Tivaoune, 19 nov (APS) - Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille, a sollicité lundi à Tivaouane, auprès du Khalife général des Tidianes, des prières pour des élections présidentielles apaisées en 2019.
"Dans trois mois, nous irons vers des élections où tous les protagonistes sont des Sénégalais, nous vous demandons de prier pour qu’elles se déroulent sans heurt ni violence, au grand bonheur de tous les Sénégalais", a dit le ministre à l’occasion de la cérémonie officielle du Mawlid, évènement commémorant la naissance du Prophète de l’Islam.
Cette rencontre qui s’est déroulée à la grande résidence de Tivaoune a été marquée par la présence du Garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall, du ministre des Forces armées, Augustin Tine, du ministre des Affaires étrangères, Sidiki Kaba, entre autres.
Des députés, des diplomates et des délégations de familles religieuses ont assisté à la cérémonie.
Le ministre de l’Intérieur a salué la figure d’El Hadj Malick qui a initié le Mawlid ou Gamou à Tivaouane.
"Si le Gamou de Tivaoune a atteint cette consécration et cette dimension internationale aujourd’hui, c’est en grande partie, grâce à l’attachement de El Hadji Malick Sy aux valeurs intrinsèques de l’Islam et à son amour sans limite à l’endroit du prophète (PSL)", a soutenu Aly Ngouille Ndiaye.
"Ces valeurs cardinales propres au saint-homme ont été magnifiquement portées par ses différents prédécesseurs", a-t-il souligné.
Il a par ailleurs réitéré l’engagement du chef de l’Etat à promouvoir davantage l’enseignement arabe et religieux, rappelant ainsi, la décision récente du président de la République de permettre aux diplômés arabes de concourir au même titre que les bacheliers en français, à l’entrée à l’Ecole nationale d’administration.
Une telle mesure va, selon lui, "permettre à notre administration de disposer de diplomates et fonctionnaires chevronnées capables de servir le pays au niveau des institutions et Etat ou prévaut la langue arabe".
Prenant la parole, le Khalife, Serigne Mbaye Sy Mansour a soutenu que la demande de prière formulée par le ministre de l’Intérieur, en plus d’être "légitime" est "unanimement" partagée par l’ensemble des acteurs (politiques) qu’il a eus à recevoir.
Se réjouissant de ce constat, il a exhorté les hommes politiques à faire preuve de "plus de responsabilité, à prôner le combat loyal", avant de formuler des prières pour l’assistance et pour l’ensemble du pays.
"LA STABILITÉ DU PAYS EST ENTRE VOS MAINS"
Le Khalife Tidiane s'adresse à la classe politique
Thiès, 19 nov (APS) - Le khalife général des Tidianes, Babacar Sy Mansour a appelé, lundi, la classe politique sénégalaise à œuvrer à la préservation de la paix en perspective de l’élection présidentielle de février 2019, soulignant que la stabilité du pays est entre leurs mains.
"Nous disons à tous les partis politiques, opposition comme parti au pouvoir que la paix qui préoccupe tout le monde, est entre vos mains, après Dieu", a dit le guide religieux tidiane, lors de la cérémonie officielle du Maouloud, à la résidence des hôtes de Tivaouane.
Il s’exprimait en présence d’une délégation gouvernementale conduite par le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, de diverses représentations diplomatiques, confréries musulmanes et autres organisations religieuses.
"Si la dynamique en cours se poursuit, ce sont des innocents qui en payeront les conséquences", a prévenu le khalife, non, sans réitérer son appel lancé lorsqu’il recevait récemment le président de la République : "aidez le peuple à avoir la paix !".
Il a relevé que le pouvoir, unique objet de convoitise des hommes politiques, est entre les mains de Dieu, qui le donnera à qui Il veut. D’où son invite aux prétendants à la magistrature suprême à aller à la conquête du pouvoir, mais "d’une bonne manière", en évitant de se mépriser, de se jeter des invectives, et de fouler au pied la pudeur.
Aux populations, il a recommandé de ne pas accepter d’être utilisés comme des "boucliers", en cas de tension. "Refusez cela ! Usez de votre raison", a-t-il lancé.
"Je ne parle pas de politique, je parle de paix", a précisé Babacar Sy Mansour, se gardant d’avoir jamais fait de la politique. Il a invité chacun à choisir son camp, tout en évitant de verser dans la violence. Pour lui, cet appel est fait suivant l’adage selon lequel "mieux vaut prévenir que guérir".
Prenant la parole après son porte-parole Pape Malick Sy et Pape Mactar Kébé, le khalife des tidianes a relevé que le point commun de toutes leurs allocutions, reste le besoin de paix dans le pays.
Avant lui, le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye avait sollicité de lui des prières pour prémunir le Sénégal de la violence lors des prochaines échéances électorales. "Priez pour qu’Allah protège le Sénégal", lui avait-il demandé.
Faisant remarquer que tous les aspirants au poste de président de la République sont des "fils du pays", le ministre de l’Intérieur avait souligné que quelle que soit la situation, "le Sénégal doit être préservé". "Nous tous nous faisons des efforts, mais Allah qui donne le pouvoir sait déjà qui Il va le donner", avait-il ajouté.
Tivaoune, 19 nov (APS) - Des milliers de fidèles tidianes du Sénégal et de la sous-région sont arrivés à Tivaoune (Thiès) pour y célébrer le Gamou, évènement religieux, commémorant la naissance du Prophète Mahomet (PSL).
Le Gamou de Tivaoune est un des plus importants rassemblements religieux au Sénégal.
Les pèlerins affluent depuis vendredi dans cette commune du département de Thiès. La plupart d’entre eux arrivent par voiture. D’autres ont choisi de venir par train ou encore par charrettes desservant les villages environnants.
Conséquence, toutes les artères de la ville sont bondées de monde, rendant ainsi la circulation très difficile, aussi bien pour les piétons que pour les véhicules. Cependant, les forces de l’ordre, suffisamment déployées sont à pied d’œuvre pour assurer la fluidité.
"Je suis ici depuis vendredi car je voulais à tout prix, assister à la grande prière du vendredi", a fait savoir Abdoulaye Ly, la cinquantaine, trouvé aux abords de la mosquée de Tivaoune. Il en profité, a-t-il ajouté, pour assister également à la cérémonie de clôture du Bourde, intervenue dans la nuit du samedi.
Alfahim Ndiaye est quant à lui arrivé lundi matin en provenance de Gaya (Dagana), ville natale de Seydi El Hadji Malick Sy, un des propagateur de la confrérie tidiane au Sénégal et initiateur du Gamou à Tivaoune.
"C’est ce matin que notre Dahira a quitté Gaya, et là, nous venons juste d’arriver. J’avais hâte de me recueillir sur les lieux saints de Tivaoune que je ne me suis pas encore restauré", a-t-il laissé entendre.
En provenance de la Gambie, Ibrahima Jassy, accompagné de son épouse indique qu’il effectue ce trajet depuis une vingtaine d’années, assurant qu’il attend ce moment de grâce et de quiétude avec impatience durant toute l’année.
Le Gamou de Tivaoune n’est pas aussi un domaine réservé uniquement aux seuls disciples tidianes. Aliou Sow, fervent mouride résidant à Touba, a été retrouvé devant l’ancienne mosquée après la prière.
"Je suis venu ici comme tout le monde pour y célébrer l’anniversaire de la naissance du prophète (PSL), parce que je suis un musulman", a-t-il fait savoir.
Il ajoute : "personnellement, j’apprécie beaucoup El Hadji Malick Sy pour son savoir, la qualité des écrits, sans compter les liens de parenté avec le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba", dit-il.
UNE HOULE EXCEPTIONNELLE ATTIRE LES SURFEURS À OUAKAM
Des surfeurs ont profité dimanche et lundi d’une houle exceptionnelle sur les côtes du Sénégal pour dompter la «vague de Ouakam», peut-être pas la plus haute, mais une des plus belles, selon les spécialistes
«Ça fait plaisir, on avait perdu l’espoir de la revoir, cette vague. Finalement la nature nous a gratifiés aujourd’hui», a expliqué lundi à l’AFP Soufian Bellil, un surfeur amateur résidant à Dakar depuis une vingtaine d’années, rencontré sur la plage de ce quartier de Dakar.
Âgé de 15 ans, le Français Sam Peter pratique ce sport de glisse depuis ses cinq ans. Il est venu spécialement au Sénégal pour profiter de cette houle, annoncée depuis quelques jours.
«On a regardé les cartes et on a vu qu’il y avait une bonne vague à Ouakam. On est venu pour cette vague, du coup c’était exceptionnel aujourd’hui. Il y avait de superbes tubes, on s’est vraiment trop amusés. C’était cool», s’enthousiasme l’adolescent.
«C’est une vague capricieuse, elle a du mal à casser parce qu’elle est protégée par la falaise de Ouakam. Quand la houle vient, c’est une des plus belles vagues. C’est pour ça qu’elle est exceptionnelle, ce n’est pas la plus grosse des vagues, mais c’est la plus belle», analyse un autre surfeur français, Philippe Malvour, qui a également fait spécialement le voyage.
Le champion du Sénégal Chérif Fall profite lui aussi des eaux de l’Atlantique. «Souvent, on a des vagues 1,50 m, 2 m... Depuis hier on surfe des grosses vagues, on est vraiment content de surfer des vagues comme ça, c’est ce qui va nous faire progresser».
CES FRANÇAIS QUI CHOISISSENT LE SÉNÉGAL
Par le biais d’Erasmus + ou de partenariats entre établissements du supérieur, le pays attire un nombre croissant de jeunes Français
Le Monde Afrique |
Maryline Baumard |
Publication 19/11/2018
A la même époque l’an dernier, Yanis Rouibi cherchait encore un peu ses marques. Juste entré en troisième année à l’Institut supérieur de management (ISM) de Dakar, il s’acclimatait à son établissement d’adoption, lui, le seul étudiant de Sciences Po Paris à avoir choisi l’ISM. Ses camarades, qui ont préféré le prestige d’un séjour dans un établissement américain ou l’exotisme des universités australiennes, n’ont toujours pas compris le choix de l’Afrique de Yanis. Qu’importe, l’étudiant de 21 ans ne regrette rien.
De retour dans sa prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume, à Paris, pour son master 1 en affaires publiques, Yanis Rouibi savoure l’enrichissement personnel de son séjour sur ces terres qui l’« intéressaient depuis si longtemps ». Outre son souhait de sortir de sa « zone de confort », l’étudiant avait envie de vivre dans une région vers laquelle convergent les grands enjeux contemporains, pour observer au plus près « les stratégies des grandes puissances qui veulent s’implanter en Afrique de l’Ouest », sentir aussi « comment évolue la relation entre une ancienne colonie et son ex-métropole ».
Pendant un an, Yanis Rouibi a donc nourri sa curiosité géopolitique, éprouvé au quotidien ce que signifie « être vu comme un représentant de la France ». Souvent, il aurait préféré être un étudiant lambda, « parce qu’il n’est pas facile d’être l’ambassadeur de son pays ni d’être celui qui incarne son passé colonial ». Lui était un peu les deux à la fois, quand il n’était pas simplement considéré comme l’invité qu’on bichonne, eu égard à la tradition d’hospitalité du pays.
Parier sur l’Afrique
Dans l’avion qui l’a ramené en France fin août, il aurait pu croiser Afizullah Rahmany, un étudiant de l’Ecole nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise d’Evry (Essonne), rentré au même moment, à l’issue de trois mois de stage au sein de l’Ecole supérieure polytechnique (ESP) de Dakar. « En école d’ingénieurs, on doit faire un stage à l’étranger, explique le jeune homme de 21 ans. Je n’avais pas d’attaches avec le Sénégal, juste une envie de connaître ce pays et un attrait pour la mission elle-même. »Entre juin et août, il devait développer une plate-forme permettant aux enseignants de l’ESP de gérer le contenu des formations.
Afizullah a travaillé avec deux étudiants de l’école. « On était très complémentaires. Ils étaient meilleurs que moi en informatique, j’étais plus pointu en maths appliquées », résume l’élève ingénieur, ravi de ces mois hors normes. « J’ai appris à me débrouiller dans n’importe quelle situation, à avancer même avec une mauvaise connexion Internet, à trouver des solutions avec le sourire », reprend le futur ingénieur, pour qui ce séjour a été « une leçon d’humilité ». « Aujourd’hui, je suis persuadé que les étudiants sénégalais savent bien mieux que nous optimiser leurs ressources », conclut-il, prêt à revenir à Dakar pour d’autres projets.
Afizullah Rahmany et Yanis Rouibi font partie d’une nouvelle vague d’étudiants français désireux de sortir des sentiers battus, d’oublier les usines à échanges pour parier sur l’Afrique. Yanis est le premier de son établissement depuis plusieurs années à avoir choisi Dakar et, si Sciences Po reste l’école parisienne qui envoie le plus de jeunes au Sénégal, le responsable des échanges sur cette zone, Fabien Albouy, déplore quand même que seuls une cinquantaine d’élèves optent chaque année pour l’Afrique francophone : « J’observe bien un engouement vers des pays comme le Ghana, le Mozambique ou l’Angola, mais l’Afrique francophone, elle, pâtit d’une certaine image. »
A l’Université de technologie de Troyes (UTT), qui travaille aussi avec le Sénégal, les enseignants sentent pourtant un « frémissement important » vers cette destination. « Il y a trois ans, on n’avait pas plus de deux ou trois intéressés en début d’année. Aujourd’hui, ils sont une cinquantaine à venir s’informer. Au fil des ans, la motivation change. Ces jeunes ne partent plus pour “aider”, mais parce qu’ils flairent des affaires à faire ou simplement que l’avenir du monde se jouera là », analyse Timothée Toury, responsable des échanges.
Cet engouement naissant fait écho à tous ceux qui veulent embringuer l’Afrique dans le grand charivari mondial de la mobilité étudiante. Si les récents sommets de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) ont été l’occasion de rappeler que l’Afrique devait bouger, cette volonté a aussi été martelée par le chef de l’Etat français à Ouagadougou en novembre 2017, puis à Dakar quelques mois plus tard.
Réciprocité de mise
Et c’est l’Europe qui finance. Depuis 2015, 168 pays hors de l’UE sont accessibles aux étudiants qui partent en mobilité par le biais d’un échange Erasmus +, la version intercontinentale d’Erasmus. Cinquante des 54 Etats africains sont sur la liste, et 80 étudiants de France ont déjà testé, poussant plus loin que Londres ou Madrid. Ce groupe rejoint ceux qui, comme Yanis Rouibi, sont partis dans le cadre d’une convention d’établissement, hors financement communautaire.
Erasmus + était doté de 17,3 millions d’euros en 2017, dont 6 millions pour l’Afrique, auxquels s’ajoutaient 900 000 euros (de l’UE toujours) pour les échanges spécifiques avec la France, très demandée par les jeunes Africains. Ces deux dernières années, ces sommes ont permis à 352 étudiants et 113 enseignants d’établissements d’enseignement supérieur du continent de venir étudier en France. Dans le même temps, 80 Français sont partis en Afrique, la réciprocité étant de mise.
C’est une opération gagnant-gagnant, comme l’observe Timothée Toury, impliqué dans un échange d’enseignants avec l’université de Dakar pour que le continent « forme des ingénieurs africains répondant aux standards internationaux sans reproduire le modèle européen ». L’affaire ne va pas de soi, puisque « trop souvent, les formations d’ingénieurs en Afrique se calquent sur les programmes européens, alors que les contextes socio-économiques et culturels sont très différents », analyse le chercheur.
A ses yeux, ce décentrage permet en retour de « réinterroger notre propre culture, de repenser le cadre dans lequel nos formations scientifiques s’inscrivent », insiste l’enseignant-chercheur, chef du projet européen de l’UTT. Lui aussi adjoint une dimension géopolitique à son travail : « On a passé notre temps à courir après la Chine ou Singapour alors que le centre de gravité de la France est plutôt quelque part entre Abidjan et Dakar. C’est là que se joue la francophonie de demain. Alors c’est là qu’on doit être, même s’il faut commencer par effacer les conflits liés à nos représentations historiques. »
En tant que directeur de l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation, à Marseille, Jacques Ginestié a été un précurseur de ces échanges entre des étudiants en formation en France et au Sénégal. A ses yeux aussi, cette dimension internationale permet de mieux faire son métier dans les deux pays. « Ces échanges devraient être intégrés dans le parcours des élèves enseignants, car cela leur permet d’appréhender quelles sont les véritables questions en matière de transmission, sans se laisser leurrer par les mirages de la technologie. »
M. Ginestié se réjouit que l’une de ses étudiantes soutienne en décembre une thèse en cotutelle entre Aix-en-Provence et Dakar sur l’utilisation du numérique dans des environnements peu équipés,« un sujet qui ouvre sur des questions valides en France comme en Afrique ». Remarque d’autant plus cruciale que, si la formation des enseignants en sciences est une dimension clé de l’avenir du Sénégal, elle est aussi centrale, à une autre échelle, pour l’école française, où les postes d’enseignants sont loin d’être tous pourvus par des titulaires, faute de candidats.
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LA PLACE DE WADE ET SON FILS, C'EST LA PRISON !
Pour pillage systématique du pays , dilapidation des deniers publics et dépenses somptuaires en 12 ans de pouvoirs, douze ans de gestion calamiteuse du Sénégal...
La décision du comité des droits de l’homme des Nations Unies, qui dénonce les conditions de jugement de Karim Wade, dans l’affaire de la traque des biens mal acquis, n’est pas du goût du chroniqueur Mody Niang. Et ce comité, selon M. Niang, devrait se garder de se mêler au dossier des Wade, qui ont géré le pouvoir pendant 12 ans, pillé et gaspillé les ressources du pays. Pour ça, ils devraient plutôt rendre gorge tout les deux. Et ils n’ont plus voix au chapitre surtout pas dans la participation à une élection présidentielle.
La position de Mody Niang est sans ambigüité. Invité de la rédaction de SeneNews, l’inspecteur d’enseignement à la retraite, estime que le président Wade et son fils dont la gestion du pays a été catastrophique, devraient être en prison. A défaut d’être en prison, les Wade devraient faire profils bas et laisser le pays se réorganiser.
« La page d’Abdoulaye Wade et son fils devrait être tournée. Voilà des gens qui, pendant 12 ans, ont pillé sans état d’âme le pays au vu et au su de tout le monde. Il a été battu le 25 mars 2012 et il se comporte aujourd’hui comme s’il était encore aux affaires. Et il veut nous imposer la candidature de son fils qui est à son image. Vous vous rappelez, on l’appelait le ministre du Ciel et de la Terre. Il est aussi mauvais gestionnaire que son père », s’est indigné Mody Niang. Tout en critiquant les Wade et désapprouvant le comité des droits de l'homme de l'ONU, Mody Niang ne ménage nullement Macky Sall dans cet entretien avec cette SeneNews.
Les images dans la vidéo ci-dessus (Première partie)
MEDINA BAYE, LA COSMOPOLITE
À 224 Km de Dakar, Kaolack, région carrefour de par sa position géographique, accueille dans sa cité religieuse, Médina Baye, des milliers de pèlerins - Ils viennent de divers horizons pour célébrer la naissance du prophète
Ici, on parle Anglais, Arabe, Haoussa, Français, Wolof, Hal Pulaar, Sérère, Diola... Cette diversité linguistique résume la diversité des cultures qui se rencontre à Médina Baye. Le point commun de ces pèlerins, l’amour et la reconnaissance qu’ils vouent au fondateur de la fayda Tidianiya, Cheikh Ibrahim Niass. Grâce à ces multiples périples hors du territoire sénégalais, Cheikh al Islam comme le surnomme ses disciples a enrôlé beaucoup de personnes dans l’islam et la fayda (confrérie) Tidianiya. Après sa mort, ses fils et guides religieux ont poursuivi sa mission au delà du continent africain. Ce qui fait qu’aujourd’hui à Medina des personnes d’horizons divers viennent à l’occasion du Maouloud.
« Ils viennent chaque année de plus en plus en nombreux », confie Fatima un talibé de Baye habitué à se rendre sur les lieux pour le célébrer le Gamou. Dans l’enceinte de la mosquée, Nigerians, Nigériens, ou Mauritaniens déambulent régulièrement en entonnant à haute voix des zikrs (poèmes religieux), propres à leur style sans aucun complexe. « C’est à croire qu’ils sont chez eux », déclare Fatima sur un ton, un brin ironique.
Trouvé à l’entrée du mausolée de Cheikh Ibrahima Niass, Zakaria, nigérien, teint mate, la vingtaine révèle que depuis 2003 il vient dans la ville religieuse. Par l’intermédiaire des Moukhadam « Guide religieux de la fayda », installés dans son pays , il a été initié à la tijaniya et à la gnose. « C’est grâce à Baye Niass que je suis là. Que je connais l’essence même de la vie. Venir à Medina me permet de me ressourcer et de me rapprocher de mes semblables même si on parle pas la même langue », souligne-t-il.
Foire aux alentours de la mosquée
Comme Zakaria, ils sont plusieurs à effectuer le pèlerinage chaque année même si cela exige des jours de voyage par la route ou des heures de vols.
Selon Oustaz Niang, Moukhadam de Baye, le peuple qui vient répondre à l’appel de Baye Niass de par sa diversité est semblable à celui qui se rend à la Mecque. « Quand vous voyez la symbiose entre les différentes nationalités lors du Gamou à Médina, vous constatez que cela ne relève pas seulement d’une commémoration de la naissance du prophète mais aussi d’une forte spiritualité tirée de la fayda tijania », précise le guide religieux.
Comme tout rassemblement, le Gamou international de Médina Baye n’est pas seulement un moment de recueillement mais aussi un moment d’échange commercial. C’est une véritable foire qui se déroule aux alentours de la mosquée. Entre les chapelets des sénégalais, les bonnets haoussa des nigériens, les tissus et boubous maures : Médina Baye est transformé le temps du Gamou en un véritable bazar.
Installé à Kaolack depuis bientôt 4 ans, Sanni est nigérien et est vendeur de bonnet. Il révèle que le commerce prospère bien dans la cité religieuse et qu’il y trouve son compte. « Mes principaux clients sont des sénégalais. Ils aiment les bonnets. »
Le marchandage dans la foire de Médina est un véritable jeu d’équilibriste. « Il parle pas notre langue et nous pas la notre mais on arrive quand même à se comprendre », déclare Pape Samba, venu acheter un bonnet. Preuve que la barrière linguistique n’est pas un frein à l’intégration des peuples.
PAR CISSÉ KANE NDAO
ENTENDONS-NOUS SUR LA SEULE CAUSE DU SÉNÉGAL
Nous ne contestons pas la perfectibilité de notre démocratie, mais le destin d'un peuple est si important qu'il faut d'abord veiller à sa stabilité politique et sociale, quitte à renoncer momentanément à certains combats idividuels
Ce qui me plaît au Sénégal, c’est que ma génération a la même conception d'un État de droit, avec ses principes intangibles que sont la reddition des comptes, la libre expression démocratique, et un processus électoral exempt de tout contentieux.
Nous avons dans notre écrasante majorité, nous la jeunesse, le même point de vue sur l'obligation d'une relance économique de notre pays par la promotion de nos capitaines d'industrie et la valorisation de nos ressources à forte valeur ajoutée, en posant les actes favorisant la mise en place d'un secteur économique fort porté par des ressources financière et humaines nationales, seuls fondements d’une souveraineté économique capable d’accompagner l’affirmation diplomatique de notre pays sur l’échiquier diplomatique international.
Nous partageons le même sentiment qu'il est indispensable de revoir les accords monétaires sur le franc CFA pour reconquérir notre souveraineté financière sans laquelle aucun développement endogène base d'une croissance économique porteuse d'une émergence véritable ne peut survenir.
Nous avons la même conviction que l'extraversion de la valorisation de nos ressources minières et minéralières sans la mise en place de fortes chaines de valeur, ni de processus de transferts de technologie est préjudiciable à notre pays, en même temps qu'elle nous rend potentiellement coupables de trahison par rapport à notre responsabilité générationnelle.
Nous avons le même sentiment qu'une réforme des institutions est indiquée, pour réconcilier le peuple avec le système judiciaire, et repenser notre modèle éducatif.
Nous avons la certitude que notre société est en crise, et qu'il nous faut réinventer l'archétype du nouveau citoyen sénégalais modèle capable d'appréhender les enjeux liés aux défis du développement et de la nouvelle citoyenneté ancrée dans ses valeurs, et ouverte vers le monde de plus en plus concurrentiel et violent.
Qu'est ce qui nous oppose alors ?
Le seul fait de partir de ces constats objectifs pour porter un combat censé les prendre en charge sous le couvert de la démocratie, alors que cet engagement est inspiré par une idéologie charriant une vision du monde qui remet en cause fondamentalement notre stabilité sociale, en s'attaquant aux fondements mêmes de notre nation parce que vulgarisant une théorie civilisationnelle qui méprise nos valeurs et prône une révolution socioreligieuse aux conséquences funestes comme cela est advenu partout où elle a réussi à s'implanter, en utilisant des chevaux de Troie, candides quelquefois.
Nous ne refusons pas les débats d'idées, nous ne contestons pas la perfectibilité de notre modèle démocratique, mais le destin de tout un peuple est si important qu'il faut d'abord veiller à sa stabilité politique et sociale en même temps, quitte à renoncer lucidement et momentanément à certains combats qui engagent notre propre destinée individuelle, pour soutenir la cause du Sénégal, sachant que nul individu aussi puissant fut-il n'échappera à la reddition des comptes, dont il faut éviter qu'elle devienne un règlement de comptes pour lequel bien de candidats prétendument patriotes sont prêts à brûler le pays !
Alors, pouvons-nous changer le Sénégal par la réhabilitation de notre modèle social ?
Nous pouvons atteindre cet objectif sans passer par la case révolution systémico-idéologique sous tendue par une vision salafiste ou totalitaire promouvant un nouveau modèle social enrobé de grandes idées mobilisatrices auxquelles ses promoteurs eux-mêmes ne croient, ni n’adhèrent point. Au contraire.
Le Sénégal n'a pas besoin de gourous pour se réinventer et changer dans la continuité de la maturité politique qu'on lui connait, portée par une citoyenneté basée sur de fortes valeurs sociales de paix, de solidarité et des qualités humaines indéniables qui ne doivent qu’être réhabilitées et vulgarisées davantage pour nous mettre sur de bons rails !
PAR NIOXOR TINE
DE L’ÉTAT DE DROIT À LA DICTATURE LARVÉE
POINT DE MIRE SENEPLUS - Le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, pourra peut-être remporter la victoire électorale, mais il a déjà perdu la bataille morale, celle du droit, de la légitimité et de la crédibilité
La vie politique nationale est dominée, en cette période pré-électorale, par l’activisme débordant des responsables de Benno Bokk Yakaar cherchant à dépasser un taux de parrainage citoyen de plus de 50%. Ils pensent pouvoir faire de ce parrainage un test grandeur nature pour les élections à venir, une sorte de premier tour qui ne dit pas son nom.
Ils oublient cependant que les opérations de parrainage donnent lieu à une corruption quasi-universelle, au chantage et à un trafic d’influence, qui entachent leur validité comme instrument de mesure de la popularité de tel ou tel homme politique, contrairement au scrutin, qui confère plus de responsabilité à l’électeur et est moins susceptible d’être manipulé.
Le parrainage, dont la fonction essentielle est d’éliminer de la compétition électorale, le plus grand nombre d’adversaires possible, a aussi comme autres conséquences d’épuiser financièrement les candidats à cause de l’importance des moyens financiers et logistiques requis, de les détourner des tâches pré-électorales (élaboration et vulgarisation des programmes, recherche de financements…), de gêner les initiatives unitaires de l’opposition...
Pendant ce temps, le président-candidat a tout le loisir de dérouler des tournées plus politiciennes qu’économiques à l’intérieur du pays, ponctuées de quelques inaugurations et de nombreux effets d’annonce projetant l’imaginaire des électeurs vers un futur incertain, au-delà du 24 février.
Ces promesses mirobolantes sont d’autant moins crédibles, que les tensions de trésorerie actuelles laissent augurer d’une banqueroute probable dans la période post-électorale avec les incontournables plans d’ajustement des officines financières impérialistes. Les différentes fêtes religieuses (Magal, Gamou…) donnent aussi lieu à des campagnes de séduction en direction des différentes confréries, qui rechignent, cependant, à formuler des ndigëls explicites en faveur du pouvoir, préférant réciter des prières au profit de tous les candidats, qui les sollicitent. Le pouvoir use aussi d’autres stratégies comme la transhumance de supposés porteurs de voix vers les prairies marrons-beiges, le martèlement médiatique, les financements clientélistes par la DER. Au vu de tous ces faits, on ne peut s’empêcher de ressentir une pesante atmosphère si caractéristique des pouvoirs en fin de règne.
Comment se fait-il qu’un régime, qui n’en est qu’à son premier mandat, qui se targue d’un bilan élogieux-plus imaginaire que réel, il est vrai – qui devrait donc bénéficier de la prime au sortant, comment se fait-il donc qu’un tel régime soit en si mauvaise posture ?
Pour ceux qui en doutaient encore, la dernière interview du président de la République à France 24 a résonné comme un terrible tocsin annonçant la mort de la démocratie sénégalaise, pour laquelle des générations de patriotes sénégalais ont fait tant de sacrifices.
Non content de prédire l’issue d’une compétition électorale dans un pays où les sondages électoraux sont interdits, il anticipe sur le verdict final de procédures judiciaires en cours contre le maire Khalifa et prophétise même l’arrestation de citoyens revenant d’un exil forcé.
Il apparaît clairement que le pouvoir de Macky Sall est en train de dévoyer la reddition des comptes, pour évincer de potentiels adversaires politiques.
Nous n’en voulons pour preuve que la toute dernière décision du Comité des Nations Unies sur le procès de Karim Wade, venant à la suite de l’arrêt de la CEDEAO sur l’affaire du maire Khalifa Sall, en juillet dernier, qui ne se prononcent pas sur la culpabilité des concernés, mais remettent plutôt en cause la régularité des procès ayant abouti à leurs condamnations. Ainsi l’État sénégalais, qui a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, refuse de respecter des accords auxquels il a pourtant librement souscrit.
Enfin le régime de Benno Bokk Yakaar porte la lourde responsabilité d’avoir torpillé le consensus de la classe politique sur le code électoral depuis le début des années 90,
Il n’est dès lors pas étonnant de constater, de la part d’un tel pouvoir, une hostilité marquée contre les organisations de défense des droits de l’Homme et celles de la société civile, illustrée par les diatribes à l’endroit du représentant d’Amnesty International et le retrait d’agrément de l’ONG Lead Africa.
Il faut se rendre à l’évidence et reconnaître que le 24 février, au lieu d’être un jour de choix citoyen libre et éclairé, risque d’être le dernier acte du complot que les hommes du pouvoir actuel, sont en train de dérouler sous nos yeux.
De fait, les prochaines joutes électorales, si capitales pour l’avenir de la Nation, vont se tenir dans un contexte de mutation de notre État de droit en régime dictatorial, à l’image de certains pays pétroliers d’Afrique centrale.
Que penser alors d’un sondage grotesque publié par un quotidien étrange, ayant une ligne éditoriale insaisissable, qui attribue une victoire au premier tour au candidat Macky Sall, lors de la prochaine élection présidentielle de février prochain ?
Même si cette éventualité reste mathématiquement du domaine du possible, il devient de plus en plus clair, que le candidat de la Coalition Benno Bokk Yakaar, pourra peut-être remporter la victoire électorale mais il a déjà perdu la bataille morale, celle du droit, de la légitimité et de la crédibilité.
Mais ces sondages préfabriqués entrent dans le cadre de subtiles campagnes d’opinion, qui visent à convaincre l’électorat que la bataille serait déjà finie avant même d’avoir commencé, ou tout au moins à crédibiliser une victoire au premier tour frauduleusement auto-proclamée, que de prétendus opposants et une certaine presse se dépêcheraient de reconnaître, pour continuer à recevoir leur part du gâteau.
Il apparaît de plus en plus évident que l’issue des joutes présidentielles dépendra autant des suffrages populaires, que de la détermination des citoyens sénégalais, au-delà des chapelles politiques, à sécuriser le vote en neutralisant toutes velléités de fraude.
Il ne reste plus à l’opposition qu’à s’entendre sur une plateforme programmatique basée sur la restauration de la souveraineté nationale, la refondation institutionnelle et l’émergence citoyenne.
ON NE MUSELERA PAS L'EXPRESSION DÉMOCRATIQUE DE CE PAYS
Le retrait d'agrément à l'ONG Lead Afrique Francophone n'est qu'un jalon de plus dans la stratégie de coup de force du régime de Macky Sall pour un deuxième mandat, peu lui importe le coût social et politique d'une telle forfaitaire - COMMUNIQUÉ DE L'ACT
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du bureau politique de l'ACT, daté du 18 novembre 2018, condamnant le retrait par l'Etat, de l'agrément de l'ONG Lead Afrique Francophone.
"Nous avons appris par la presse la notification vendredi 16 novembre 2018 à l'ONG Lead Afrique Francophone du retrait de son agrément et donc l'interdiction de poursuite de ses activités sur toute l'étendue du territoire sénégalais par le ministre de l'intérieur. Le régime de Macky vient encore de franchir un nouveau pas dans sa politique de baillonnement des libertés et sa tentative de restreindre les espaces d'expression de ces dernières. Ce n'est qu'un jalon de plus dans sa stratégie de coup de force pour un deuxième mandat, peu lui importe le coût social et politique d'une telle forfaitaire, pourvu qu'il atteigne son but.
Le Bureau Politique de l''ACT exprime d'abord sa profonde solidarite agissante avec Lead Afrique et dénonce ce coup porté à la Démocratie Senegalaise, résultat de longues luttes menées par le peuple et qu'une ambition démesurée menace gravement. L'ACT est solidaire et partie prenante du combat de la société civile pour l'abrogation de cet arrêté non conforme à l'intérêt du peuple sénégalais et liberticide à bien des égards. On ne muselera pas l'expression démocratique de ce pays, expression democratique acquise après de nombreux sacrifices. Il est donc urgent que les forces de progrès de ce pays se réunissent pour barrer la route à cette dictature rampante qui ne connaît comme moyen de dialogue que le rapport de force. Il est temps que le peuple sénégalais comprenne que ces combats sont les siens et qu'il défende ses acquis face à un régime en totale déliquescence et qui panique.
Exigeons l'abrogation de cet arrêté indigne de notre démocratie. Le coup de force rampant ne passera pas. Vive l'expression démocratique."