Régulièrement appelé en équipe nationale du Sénégal, Keita Baldè Diao peine pourtant à se faire une place à l’Inter Milan. Plus de trois mois après son arrivée au club, l’international sénégalais joue les seconds rôles, dans une équipe où les joueurs offensifs font légion. Une situation difficile pour celui qui rêvait de laisser ses traces chez les Nerazzurri.
«Quand un club comme l’Inter Milan vient, il est facile de dire oui. C’est un club qui m’a toujours fasciné, avec son histoire. Je suis venu ici avec l’objectif de devenir un joueur important et l’envie de réaliser de grandes choses », avait déclaré Keita Baldé Diao au mois d’août dernier, juste après son prêt à l’Inter. Plus de trois mois après ce retour en Italie, l’international sénégalais se cherche encore.
Après une saison mitigée à l’AS Monaco (D1 France), le joueur de 23 avait rejoint les Intersites (sous forme de prêt payant de 6M€ d’euros, assorti d’une option d’achat de 42M€), dans le but de relancer sa jeune carrière. Sous les ordres de l’entraîneur Luciano Spalletti, il n’a presque jamais disputé un match complet. Après 12 journées, il ne compte que 8 matchs (dont trois titularisations). Jadis joueur explosif formé à la Masia barcelonaise, Keita n’a jusque-là pas trouvé le chemin des filets. Une situation assez inquiétante pour celui qui avait pour objectif de marquer l’histoire avec son nouveau club. Bouffé par la forte concurrence En rejoignant l’Inter Milan, Keita Baldé Diao imaginait retrouver l’efficacité qu’il avait avec la Lazio de Rome.
Lors de la saison 2016- 2017, le Sénégalais s’était véritablement imposé comme l’un des talents les plus intéressants de toute la Serie A, avec ses 16 buts en 31 matchs. Mais à l’Inter, la situation est tout à fait différente. Bon des deux pieds et capable de jouer à toutes les positions offensives, l’international sénégalais peine pourtant à se frayer un chemin. S’il a un profil dont aucun entraineur ne pourrait presque se passer, Keita Baldé devra quand même se faire violence pour bousculer la hiérarchie. Derrière l’indéboulonnable capitaine Mauro Icardi et ses 10 buts en championnat cette saison, d’autres joueurs font le boulot. Matteo Politano (25 ans, 3 buts) et le jeune Argentin Lautaro Martínez (21 ans, 3 buts) sont les premiers choix du coach Spalletti. Le technicien italien profite également de la polyvalence et de l’apport des joueurs comme Ivan Perisic, Matias Vecino ou encore Roberto Gagliardini.
Les inquiétudes se multiplient, mais le principal concerné préfère relativiser, croyant fermement à son étoile. «Quand j’étais plus jeune, je jouais avec des gens forts et expérimentés. Et j’apprends beaucoup de choses comme ça. Je me fais confiance, je connais mes qualités, et comment je peux m’améliorer. J’ai encore de la marge, je suis encore jeune », avait indiqué Keita Baldé Diao, dans un entretien accordé à Sky Italia
QUAND LE CARACTERE PREND LE DESSUS
Les journées passent, mais la situation reste la même. Formé à la prestigieuse Masia (centre de formation du FC Barcelone), Keita Baldé Diao a longtemps été considéré comme «une pépite» par certains techniciens et observateurs du foot. Mais jusque-là, le joueur de 23 ans peine à transformer ce talent sur les pelouses. Monaco qui l’avait arraché à la Lazio n’avait pas jugé nécessaire de le conserver au terme de la saison 2017-2018.Arrivé dans la Principauté avec le costume de «successeur» d’un certain Kylian Mbappé (transféré au PSG), le Sénégalais avait eu du mal à s’imposer. Avec 8 buts en 23 matchs, il laissera le souvenir d’une saison contrastée. Mais Keita Baldé, c’est également un joueur de caractère. Peu utilisé avec son nouveau club italien, l’international sénégalais n’a pas hésité à le signifier à son entraineur. Comme contre le Cap-Vert lors des éliminatoires du mondial 2018, Keita Baldé n’a pas apprécié de céder sa place lors d’un match de Ligue des Champions, refusant même de serrer la main de son entraineur. «Il a moins joué que les autres, mais il a démontré que nous pouvons lui faire confiance», avait dédramatisé Luciano Spalletti, coach des Intéristes. Une réponse sage, mais qui sonne également comme une invite au travail.
LE BONHEUR EN SELECTION
A l’image de Mbaye Niang (Rennes), Keita Baldé Diao broie le noir en club. Et c’est dans la Tanière qu’il trouve son réconfort, avec la bénédiction du sélectionneur national. International sénégalais depuis le 26 mars 2016 contre le Niger (match de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations de 2017 au Gabon), le natif d’Arbúcies (Espagne) est devenu un habitué des rendez-vous des «Lions». Sous les ordres d’Aliou Cissé, il a disputé 20 matchs pour 3 buts marqués. Même s’il a raté la dernière sortie des «Lions» (victoire contre la Guinée Equatoriale 1-0, 5ème journée des qualifications de la CAN 2019), il demeure tout de même un des préférés du coach Cissé. Mais que ce soit en club ou en sélection, Keita Baldé a un gros défi à relever, celui de gagner sa place. Cependant c’est surtout en club que la situation est plus préoccupante.
Titularisé seulement à trois reprises dans le championnat italien, l’international sénégalais commence à inquiéter les dirigeants du club italien. Selon Sport Medias et, il pourrait ne pas être conservé au terme de la saison. L’Inter Milan, qui n’est pas convaincu des prestations du joueur, songerait à ne pas activer l’option d’achat fixée à 34 millions d’euros. Un signal fort pour l’international sénégalais qui devra profiter du reste de la saison pour inverser la tendance. Mais cela passera d’abord par un temps de jeu et une régularité.
"ENCORE FAUT-IL QUE LES DIRIGEANTS AFRICAINS SE BATTENT POUR RÉCUPÉRER LEURS OBJETS"
Directrice de la fondation d’art Zinsou à Cotonou, Marie-Cécile Zinsou se félicite des conclusions du rapport Sarr-Savoy - Mais s’inquiète de la négligence des Etats africains - ENTRETIEN
Marie-Cécile Zinsou dirige une fondation d’art contemporain à Cotonou. Fille de l’ex-Premier ministre du Bénin Lionel Zinsou (candidat malheureux à la présidentielle de 2016), elle défend depuis des années le retour des œuvres du patrimoine africain dans leurs pays d’origine. Elle estime qu’en dépit des protestations attendues des milieux réactionnaires français, «tout est aligné» pour une restitution, qui créera une «onde de choc» en Europe et en Afrique.
Etes-vous surprise des conclusions du rapport commandé par le président français à Bénédicte Savoy et Felwine Sarr ?
Honnêtement, oui. Le rapport est parfaitement clair, il va au bout des choses. Les déclarations de Macron à Ouagadougou suggéraient le changement, mais là, on y est vraiment. Je pense que ça va faire hurler pas mal de monde en France. C’est un cauchemar pour l’extrême droite, toujours réactive sur les questions de colonisation - même si la question du patrimoine africain n’est pas un enjeu électoral. Rappelez-vous que quand François Fillon parle de la colonisation comme un «partage de culture» en meeting en août 2016, il est applaudi ! En tout cas, ça sera un débat douloureux, car on parle d’histoire récente, d’une mémoire encore vivante dans les familles.
Et en Afrique, y aura-t-il débat ?
Contrairement à ce que certains imaginent, la question du patrimoine en Afrique de l’Ouest est un sujet populaire. Le peuple est même souvent plus intéressé que les élites ! En trois mois d’exposition à la fondation Zinsou, à Cotonou, le trésor royal de Béhanzin (30 œuvres prêtées par le Quai-Branly en 2006) a attiré 275 000 visiteurs : c’est la fréquentation d’une exposition parisienne à succès. Les derniers jours, il a fallu bloquer la circulation sur le boulevard tellement il y avait de monde.
La colonisation est une gomme qui a effacé notre histoire. Par exemple, la semaine dernière, dans une activité en bibliothèque, au Bénin, on a demandé à une petite fille de 8 ans de chanter une chanson. Elle n’en connaissait qu’une : un chant de troupiers de Napoléon ! Il y a un vrai besoin de réappropriation de notre passé : c’est sur cela que portera le débat. Quelle mise à disposition du public ? Quelle muséographie ? Quel contexte ? C’est à nous d’en discuter, et à personne d’autre.
Les Etats africains sont-ils déjà prêts à accueillir ces œuvres ?
En termes d’infrastructures, pas toujours. Le Mali a un bon musée, le Sénégal doit ouvrir le musée des Civilisations noires en décembre. C’est à peu près tout. Les autorités béninoises parlent beaucoup, et tant mieux (elles sont les seules à avoir fait une demande officielle de restitution), mais il n’y a pas de musée au niveau. Le patrimoine est négligé. Certes, le rapport Sarr-Savoy dit «tout est récupérable», mais encore faut-il que les dirigeants africains aient la volonté politique de travailler sérieusement sur le sujet. Ce n’est pas le cas pour le moment. Ce n’est pas parce que la possibilité est ouverte que les Etats vont se battre pour récupérer leurs objets. Mais la balle est dans notre camp, à nous de la saisir.
«IL NE S’AGIT PAS DE VIDER LES MUSÉES FRANÇAIS»
Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, expliquent leur démarche d’historiens et leur travail scientifique sur les œuvres - Ou comment ils sont partis des objets et de leur histoire pour poser la question de la captation patrimoniale - ENTRETIEN
Libération |
Catherine Calvet et Guillaume Lecaplain |
Publication 21/11/2018
Dans leur rapport sur la «restitution du patrimoine culturel africain, vers une nouvelle éthique relationnelle», rendu ce vendredi, les deux auteurs préconisent d’ouvrir plus largement la voie aux restitutions d’œuvres d’art africaines. L’historienne Bénédicte Savoy se partage entre le Collège de France à Paris, où elle occupe la chaire internationale «Histoire culturelle du patrimoine artistique en Europe (XVIII-XXe siècles)», et Berlin, où elle enseigne l’histoire de l’art à l’Université technique. Felwine Sarr est économiste et enseigne à l’université de Saint-Louis au Sénégal, mais il est aussi éditeur, musicien et écrivain. Il est notamment l’auteur d’un essai remarqué : Afrotopia (Philippe Rey, 2016). Ils racontent à Libération comment, sans préjugé, ils sont partis de l’histoire des objets conservés en France pour faire le récit d’une captation patrimoniale.
Pourquoi consacrer un rapport sur la restitution des seules œuvres africaines ?
La plupart des spécialistes considèrent que 85 ou 90 % du patrimoine artistique africain se trouve hors du continent. C’est une anomalie à l’échelle du monde. Aucun autre continent ne connaît cette situation. Il y a des œuvres à voir partout en Australie, en Amérique latine, en Egypte, en Grèce… En Afrique, on ne peut presque rien voir. Cette exception justifie un rééquilibrage de la géographie africaine dans le monde. Il ne s’agit pas de punir les uns et de tout rendre aux autres. Mais la jeunesse africaine a droit à son patrimoine. Les Africains n’ont même pas accès à la créativité de leurs ancêtres. La reconnexion à cette histoire culturelle est aussi un élan vers l’avenir. Le patrimoine africain a nourri toute une avant-garde artistique européenne - Picasso, mais aussi les surréalistes, sans parler de tous les jeunes artistes ou designers européens qui, aujourd’hui, peuvent se nourrir au musée des œuvres d’ici et d’ailleurs.
Ce rapport pourrait donner des idées aux Etats africains et susciter de nouvelles demandes de restitution…
La question des restitutions est une histoire ancienne, qui démarre dès les indépendances. Les demandes africaines sont alors multiples. Ce qui est curieux d’ailleurs, c’est que dans les années 80 les sociétés européennes étaient dans le même état d’esprit qu’aujourd’hui : nous étions très près d’une restitution des œuvres, grâce à la ténacité des nouveaux pays indépendants et à l’Unesco. Ce moment a pourtant été complètement oublié, et on «redécouvre» cette question aujourd’hui. Le rapport ne va donc pas «donner des idées» à des pays africains, elles circulent depuis très longtemps. Mais les différentes demandes faites par le passé n’ont pas été écoutées. Cela a découragé d’autres pays à se lancer dans des procédures.
Que signifie pour un pays d’avoir été privé de sa mémoire pendant cent cinquante ans ?
Nous posons la question de la captation patrimoniale comme arme de guerre ou arme de déshumanisation. Dans certains pays, la mémoire des pertes est encore vive car elle est liée à la fin d’un empire, ou à des actions militaires violentes. On devrait préciser ce mode d’acquisition au sein même des musées, sur les cartels par exemple. Il y a une amnésie sur ces questions. De pays en pays, la mémoire de la perte est très variable. Que signifie le retour d’objets qu’on n’a jamais vus ? Une réappropriation symbolique est cruciale.
Nous avons aussi réfléchi à la question de la compensabilité de la perte. Toujours en partant des objets. Certains d’entre eux sont en effet plus que des objets, ce sont des sujets agissants, détenteurs d’énergies, de croyances… Cette valeur sacrée est souvent définitivement perdue, irrécupérable. C’est une perte incompensable, incommensurable. Nous pensons donc à la réparation symbolique, pas forcément quantifiable en termes financiers, mais qui permette d’instaurer de nouvelles relations entre Afrique et Europe, plus équitables, plus respectueuses.
Craignez-vous les polémiques ?
Bien sûr, nous sommes conscients que les débats risquent d’être âpres, qu’il y aura peut-être des durcissements au moment des restitutions. Mais nous avons pu mener à bien notre mission dans la sérénité et le dialogue. Nous avons été soucieux de faire ce travail de façon très méticuleuse, aucunement de façon polémique. Nous n’avions pas de préjugés. En partant des objets et de leur histoire, nous avons mis le doigt, dans le contexte colonial, sur un système d’exploitation culturelle qui s’ajoutait au système d’exploitation des ressources naturelles. C’est un travail scientifique, nous avons fait œuvre d’historiens. Nous ne nous positionnons pas de façon morale mais historique sur le parcours des objets. Et sur l’histoire de la violence symbolique et réelle de cette captation patrimoniale.
Ne faut-il pas travailler à ce qu’il reste aussi une trace de ces pillages en France ?
Il ne s’agit pas de vider les musées français, donc il restera toujours de nombreuses œuvres pour témoigner ici de cette histoire de captation patrimoniale. Mais il faut aussi un réel travail sur les départs et les retours. Il faut que l’histoire de la constitution de ces collections apparaisse dans les musées en même temps que les œuvres. Les musées de Nantes ou d’Angoulême ont déjà commencé un grand travail sur ce sujet.
OEUVRES AFRICAINES SPOLIÉES, L'HEURE DU RETOUR
Un an après les déclarations de Macron, les deux chercheurs missionnés sur la restitution du patrimoine africain remettent ce vendredi leur rapport - Ils proposent la modification du code du patrimoine français, préalable nécessaire à tout retour
Libération |
Catherine Calvet et Guillaume Lecaplain |
Publication 21/11/2018
Des piles de feuilles imprimées trônent sur un bureau du Collège de France. Une liste presque infinie de bijoux, masques, statues, objets rituels, classés par pays.«Vous voyez ici le Bénin. Juste le Bénin»,annonce la locataire des lieux, l’historienne de l’art Bénédicte Savoy, en désignant un paquet d’une vingtaine de centimètres de haut. «Le Mali, c’est trois volumes comme ça. C’était important pour nous d’imprimer ces listes. Quand ça fait trois kilos, ça matérialise. Au total, on a 40 volumes de nomenclature.»
Huit mois durant, Bénédicte Savoy et l’économiste sénégalais Felwine Sarr ont plongé dans les collections du musée du Quai-Branly, missionnés pour formuler des propositions à Emmanuel Macron afin de mettre en œuvre sa promesse donnée fin 2017 à Ouagadougou : «Je veux que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique.»
Il ne s’agissait donc pas de proposer de rendre les Noces de Cana de Véronèse à l’Italie, un des tableaux emportés comme butin de guerre à la fin du XVIIIe siècle. Si seuls les pays d’Afrique subsaharienne sont concernés par cette promesse, c’est qu’il existe une «spécificité de la situation du patrimoine africain», expliquait en 2017 Stéphane Martin, le président du musée du Quai-Branly : «Il n’est plus en Afrique, et il est le seul dans cette situation.»
«Système» d’appropriation
Selon les experts, 85 à 90 % du patrimoine africain serait aujourd’hui hors du continent, et c’est ce déséquilibre majeur que des intellectuels et politiques africains demandent de combler depuis de nombreuses années.
Presque un an jour pour jour après le discours de Ouagadougou, Bénédicte Savoy et Felwine Sarr rendent leur rapport à l’Elysée ce vendredi. Le document, que Libé a consulté, comporte une proposition majeure : une modification du code du patrimoine français pour qu’un objet d’art africain entré dans les collections nationales lors de la période coloniale puisse en sortir à la suite de la demande officielle d’un Etat. La première tâche de Savoy et de Sarr a été de compter. La France possède autour de 90 000 œuvres d’art africaines dans ses collections nationales, très majoritairement conservées au Quai-Branly : le musée ouvert par Chirac en 2006 en abrite environ 70 000. C’est cet ensemble que Sarr et Savoy ont exploré minutieusement. D’où viennent les objets ? Comment sont-ils entrés dans le domaine public français ? «Ils sont heureusement inventoriés dans une excellente base de données, une quasi-exception en Europe», raconte Bénédicte Savoy. «Nous avons leur date d’arrivée en France, et les conditions dans lesquelles les objets sont arrivés»«Une très grande partie est entrée dans les collections françaises entre 1885 et 1960, ajoute Felwine Sarr. Sur cette période, nous sommes donc indiscutablement dans le fait colonial. Ce qui suppose forcément une asymétrie structurelle dans l’acquisition.» En clair : jusqu’en 1960, la passation des objets dans les collections françaises est susceptible d’avoir été subie par les pays africains, parce qu’elle se déroule entre un colonisateur et un colonisé.
Les chercheurs ont découvert un véritable «système» d’appropriation de l’art africain par la France. Outre les butins de guerre, les vols et les pillages, l’exemple des œuvres achetées est parlant. «Nous avons examiné les factures et comparé au cours de l’art de l’époque, raconte Bénédicte Savoy. Lorsque de l’argent a été versé, il n’a jamais correspondu au prix réel de l’œuvre. Quand la mission Dakar-Djibouti de 1931 paye un masque 7 francs, cela correspond au prix de 12 œufs à Paris. Or, le même mois, un masque dogon était vendu à Drouot en moyenne à 200 francs et les très belles pièces pouvaient atteindre le prix de 2 000 francs.»
Au bout de ce patient travail d’historien, les deux spécialistes ont pu dresser un périmètre plus précis : au Quai-Branly, deux tiers des objets viennent des pays de l’Afrique subsaharienne et ont été «acquis» durant la période 1885-1960. Cela correspond à un peu plus de 46 000 objets. Ce sont eux qui pourraient être visés par une procédure de restitution. Entrés dans les collections nationales, ils ne peuvent officiellement pas en sortir. Devant la loi, ils obéissent à trois principes inscrits dans le droit français : inaliénabilité, imprescriptibilité et insaisissabilité. Le rapport ne propose pas de contourner la loi, comme cela avait été fait avec les manuscrits coréens, rendus à Séoul via un prêt renouvelable tous les cinq ans, mais de la changer.«Nous proposons une modification du code du patrimoine qui permette de prendre en compte tous les cas de figure, et où le critère du consentement peut être invoqué», détaille Felwine Sarr.
«Vice de consentement»
Par défaut, pour les 46 000 objets ciblés, Sarr et Savoy estiment que leur départ des pays africains relève d’un «vice de consentement». C’est par ce biais qu’ils pourraient sortir des collections nationales. Pour aller où ? Ils rejoindront les Etats dont la frontière actuelle correspond aux zones pillées de l’époque, selon la philosophie du rapport. C’est encore sans compter la finesse contextuelle qui oblige à considérer la diversité des communautés dépossédées, dont l’histoire et l’identité restent très présentes en Afrique : restituer le masque sacré d’une ethnie particulière à un pouvoir central aura-t-il du sens ? Certains observateurs estiment que la question risque de provoquer de vifs débats internes dans les pays africains concernés.
Avant cela, il faudra ensuite de toute façon qu’une loi soit votée en France pour modifier le code du patrimoine. Pour que le processus puisse s’enclencher, précise Sarr, «il faudra qu’une demande émane des pays africains concernés, grâce à l’inventaire que nous leur aurons envoyé». C’est la première étape du processus recommandé par les auteurs du rapport : une «remise solennelle» - et hautement symbolique - des listes de biens spoliés aux pays concernés. «En voyageant en Afrique, nous avons vu l’effet que ces inventaires peuvent produire, notamment sur les directeurs de musées, raconte Bénédicte Savoy. Ils n’ont jamais eu accès à ces listes. Et jamais de façon si claire et structurée. Nous avons rencontré une véritable incrédulité en annonçant à des chercheurs et enseignants, extrêmement cultivés, qu’il y avait autant d’objets de leur pays au Quai-Branly.» Avec cette première étape viendra le début des restitutions.
D’Etat à Etat
Les premières œuvres à retourner en Afrique seront celles dont l’origine et le contexte d’acquisition ne font pas débat, qui seront réclamées officiellement et que les Etats sont prêts à accueillir dans des musées. C’est le cas par exemple des objets sacrés du royaume du Dahomey pillés à la fin du XIXe siècle et pour lesquels le Bénin a déjà déposé une demande à la France. Pour les autres objets, les spécialistes du patrimoine en Afrique et leurs homologues français devront collaborer pour établir peu à peu les demandes de restitution.
Y aura-t-il une opposition en France ? Peu parmi les conservateurs, croit savoir un acteur bien informé du milieu muséal français.
Mardi, le Point publiait pourtant un article alarmant présentant le rapport comme «explosif». A la suite des restitutions, «que restera-t-il dans les musées ? Des départements entiers du Quai-Branly seront-ils vidés de leurs œuvres ?» s’affole l’hebdomadaire, qui oublie que le rapport ne cible que 46 000 œuvres du musée (sur les 300 000 qu’il détient). Selon le Point, Sarr et Savoy seraient guidés par une idéologie, celle «d’une repentance qui ne dit pas son nom». Où l’on voit poindre à nouveau le débat sur l’héritage laissé par la colonisation… C’est pourtant exactement ce que les auteurs du rapport ont cherché à éviter, en se concentrant sur l’histoire concrète de l’acquisition de chaque objet. Le Point, décidé à dramatiser les enjeux, cite enfin Hélène Leloup, une marchande d’art qui a acquis des œuvres en Afrique dans les années 50 : le mot même de restitution «impliqu[e] nécessairement une origine frauduleuse», explique-t-elle. Mais le journaliste omet de préciser que les marchands d’art ne sont pas concernés par le travail de Sarr et de Savoy, puisque la restitution se déroulerait d’Etat à Etat et ne concernait pas les biens privés.
D’autres personnalités, comme l’avocat spécialisé Yves-Bernard Debie, s’expriment aussi régulièrement contre la démarche des restitutions. Elles «impliqueraient une remise en cause de l’histoire et du droit»,argumente-t-il dans un texte publié sur Facebook. Et s’y opposer «n’interdit pas de travailler au partage culturel d’un patrimoine mondial. Des musées peuvent et doivent se créer. Des collections privées et publiques africaines doivent se monter». Mais «l’accès à ce patrimoine et son partage culturel mondial n’impliquent pas nécessairement la désaffectation des collections muséales européennes», conclut-il. Il faudra en effet que les musées s’adaptent : le «Plateau des collections» de Branly présente aujourd’hui 1 000 œuvres africaines. Selon l’inventaire réalisé, la moitié pourrait être restituée si une nouvelle loi passe.
«Réelle volonté»
«Nous sommes conscients que cela peut soulever les craintes d’un appauvrissement», exprime Constance Le Grip, députée (LR) et coprésidente du groupe d’étude patrimoine de l’Assemblée nationale qui a auditionné le duo Sarr et Savoy en juillet. «Les demandes des pays africains ne sont pas illégitimes, il faut les examiner. L’idée dans beaucoup de familles politiques est de donner aujourd’hui toute leur place aux Etats.» D’ailleurs, l’essentiel des œuvres «est dans les réserves des musées» et «leur absence ne risque pas de provoquer un vide abyssal chez le public français», assure la députée, qui imagine un double mouvement : restituer «si restitution il y a», mais aussi imaginer comment «continuer à faire exister les œuvres ici, dans leurs musées de départ en quelque sorte, d’une manière ou d’une autre». Reste à savoir si la promesse d’Emmanuel Macron sera tenue. «Nous avons en tout cas senti du côté de l’exécutif une réelle volonté de passer à l’acte, assure Felwine Sarr. Les questions de faisabilité, de mise en pratique ont vraiment été abordées. J’étais méfiant au début. Aujourd’hui, je suis convaincu que ce n’est pas qu’un coup de com.»
«JE N’AURAI MEME PAS ACCORDE LA GRACE A KARIM WADE»
Abdou Ndéné Sall ministre délégué, coordinateur de l’Apr à Tivaouane
JEAN MICHEL DIATTA ET MAIMOUNA DIA |
Publication 21/11/2018
Le chef de l’Etat, Macky Sall n’a jamais dit qu’il accorderait l’amnistie à Karim Wade et à Khalifa Sall, dans la mesure où c’est à l’Assemblée nationale de le faire. C’est la précision du coordinateur de l’Alliance pour la République (Apr) à Tivaoune. Abdou Ndéné Sall reste, par ailleurs, formel que s’il était à la place du président de la République, il n’aurait même pas accordé la grâce présidentielle au fils de l’ancien chef de l’Etat et à Khalifa Sall qui doivent rembourser jusqu’au dernier centime ce qu’ils ont pris. Le ministre délégué chargé du Développement du réseau ferroviaire qui s’est, en outre, réjoui de l’arrivée de la première rame du Train express régional (Ter) ne doute point du coût du TER estimé exactement à 662 milliards en hors taxe, hors douane. Dans cet entretien accordé à Sud quotidien à son domicile de Tivaoune, en marge du Gamou édition 2018, le ministre a tiré à boulets rouges sur l’opposition qui ferait dans «l’amalgame», le «mensonge» et la «désinformation».
Pour l’édition 2018 du Gamou de Tivaoune, le thème retenu est «Les traces d’Al Amine: ensemble pour la paix». Que vous inspire ce thème ?
C’est un thème qui est d’actualité. Parce que comme vous le savez, la paix est le socle de toute société qui tire à la modernité. Sans paix, les gens ne pourront rien construire. L’ensemble des penseurs ont déjà établi ce qu’on appelle la pyramide des besoins motivants. Après les besoins physiologiques de manger, d’avoir où habiter, etc., ce sont les besoins de sécurité qui viennent avant les besoins d’appartenance, de reconnaissance et de réalisation. Donc, c’est extrêmement important pour que la paix et la sécurité soient assurées pour que les gens puissent accéder à d’autres besoins motivants qui puissent amener le développement, l’émergence. S’il n’y a pas la sécurité, en définitive, les problèmes sociaux vont nous rattraper. Donc, c’est très important que l’Islam, qui est une religion de paix, de sécurité, que les enseignements de l’Islam puissent être divulgués par les Khalifes, parce que les gens ont une bonne écoute pour les Khalifes. La première salutation de l’Islam c’est la paix. Alors, c’est très important d’avoir la paix car sans elle, même vous qui faites votre travail, vous ne pourriez pas le faire. Donc, nous devons réfléchir sur les forces, les faiblesses et les opportunités. C’est très important que toutes les décisions qui ressortent de ces grands penseurs puissent être divulguées pour que les gens puissent s’y conformer, pour construire la paix dans la durée.
Aujourd’hui, dans un contexte politique tendu, que peut-on attendre de ces guides religieux ?
Mais non. Il n’y a pas de tensions. Les gens pensent qu’il y a un contexte politique tendu, mais il n’est pas tendu. Le problème c’est qu’il y a un ensemble de personnes qui sont de l’opposition qui ne veulent pas reconnaitre la réalité. Parce que, quand même, le Sénégal est un pays de paix, qui a une tradition démocratique et politique très poussée. Nous avons 3 alternances (sic) sans problème. Nous avons une stabilité politique extrêmement importante. Le problème c’est que, maintenant, tout le monde veut être président, alors qu’ils n’ont pas d’arguments. La violence est l’art des personnes qui n’ont pas d’arguments. Ça doit être la force de l’argument et non l’argument de la force. On peut discuter et essayer de convaincre la population par des arguments, comme le président l’a fait, lorsqu’il a voulu le pouvoir. Il a fait le tour du Sénégal. Il a parlé avec les sénégalais, puis a fait ce qu’on appelle le PSE qui est la quintessence de la demande d’avenir exprimée au président de la République Macky Sall. Il a pris tout ce que les gens lui ont demandé. C’est pourquoi je dis que le Pse est la vision du président de la République, mais ça émane des populations. Il a pris tout ce que les gens ont dit en termes de ressentiment, il l’a fait en projet pour abréger la souffrance des gens. Il a fait le Pse soutenu par sa vision pour un Sénégal qui avance, un Sénégal plus prospère, un Sénégal de tous et un Sénégal pour tous. Le Pse a été décliné en programmes et réformes qui sont en train de faire avancer le pays. Parce qu’on ne peut pas quitter une croissance de 1,7% pour aller à une croissance de 7,2% sans travail. La croissance est le fruit du travail, parce qu’il n’y a que l’investissement qui amène la croissance et l’emploi. C’est ce qui important. Mais, ce sont pas les attaques personnelles, les débats faits d’intoxication, d’amalgame, de mensonge, de mauvaises nouvelles pour nous dévier de notre trajectoire qui est d’améliorer les conditions de vie des populations. Nous sommes en train de le faire à travers le Pse qui est un programme à l’horizon 2035. En dehors du Pse, le président Macky Sall a mis des programmes pour rattraper, puisque le pays était en retard. Je ne peux pas comprendre que depuis 52 ans qu’on est indépendant, qu’on continue de voir des villages qui n’ont pas d’électricité ou de l’eau. C’est impensable ! Ça suppose que tous les gens qui ont acquis le pouvoir n’ont pas travaillé pour les sénégalais. C’est pourquoi nous avons des tensions parce que le Président veut tout régler en même temps. Il a mis le Pudc pour régler le problème de transport au niveau rural, les problèmes d’alimentation en eau, ceux de l’électrification rurale, et pour atténuer les difficiles conditions de travail des femmes en leur dotant de machines pour transformer les céréales. Il y a aussi Promovilles, car vous avez remarqué quand dans toutes les villes, il n’y avait qu’une route qui passe, comme ce fut le cas à Tivaoune. Le président a imaginé des perpendiculaires au niveau de ces routes pour doter les grandes villes des infrastructures afin d’améliorer leur viabilité économique.
Le Sénégal vient de recevoir la première rame du TER. Peut-on maintenant espérer que les échéances seront respectées et que répondez-vous à vos détracteurs qui n’y croyaient pas ?
Nous sommes dans le temps de l’action, nous travaillons. Ce qui compte, c’est les résultats et le service qu’on va donner à la population pour améliorer sa mobilité urbaine. Le TER, c’est une réalité. Les gens doivent saluer la performance du président de la République et du gouvernement qui l’accompagne. C’est un gouvernement d’ingénieurs. Le président lui même est un ingénieur. Il y a 11 à 12 ministres ingénieurs qui accompagnent le président de la République. C’est pourquoi nous sommes en train de délivrer. Pour le projet du Ter, il y a d’autres pays qui ont le même projet. Ils sont restés 4 ans sans le réussir. En 2 ans, le président a fait le plus grand projet de chemin de fer sur l’Afrique occidentale. C’est une révolution du chemin de fer. C’est sous le magistère du président Macky Sall que la problématique du maillage ferroviaire optimal a été replacée au cœur des politiques publiques avec un diagnostic en amont dans le cadre du Pse. C’est de sa vision que nous avons actuellement le Ter qui est de transport express régional. Le maillage ferroviaire commence actuellement avec le Ter. Parce que pour mailler le pays, il faut commencer par la capitale. Comme nous allons commencer la réhabilitation du Dakar Bamako ferroviaire, les gens peuvent, par le train partir jusqu’à Tambacounda ou à Saint Louis.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que le Ter n’est pas une priorité et qu’il était mieux de fer un chemin de fer vers Ziguinchor par exemple ?
Les gens, parfois ne comprennent pas. Ils disent qu’il faut faire un chemin de fer vers Ziguinchor. Avant de faire Ziguinchor, il faut trouver l’origine du Ter. C’est Dakar qui doit être relié aux autres capitales régionales. Donc, il faut que le train quitte Dakar pour aller à Ziguinchor, Tambacounda ou autres. Donc, nous faisons un maillage ferroviaire en fonction de l’opportunité économique dont le transport nous sert. Donc, il ne faut pas faire un projet pour simplement en faire, c’est une viabilité économique. Quand il y a une demande de transport ferroviaire viable jusqu’à Saint-Louis, nous mettrons le chemin jusqu’à Saint-Louis.
Pourtant le coût du Ter prête toujours à confusion…
(Il coupe). Non, attendez. Les gens sont dans un débat fait d’intoxication, d’amalgame, de désinformation et de déformation. Les gens sont dans le mensonge. Parce que, quand tu livres de fausses nouvelles à la population, c’est peut être 80% qui ne vont pas te croire, mais il y a 20% qui vont croire. Les gens qui n’ont pas été touchés, peut-être, par la croissance, peut-être, ils vont croire à cela. Quand on lance un appel d’offre, les gens viennent soumissionner. Il y a au moins 72 entreprises qui ont soumissionné dans cet appel d’offre avec 12 nationalités différentes. L’appel d’offre international a été financé par la Bad, par la Bid, par l’Afd, par le trésor français, le Sénégal. A l’issue de l’appel d’offre, nous avons choisi 5 entreprises, lot par lot pour exécuter ce projet. Ces entreprises ont soumissionné. Quand tu fais un appel d’offres, tu fais le dépouillement technique et toutes les entreprises qui sont aptes à faire le projet, avant d’ouvrir les offres financières et tu donnes le projet à celui qui est moins disant. C’est la meilleure offre que nous pouvons avoir sur cet axe parce qu’on a pris l’offre le moins disant parmi toutes ces entreprises qui étaient intéressées par le projet. Le coût du projet, il ne devait même pas avoir de discussion sur ça. Parce que, quand on te donne un marché, tu l’exécutes à un montant, c’est ce montant là qui est le coût du projet. Donc, c’est vraiment ne rien comprendre, ou vouloir faire de l’amalgame, c’est pourquoi on parle de coût de projet.
Aujourd’hui, quel est son coût réel?
J’affirme que le coût du projet était à 568 milliards, on a augmenté 16% d’avenant parce que la loi nous autorise à faire jusqu’à 30% d’avenant. Nous sommes exactement à 662 milliards en hors taxe, hors douane. Tous ceux qui parlent de 1000 milliards, je vous le répète, c’est des mensonges et je les défis. Je les ai défiés sur tous les plateaux, mais ils n’ont pas répondu. On ne va même pas à la télé. On peut aller au stade et faire un débat public pour vous dire que c’est des mensonges. Ils n’ont jamais répondu à ce défi. Même lorsqu’ils ont écrit une lettre à l’Assemblée nationale pour demander le coût, j’ai répondu avec les données exactes. Mais, ils ont laissé la réponse de coté en continuant leurs mensonges. La réalité au Sénégal, les gens savent que le président de la République est la seule per sonne à détenir uns stratégie crédible pour faire émerger le pays et que la population croit à ce président, à ce capitaine. C’est pourquoi, depuis 5 ans, toutes les élections qui se sont succédé, le président les a gagnés haut la main. Quand tu n’as pas d’arguments, tu utilises d’autres arguments, soit la force, soit le mensonge, soit tu utilises des bombes de destruction massive. Parce qu’en fait, ils savent qu’il y a peut être beaucoup de gens qui ne sont pas informés. Dans un appel d’offre transparent, on ne doit même plus parler de prix. Quand on dit que ces 100 francs, cela suppose que c’est le meilleur prix sur cet axe. Il y a certains vendeurs d’illusion, comme Goudiaby (Pierre) qui disent 1 km d’autoroute, 1 km de chemin de fer, 1 km de Tgv, etc. Ce n’est pas la même chose. Tu ne peux pas comparer deux projets sur la longueur. Impossible. Ce qu’on compare, c’est les Item. Il faut comparer des études similaires. Par exemple, sur les longueurs de rails, on peut dire : le Sénégal a acheté à combien ses rails comparé au Maroc. Comment on a acheté des trains de même type par rapport à un autre pays ? Combien on a acheté des trains de même type ? Mais, on ne peut pas comparer deux projets qui n’ont pas les mêmes Item, qui n’ont pas les mêmes composantes. C’est impossible. Parce que les gens oublient que sur ce projet, nous avons mis 45 milliards pour libérer l’emprise. Nous avons dépensé 10 milliards pour l’accompagnement social des gens, parce que nous avons construit des marchés qui ne font pas parti du projet. Nous avons construit un terrain à Thiaroye, parce que les gens avaient l’habitude de faire du sport là bas. Donc, nous avons dépensé beaucoup d’argent qui ne fait pas parti du projet. Il faut que gens comparent item par item, la comparaison du nombre de kilomètres ce n’est pas bonne. Je veux que les ingénieurs, les professionnels et les assermentés parlent parce que quand tu es assermenté tu ne dois pas parler d’autre chose. Je veux que ces gens là parlent. Mais laisser les politiciens qui sont vraiment motivés par autre chose, parce qu’ils savent que le président Macky Sall est très loin par rapport à eux. Et donc, pour le rattraper, la seule stratégie que l’opposition a, c’est le mensonge, l’amalgame et la déformation. Ils sont en train d’ennuyer la population. Ce qui est important, aujourd’hui, pour la population, c’est leurs demandes, leur avenir avec le pétrole et le gaz. Quels sont les projets ? Quelles sont les perspectives ? Il n’y a que le président qui a élaboré un programme qui a donné des résultats, parce qu’on ne peut pas améliorer la croissance de 1,7% à 7,2% sans pour autant qu’il y ait une amélioration significative de l’économie. Avec le Pse, le président a déjà tracé tout ce qu’il faut faire sur 20, 30 ans. Mais, les gens là sont dans le court terme, ils n’ont pas de projets. Ils sont dans l’amalgame. Vraiment, parfois, je suis écœuré. Parce que ce qu’il faut mettre en avant c’est la puissance de l’argument et non l’argument de la force. Ils ne veulent pas aller aux élections, c’est pourquoi ils sont en train d’inventer des choses absurdes comme le fichier électoral, les cartes d’identité etc., alors que tout a été distribué. Pour les cartes d’identité sur 6.500.000 cartes, il y a 6.200.000 qui ont été distribuées. Or, certains ne peuvent même pas avoir des parrains. On exige un pourcentage de 50% pour être président. Pour le parrainage, on leur demande juste d’être parrainés par 1% du fichier. Quelqu’un qui ne peut pas avoir 1% pourquoi veut-il demander 50% ? C’est retarder les gens. Il faut que l’opposition revienne à la raison et qu’elle discute des problèmes du Sénégal. Moi, j’ai des attentes dans la critique de la vision du président, dans la critique de l’ambition du président et de ses projets. Mais la violence, l’insulte, la transformation de la réalité : cela ne grandit pas.
Thiès compte pas moins de 10 candidats déclarés. Ne pensez vous pas que cela pourrait effriter votre électorat ?
Non, parce qu’il faut revoir tous ces candidats là, ils ont déjà été en élection. Ce sont des gens qui n’ont même pas eu cette petite portion là pour être député. Donc, si tu ne peux même pas être député, tu n’as même pas de mairie et tu veux être président. Quand même ! Il faut que les gens regardent, analysent la faisabilité. Il faut que chacun, quand il veut faire quelque chose, fasse une analyse et regarde quelles sont ses chances pour pouvoir être président. Parce que, vraiment, aller aux élections pour seulement y aller, parler dans les radios, avoir une tribune, parler de n’importe quoi, les Sénégalais doivent dépasser cela. Nous sommes une Nation jeune, avec les retards que nous avons trouvés, parce que les régimes passés n’ont pas fait grand-chose. Il n’y a que le président Macky Sall, au bout de 7 ans, qui a fait une transformation structurelle importante en augmentant toutes les productions. Les gens n’avaient pas d’ambition, ils n’avaient pas de vision. C’est pourquoi le Sénégal est très en retard. Heureusement, 52 ans après les indépendances, nous avons eu la chance d’avoir un président qui est un ingénieur, qui a de l’ambition, qui a une grande vision et qui travaille pour le pays. Moi, je peux juger tous les régimes qui se sont précédés parce que j’ai travaillé avec le régime de Senghor, de Diouf et de Wade en tant que consultant. Mais, la manière dont les gens travaillaient, ce ne sont pas les mêmes références. Ce ne sont pas les mêmes directions. Les gens ont pris 100 milliards pour mettre dans un festival de danse (Fesman, Ndlr) que nous continuons à payer jusqu’à présent à cause de la continuité de l’État. Nous, on a pris 100 milliards pour faire le désenclavement de l’île à Morfil, pour faire l’axe Ndioum Bakel, qui est de 367 kilomètres. C’est la première fois. Il faut écouter les discours du président. Dans ses discours ressort trois axes que sont la transformation sur les économies et croissances, l’émergence mais dans un État de droit et dans la sécurité, la réforme des institutions. Ce sont les trois axes qu’il a toujours développés
Le chef de l’Etat serait disposé à accorder une amnistie à Karim Wade et à Khalifa Sall, s’il est réélu. Pourquoi devrait-il attendre le second mandat pour accorder l’amnistie à ces derniers ?
Le président n’a jamais dit cela, parce que l’amnistie, c’est l’assemblée qui le fait. Le président n’a pas la capacité de le faire. Il a dit que c’est une possibilité parce que tant qu’il y a la vie il y a l’espoir.
Pourquoi cette possibilité n’est pas faisable avant la présidentielle?
Pourquoi avant l’élection ? Quand même ! Tu ne peux pas prendre quelqu’un qui a fait 110 fausses factures et qui a détourné 1 million par jour… (il ne poursuit pas sa pensée). Si j’étais le président même la grâce je ne l’aurais pas fait. Ce n’est pas possible. Il faut que les gens paient le déficit. Khalifa Sall a fait 110 fausses factures et prenait 1 million de francs par jour. Son comportement est lâche. Karim Wade a détourné combien d’argent ? Plus de 100 milliards. Il ne mérite pas la grâce. Il faut que les gens paient pour que ce gaspillage arrête.
LES ELEVEURS DANS LE DESARROI !
Sédhiou - Une épidémie de péripneumonie bovine décime le cheptel dans le Diassing
Une épidémie de péripneumonie bovine contagieuse sévit depuis le mois d’octobre dernier dans la zone de Diassing, sur la façade ouest de Sédhiou, selon les éleveurs de la zone. Les pertes sont provisoirement estimées à 34 bœufs morts et bien d’autres sujets visiblement très affectés par la maladie. Le chef de village de Sibicouroto 2 déclare avoir perdu 24 têtes de bœuf. L’inspection régionale des services vétérinaires attend, pour sa part, une notification écrite de la prévalence de l’épidémie aux fins d’un prélèvement suivi d’analyses en laboratoire à Dakar. Les éleveurs dans le désarroi sollicitent une diligente intervention des services techniques.
L’ampleur de la mortalité bovine commence à installer inquiétude et pauvreté dans nombre de contrées de la région de Sédhiou. Dans la zone pastorale du Diassing, les pertes constatées sont de l’ordre de 34 sujets, selon les bergers qui situent le foyer de concentration de l’épidémie dans plusieurs localités. Abdou Seydi, le chef de village de Sibicouroto 2, atteste avoir perdu à lui seul 24 têtes de bœuf : « A moi seul, j’ai perdu 24 têtes de bœuf depuis le mois d’octobre. Ce n’est pas tout car d’autres bêtes sont très affaiblies par la maladie et elles vont mourir. Je suis vraiment inquiet. Ces sujets sont mes seuls revenus », dit-il, le chagrin dans la voix.
Abdou Seydi ajoutera que le foyer de concentration s’épaissit vers d’autres bourgades de l’intérieur du Diassing : « l’épidémie a fini de gagner d’autres villages comme Francounda Baïnounck, Djitécounda, Simacounda entre autres. Nous tirons l’essentiel de nos revenus de cet élevage. L’agent technique d’élevage qui est à Marsassoum est venu faire des injections aux bêtes mais la maladie fait toujours des ravages ».
L’inspecteur régional des services vétérinaires de Sédhiou dit ne pas être informé d’une telle épidémie, encore moins de la nature de la pathologie. Abdou Sané rajoute donc se réserver le droit de se prononcer sur la question jusqu’à ce que la situation lui soit transmise par écrit. Quant à Boubacar Manga, l’agent technique d’élevage en poste à Marsassoum, il déclare qu’il s’agit d’une péripneumonie contagieuse bovine qui se manifeste par une élévation de température, un grognement à l’expiration, gonflement des articulations chaudes et douloureuses et la salive mousseuse autour de la bouche. Une fois déclarée, la maladie n’est plus bénigne et la mort s’en suit dans les tout prochains jours, selon toujours l’agent. Les bergers de la zone sollicitent une diligente intervention pour circonscrire le péril qui décime le cheptel.
LE PDS EXIGE LE RETRAIT IMMEDIAT DE L’ARRETE D’ALY NGOUILLE NDIAYE
Interdiction des activités de Lead Afrique sur le territoire national
La décision du gouvernement par arrêté du ministre de l’Intérieur en date du 15 novembre 2017 ordonnant la cessation immédiate des activités de Lead Afrique sur le territoire national n’agrée pas le Parti démocratique sénégalais (Pds). Aussi, le parti de Me Abdoulaye Wade a-t-il vigoureusement dénoncé la mesure dans un communiqué en date d’hier, dimanche 20 octobre, tout en exigeant son retrait immédiat.
Appréciant la décision du ministère de l’Intérieur interdisant la poursuite des activités de Lead Afrique francophone, une organisation qualifiée de bailleur du mouvement Y en a marre, le Pds dit avoir remarqué que « le régime de Macky Sall déroule depuis longtemps un plan de confiscation des libertés individuelles et collectives et de négation des droits humains par des tentatives répétées de réduire l’espace public d’expression des citoyens et des organisations de la société civile par des menaces, des attaques personnelles contre des leaders d’Ong, des actes d’intimidation et de persécutions à l’encontre des responsables desdites organisations».
Et de poursuivre sa diatribe contre le régime en place : «Dans le même sillage et après avoir neutralisé une bonne partie des médias traditionnels, Macky Sall et son clan tentent le diable en envisageant de s’attaquer à la liberté et aux droits que permettent l’Internet et les réseaux sociaux pour tous les citoyens qui sont sevrés de moyens d’expression ». Sous ce rapport, le Pds dit mettre en garde le Gouvernement, avant de demander à tous les utilisateurs de Facebook, Twitter, Whatsapp etc.., « de défendre vaillamment leur seul outil de démocratisation de l’information et de la communication sociale ».
Pour le parti de Me Abdoulaye Wade, « Le Sénégal ayant consacré dans sa Constitution les libertés individuelles et collectives, la participation citoyenne à la vie publique, la sauvegarde de l’Etat de Droit, de telles dérives ne sauraient prospérer d’autant que le pays s’achemine insidieusement mais sûrement vers des périodes de tensions exacerbées par la volonté manifeste de Aly Ngouille Ndiaye et ses complices de la Cena de confisquer la volonté populaire et imposer à force de baïonnettes la réélection de Macky Sall ».
Pour autant, le Pds qui se dit toujours « fidèle aux idéaux de promotion et de protection des libertés qui fondent son existence, mais aussi conscient de la nécessité de respecter les cahiers des charges auxquels ont souscrit les Ongs, apporte son soutien à toutes les organisations de la société civile dont l’existence est menacée ».
Dans la foulée, le parti libéral a exigé « le retrait immédiat de l’arrêté du 15 novembre qui annule l’autorisation d’exercer à Lead Afrique Francophone qui, par voie de conséquence, salit l’image du Sénégal connu comme un pays de liberté et d’hospitalité ».
EL HADJI KASSE DECLINE LA STRATEGIE DE CAMPAGNE DU MACKY
Le ministre-conseiller, chargé de la communication de la présidence de la République a indiqué hier, mardi 20 novembre, que le candidat-président Macky Sall ne participera jamais à un débat public télévisé avec un autre candidat. El Hadji Hamidou Kassé, par ailleurs coordonnateur du Pôle Communication du candidat-président Macky Sall, a fait cette déclaration en marge d’une réunion des membres dudit pôle.
Le ministre-conseiller, chargé de la communication de la présidence de la République coupe l’herbe sous les pieds des partisans d’un débat public télévisé entre le candidat-président de la République, Macky Sall et les autres candidats en lice à la prochaine élection présidentielle sur le bilan du septennat. Se prononçant sur cette question hier, mardi 20 novembre, en marge de la réunion du Pôle Communication du candidat-président Macky Sall, El Hadji Hamidou Kassé par ailleurs coordonnateur dudit pole est formel. Le «candidat Macky Sall ne participera jamais à un tel débat». «Le chef de l’Etat ne va abandonner ses tâches régaliennes pour aller débattre sur les plateaux», insiste encore le patron de la communication de la présidence de la République. «Vous n’avez jamais vu dans aucun pays au monde où, le chef de l’Etat allait sur les plateaux de télévision pour débattre avec d’autres candidats. Cela n’existe pas» a encore martelé le ministre-conseiller, chargé de la communication de la présidence de la République tout en précisant que leur «stratégie est d’aller vers cette élection présidentielle pour la gagner dès le premier tour».
Auparavant, le coordonnateur du Pôle Communication du candidat-président Macky Sall a indiqué au sujet de l’objectif de leur réunion tenue dans un hôtel de la place, que c’est pour «adopter une ligne globale de communication» de leur candidat. Poursuivant son propos, le ministre-conseiller, El Hadji Hamidou Kassé, sans toutefois donner plus de détails sur cette ligne de communication, a indiqué qu’elle sera orientée vers les jeunes et tous les Sénégalais et sera à l’image du chef de l’Etat, autrement dit, « courtois, précis et ferme». Qui plus est, elle sera axée essentiellement sur le bilan des réalisations effectuées durant ce septennat. Il faut souligner que cette réunion a vu la participation des représentants de la plupart des formations membres de la coalition majoritaire en place, Bennoo Bokk Yaakaar (Bby).
L’AFRIQUE À L'HONNEUR AVEC L'ELECTION DE LEONARD WANTCHEKON
Il vient de marquer l’histoire avec son élection à la Société d’Econométrie ; le Béninois Léonard Wantchékon, Professeur à l’Université de Princeton aux Etats-Unis d’Amérique est le premier économiste de l'Afrique noire à être élu dans l’organisation savante la plus prestigieuse en Economie dans le monde.
Parmi ses travaux ayant conduit à cet exploit, il y a ceux réalisés de 2000 à 2015 en économie politique et en histoire économique quantitative. Il s’agit par exemple de l'étude sur les écoles coloniales et la mobilité sociale au Benin (2015), l'effet du long terme de la traite des esclaves sur la confiance interpersonnelle en Afrique (2011), la théorie de la démocratie de chefs de guerre (2004), ainsi que la théorie de la compétition électorale sous la menace d’instabilité politique (2000).
Cette élection qui fait suite à celle de 2013 à l'Académie Américaine des Arts et de la Science, récompense les efforts de Wantchékon pour promouvoir la recherche économique de pointe en Afrique, avec la création de l'Ecole Africaine l'Economie (African School of Economics) en 2014. La plus récente œuvre de l’homme est l'organisation de la Conférence Afrique de la Société d'économétrie, qui s'est tenue du 12 au 14 juillet 2018. À cette occasion, une centaine d'économistes de haut niveau, venus de différentes nationalités étaient à Cotonou et avaient échangé sur divers sujets comme : l’inclusion financière, l’agriculture et le développement, les femmes et le développement, les conflits, l’éducation, la santé, la recherche et la formation en économie en Afrique, le financement et les réseaux routiers, la prise en compte des questions d’intégration des marchés. Au nombre des personnalités illustres ayant pris part à l'événement, il y avait le prix Nobel d’économie 2007, Roger Myerson, le Professeur Tim Besley de London School of Economics et Eliana la Ferrarra, économiste du développement, ainsi que des économistes de renommées africaine et caribéenne. L'événement relayé et suivi en direct sur internet dans divers campus universitaires du monde a eu un large écho dans le monde.
Il est à noter également que Léonard Wantchékon était élu Secrétaire General de l’Association Américaine de Science Politique en 2009 et membre du comité exécutif de l’Association Internationale d’Economie depuis 2017.
MACKY SALL S’ENGAGE A APPUYER LE PROJET D’EXTENSION DE LA MOSQUEE
Kaolack - visite du président de la république à Medina Baye
A Kaolack où il a procédé durant toute la journée du lundi à la visite des familles religieuses de la commune, le président de République a annoncé, lors de son étape de Médina Baye, le projet d’extension de la Mosquée. Pour un coût d’investissement encore non élucidé, Macky Sall dit engager un tel projet pour permettre à ce lieu de culte de pouvoir contenir toute l’affluence habituée à converger dans ce quartier religieux en moments de Gamou ou des Ziarra annuelles.
Même si à l’entame de son propos, le président de la République a plus insisté sur des salutations en direction du Khalif Cheikh Ahmeth Tidiane Ibrahima Niasse, ses « Mukkadam », disciples et toute la famille de feu El Hadji Ibrahima Niasse dit Baye Niasse, et l’importance de cette nuit annuelle accordée au Prophète Mohamed (Psl), le président Macky Sall a par la suite exprimé son désir d’appuyer la phase II du programme de modernisation de la cité religieuse de Médina Baye. Comme planifié, ce programme s’articule autour du projet d’extension de la mosquée déjà rénovée en 2010 à l’époque du défunt Serigne Mamoune Niasse et est également admis pour relever le déficit d’assainissement dans le quartier de Médina Baye et doter cette cité d’un réseau d’assainissement plus moderne, susceptible d’absorber toutes les anomalies liées à l’insalubrité dans ce quartier. Pour le président Macky Sall, les raisons de son intervention prochaine dans le programme de modernisation des infrastructures qui existent à Médina Baye découlent de la place occupée par Médina Baye au sein de la Ummah islamique. Grand centre d’enseignement coranique, de savoir, de culture, et surtout de pratique avérée de l’Islam, Médina Baye a toujours constitué une source de savoir où des milliers et des milliers d’étrangers venus de tous les coins du monde continuent encore de s’abreuver. Les études menées par des chercheurs blancs et les écrits qui en ont découlé confirment davantage cette particularité et placent Médina Baye parmi les foyers les plus dynamiques et centres d’apprentissage du Coran, de suscitation de la culture islamique et de vie de la religion musulmane. Revenant sur le programme d’assainissement, environnemental et de révision de la voirie, le président de la République a estimé que compte tenu de la grande ruée constatée chaque année vers ce lieu et l’importance de la population d’étrangers qui vient régulièrement se recueillir, la réalisation d’un réseau d’assainissement digne du nom et l’installation d’une voirie moderne sont devenues des priorités absolues pour l’Etat. S’agissant également de la seconde phase du projet de construction du marché de Médina Baye, le chef de l’Etat a annoncé la tenue récente de discussions très poussées avec le Khalife concernant ce projet et toutes les dispositions nécessaires seront prises en faveur de son exécution au même titre que les projets structurants visant à éliminer tous les branchements d’eau défectueux et les eaux usées en stagnation dans le quartier.
MACKY SOLLICITE DES PRIERES POUR LE PETROLE ET LE GAZ
Pour une paix durable et une stabilité sociale dans le pays, le président Macky Sall a sollicité des prières pour le Sénégal, et sans prononcer les mots « pétrole » et « Gaz », il a formulé cette même demande au Khalife de Médina Baye, ses frères Cheikh Mahi Ibrahima Niasse, Cheikh Maki Ibrahima Niasse, son neveu Cheikh Ahmeth Tidiane Cissé, l’imam de la mosquée, et tous les marabouts présents lundi dernier dans la grande salle de la maison des hôtes communément appelée « Kër Gaan ». S’adressant au Khalife Cheikh Ahmeth Tidiane Ibrahima Niasse, le chef de l’Etat a tenu ces propos : « des richesses sont apparues au Sénégal, et je sollicite des prières pour les exploiter à bonne échéance et restituer tous les privilèges aux Sénégalais pour leur développement personnel et celui de notre chère patrie ».
LE DESTIN DE L’UNIVERSITE EL HADJI IBRAHIMA NIASSE REVIENT SUR LE DISCOURS PRESIDENTIEL
Outre les engagements pris dans les domaines déjà identifiés, le président Macky Sall a aussi profité de son bref séjour à Médina Baye pour annoncer le démarrage effectif cette année des cours de formation et recherche à la première promotion d’étudiants admis à l’Université El Hadji Ibrahima Niasse. Et ce, dès le mois de Novembre prochain. Malgré le retard concédé dans le cadre de sa réalisation, et l’impatience partagée par un certain nombre d’acteurs, futurs pensionnaires de l’Université, le chef de l’Etat a quand même tenu à porter cette information au Khalife, tout en précisant la diversité de sciences qui seront enseignées dans ce temple dans les domaines de l’agriculture, de l’environnement, de la pêche, entre autres. « Pour lui, c’est la première fois dans l’histoire du pays qu’une université est baptisée au nom d’un leader religieux. Une décision tout fait normale compte tenu de la place qu’on a toujours donnée à nos guides religieux au sein de notre société et dans nos cœurs, mais aussi du fait que les chefs religieux constituent une fierté pour nous, Sénégalais ». Au Sénégal, estime ainsi le président de la République, on parle souvent d’El Hadji Oumar Foutiyou Tall, Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadji Malick Sy, El hadji Ibrahima Niasse et bien d’autres guides religieux et familles d’envergure qui constituent aujourd’hui le fondement du Sénégal et les garants de notre stabilité sociale.
PREVENTION DE LA DENGUE, DES EPIDEMIES ET AUTRES MALADIES DIARRHEIQUES : La Croix-Rouge réussit sa sensibilisation
Nonobstant quelques cas isolés, souvent liés aux accidents de motos ou autres maladies légères, l’Edition 2018 du Gamou de Kaolack, de manière générale, n’a pas connu cette année d’anomalies liées à la consommation ou la contamination. Et cela, grâce à l’appui de la région médicale, le soutien de la Croix-Rouge de Belgique et de France, et au dispositif mis en place par le comité régional de la Croix-Rouge de Kaolack. Au total, 113 volontaires ont été déployés dans les quartiers Médina Baye, Thioffac, Médina Mbaba, Sam et Tabangoye II où ils ont mené une large campagne de sensibilisation sur les mesures d’hygiène à prendre, le paludisme et la dengue. Dans cet exercice, 3934 personnes dont 1942 femmes et 1992 hommes ont été capacités sur le lavage des mains et les comportements à adopter tout au long du Gamou. Pour le médecin régional, Dr Aïssatou Barry Diouf, ces dispositions ont été prises dans le cadre de la couverture sanitaire du Gamou. Et pour y arriver, deux (2) dispositifs ont été mis en place. Un pour la prise en charge et un second dispositif pour la sensibilisation. En dépit de ces mesures, 11 postes ont aussi été installés un peu partout au niveau des sites abritant le Gamou et à côté des centres de référence littéralement ouverts au niveau de l’hôpital régional et la clinique « Lampe Fall ».