la RCI
La littérature sur le franc CFA s’est enrichi avec la publication du livre de l’économiste Ndongo Samba Sylla et de la journaliste Fanny Pigeaud. Les deux co-auteur ont présenté ce mois à Dakar leur ouvrage intitulé : L’arme invisible de la Françafrique : une histoire du franc CFA.
L’ancien ministre des Finance et ancien président de l’Assemblée national de Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly était l’un des co-présentateur du livre. En marge de la cérémonie, il a répondu à nos questions sur cette monnaie coloniale qu’il qualifie de « grosse escroquerie morale ». S’agissant de la monnaie unique l’ancien ministre estime, en rapport au récent concours lancé par la commission de la Cedeao, que l’on a mis la charrue avant les bœufs.
Les détails dans l’entretien ci-dessus.
PAR MADANY TALL
DU ZÈLE D'UN PIÈTRE DIRIGEANT EN QUÊTE DE PERSONNALITÉ
Notre cher président et son gouvernement s’entêtent à précipiter toutes nos ressources et les opportunités de notre marché intérieur entre les mains des multinationales françaises, faisant fi des lois de la République
De l’émotion nègre de Senghor, au pragmatisme de Wade, en passant par le jeu d’équilibriste de Diouf, notre cher président Macky Sall n’arrive pas à trouver sa bonne place et son style, dans les relations économiques et politiques qu’il essaie de nouer avec la France et ses multinationales prédatrices.
Les sénégalais ont du mal à comprendre le positionnement de Macky Sall vis-à-vis de la France. Mais quand on y regarde de plus près, le style du père de la nation rappelle celui d’un père désespéré, qui dans sa pauvreté (d’esprit ou de corps, je vous laisserai choisir), offre sa jolie fille en pâture et contre son propre gré, à un prétendant véreux, parce que ce dernier lui laisse de gros billets à chaque visite dans sa maison en ruine. Le père doit y espérer, sans doute dans ses doux rêves d’un jour, une reconstruction toute neuve de sa demeure en ruine. Mais que sais-je !!! (Suivez ma plume…).
Pourtant, aucun des prédécesseurs de Macky Sall, dans la diversité de leurs différents styles de gouvernance, n’a jamais osé porter allégeance de façon aussi flagrante à la France.
Nous savons tous que Senghor était acquis à la cause de la France, mais il a également toujours usé de sa plume pour chanter tout haut sa négritude en réaction au complexe de supériorité du type caucasien. Même si on lui reprocha une négritude beaucoup moins assumée et plus assimilée que celle de ses compagnons littéraires comme Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas, nous pouvons reconnaitre à Senghor la paternité de certains symboles très forts de notre nation, comme notre hymne national, qui chante un lion rouge qui rugit, l’espoir et la grandeur d’une Afrique mère rassemblée, épaule contre épaule et sortant des ténèbres, ou encore d’une Afrique debout et conquérante. On peut également lui reprocher d’avoir soufflé le chaud et le froid avec son peuple et d’avoir sciemment comploté contre d’illustre fils de la nation comme Cheikh Anta Diop ou Mamadou Dia, pour ne citer que ceux-là, il nous aura néanmoins assuré les bases d’une stabilité politique enviée par beaucoup de nos pays voisins ayant connu des lendemains macabres depuis leur accession à la souveraineté nationale.
Quant à Abdou Diouf, il est sans doute l’homme politique qui, dans cette françafrique nauséabonde, possède la meilleure étoile parmi les 4 chefs d’états qui nous ont gouvernés depuis l’indépendance. Il peut objectivement bénéficier de l’excuse d’avoir affronté, en moins d’une décennie, deux combats économiques douloureux que sont le Plan d’Ajustement Structurel dicté par les institutions de Breton Woods (ou siège la France bien sûr) et décliné en partie à travers le plan Sakho-Loum (1992-1994), ainsi que la dévaluation du franc CFA imposée par le gouvernement français de l’époque, dirigé par Edouard Balladur. Pour les moins jeunes, nous avons tous assisté démunis à une inflation généralisée lorsque la parité du franc CFA par rapport au Franc Français a été réduite de moitié (passant de 100 francs CFA à 50 francs CFA pour 1 franc Français). Alors, même si les économistes et autres experts de la vie politico-économique de l’époque ne s’accordaient pas nécessairement sur les moyens mis en œuvre et dictés par les institutions internationales et la France, ils étaient quasi-unanimes sur le diagnostic et la nécessité de restructurer l’économie et les finances publiques de l’Etat sénégalais, marqués jadis par la gabegie et la corruption soutenue dans les arcanes du pouvoir Socialiste. Abdou Diouf est donc celui qui, malgré sa politique peu assumée de cette françafrique néocoloniale, a laissé l’image ambiguë d’un président équilibriste dans ses relations avec l’ancienne puissance coloniale. Il nous a laissé le sentiment d’avoir néanmoins essayé de résister et de redresser notre économie en faisant face malgré lui, au dictat de la France et des institutions internationales. On lui reprochera enfin de s’être endormi au pouvoir parce que dépassé par les évènements, ce qui expliqua l’arrivée au pouvoir inattendu de Maître Abdoulaye Wade en 2000. Une arrivée au pouvoir à mettre, encore une fois, en partie à son crédit, puisqu’il s’est comporté avec dignité en acceptant sa défaite aux élections présidentielles de 2000, garantissant ainsi une alternance démocratique dans la paix et l’entente nationale. Que l’on soit pour ou contre Abdou Diouf, il faut reconnaitre que ce fut une période riche en enseignements pour l’histoire de la démocratie sénégalaise, surtout si l’on se souvient du traumatisme socio-politique vécu par les sénégalais lors des élections précédentes de 1993, ayant entrainé la mort par assassinat de Maître Babacar Sèye, ancien président du Conseil Constitutionnel.
Le cas d’Abdoulaye Wade quant à lui est beaucoup plus tranchant et plus simple à apprécier car clairement assumé et volontariste vis-à-vis de la France. Malgré le climat de corruption qu’il a réussi à généraliser au sein de la classe politique, puis étendu au secteur privé et aux populations, en utilisant les relations et contrats d’affaire parapublics ainsi que la corruption d’électeurs, Abdoulaye Wade a été le seul président sénégalais à oser affirmer tout haut sa volonté de marquer une rupture claire et nette dans les relations que les pouvoirs publics sénégalais doivent entretenir avec l’ancienne puissance coloniale: « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts », tous les sénégalais connaissent cet adage de Maître Wade. Nous pouvons en effet lui reconnaître sa démarche assumée de s’ouvrir de façon plus affirmée à d’autres partenariats internationaux que ceux de la Françafrique. Il a ainsi réussi à élargir le périmètre de concurrence dans le concours aux marchés publics intérieurs sénégalais en ouvrant davantage la diplomatie sénégalaise vers les pays du Golf et la Chine, pour ne citer que ces deux territoires. C’est ainsi, en exemple, que le groupe Bolloré avait perdu la gestion du port autonome de Dakar en 2007, au profit de la société Dubaï Port World, où que l’armée française s’est retiré de notre base militaire de Bel-Air en 2011. Malgré son concours à la destruction des valeurs fondamentales de notre société sénégalaise, le président Abdoulaye Wade nous a néanmoins montré que le Sénégal n’était pas, pieds et mains, lié à l’ancienne puissance coloniale au point de brader les ressources intérieures du pays comme le fait Macky Sall en ce moment.
Le « père » Macky Sall, lui, n’a pas trouvé mieux que d’hypothéquer l’avenir de sa belle sénégalaise en la mariant à un amant « volage » qui n’en a que pour ses intérêts. Les sénégalais espéraient, en lui, le développement d’une posture digne d’un homme d’Etat, de valeurs, défendant la grandeur du Sénégal au-delà de nos frontières, mais ce fut très vite un espoir vain au vu de la tournure des évènements depuis son élection en 2012.
Nous constatons tous, avec effarement, que notre cher président et son gouvernement s’entêtent à précipiter toutes nos ressources et les opportunités de notre marché intérieur entre les mains des multinationales françaises, en faisant fi des lois de la république et des pertes colossales que cette démarche engendre pour les générations actuelles et futures de notre nation.
Dans ce gouffre financier, le secteur du pétrole occupe une place centrale, mais il ne s’agit pas du seul secteur économique concerné. Avec la découverte du pétrole, du gaz et du zircon, sans compter les autres ressources déjà connues mais mal exploitées comme l’or, le phosphate, le calcaire, ainsi que les projets d’exploration inconnus du public à ce jour, la France drague le Sénégal comme jamais. Pourtant la future mariée n’est même pas encore si bien apprêtée, car mal informée du destin que lui prépare le père. Mais peu importe, le père corrompu de la nation a, de toute façon, décidé de (re) marier notre belle nation avec son ancienne puissance coloniale contre son gré.
Lors de sa conférence de presse du 21 octobre 2018, le leader de la République des Valeurs, Thierno Alassane SALL, ancien ministre de l’énergie, démissionnaire et impliqué initialement dans les négociations des contrats pétroliers, nous rappelait la gravité de la situation. En exemple, en l’état actuel du contrat de forage du bloc pétrolier de Rufisque Offshore signé avec la multinationale française Total, le Sénégal devrait supporter un manque à gagner de plus de 400 milliards de francs CFA par an sur une durée de 45 ans, comparé aux offres de ses concurrents principaux comme celle du duo BP-Cosmos jugé beaucoup plus avantageux. Le calcul des montants globaux donne le vertige, 18. 000 milliards de francs CFA de manque à gagner sur 45 ans, si l’on sait que nos écoles primaires ont besoin de moins d’un milliard de CFA pour éradiquer les abris provisoires sur l’ensemble du territoire sénégalais. On se demande, dès lors, à qui profite ce complot qui a permis à la société Total de décrocher ce contrat, alors qu’il était classé 5ème parmi les sociétés soumissionnaires à l’exploration de ce gisement tant convoité.
Nous ne parlerons pas ici des autres secteurs économiques également dans la cible de la France comme l’eau (SUEZ), les infrastructures (Eiffage), le port autonome de Dakar (avec le retour de Bolloré), etc.
Le Sénégal, avec son histoire, ne mérite pas un tel sort. Par respect pour les grandes figures de cette nation, hommes et femmes ayant combattu pour la liberté et l’autodétermination de notre peuple, il est indigne d’un fils de la nation sénégalaise, de surcroît défenseur suprême des intérêts de la nation, de manquer autant de respect pour les symboles de cette nation et de son histoire. Notre plume nous renvoie inévitablement aux illustre hommes et/ou femmes comme El hadj Cheikh Oumar Foutiyou Tall, Cheikh Ahmadou Bamba, El hadj Malick Sy, Lat Dior Ngoné Latyr Diop, Alboury Ndiaye, Aline Sitoé Diatta, les femmes guerrières de Nder qui se sont brulées vives parce que profondément attachées à leur liberté…et la liste peut être longue. Quand on dirige un tel pays, avec une histoire aussi chargée en symboles, on a une obligation morale de prudence vis-à-vis de ses anciens pourfendeurs. Le peuple sénégalais demande d’y voir plus clair, de savoir ce que les français ont promis à Macky Sall pour qu’il agisse de la sorte, ou quels moyens de pression possèdent-ils contre lui pour lui imposer une telle démarche. Il y a de quoi s’inquiéter.
Mais à Macky Sall nous disons et rappelons ceci : si ses amis français actuels lui ont fait croire qu’il était le mieux aimé de tous et qu’il en sortirait glorifié par ses pères, nous lui rappelons le cas de Senghor, ami reconnu et tant adulé de la France au point d’être le premier noir africain à être entré à l’Académie Française (très conservatrice) depuis sa création en 1635. Pourtant, à sa mort, Léopold Sédar Senghor n’a même pas eu droit lors de ses obsèques, à la présence, ni du Chef de l’Etat français de l’époque, Jacques Chirac, ni de son Premier ministre Lionel Jospin. Ouvrez les yeux M. le président avant qu’il ne soit trop tard car les sénégalais savent pardonner, vous êtes un fils de la nation sénégalaise, pas un fils de la nation de Marianne.
Madany Tall, La République des Valeurs Diaspora/France
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
IDY, GRAINE SANS FLEUR
EXCLUSIF SENEPLUS - Il a connu le sommet de sa gloire très tôt, mais de ce potentiel, Idy ne fera rien - Par paresse intellectuelle d’abord, incompétence politique ensuite, mais surtout par une suffisance et une arrogance coupables - INVENTAIRE DES IDOLES
S’il faut chercher un homme qui résume assez bien la scène politique sénégalaise, Idrissa est un beau spécimen. Fils du royal Cayor, redoutable dans sa maîtrise du wolof, chatoyant disciple religieux, prédicateur coranique, formé à l’école occidentale, bluffeur intellectuel sans lectures consistantes, amateur de bons petits mots en wolof, en anglais, et en français, précoce militant, opposant valeureux, taulard prestigieux, premier ministre velléitaire…La boucle est loin d’être bouclée. Il est redevenu banal opposant, gardant pour lui tout le pedigree précité, tout juste traine-t-il, accolée comme une tare, cette image d’un Sisyphe moderne qui veut conquérir son rêve de présidence, et qui sème sa graine depuis des lustres sans jamais la voir fleurir.
Ce n’est rien exagéré que de dire que la scène politique sénégalaise, depuis les indépendances, a eu ses grandes figures aussi emblématiques qu’impuissantes. L’intransigeance morale avait Mamadou Dia, la morale intellectuelle avait Cheikh Anta Diop, l’intellect dictatorial avait Senghor, la dictature de la grande ambition avait Wade, l’ambition marxiste avait produit une portée d’aspirants, de Amath Dansokho à Landing Savané et bien d’autres. Tous ces hommes, excepté Cheikh Anta Diop mort hélas précocement, ont à un moment donné de leur carrière, pactisé, avant de divorcer. Tantôt compagnons d’une unité nationale recherchée pour le « bénéfice suprême de la nation », tantôt ennemis, recherchant curieusement la même unité dans l’opposition. L’aventure solitaire, la claire destination d’un parti politique, a toujours été la hantise des rassemblements sénégalais. D’où la relative facilité avec laquelle les pouvoirs peuvent piller les ressources de l’opposition, en lui adressant le baiser de la mort. Le culte de l’unité, la fabrique du consensus, comme pratiques politiques, contribuent à rendre illisible la scène politique, où les idées sont bien secondaires face aux alliances et aux (im)postures. De toute cette rapide lecture, Idrissa Seck est presque la synthèse. Symbole de la présence de réelles prédispositions mais bafouées par les jeux mesquins de pouvoir et l’absence totale d’idées au souffle long. Idrissa Seck est comme un condensé d’une séquence, faite de vanité et d’égotisme.
Toute une génération d’aspirants politiques, nés dans les années 80, lassés de voir les responsables peu à l’aise dans l’élocution, sans bagage intellectuel rayonnant, marionnettes des forces hégémoniques, se sont laissé duper par Idrissa Seck. Dans le désert, il est facilement devenu le diamant qui, avec quelques formules bien senties, redonnait corps au rêve des jeunes de voir leurs leaders s’élever au niveau des standards qu’ils admiraient. L’ancien pensionnaire de Princeton, étoile filante à Sciences Po, en avait à priori l’étoffe, avec ces écoles cotées. Avec son aisance en wolof, plus d’ailleurs qu’en français, qu’il entrecoupait de prêches religieux comme le pays en raffole, il gommait presque sa formation occidentale, apparaissant comme un pur produit local. Comme héritier d’un lignage royal du Cayor, ce wolof choisi, brillant, espiègle et taquin, plaisait et faisait rire. En une formule il pouvait se sortir d’une position difficile, offrant aux populations ce qu’elles voulaient d’un dirigeant, les garanties de l’authenticité, même si au niveau national, ce wolofisme ne séduisait pas tout le monde. Aux élites, il s’adressait dans ce français académique, solennel, plus fluide, qu’il infusait aussi de passages coraniques, et il triomphait aussi. Ainsi est-il devenu un amuseur politique, un conteur écouté avec admiration mais dont le propos finissait toujours aux oubliettes.
Toute maîtrise d’une langue, quelle qu’elle soit, vous donne du pouvoir. Vous en devenez l’expert couru, dont les phrases suscitent à la fois de l’admiration et de la convoitise. Dans un pays de l’art du discours comme fait royal et dynastique, mais aussi fait propre du prêche et de la prédication, l’instrument de la parole est un pouvoir de domination qui sépare d’ailleurs les élites des populations. C’est un instrument aussi de promotion. Cet ancien talibé qu’est Idrissa Seck en a fait l’instrument de son ascension, jouant au risque d’en faire trop, de ces différents registres. C’est la part tendre et romanesque de son histoire, il reste un produit de la méritocratie et il en a gardé une forme de gratitude dont l’expression manque cependant de régularité.
Quand en 2005, alors première phase active de la croissance économique au Sénégal sous Wade - le pays venait en effet de négocier et d’obtenir beaucoup d’argent des institutions financières - Idrissa Seck est jeté en prison à cause des chantiers de Thiès par son mentor et père, la scène politique sénégalaise tient sa première tragédie moderne du siècle. Chez Senghor et Dia, l’amitié et le pacte avaient volé en éclat sur l’autel du désaccord et de l’ambition. Mais chez Wade et Seck, la famille éclate pour l’ambition du second et la crainte du père. L’art du discours qui l’a toujours maintenu à flot, viendra de nouveau à la rescousse d’Idy, avec les fameux CD où il relate, depuis la prison, son affaire, font l’effet d’une bombe. La presse s’arrache le scoop. Les commentaires pleuvent. Le contenu autant que le processus de vulgarisation de ces CD intriguent et fascinent.
C’est le moment sans doute où le génie devient tragique, voire martyr. Le ton obscur, les références, la voix clandestine, la diction, l’idée même de cette défense, signent la patte Idy, qui suscite de la compassion mais aussi lui ouvre cette place d’opposant numéro 1, dans un duel avec le père. Pour être juste, il faut mettre au crédit d’Idrissa Seck d’avoir été la première victime d’un arbitraire politique, avec son bras armé judiciaire, qui ne cessera de se répliquer sous la présidence Wade, et ensuite sous Macky Sall. La mise hors d’état de nuire d’un indésirable devient pour tout pouvoir, un moyen de dresser l’appareil républicain pour des fins personnelles. Cette dérive qui a précipité la désaffection pour Wade dans l’opinion est une pente glissante qui fragilise les institutions. Idrissa Seck pourra dire, et à raison, avoir été la victime zéro, l’oiseau qui annonçait les caprices antidémocratiques de Wade.
Mais de ce potentiel, Idrissa Seck ne fera rien. Il a connu le sommet de sa gloire très tôt. Par paresse intellectuelle d’abord, incompétence politique ensuite, mais surtout par une suffisance et une arrogance coupables. Celui qui devait incarner la nouvelle génération d’hommes politiques se perdra dans de vieilles pratiques combinatoires. Il s’est tellement vu dans son destin, beau et grandiose, déjà président, tel un Bayrou croyant avoir eu un message de la Vierge Marie, qu’il s’est dispensé du vrai travail, des vrais sacrifices qui auraient pu l’y conduire. Dans ce mélange de messianisme religieux et de culte de sa propre personne, Idrissa s’est cru né pour être président, offrant à chacun de ses discours ce mysticisme surfait revenant sur l’essence divine du pouvoir. Cette vision du pouvoir comme don de Dieu rassemble nombre d’hommes politiques, mais oublient-ils, le peuple vote aussi. Parler à ce peuple reste le chantier premier d’un homme politique. Le démarcher, lui parler, le comprendre, qu’importe l’éduquer, mais le fréquenter au long cours, sont des étapes importantes sur le chemin du pouvoir. Idy, convaincu que sa piété aurait sa récompense, que son génie personnel, qui s’affadit avec le temps du reste, lui aurait donné de l’avance, s’est bercé d’illusions. Il a accumulé les échecs, toujours plus cuisants, jusqu’à apparaitre, après des débuts tonitruants, à l’âge souvent où la stature s’affirme, comme un parmi les autres, que l’on pourrait confondre avec n’importe qui.
Toutes les conférences de l’ancien maire de Thiès sont des dialogues où, en scène, il discute de petites affaires politiques sans jamais s’élever au niveau des idées. Le lecteur et ami de Jacques Attali – on ne peut faire pire en termes de mentor – bien introduit dans les réseaux de Robert Bourgi, a pendant tout son parcours politique soigneusement évité de parler politique dans le dur des enjeux. Sur tous les sujets importants, il s’est caché dans des consensus nationaux mous. Ce qui reste invraisemblable, c’est de voir comment un homme qui a été si à l’avant-garde, est devenu, le temps d’une décennie, si has been. Aucune urgence nationale ou internationale n’a suscité une réflexion, une production intellectuelle, pour nous dire ce que pense le bonhomme. Ni livre, ni récit. Ni positionnement. Ni envergure. Il s’est dissimulé dans de longs silences, laissant son parti voguer avec une vitesse de sénateur, piloté par des lieutenants valeureux mais sans réellement de cap. Si les hommes politiques peuvent bien souvent se passer d’une réflexion sérieuse sur le monde, décliner des visions dans leur quête du pouvoir, on ne peut faire l’économie d’avoir un savoir-faire politique, si l’on veut conquérir réellement la fonction suprême. Dans les deux cas, Idrissa Seck est resté à sec et à cours d’idées, essayant de capitaliser sur un patrimoine politique ancien, hélas trop maigre pour lui assurer assez de provision sur la survie. Il y a comme l’impression que l’intelligence réelle du personnage s’est arrêté, figé dans le temps, incapable de se renouveler, perdant ainsi tous ces gens qui étaient disposés à l’aider, mais qu’il a déçus si profondément.
A la veille des élections, nul doute qu’il reviendra comme à l’accoutumée sur la scène. A la poursuite d’une gloire qui se joue de lui comme son ombre. On ne le calcule même plus, peut-être est-ce sa seule chance, que dans le chaos généralisé, le mépris qu’il suscite chez le pouvoir, ne bascule en défiance en sa faveur. C’est peu probable. Si personnellement, Idrissa m’a donné, à l’âge de 15 ans, l’envie de faire des études de Sciences politiques, mon intérêt pour lui s’est dilué avec le temps. C’est l’histoire d’une réelle déception parce qu’elle naît d’une vraie affection que du reste je lui garde. Mon divorce avec lui a été total quand il a pris position dans l’affaire Oumar Sankharé. Si j’ai pendant longtemps, essayé de comprendre la sociologie électorale sénégalaise pour tolérer son mélange des genres entre le politique et le religieux, son opportunisme confrérique, l’absence de défense du professeur Sankharé en revanche, qu’il a même accablé avant sa mort, a ruiné le peu de sympathie que j’avais encore pour lui. Il est, du reste, assez amusant que lui-même a été jugé par le tribunal du blasphème dont il a lui-même été un radical juré. Tel est pris qui croyait prendre.
Il n’est rien de plus coupable qu’une intelligence figée de certitudes. C’est comme les peuples. Le passé n’est pas l’horizon. L’intelligence se régénère, s’aère, se nourrit, s’adapte. Sinon, elle végète, et racornit. Elle devient vaine, décorative, comique. Banalisée dans le décor, on l’évoque, souvent au passé, comme une gloire périssable. Trop à l’écoute des pensée flagorneuses, Idy s’est offert son propre suicide politique avec les ors d’un comique politique demandé parce que sans fond. D’avoir essayé dans l’opposition des combines, des associations, des postures, de s’être défilé dans des choix importants, d’avoir refusé de créer un parti démocratique courageux qui assume une vraie opposition à temps plein, d’avoir oublié les couches défavorisées, d’avoir été pauvre en références intellectuelles et politiques, font de Idrissa Seck l’une des plus grandes illusions récentes. Tant de potentiel pour si peu de produit ! Le grand fracas qui masque le vide. Et que le temps révèle. Il peut se concevoir des génies sans lauriers, mais une graine sans fleur… !
L'élection présidentielle de février 2019 marquera l’introduction, dans la loi électorale, du parrainage citoyen - Comment fonctionne ce système de validation des candidatures ?
Suite à la révision de l’article 29 de la Constitution du Sénégal survenue le 19 avril 2018 et celle du code électoral le 18 juin, « toute candidature à une élection, présentée par un parti politique légalement constitué, par une coalition de partis politiques légalement constitués ou une entité regroupant des personnes indépendantes est astreinte au parrainage par une liste d’électeurs » (article L 57 code électoral)
Le directeur de la formation et de la communication à la Direction générale des élections (DGE), du ministère de l’Intérieur, Bernard Casimir Cissé, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS), a souligné que « le parrainage reste libre, ce n’est pas une obligation. C’est un parrainage citoyen, mais tout électeur inscrit sur les listes électoral ne peut parrainer qu’une seule candidature ».
Avant la réforme, le parrainage n’était exigé que pour les candidats indépendants (article 29 de la Constitution et article L.116 du code électoral).
Quelles sont les modalités du parrainage ?
Le nombre de signatures exigées est variable selon le type d’élections. Dans un texte publié dans la presse et dans lequel il détaille les modalités du parrainage, Bernard Casimir Cissé a expliqué que pour la présidentielle « le nombre de signatures exigées est de 0,8 % au minimum et 1 % au maximum des électeurs du fichier général ». Il a ajouté qu’une partie de ces signatures doit obligatoirement provenir de « 7 régions à raison de 2.000 au moins par région, le reste réparti, sans quota, partout dans le pays et à l’étranger ».
Les modalités pour les élections législatives, départementales, municipales et des hauts-conseillers sont prévues respectivement dans les dispositions des articles L.145, L.239, L.275, et L.197
Comment collecter les parrainages ?
Le code électoral, en son article L.57, dispose que chaque candidat ou liste de candidats doit désigner un coordonnateur national, des délégués régionaux et des collecteurs ainsi que leurs suppléants. Des délégués et des collecteurs peuvent être désignés au niveau du département ou de la commune. La collecte se fait sur la base d’une fiche dont le modèle est fixé par arrêté du Ministre chargé des élections, en l’occurrence le ministère de l’Intérieur.
La loi précise que « dans une élection, un électeur ne peut parrainer qu’un candidat ou une liste de candidats et qu’une seule fois ». Toutefois « la collecte de parrains est interdite dans les cantonnements militaires, paramilitaires, dans les services militaires, paramilitaires ainsi que dans les établissements de santé sous peine des sanctions ».
Que prévoit la loi en cas de signatures multiples d’un même électeur ?
Dans le cas d’une présence sur plus d’une liste, le parrainage sur la première liste contrôlée, selon l’ordre de dépôt, est validé et est invalidé sur les autres. Toutefois, si du fait de cette invalidation, une liste n’atteint pas le minimum requis des électeurs inscrits au fichier et ou le minimum requis par région et par commune, notification en est faite au mandataire concerné. Celui-ci peut procéder à la régularisation par le remplacement jusqu’à concurrence du nombre de parrainages invalidés pour ce fait dans 48 heures (Article L.57).
Comment se fait le contrôle des listes parrainage ?
Dans le cadre de la présidentielle de février 2019, les listes de parrainage, accompagnées des autres pièces du dossier de candidature, seront déposées du 11 au 26 décembre 2018 au greffe du Conseil constitutionnel.
L’article L.118 du code au électoral confie au Conseil constitutionnel la mission de contrôle et de vérification des listes de candidatures recevables suivant l’ordre de dépôt. L’article L.121 du code électoral précise que quarante trois jours avant le scrutin, le Conseil constitutionnel notifie aux mandataires concernés des dossiers déclarés invalides à cause des doublons. Les mandataires ont 48 heures, à partir de la notification, pour régulariser les signatures invalidées si le minimum de 0,8 % n’était plus atteint à cause des invalidations (L.121 du code électoral).
En Afrique de l’ouest, hormis le Sénégal, le Mali applique le parrainage comme une des conditions de recevabilité des candidatures à l’élection présidentielle. Mais contrairement au Sénégal, il ne s’agit pas d’un parrainage citoyen mais d’un parrainage par les élus, c’est-à-dire les députés et les élus locaux.
En Europe, le parrainage est une pratique courante dans un certain nombre de pays comme le Portugal, la Pologne, la Roumanie comme l’indique cet article publié par le site Atlantico en 2012.
Ce qu’en pensent les experts
Gilles Yabi, fondateur du think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest, Wathi, a relevé que « la bonne réponse au problème de prolifération des partis et des candidats ce n’est pas une seule mesure de type parrainages ou une caution financière élevée comme au Bénin ». Citant le document Mataki publié en février 2018 par Wathi, Gilles Yabi propose plutôt « un ensemble de réformes institutionnelles visant à changer le système et les pratiques politiques ».
Africa Check a également contacté Mathias Hounkpé, administrateur du Programme de gouvernance politique à Osiwa. Il estime pour sa part que, « dans l’absolu le parrainage est un système démocratique de sélection des candidats, puisqu’il est supposé être un indicateur de l’envergure d’un candidat au sein du peuple ».
Il souligne toutefois que « dans certaines conditions, le parrainage peut devenir contre-productif. Si par exemple, les électeurs et/ou les élus peuvent être facilement achetés, le parrainage ne sera rien d’autre qu’une foire aux enchères, où c’est celui qui a le plus de ressources qui l’emporte ». Dans ce cas, ajoute-t-il « il ne s’agit ni plus ni moins que d’une autre forme de système politique où se sont ceux qui ont le plus d’argent qui gouvernent ».
Renforcement de la démocratie
Dominique Gély, diplômé en droit public et en administration locale et auteur du livre Le parrainage des élus pour l’élection présidentielle, contacté par courriel par Africa Check, a soutenu, quant à lui, que « toute procédure de désignation des candidats à l’élection présidentielle par les électeurs régulièrement inscrits sur les listes électorales contribue à renforcer la démocratie et l’implication citoyenne dans la vie politique ».
Pour lui, le parrainage comme « procédure de désignation ne vient pas en concurrence avec la procédure de vote ». « Elles se complètent dans des temps politique et juridique différents. Autant le vote est secret, autant la désignation d’un candidat doit être publique et transparente », a-t-il relevé.
Il a fait remarquer, en outre, que « l’élection du chef de l’Etat (peu importe, le pouvoir que lui confère la Constitution) est la seule élection uninominale et nationale (une seule circonscription, l’Etat tout entier), elle requiert donc un débat serein et égal entre les candidats » . A ses yeux donc, la multiplication des candidatures peut nuire à la sérénité du débat entre les candidats. Dès lors, a-t-il conclu, « malgré son côté, que d’aucuns ont qualifié, d’antidémocratique, la procédure de parrainage me parait nécessaire ».
Pour le cas particulier du Mali, le chercheur Naffet Keita (décédé quelques jours après l’entretien avec Africa Check pour les besoins de cet article) a souligné que déjà en 1996 la Cour constitutionnelle du Mali avait déclaré dans l’arrêt n°96-003 du 25 octobre 1996 que « les dispositions de la loi électorale du 27 septembre 1996 qui instituaient le système de parrainage des candidats à l’élection du président de la République étaient contraires à la Constitution en ce qu’elles rompaient le principe d’égalité des candidats ».
LA LD DEBOUT CONDAMNE LE RETRAIT DE L'AGRÉMENT DE L'ONG LEAD AFRICA
Le parti demande au régime de Macky Sall de retirer sans délai cette décision abjecte qui déshonore le Sénégal - COMMUNIQUÉ DE LA LD DEDOUT
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la LD Debout, daté du 20 novembre 2018, condamnant le retrait par l’Etat de l’agrément d’exercer de l’ONG Lead Africa au Sénégal.
« Au fur et à mesure que le régime de Macky Sall s'approche de sa chute inéluctable du 24 février 2019, ses exactions contre notre société se multiplient. Après avoir attaqué les partis politiques en les divisant et en essayant de les réduire à néant, après avoir attaqué les médias et multiplié les manœuvres pour les rendre aphones, voici maintenant que Macky Sall se tourne vers les organisations non gouvernementales pour les empêcher de jouer le rôle de veille et de conscientisation qui est le leur. Dans ce combat rétrograde, le pouvoir vient de retirer l'agrément de l'ONG Lead Africa, sous le prétexte fallacieux que cette dernière financerait illégalement le mouvement " Y'en a marre".
La LD-DEBOUT condamne fermement cette dérive du régime de Macky Sall et lui demande de retirer sans délai cette décision abjecte qui déshonore notre pays. Fidèle à ses valeurs, la LD Debout réitère son soutien constant à l'ensemble des organisations de la société civile qui travaille pour la sauvegarde et le renforcement de la démocratie et de la liberté au Sénégal. »
PAR MOHAMED DIA
M. LE PREMIER MINISTRE, LE PILOTE AUTOMATIQUE A ÉTÉ DÉCLENCHÉ AVANT L’ALTITUDE REQUISE
Au stade ou le Sénégal en est, il lui est impossible d’émerger selon votre « modèle économique » - Il n’est pas difficile de développer le pays si nous arrêtons la politique politicienne
George Orwell disait : le discours politique est destiné à donner aux mensonges l'accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l'apparence de la solidarité à un simple courant d'air.
En répondant à une tribune intitulée « Le plan d’infrastructures de Macky Sall envoie le Sénégal droit dans le mur », le Premier ministre avait tenu ces propos : « A partir des années 1980, trois économistes désormais entrés dans l’histoire : Lucas, Romer et Barrow, considérés comme les théoriciens de la croissance endogène, ont démontré de manière séparée que le processus de croissance économique une fois enclenché, pouvait s’auto-entretenir et être ainsi durable, si le processus cible de manière intelligente et coordonnée le capital physique, le capital humain et le capital technologique ». Il a parfaitement raison. Cependant, est-il possible de mettre un avion qui n’a pas encore décollé en mode pilote automatique ?
La croissance endogène dont le PM nous parle
La croissance endogène est une théorie qui prend en considération quatre facteurs explicatifs de la croissance que sont les rendements d’échelle, l’intervention judicieuse de l’État, la recherche ou l’innovation et le capital humain. Selon Romer, la théorie du « learning by doing » qui avait été déjà formulée par Arrow en 1962 est capital pour une croissance endogène, car avec la production, les entreprises gagnent en expérience. Cette expérience leur permet d’être plus performantes et aussi l’effet d’imitation sera un aspect positif pour les autres entreprises dans le marché. Selon Lucas, il faut plutôt faire de telle sorte que chaque individu soit éduqué comme le modèle du capital humain de Becker. Cette population investira dans l’éducation au lieu de la consommation pour favoriser la productivité sociale au dépens de la productivité privée. Pour Barrow, la dépense publique est productive et donc doit être considérée comme un des facteurs de la croissance. Il pense que le capital humain, les infrastructures et la communication présentent un effet cumulatif qui augmentera la croissance qui à son tour élargira les recettes fiscales qui accroîtront les recettes publiques, dépenses publiques et qui favoriseront la croissance.
Et le Sénégal dans tout ça
Faisant partie des pays les plus pauvres, le Sénégal peine toujours à décoller. Sa capitale, Dakar, représente 0.3 % du territoire national et abrite plus de 25 % de la population. L’incapacité de l’Etat à construire des infrastructures appropriées pour faire face à la démographie croissante est l’une des raisons principales de la naissance de Diamniadio. Nonobstant la création de cette cité qui est une bonne vision pour la décentralisation, cela risque de devenir un problème dans l’avenir avec l’urbanisation croissante. Nous voulons éviter que cette même vision soit portée par le prochain président, que cela soit le président Sall ou un autre président, vu que la population actuelle est de plus 15 millions d’habitants avec un taux de croissance d’environ 3 % par année.
Pour une émergence durable, il faut construire sur des bases solides. Les infrastructures sont certes une nécessité pour le développement de l’économie et de l’amélioration des conditions de vie des citoyens, mais le Sénégal est dans cette lancée depuis l’an 2000. Si dix-huit ans plus tard, notre croissance est toujours relativement fragile, les niveaux de vie des Sénégalais toujours bas, la pauvreté endémique, le taux de chômage toujours élevé, nous pensons qu’il est temps de chercher les solutions ailleurs. Nous ne disons pas que nous n’avons pas besoin d’infrastructures, bien au contraire, le manque d’infrastructures est un frein au développement, mais il faut savoir identifier les infrastructures prioritaires. Au lieu de créer seulement des infrastructures de nouvelle génération pour faire face à l’exode rural, l’Etat devrait aussi corrélativement essayer d’encourager l’exode urbain en développant les régions pour que la tendance soit inversée. Les régions doivent être dotées d’infrastructures adéquates pour que les industries puissent s’y implanter. Tous les programmes mis en place par le gouvernement (CMU/Bourses Sociales, PUDC, CAPSU, PUMA, Promovilles) sont des programmes nécessaires pour la plupart, mais il faudrait aussi penser à comment arrêter les subventions et faire de chaque citoyen un acteur de développement.
Que faire ?
Nous pensons qu’au stade où nous en sommes, il est plus sage d’utiliser « le modèle de l’industrialisation fondé sur la promotion des exportations ». Ce modèle a été utilisé par les pays de l’Asie de l’Est qu’on appelle les pays nouvellement industrialisés (Corée du Sud, Singapour, Taïwan et Hong Kong). Nous devons davantage investir dans les infrastructures de santé et d’éducation pour avoir une base solide puis nous pourrons élever ce que nous désirons sans risque d’effondrement. Les fondements de l’émergence résident dans les changements sociaux, politiques, économiques et institutionnels pour une image saine de notre nation qui attirera les investisseurs nationaux et étrangers. Le Sénégal étant un pays religieux, il est difficile voire même impossible de parler de réduction de la population et dans ce cas la solution est de faire en sorte que chaque citoyen puisse avoir un emploi décent. Cela permettra aux parents d’offrir une meilleure scolarisation à leur progéniture et l’Etat n’aura pas à subventionner tous les secteurs pour venir en aide aux plus faibles. Il est aussi impératif de se frotter aux pays plus riches pour le transfert des technologies pour mieux produire. Cela boostera notre croissance économique et favorisera la création des PME. Il faut reformer l’éducation et faire de telle sorte que chaque enfant aille et reste à l’école que cela soit en langue française ou en langue nationale. Les bourses familiales octroyées requièrent que l’enfant aille à l’école aussi, mais c’est une mauvaise politique, car cela n’a pas été fait de manière concrète mais plutôt électoraliste. Le développement d’un pays ne dépend pas de ressources naturelles disponibles en abondance, car nous avons vu des pays sans ressources naturelles se développer. Un pays qui est en bonne santé, qui s’assure que sa population est éduquée a plus de chance de se développer sans ressources naturelles et a plus de chance à se développer plus vite avec des ressources naturelles. Tant que nous ne sortons pas de ce cercle vicieux de « boule-de-neige », nous pouvons dire au revoir au développement. Notre population n’est pas abondante donc il suffit de booster le secteur privé pour que la majorité ait accès à des emplois décents.
Enfin
Monsieur le Premier ministre, au stade ou le Sénégal en est, il lui est impossible d’émerger selon votre « modèle économique » qui n’en est vraiment pas un. Nous ne pouvons pas copier le modèle des pays déjà industrialisés pour aspirer au développement. Nous pouvons cependant copier le modèle des pays qui nous ressemblaient au moment où ils aspiraient à émerger comme la Corée du Sud. Nous allons bien sur ajuster le modèle économique selon nos propres réalités socioéconomiques et culturelles. Il n’est pas difficile de développer le Sénégal si nous arrêtons la politique politicienne. Vous n’allez même pas avoir besoin de battre une campagne car le bilan réel sera ressenti à travers le pays. Si les hauts fonctionnaires sont en train de sillonner le pays au lieu de travailler, c’est parce que le bilan est superficiel et il faut le justifier. Les Arabes disaient : chercher à se justifier quand on n’est pas coupable, c’est s’accuser.
Mohamed Dia est consultant bancaire
PAR HICHAM JAMID
LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS SONT-ILS VRAIMENT LES BIENVENUES EN FRANCE ?
Avec cette nouvelle politique de frais d’inscriptions qui alourdit les charges pesant sur elles, il ne s’agira plus de « Bienvenue en France », mais plutôt « Allez ailleurs, ne venez pas en France » !
Le Monde Afrique |
Hicham Jamid |
Publication 21/11/2018
Lundi 19 novembre, le gouvernement français a annoncé une nouvelle stratégie pour attirer plus d’étudiants étrangers en France. Sous un nouveau label Bienvenue en France attribué aux établissements exemplaires, le premier ministre, Edouard Philippe, souhaite passer de 320 000 étudiants internationaux aujourd’hui à 500 000 dans les universités de l’Hexagone d’ici à 2027. De quelle manière ? Entre autres, en augmentant les frais de scolarité pour les étudiants extra-européens !
Ainsi, dès la rentrée 2018, ces jeunes devraient payer 2 770 euros au lieu de 170 euros pour s’inscrire en licence, et 3 770 euros pour une formation en master ou en doctorat – contre 243 euros et 380 euros actuellement. Le premier ministre trouve « absurde » et « injuste »qu’un étudiant extra-européen « fortuné paie les mêmes droits d’inscription qu’un étudiant français peu fortuné dont les parents résident, travaillent et paient des impôts en France depuis des années ».
Cette déclaration vient confirmer, encore une fois, l’ambiguïté de la politique française à l’égard des étudiants étrangers. Une politique qui oscille entre un désir d’attractivité, puisé dans une vision libérale marquée par l’ère de la marchandisation des systèmes d’enseignement supérieur, et une obsession de contrôle affirmée par une politique migratoire restrictive, sélective, prospérant dans une logique bureaucratique sécuritaire.
Un marathon administratif
En 2017, ce sont plus de 78 000 premiers permis de séjour qui ont été délivrés en France pour « raisons liées à l’éducation ». Des documents obtenus au terme d’un véritable parcours de combattant. Depuis 2010, en effet, tout candidat étranger doit passer par la plate-forme numérique de Campus France, un établissement sous la tutelle conjointe du ministère des affaires étrangères et du ministère chargé de l’enseignement supérieur, avec un réseau de plus de 200 espaces et antennes dans le monde.
La candidature, appelée Demande d’admission préalable (DAP), est payante. Pour soumettre un dossier de candidature, les étudiants doivent payer les frais de dossier en espèces, auprès d’une banque accréditée. Le montant varie d’un pays à un autre. Par exemple, pour les candidats sénégalais, il est de 50 000 francs CFA (environ 75 euros), pour les étudiants turcs, il est de 430 livres turques (environ 98 euros), alors que pour les étudiants marocains, il est de 1 900 dirhams (environ 172 euros). Il est clairement mentionné que ces frais de dossier ne sont pas une garantie de pré-inscription et qu’ils ne sont, en aucun cas, remboursables même en cas de désistement, de non-admission ou de refus de visa.
Ainsi, dans un premier temps, les étudiants étrangers doivent créer un compte sur le site Campus France et compléter un dossier pédagogique, en saisissant les informations personnelles et les justificatifs de diplômes. Les candidats doivent également fournir un certificat attestant de leur niveau en français, et ce, en effectuant un Test de connaissance du français (TCF), payant, ou en présentant un diplôme équivalent.
L’étape suivante consiste à envoyer le dossier pédagogique aux établissements français dans lesquels le candidat souhaite s’inscrire. En cas d’avis favorable de l’un d’entre eux, les services de Campus France convoquent l’étudiant pour un entretien afin de vérifier l’authenticité des documents fournis, son niveau de français, ses motivations et la cohérence de son projet. A l’issue de cet entretien, l’agent de Campus France donne son avis. S’il est favorable, le candidat est invité à prendre rendez-vous au consulat de France pour déposer sa demande de visa long séjour mention étudiant.
Des démarches coûteuses…
Tout étudiant ne disposant pas d’une bourse d’études doit présenter une attestation bancaire justifiant « du dépôt d’un ordre de transfert, permanent et irrévocable, d’un montant minimum de la contre-valeur de 615 euros par mois pour la durée du séjour » (base de 12 mois pour une année scolaire ou universitaire). Cette somme est conséquente, puisque pour un étudiant marocain par exemple, cela représente deux fois le salaire minimum mensuel dans son pays. De fait, pour pouvoir déposer une demande de visa de long séjour pour études en France, un étudiant marocain doit avoir économisé l’équivalent de deux ans de salaire minimum !
Gardons l’exemple des étudiants marocains, puisqu’ils arrivent en tête de classement des étudiants étrangers en France (38 000 en 2017). Depuis 2015, tous les consulats de France au Maroc ont externalisé la réception des dossiers de demande et de délivrance des visas à un prestataire privé, la société TLS-Contact. Ainsi, outre les frais inévitables de visas – non remboursables en cas de refus –, les demandeurs payent aussi des frais de service à TLS-Contact, équivalant à 269 dirhams (autour de 25 euros).
A leur arrivée en France, les étudiants étrangers doivent se présenter, dans un délai de trois mois à compter de la date d’entrée, aux services de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) de leur département d’installation, et ce, pour procéder aux formalités d’enregistrement. Une fois l’ensemble de démarches administratives accompli et en s’acquittant d’une taxe de 58 euros sous forme de timbres fiscaux, les passeports de ces étudiants étrangers se voient revêtus d’une vignette attestant l’achèvement des formalités.
… et sans fin
Dès leur deuxième année en France, les étudiants étrangers doivent demander une carte de séjour temporaire portant la mention étudiant. Selon l’article L.313-7 du Ceseda (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) français, cette carte est accordée à « l’étranger qui établit qu’il suit en France un enseignement ou qu’il y fait des études et qui justifie qu’il dispose de moyens d’existence suffisants ».
Le niveau de moyens d’existence estimé suffisant est équivalent à la demande initiale du visa long séjour, c’est-à-dire d’au moins 615 euros par mois. Ceci dit, le dossier de demande de cette première carte de séjour temporaire est composé, entre autres, d’un justificatif de ressources financières au montant défini, d’un justificatif de domicile, d’une attestation d’inscription dans un établissement d’enseignement supérieur et d’une attestation d’affiliation à une couverture sociale étudiante. La remise de ce premier titre de séjour exige l’acquittement d’une taxe de 79 euros sous forme de timbres fiscaux.
Arrivés au terme de leur cursus, certains étudiants étrangers trouvent des opportunités d’emploi dans l’Hexagone et décident de s’y établir. Cette décision les expose de front à une nouvelle « carrière de papier », aussi tracassante et complexe que les précédentes. En effet, pour qu’un étudiant étranger puisse séjourner légalement en France à l’issue de ses études supérieures et occuper une activité professionnelle salariée, il est soumis à une procédure administrative dite de « changement de statut », au terme de laquelle il passe de statut étudiant à celui de travailleur temporaire ou de salarié.
Ceci étant dit, je vous laisse faire le calcul de la somme de tous ces frais (dossier Campus France, TLS-Contact, frais de visa et timbres fiscaux à l’OFII) que les étudiants extra-européens paient pour poursuivre leurs études supérieures en France. Coûteuse, exigeant plusieurs mois de démarches, la procédure d’obtention d’un visa pour études est révélatrice de la politique d’immigration sélective de la France. Une sélection qui relève à la fois d’une dimension sociale inégalitaire et d’apparentes logiques économiques, prescrites par les besoins économiques du marché du travail français.
Des mesures contre-productives
Beaucoup d’étudiants étrangers dépendent au cours de leur expatriation en France des ressources financières que leur procurent leurs familles. Nombreux d’entre eux sont originaires de milieux modestes. Pour subvenir aux différentes exigences matérielles liées au séjour de leurs enfants en France, nombreuses sont les familles qui parfois s’endettent. Avec cette nouvelle politique de frais d’inscriptions qui alourdit les charges pesant sur elles, il ne s’agira plus de « Bienvenue en France », mais plutôt « Allez ailleurs, ne venez pas en France » !
Si les étudiants étrangers sont souvent considérés comme des candidats « désirables » à l’immigration en France, correspondant parfaitement aux canons de ce que vous appelez « l’immigration choisie », il n’en demeure pas moins qu’ils sont traités comme tout étranger, soupçonné en permanence de devenir ultérieurement en situation juridique irrégulière.
En 2014, Campus France a réalisé une étude auprès d’un échantillon représentatif afin de cerner l’apport économique des étudiants étrangers à la vie du pays. Selon les résultats de cette enquête, en ligne, « alors que le coût de ces étudiants étrangers pour le budget de l’Etat peut être évalué à 3 milliards d’euros environ, l’apport des étudiants à l’économie française se monte à 4,65 milliards d’euros, dont 3 250 millions d’euros en consommation quotidienne de biens et services, 563 millions d’euros en frais d’inscription et de scolarité, 364 millions d’euros en dépenses de transport aérien auprès d’opérateurs français, et de 466 millions d’euros de dépenses des proches qui rendent visite aux étudiants ».
Peut-être les responsables politiques devraient-ils faire un tour pendant leurs vacances dans des villes comme Brest, Nancy ou Mulhouse, où les étudiants étrangers dynamisent la vie locale. Leurs habitants le confirmeront !
Hicham Jamid est doctorant en sociologie au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) à Paris.
AMADOU BA MONNAIE
Dépenses publiques, Les créances liquidées à plus de 95%
A moins de 6 semaines de l’échéance budgétaire, c’est plus de 95% des créances qui ont été liquidés par le Trésor. Un niveau de dépenses plus important que celui de l’année dernière, et qui relativise fortement les déclarations sur le manque de liquidités dont souffrirait le pays.
Cette année, l’Etat a dépassé de plus de 78 milliards le montant de ses règlements par rapport à l’année dernière. Une manière de faire pièce aux déclarations de quasi cessation de paiement. C’est dire que le ministre de l’Economie et des finances semble décidé à ne plus faire le dos rond face aux critiques quant à la situation des finances publiques du pays. Pendant très longtemps, les complaintes n’ont pas cessé de jaillir sur les difficultés réelles ou ressenties des entreprises travaillant avec l’Etat, ainsi que de certains ménages, qui se plaignent de leurs déficits structurels en liquidités. Il a été le plus souvent reproché au gouvernement de privilégier le paiement des travaux du Train express régional (Ter), ou de l’autoroute Ila Touba, au détriment des Pme et Pmi, ainsi que des autres secteurs de l’activité économique.
Ce matin, en Conseil des ministres, M. Amadou Ba va tenter de démontrer que s’il y a tension budgétaire, notamment du fait de la hausse des prix des hydrocarbures, cela n’a pas encore affecté la signature du pays, et que l’Etat parvient toujours à faire face à ses engagements.
Ainsi, si l’on en croit une communication interne au ministère de l’Economie des finances et du plan, au 18 novembre 2018, «sur une autorisation d’engagement de 1650 milliards 537 millions, les crédits engagés sont d’un montant de 1411 milliards 590 milliards de Francs Cfa, soit un taux d’engagement de 85,52%, ce qui est plus élevé de 1,76% par rapport à la gestion de 2017 à la même période».
Le document souligne par ailleurs que les dépenses de fonctionnement et les dépenses d’investissements sont plus importantes de 4,37% par rapport à l’année dernière à la même période. On a ainsi noté pour cette année, que 310 milliards 822 millions ont été engagés sur 314,438 milliards de crédits ouverts, soit 98,85% d’exécution, par rapport au taux de l’année dernière, qui était de 96,85%. De même, pour les dépenses d’investissement, dont le taux à la date indiquée, était de 75,4%, contre 67,09% l’année dernière.
Ce niveau d’engagement se reflète également dans le paiement. Le document du ministère de Amadou Ba indique que l’Etat a liquidé, en moins de deux mois de l’expiration du budget, 95,28% des crédits engagés, ce qui en chiffres absolus fait 1344 milliards 958 millions de francs Cfa. L’année dernière, on en était à 1265 milliards 966 millions de Francs Cfa, soit, comme on l’a dit plus haut, une hausse de 78 milliards 991 millions de francs Cfa.
S’il est vrai que la situation ne peut pas être absolument rose, étant donné que l’Etat ne peut compter que sur une assiette fiscale assez réduite pour se financer, on ne peut pour autant pas, à la lecture des documents du ministère de l’Economie, des finances et du Plan, dramatiser outre mesure la situation, qui montre des comptes bien tenus et des dépenses parfaitement maîtrisées.
Mohamed Niang, Mamadou Senghor, Martial Sané et Mouhamed Diédhiou : Ce sont les noms des étudiants arrêtés le 15 novembre dernier en possession de chanvre indien à l’Ucad. Ils ont été devant le juge ce lundi. La défense a demandé l’annulation du procès-verbal d’enquête préliminaire pour «violation» de l’article 5 du règlement 5 de l’Uemoa.
Quatre étudiants arrêtés avec de la drogue. Les faits ont lieu dans une chambre à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mohamed Niang, Mamadou Senghor, Martial Sané et Mouhamed Diédhiou ont été présentés lundi au juge des flagrants délits. Le jugement n’a pas été prononcé à cause des exceptions de nullité de la procédure soulevées par la défense. Le premier motif évoqué, la «violation» de l’article 5 du règlement 5 de l’Uemoa qui demande aux enquêteurs de notifier à la personne interpellée son droit de se faire assister par un conseiller. Selon les avocats, «ces formalités n’ont pas été respectées par les policiers du commissariat de Point E en ce qui concerne Mohamed Niang». D’après Me Kassé, il y a eu une autre violation lorsque des vigiles de l’Ucad défoncent la porte et effectuent la perquisition. Ce rôle revient, à son avis, exclusivement aux officiers de police judiciaire. «Ils n’ont aucunement la qualité d’Opj», peste-t-il. A sa suite, Me Ousseynou Ngom a ajouté qu’il «y a eu des irrégularités de forme» qui doivent conduire immédiatement à la nullité de la procédure.
Pour le procureur, la requête de la défense relève du «dilatoire». Dans le Code de procédure pénale, dit-il, on a mis la personne interpellée et non dès l’interpellation. «Ce débat n’a pas été tranché. Ce terme n’a pas été défini par la loi. La notification leur a été faite conformément au Code de procédure pénale», atteste le maître des poursuites. Répondant toujours aux avocats sur l’autre exception, le représentant du ministère public a estimé qu’en matière de flagrants délits, la loi permet à n’importe qui de procéder à l’arrestation de la personne avant de la livrer à la police ou à la gendarmerie. Donc, poursuit-il, les agents de sécurité de l’Ucad peuvent être considérés comme ces tierces personnes-là. En conclusion, il a demandé au Tribunal de considérer ces exceptions comme mal fondées.
Le juge va délibérer sur les deux exceptions ce jeudi. Alors, deux situations s’imposent : si le Tribunal donne raison aux avocats, les étudiants seront libérés. Le cas contraire, les parties rentreront dans les débats. Mohamed Niang est poursuivi pour le délit d’«offre ou de cession de chanvre indien», les autres sont accusés de «détention et usage de chanvre indien».
La demande de mise en liberté provisoire des prévenus introduite par la défense a été rejetée. Le procureur s’y est opposé. Il a avancé l’absence de garantie sérieuse de représentation. Donc, leur maintien en détention, dit-il, s’avère nécessaire.