Le FRAPP FRANCE DEGAGE a appris par la presse et par ses camarades commerçants membres du collectif AUCHAN DEGAGE qu’une autorisation d’importer de 30.000 tonnes de sucre a été donnée aux dirigeants de l’Unacois Jappo, son président s’arrogeant 15.000 tonnes. Il est curieux que le gouvernement du Sénégal procède ainsi si l’on sait que les quantités à importer dépendent du gap entre la production de la compagnie sucrière sénégalaise (CSS) et la demande. Or, la CSS a annoncé, en juin 2018, une production record de 144.000 tonnes de sucre qui permettra d’avoir du sucre toute l’année sans avoir à en importer. En Avril 2018, on parlait de 90.000 tonnes de sucre au Sénégal et la CSS demandait aux autorités de suspendre les importations de sucre jusqu’en mai 2019 au moins.
Lors de l’audience entre l’Unacois Jappo et le président de la république, ce dernier avait promis aux commerçants des droits d’importations de produits alimentaires (DIPA) de 60.000 tonnes de sucre qui devaient être confirmés lors d’une autre rencontre entre ministre du commerce et l’Unacois Jappo. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le président à voulu récompenser Idy Thiam de l’Unacois Jappo pour leurs efforts de dé-radicalisation des commerçants membres du Collectifs Auchan Dégage. Voilà où il faut chercher l’explication du refus extraordinaire de l’Unacois Jappo de mettre à la disposition du Collectif Auchan dégage son siège pour la conférence de presse. Sans ce deal entre l’Unacois Jappo et le chef d’Etat, impossible de comprendre pourquoi cette conférence de presse a été dispersée à coups de grenades lacrymogènes par la police. Cette conférence de presse était une menace pour les dirigeants de l’Unacois Jappo qui pensaient que les membres du Collectif Auchan dégage étaient déjà au courant de leur deal avec le président de la république et que la conférence de presse avait comme objectif de révéler ce deal anti-national.
Le FRAPP FRANCE DEGAGE dénonce énergiquement cette posture apatride du président de la république, de son gouvernement et des dirigeants de l’Unacois Jappo et réaffirme son ancrage dans la lutte AUCHAN DEGAGE aux côtés des commerçants résistants que représente aujourd’hui dignement le Collectif Auchan dégage dont les dirigeants ont refusé de répondre à l’appel du sucre de la honte.
Le FRAPP continue à donner comme contenu au slogan AUCHAN DEGAGE :
1- Réalisation d’une étude d’impact crédible de l’installation des grandes surfaces au Sénégal
2- Organisation des Assises nationales démocratiques du commerce au Sénégal
3- Suspension de l’installation de tout nouveau magasin de Auchan ou d’une autre grande enseigne
4- Amendement du décret réglementant la distribution au Sénégal notamment sur la composition des comités régionaux, la possibilité pour les grandes enseignes de ventre du micro détail et en son article 19 sur le caractère non rétroactif du décret
Dakar, le 20 novembre 2018
TRUMP VEUT VERROUILLER LE DROIT D'ASILE, LA CALIFORNIE DIT NON
POINT DE MIRE SENEPLUS - L'analyste politique René Lake, décrypte dans LMA sur VOA, les ressorts du nouveau revers subi par le président américain à travers son décret contre le droit d'asile, dont un juge fédéral à ordonner le gel
La politique migratoire de Donald Trump a subi un nouveau revers judiciaire avec le gel d'une mesure restreignant le droit d'asile, alors que des milliers de migrants d'Amérique centrale se massent à la frontière sud des Etats-Unis.
Un juge californien a bloqué temporairement un décret signé le 9 novembre par le président américain, qui prévoyait de rejeter automatiquement les demandes d'asile déposées par des personnes ayant traversé illégalement la frontière.
"Quelle que soit l'étendue de l'autorité du président, il ne peut pas réécrire les lois sur l'immigration pour imposer des conditions que le Congrès a expressément interdites", a estimé le juge fédéral Jon Tigar de San Francisco dans sa décision rendue tard lundi.
Or le Congrès a "clairement ordonné que tout étranger qui arrive aux Etats-Unis, indépendamment de son statut, puisse demander l'asile", a-t-il ajouté en louant un principe au cœur "de l'histoire de notre nation: l'accueil des réfugiés sans abri à nos frontières".
Le magistrat a suspendu le décret jusqu'à une audience sur le fond fixée au 19 décembre.
Il avait été saisi en urgence par trois organisations de défense des droits civiques, dont la puissante American Civil Liberties Union (ACLU) qui s'est réjouie de cette décision.
Le décret "est illégal et aurait mis des vies en danger. Le bloquer est une étape essentielle pour lutter contre les attaques de l'administration à l'encontre des demandeurs d'asile", a-t-elle tweeté.
"Il est absurde qu'une poignée de groupes militants puissent (...) stopper le gouvernement fédéral", ont réagi de leur côté les ministères de la Justice et de la Sécurité intérieure dans un communiqué commun, en promettant de "continuer à défendre l'exercice légitime et raisonné par l'exécutif de son autorité" en matière migratoire.
"Invasion"
Comme lors de la présidentielle de 2016, Donald Trump avait fait de l'immigration un thème majeur de sa campagne avant les élections législatives de mi-mandat du 6 novembre, aux résultats mitigés.
Alors que des milliers de migrants fuyant la violence et la misère au Guatemala, Salvador et Honduras se dirigeaient vers les Etats-Unis, le milliardaire républicain avait évoqué une "invasion" de migrants et assuré, sur un ton alarmiste, que "des criminels et des personnes du Moyen-Orient" s'étaient glissés dans cette "caravane".
Face à leur progression, le magnat de l'immobilier avait déployé à la frontière sud quelque 5.800 militaires, qui déroulent actuellement des kilomètres de barbelés pour renforcer la barrière naturelle du fleuve Rio Grande.
Il avait également promulgué le décret contesté pour tenter de les décourager de franchir illégalement la frontière et pousser le Mexique à les prendre en charge.
Le décret prévoyait que le rejet automatique des demandes d'asile déposées par des personnes traversant illégalement la frontière se poursuive pendant 90 jours ou jusqu'à ce qu'un accord "permettant aux Etats-Unis de renvoyer les étrangers au Mexique" soit conclu.
La mesure avait suscité de vives protestations, y compris de la part du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), qui avait également critiqué les capacités d'accueil limitées des Etats-Unis à la frontière provoquant des délais d'attente de plus en plus longs.
Files d'attente
L'administration Trump avait fait valoir de son côté que sa mesure visait à désengorger un système déjà surchargé: quelque 700.000 dossiers sont en attente devant les tribunaux.
Elle avait également assuré que le décret répondait à un impératif de sécurité nationale.
Cet argument avait déjà été invoqué l'an dernier pour une mesure controversée d'interdiction de voyager aux Etats-Unis visant des ressortissants de pays à majorité musulmane. Ce décret avait lui aussi été bloqué à plusieurs reprises en justice, avant que la Cour suprême ne valide sa dernière version.
Indépendamment de ces péripéties judiciaires, les migrants continuent à affluer dans le nord du Mexique, notamment à Tijuana, ville-frontière avec la cité américaine de San Diego, où attendent déjà plus de 3.200 personnes arrivées d'Amérique centrale ces derniers jours.
Vendredi, des centaines de migrants ont patienté au poste frontalier d'El Chaparral pour s'inscrire sur une liste de demandeurs d'asile, où figuraient déjà 1 400 noms. En effectif insuffisant, les autorités américaines n'ont pu traiter qu'une trentaine de cas dans la journée.
Dimanche, environ 200 migrants ont formé une nouvelle caravane partant du Salvador vers l'eldorado américain.
UNE ÉCOLE VÉTÉRINAIRE À VOCATION PANAFRICAINE
Depuis cinquante ans, l’EISMV de Dakar, forme des médecins venus de tout le continent et même d’au-delà
Le Monde Afrique |
Salma Niasse |
Publication 20/11/2018
En ce jour de grève à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (UCAD), les pierres jonchent l’avenue du même nom. Les forces de l’ordre font front devant l’entrée principale, les étudiants se bouchent le nez et se pressent pour se protéger des gaz lacrymogènes. Si Enguerrand Gelinet, étudiant franco-sénégalais à l’Ecole vétérinaire de Dakar, court, lui, c’est pour ne pas arriver en retard à son devoir, vendredi 9 novembre. Un camarade togolais lui emboîte le pas. Marocains, Tunisiens, Béninois, Ivoiriens, Burkinabés, Burundais, Gabonais, Rwandais... Pas moins de 22 nationalités se côtoient dans les amphithéâtres de l’école.
Problématiques africaines
Celle-ci a dû rêver mieux pour fêter ses 50 ans d’existence. Créée en 1968 pour faire face au développement de l’agriculture et de l’élevage après l’indépendance des Etats africains dans les années 1960, l’Ecole inter-Etats des sciences et médecines vétérinaires (EISMV) a, depuis, formé 1 400 docteurs vétérinaires. L’établissement à vocation panafricaine, intégré à l’UCAD,compte aujourd’hui quinze Etats membres qui participent à son budget de fonctionnement sur un mode mixte public-privé.
La sélection des élèves se fait sur dossier. Le cursus est bouclé en six ans et les enseignements dispensés sont axés sur les problématiques africaines. C’est l’une des raisons qui ont poussé Joël Wilfried Bama Bali à quitter son Burkina natal. « Je n’ai pas postulé ailleurs. Ici, on cherche à améliorer la sécurité alimentaire, alors qu’en Europe, ce stade est dépassé », témoigne l’étudiant en deuxième année. « Là-bas, on s’intéresse aux NAC, les nouveaux animaux de compagnie », ajoute, amusé, Ouédrago Drama, l’un de ses compatriotes et camarade fraîchement installé à Dakar.
Malgré tout, les deux amis retourneront un temps à Ouagadougou puisque, parmi les quatre stages obligatoires, certains devront être effectués dans le pays d’origine, d’autres en milieu rural, en Mauritanie et au Mali notamment. Un soulagement chez ces jeunes Burkinabés pour qui étudier dans la capitale sénégalaise revient cher. « On paie le loyer 180 000 francs CFA [275 euros] contre 60 000 chez nous », rouspètent-ils.
S’accommoder du coût élevé de la vie, renoncer au confort familial, Fatoumata Konaté et Kangala Esdra, des bacheliers venus de Côte d’Ivoire et du Bénin, l’ont aussi fait. Pour la qualité de la formation de l’école de Dakar, la meilleure dans la sous-région, jugent-ils. Idem chez Themo Anargyros, un Français d’origine grecque, qui débute sa quatrième année. « J’étais accepté dans une très bonne prépa en France et j’ai fait un an en Espagne. Mais la théorie qu’on nous enseigne ici est meilleure », assure l’étudiant, qui voudrait travailler en Afrique.
« L’enseignement est bon »
Et pour ceux qui souhaitent exercer hors du continent, une alternative existe. « Pour faire reconnaître le diplôme en France, où le concours d’entrée pour devenir vétérinaire est très sélectif, il faut repasser un test à la fin de la formation, explique Enguerrand Gelinet, en cinquième année. Ces deux dernières années, deux Françaisl’ont tenté et ils ont réussi. Preuve que l’enseignement est bon ici. »
Si la qualité est de mise à l’Ecole vétérinaire de Dakar, c’est aussi dû aux règles imposées aux étudiants. « On fait moins la fête ici », regrette Themo Anargyros. « Pas le droit de manifester non plus », renchérit Maliki Savadogo, un Burkinabé de deuxième année, qui sort de son cartable un document prouvant son engagement à« s’abstenir de toute grève », cacheté par le commissariat de police. Raison pour laquelle, sans doute, les étudiants ont pu démarrer les cours en octobre alors que, dans les départements voisins, on tente tant bien que mal de finir l’année 2017-2018.
Mais si le calendrier scolaire n’a pas été perturbé, certains étudiants attendent toujours de pouvoir s’inscrire. « L’Etat du Sénégal n’a pas encore payé sa cotisation annuelle. Il y en a d’autres dans ce cas et cela nous empêche de faire nos inscriptions pédagogiques », confie Pape Amadou Ngom, qui déplore aussi les lenteurs administratives, la vétusté de certains équipements et le manque d’animaux pour les tests cliniques.
Pour autant, le jeune homme se sait chanceux quand il discute sur le campus avec les autres étudiants de l’UCAD, souvent pessimistes quant à leur avenir. « Il y a un déficit de médecins vétérinaires en Afrique. On ne trouve pas de diplômés de l’EISMV au chômage. Un emploi nous est assuré à la sortie de l’école », affirme l’étudiant de quatrième année, qui rêve de travailler dans une écurie quand il sera docteur, pour perpétuer la tradition familiale. Son père dirigeait un haras à Thiès.
LA VENTE DE CHAPELETS À TIVAOUANE, UN BUSINESS RENTABLE
Tivaouane, 20 nov (APS) - La vente de chapelets compte parmi les activités les plus rentables à Tivaouane à l’occasion du gamou, si l’on en croit de nombreux commerçants installés sur l’esplanade de la grande mosquée de la capitale de la Tidjanya.
Assis sur des nattes de prière ou à même le sol quelquefois, les vendeurs de chapelets exposent à l’attention des fidèles de milliers de chapelets, variétés multicolores aux perles multiformes.
Intrigué par la présence du reporter de l’APS, un soixantenaire s’approche, caftan assorti d’un bonnet laissant entrevoir des cheveux gris, avant de se présenter pour nouer contact.
Abdoulaye Watt est responsable de cette place et doyen de tous les vendeurs de chapelets de la grande mosquée de Tivaouane.
Il renseigne que lui et ses compagnons sont installés là depuis 1976, année marquant le début des travaux de la grande mosquée de Tivaouane. "Depuis lors, dit-il, je ne fais que ça".
Selon Abdoulaye Watt, le commerce de chapelets est "une activité lucrative", principalement à l’occasion des grands événements religieux comme le gamou à Tivaouane, qui commémore l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohammed (PSL).
"Je gagne bien ma vie avec. J’ai acheté une maison grâce à cette activité. Et je parviens même à assister financièrement mes semblables", affirme le vendeur.
Mieux, à force de se côtoyer, les vendeurs de chapelets, en provenance des quatre coins du Sénégal, se sont regroupés en "une entité unique" désormais, pour s’entraider et défendre s’il le faut leurs intérêts.
Abondant dans le même sens, Djibril, vendeur de chapelets originaire d’Agnam (Matam, nord), assure qu’à l’occasion du gamou, un vendeur peut par exemple se retrouver avec un chiffre d’affaires de "500.000 francs CFA ou plus".
"Tout dépend de la nature des chapelets. Il y en a de bonne qualité comme les marjanes, les koukk, les bakhlines et les Yousrous qui coûtent plus chers", a-t-il expliqué, soulignant que la dernière catégorie de chapelet peut coûter jusqu’à 200.000 mille francs CFA.
Les perles de ces chapelets musulmans viennent d’Inde, sauf les perles en bois communément appelés "ndialabanes", originaires du Mali voisin, apprend-on.
Abdoulaye Ciss, pèlerin venu de Yenne, commune rurale du département de Rufisque, à Dakar, vient de s’offrir un chapelet qu’il ne se lasse plus d’égrener.
"C’est à Yenne que j’avais pris la décision d’acheter un chapelet à Tivaouane, car l’offre est diversifiée et les prix sont très abordables par rapport aux cantines ordinaires dédiées", explique-t-il, avant de rappeler que le chapelet est un accessoire indispensable pour tout disciple tidjiane voulant se conformer aux règles prescrites par sa tarikha.
PLUS DE 10 MILLIONS DÉGAGÉS AU PROFIT DES DÉMUNIS
Un bienfaiteur fait adhérer 3945 personnes à la mutuelle de oréfondé
Oréfondé (Matam), 20 nov (APS) - Un natif de Oréfondé du nom de Tahir Sarr a dégagé ’’plus de 10 millions" de francs CFA’’ pour faire adhérer 3.945 personnes à la mutuelle de santé de la commune du même nom, située dans les Agnams, dans la région de Matam (nord), a appris l’APS.
"La santé est un préalable car sans elle, il n’y aura point de développement, raison pour laquelle le bienfaiteur, natif de Oréfondé", a fait adhérer les bénéficiaires, a déclaré Bineta Hamidou Mbathie, représentant Tahir
Sarr.
M. Sarr "se soucie de la santé de ces populations pour lesquelles il voue un grand respect’’, a ajouté Mme Mbathie, intervenant lundi au cours d’une cérémonie marquant l’adhésion des nouveaux membres de la mutuelle de santé de Oréfondé.
"Ceci est un acte de soulagement car aider une personne à se soigner c’est essayer de lui sauver la vie et donc, nous ne pouvons que nous en féliciter et prier pour que Dieu lui accorde une longue vie pleine de succès", s’est réjoui l’adjointe au maire de la commune de Oréfondé, Haby Ndiaye.
"Populations de Oréfondé, vous devez être fières de Tahir Sarr, ce digne fils du terroir qui a accepté de faire une œuvre noble et salutaire’’ à travers cet enrôlement des populations "les plus vulnérables" dans la mutuelle de santé locale, a dit Amadou Kane, directeur régional de la Couverture maladie universelle (CMU) de Matam.
"Tout le monde sait que sans la santé, on ne peut rien faire, et que quand quelqu’un agit dans la santé, il fait une œuvre de développement. Donc, c’est une bonne politique qu’il a appliquée", a ajouté Amadou Kane, venu représenter le directeur général de la CMU, Mamadou Bocar Daff.
UN RÉALISATEUR CONGOLAIS EXHORTE À LA COPRODUCTION SUD-SUD
Rabat (Maroc), 20 nov (APS) - Le réalisateur franco-congolais David-Pierre Fila milite pour la coproduction Sud-Sud entre cinéastes, en vue de contribuer à un avenir meilleur du cinéma africain.
"Ce sont des coproductions sud-sud qui peuvent faire sortir le 7e art du continent et lui donner sa vraie place dans le monde", a dit M. Fila, intervenant lundi lors d’un master class tenu dans le cadre de la 23e édition du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat.
Le cinéma en Afrique "doit être mutualisé", a-t-il dit, estimant que "la force du cinéma africain, fait de contes, de mythes et d’histoires, doit se retrouver dans une coproduction Sud-Sud".
Il a donné en exemple les films "Camp de Thiaroye" (1988) de Sembène Ousmane, une coproduction entre le Sénégal, l’Algérie et la Tunisie, et "Le Métayer" (1975) du Tunisien Taïba Louhichi, une coproduction tuniso-algérienne.
Selon le réalisateur congolais, des fonds sont en train d’être mis en place au sein de l’Union africaine pour dynamiser davantage les coproductions Sud-Sud.
David-Pierre Fila, membre du jury du "Grand prix" de la 23e édition du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat, peut se prévaloir d’une riche filmographie dont sa dernière production sorti en 2014 et intitulée "Sur les chemins de la rumba".
HOMMAGE À SEMBÈNE OUSMANE
Le Festival du cinéma d’auteur de rabat célèbre "un patrimoine universel"
Rabat (Maroc), 20 nov (APS) - La 23e édition du Festival international du film d’auteur de Rabat (16-23 novembre) a rendu hommage au cinéaste sénégalais Sembène Ousmane, dont l’œuvre représente "un patrimoine universel", estime Hammadi Gueroum, son directeur artistique.
"Le patrimoine de Ousmane Sembène est un patrimoine qui n’est plus africain, mais il est universel (…) et Ousmane Sembène, on a besoin de le faire voir aux jeunes", a-t-il dit.
Il intervenait lundi lors d’une table ronde intitulée "Le cinéma de Sembène Ousmane", une manifestation au cours de laquelle l’œuvre de "l’’Aîné des anciens" a été mise en lumière au Musée d’art contemporain Mohamed VI.
Selon le professeur Maguèye Kassé, l’un des animateurs de la table ronde, "il y a une couche sociale sur laquelle Sembène a fondé beaucoup d’espoir, à savoir la jeunesse africaine visible dans Emitaï (1971) et Guelewar, parce que c’est elle qui est porteuse d’espoir".
M. Kassé, représentant le directeur de la cinématographie du Sénégal à ce festival, s’est réjoui de cet hommage consacré au réalisateur sénégalais qui a marqué le cinéma africain.
A l’en croire, Sembène, décédé en 2007, "est toujours présent par son engagement, sa technique et par tout ce qui a fait de lui l’un des cinéastes les plus populaires" du continent africain.
Il a surtout relevé l’"absence de dichotomie" entre la littérature produite par Sembène Ousmane et certains de ses films qui en font l’écho.
Le rôle des femmes et leur place dans la filmographie de Sembène ainsi que son rapport avec la critique ont été soulevés par différents intervenants lors de cette rencontre.
L’universitaire et critique marocain Rochdi Almanira, a de son côté salué "l’engagement politique" du réalisateur de "Xala" (1975).
"Sembène Ousmane est plus qu’un cinéaste, a-t-il dit, c’est un intellectuel qui s’engage et crée la polémique pour débattre, dévoiler, dénoncer et mieux vivre pour que l’Afrique relève la tête parmi les nations et parler au monde".
Pour lui, le fait que Sembène ait choisi de rester en Afrique et de ne pas s’expatrier en Europe, pour mieux "parler aux lycées, à monsieur tout le monde est une position politique" à saluer.
Son compatriote Rochdi Almanira, également critique de profession, a souligné le thème de l’altérité et la déconstruction dans l’oeuvre du défunt cinéaste sénégalais.
Aussi s’est-il dit bouleversé par la relecture de l’histoire coloniale dans le film "Camp de Thiaroye" (1988) de Sembène Ousmane, qui a-t-il dit l’a "tellement mis en colère".
Le réalisateur éthiopien Hailé Guirima, président du jury du Festival du cinéma d’auteur de Rabat, évoquant Sembène dans sa leçon de cinéma, a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de se doter d’un cinéma "autonome".
A l’occasion de cet hommage à Sembène, le public de la 23e édition du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat a pu voir les films "Le Mandat" (1968) et "Moolaadé" (2004), deux films projetés hors compétition samedi et dimanche.
Quatorze films arabes, africains et européens sont en lice pour le Grand prix du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat, qui sera clôturé jeudi.
DES EXPERTS SE PENCHENT SUR LA QUESTION
Convention générale de la sécurité sociale dans l’espace Cedeao
Dakar, 20 nov (APS) - Une réunion d’experts de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenue mardi à Dakar, en vue de mettre en place un plan d’actions pour l’application de la convention générale de la sécurité sociale dans l’espace communautaire, perspective qui devrait "faciliter la circulation des travailleurs migrants" au sein des pays concernés.
La réunion de ce comité d’experts, qui se tient pour la première fois, va déboucher sur un plan d’actions devant permettre de "promouvoir l’application de la convention générale de la sécurité sociale dans l’espace communautaire afin de faciliter la circulation des travailleurs migrants au sein’’ des différents pays de la CEDEAO.
Les pays de l’espace CEDEAO vont apporter leur appui à ce comité d’experts, a assuré le ministre sénégalais du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, Samba Sy.
Cette rencontre constitue selon lui une occasion pour les experts de discuter "des modalités d’opérationnalisation de la couverture sociale des travailleurs migrants et des membres de leurs familles dans notre espace communautaire".
Selon M. Sy, "la convention repose sur le principe de l’égalité de traitement entre les travailleurs migrants et les citoyens des pays d’accueil".
"Elle garantit la portabilité des droits des travailleurs migrants, l’accumulation des droits par le cumul de la période d’emploi ou de contribution si nécessaire et l’exportation des services à l’étranger", a-t-il ajouté.
Il revient selon lui "à nos Etats d’accompagner les migrants dans leurs parcours du départ jusqu’au retour-réinsertion en mettant en place des politiques, des programmes et des partenariats permettant de faire respecter leurs droits et de les encadrer durant leur cursus migratoire afin de maximiser leurs contributions à l’émergence économique de nos pays".
"La convention constitue une bonne pratique en matière d’extension de la sécurité sociale aux travailleurs migrants. Elle s’applique à huit des neuf branches de la sécurité sociale et couvre l’ensemble des travailleurs migrants employés dans le secteur formel des Etats membres de la CEDEAO, leurs familles et leurs survivants pendant leur séjour dans un Etat membre", a-t-il expliqué.
Pour le représentant de la CEDEAO à cette rencontre, Georges Alves d’Almeida, par ailleurs chef de la division des Affaires sociales de l’organisation communautaire,"il y a déjà un cadre juridique clair avec le protocole de la CEDEAO et le droit de résidence".
Cette première réunion qui regroupe les cadres des Caisses nationales de sécurité sociale et des personnels des ministères du Travail des pays membres de la CEDEAO, est organisée en partenariat avec l’Union européenne (UE).
Elle s’inscrit dans le cadre du projet intitulé ’’Etendre l’accès à la sécurité sociale et la portabilité aux travailleurs migrants et à leurs familles en Afrique" et se tient de concert avec le Bureau international du Travail (BIT).
Selon un document remis à des journalistes, des études menées dans
La région "révèlent d’importantes lacunes en matière de connaissance, de sensibilisation et de mise en œuvre de la convention et des difficultés à étendre la protection sociale aux travailleurs migrants et à leurs familles".
La conférence des chefs d’Etat et de gouvernements de la CEDEAO avait adopté dés 2013, une convention générale sur la sécurité sociale dans le but d’assurer aux travailleurs migrants, une meilleure portabilité de leurs droits en matière de protection sociale.
LE ’’PRIX GALIEN INTERNATIONAL’’ ET SES PERSPECTIVES
Awa Marie Coll Seck, chargée de coordination de l'organisation de l'événement
Dakar, 20 nov (APS) - L’édition 2018 du "Prix Galien international", associé à un Forum du même nom que le Sénégal va accueillir les 27 et 28 novembre pour la première fois sur le continent africain, va consacrer le lancement d’un "Prix Galien Afrique", a indiqué la ministre d’Etat auprès du président de la République Awa Marie Coll Seck, en charge de la coordination de l’organisation de cet évènement international.
Le "Prix Galien international", associé à un Forum scientifique du même nom, est une récompense internationale créée en 1970 en l’honneur de Claude Galien, considéré comme le père de la médecine moderne et qui a donné son nom au serment des pharmaciens.
Il est l’équivalent du Prix Nobel dans la recherche biopharmaceutique et "reconnaît les réalisations exceptionnelles qui contribuent à l’amélioration de la condition humaine grâce au développement de traitements innovants".
Des sommités de ce domaine et des philanthropes, partant de ce qu’il n’y a jamais eu de Prix Nobel de pharmacie, ont pensé créer un prix à l’instar du Nobel et dont l’Afrique n’a jusque-là jamais abrité l’organisation.
Partant de ce constat, Elie Wiesel, prix Nobel de la paix en 1986, avait émis avant sa mort l’idée d’organiser une édition du "Prix Galien en Afrique", trouvant injuste que cet évènement ne se soit jamais tenu sur le continent a expliqué la ministre d’Etat Awa Marie Coll Seck.
A sa mort, sa femme, de concert avec la Fondation Galien, a porté ce combat et pensé que le Sénégal, en raison de "l’exemple démocratique" qu’il représente, peut organiser cette manifestation.
Ces personnalités "ont tout de suite dit que si on doit faire quelque chose, c’est le Sénégal" qui doit le faire, a confié Awa Marie Coll Seck, selon qui le président Macky Sall a été approché dans cet esprit.
"C’est une fierté, moi je dis souvent, il faut qu’on soit toujours fier de notre pays. Le président de la République a accepté" et donné son accord pour la tenue de cette manifestation à Dakar, a-t-elle renseigné.
"Maintenant, quand vous donnez un prix, souvent on se dit : il y aura beaucoup de personnalités, de scientifiques, d’experts, pourquoi ne les inviter que pour assister au prix. C’est ainsi que le forum aussi est né. Donc en même temps, pendant un-deux jours, il y a un forum scientifique et le dernier jour au soir, il y a une grande soirée où on remettra le Prix", a indiqué la ministre d’Etat auprès du président de la République, professeur de médecine.
"La remise du prix c’est vraiment la partie festivité, mais le reste, c’est tout à fait scientifique", avec d’abord un forum de femmes "sur les sciences, l’ingénierie, la technologie et les mathématiques", le 27 novembre, après l’ouverture officielle de la manifestation. a souligné Mme Seck.
Il regroupera "des femmes qui sont connues ou qui ont fait quelque chose par rapport à ce domaine-là ou des hommes qui l’ont fait aussi mais qui veulent dire pourquoi la place des femmes est importante", a-t-elle précisé.
"Il y aura aussi un forum de jeunes", a signalé Awa Marie Coll Seck, chaque pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devant envoyer "dix étudiants parmi les meilleurs pour qu’ils puissent représenter leur pays à ce forum".
"Le prix qu’on va remettre le 28 au soir à la Présidence de la République, c’est le Prix international avec donc le jury international mais" à partir de là, "on va donner le relais à l’Afrique pour qu’il y ait un prix Gallien-Afrique (…)", a-t-elle révélé.
A l’en croire, les organisateurs du prix international sont prêts à appuyer pour éventuellement la pérennisation de cette initiative, de manière à ce que "chaque année ou tous les deux ans l’Afrique se réunisse pour faire un forum scientifique et dépister un grand chercheur africain qui aura fait une découverte, quelqu’un qui aura fait avancer soit la médecine soit la pharmacie" pour le primer.
"On va faire un forum qui sera très intéressant, c’est sûr, et comme c’est la première, on l’a limité quand-même", a poursuivi Awa Marie Coll Seck, assurant que dans "les années qui vont venir, cela va être un vrai forum africain avec tous les pays africains (…)".
Pour cette première, il sera organisé avec "la CEDEAO d’abord et on a invité des représentants des différentes sous-régions d’Afrique. Pour le Maghreb, c’est le Maroc, pour l’Afrique de l’Est, c’est le Rwanda, l’Afrique du Sud pour l’Afrique Australe et la République démocratique du Congo pour l’Afrique centrale", a fait savoir Awa Marie Coll Seck.
"On ne fera pas le même style qu’en Europe et en Asie" qui vont également organiser leur variante du Prix Galien, "d’ailleurs on a introduit la médecine traditionnelle qui n’est pas du tout un sujet qu’on aborde sur les autres continents", a indiqué Mme Seck.
ADAMA DIENG, LAURÉAT DU PRIX TROFEU RAÇA NEGRA
Nous nous sommes physiquement libérés de nos chaines, il nous faut encore nous en libérer définitivement en permettant à l’Afrique et à tous les Afro-descendants de vivre décemment - L'INTÉGRALITÉ DE SON DISCOURS
SenePlus publie ci-dessous, le discours d’Adama Dieng,Conseiller spécial pour la prévention du génocide, aux Nations-Unies, à l’occasion de la réception du prix « Trofeu Raca Negra », le 19 novembre 2018, au Brésil.
« C’est avec une profonde gratitude et un profond plaisir que je me trouve parmi vous ce soir. En effet, lorsque l’occasion qui nous réunit a pour but de rendre hommage aux membres d’une communauté pour leur contribution à la vie publique, à la promotion des idéaux qui lient notre humanité, un tel moment est empreint d’émotion et d’une grande fierté. Permettez-moi de remercier les organisateurs de ce prix, ainsi que tout particulièrement les autres lauréats et sommités qui se sont vu décerner cette récompense par le passé et au rang desquels je me joins aujourd'hui. C’est un privilège que j’accepte avec humilité, gratitude et honneur.
Cet événement est l’occasion d’affirmer notre identité en tant que peuple unique, en raison de nos origines et de notre héritage communs. L'Afrique n’est pas seulement notre continent-mère, mais c’est aussi le berceau de l'humanité. Nous pouvons donc tous dire aujourd'hui avec force et conviction que du sang africain coule dans nos veines et que de ce fait nul ne saurait contester que nous sommes une seule humanité. Nous sommes unis par notre passé commun, façonnés par nos différentes expériences, sollicités par les exigences du présent et inspirés par la volonté de forger un destin collectif.
Je viens de la côte africaine du Sénégal d'où notre peuple a été capturé et expédié de force vers les îles des Caraïbes et les continents Nord et Sud américains. En nous rassemblant ici ce soir, nous rendons hommage à des millions d'hommes et de femmes qui ont été réduits en esclavage et enchaînés contre leur gré, des hommes et des femmes courageux d'Afrique, des Caraïbes et d'ailleurs, qui se sont dressés contre l'esclavage, le racisme et l'oppression. Parmi ces personnes, je peux notamment citer Kwame Nkrumah, Julius Nyerere, Cheikh Anta Diop, Nelson Mandela, Amilcar Cabral, le grand Toussaint Louverture, Marcus Garvey, Alexander Bustamante, ainsi que Jose Marti, Simon Bolivar, Harriet Tubman et bien d'autres. Tous ces héros et héroïnes se sont battus pour la liberté et la conscience noire avec ténacité, avec un courage inébranlable et avec foi en la dignité de la personne africaine. Ils l'ont fait en sachant que ceci serait une modeste contribution à faire du monde un endroit où il fait bon vivre pour les Africains et les autres. Leur sacrifice est inestimable. Ils ont jeté les fondements de ce juste combat pour nous tous. Il nous incombe maintenant de suivre leur exemple afin de réaliser ce qu'ils ont commencé il y a des siècles.
L’Afrique, évidemment sa diaspora ainsi que tous les Afro-descendants font actuellement face à des défis majeurs dont : la lutte contre la discrimination, l'intolérance, la xénophobie, le racisme, la pauvreté et la marginalisation endémiques. Ces problématiques continuent de causer une douleur, des souffrances et une humiliation incommensurables à ses victimes. Nous sommes tous appelés, individuellement et collectivement, à faire tout ce qui est en notre pouvoir afin de promouvoir la justice sociale et la dignité. Comme l'histoire nous l'a à plusieurs reprises rappelé, la lutte contre l'injustice ne s'est pas terminée avec l'accession à l'indépendance. L'indépendance n'a été que le prélude à une lutte nouvelle et plus engagée pour notre émancipation et le droit de conduire nos destinées conformément à nos aspirations, sans être entravés par des contrôles écrasants et des ingérences humiliantes du passé. Nous nous sommes physiquement libérés de nos chaines, il nous faut encore nous en libérer définitivement en permettant à l’Afrique et à tous les Afro-descendants de vivre décemment.
Nos défis ne peuvent être relevés individuellement. Pour reprendre les mots de Fidel Castro, « nous devons mondialiser la solidarité ». Notre force réside dans notre unité et à travers notre unité d'action. Dans le cadre de cette solidarité, nous devons encourager le panafricanisme, le dialogue et l'engagement entre l'Afrique et sa diaspora en tant qu'expression collective de cette solidarité conformément à notre histoire, fidèle à nos traditions - et bien évidemment - liée au bien-être de notre continent mère - et de tous autres espaces marqués par la présence depuis des siècles d’Afro-descendants.
Permettez-moi, une fois encore, de remercier les organisateurs de m'avoir décerné ce prix d’une très haute importance. J'espère qu’il continuera à inspirer et à servir de symbole de reconnaissance à tous ceux qui ont un lien de fierté avec notre mère patrie, l'Afrique, pour leur contribution essentielle au progrès et à l'émancipation de notre peuple.