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24 septembre 2025
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LA PLACE DE WADE ET SON FILS, C'EST LA PRISON !
Pour pillage systématique du pays , dilapidation des deniers publics et dépenses somptuaires en 12 ans de pouvoirs, douze ans de gestion calamiteuse du Sénégal...
La décision du comité des droits de l’homme des Nations Unies, qui dénonce les conditions de jugement de Karim Wade, dans l’affaire de la traque des biens mal acquis, n’est pas du goût du chroniqueur Mody Niang. Et ce comité, selon M. Niang, devrait se garder de se mêler au dossier des Wade, qui ont géré le pouvoir pendant 12 ans, pillé et gaspillé les ressources du pays. Pour ça, ils devraient plutôt rendre gorge tout les deux. Et ils n’ont plus voix au chapitre surtout pas dans la participation à une élection présidentielle.
La position de Mody Niang est sans ambigüité. Invité de la rédaction de SeneNews, l’inspecteur d’enseignement à la retraite, estime que le président Wade et son fils dont la gestion du pays a été catastrophique, devraient être en prison. A défaut d’être en prison, les Wade devraient faire profils bas et laisser le pays se réorganiser.
« La page d’Abdoulaye Wade et son fils devrait être tournée. Voilà des gens qui, pendant 12 ans, ont pillé sans état d’âme le pays au vu et au su de tout le monde. Il a été battu le 25 mars 2012 et il se comporte aujourd’hui comme s’il était encore aux affaires. Et il veut nous imposer la candidature de son fils qui est à son image. Vous vous rappelez, on l’appelait le ministre du Ciel et de la Terre. Il est aussi mauvais gestionnaire que son père », s’est indigné Mody Niang. Tout en critiquant les Wade et désapprouvant le comité des droits de l'homme de l'ONU, Mody Niang ne ménage nullement Macky Sall dans cet entretien avec cette SeneNews.
Les images dans la vidéo ci-dessus (Première partie)
MEDINA BAYE, LA COSMOPOLITE
À 224 Km de Dakar, Kaolack, région carrefour de par sa position géographique, accueille dans sa cité religieuse, Médina Baye, des milliers de pèlerins - Ils viennent de divers horizons pour célébrer la naissance du prophète
Ici, on parle Anglais, Arabe, Haoussa, Français, Wolof, Hal Pulaar, Sérère, Diola... Cette diversité linguistique résume la diversité des cultures qui se rencontre à Médina Baye. Le point commun de ces pèlerins, l’amour et la reconnaissance qu’ils vouent au fondateur de la fayda Tidianiya, Cheikh Ibrahim Niass. Grâce à ces multiples périples hors du territoire sénégalais, Cheikh al Islam comme le surnomme ses disciples a enrôlé beaucoup de personnes dans l’islam et la fayda (confrérie) Tidianiya. Après sa mort, ses fils et guides religieux ont poursuivi sa mission au delà du continent africain. Ce qui fait qu’aujourd’hui à Medina des personnes d’horizons divers viennent à l’occasion du Maouloud.
« Ils viennent chaque année de plus en plus en nombreux », confie Fatima un talibé de Baye habitué à se rendre sur les lieux pour le célébrer le Gamou. Dans l’enceinte de la mosquée, Nigerians, Nigériens, ou Mauritaniens déambulent régulièrement en entonnant à haute voix des zikrs (poèmes religieux), propres à leur style sans aucun complexe. « C’est à croire qu’ils sont chez eux », déclare Fatima sur un ton, un brin ironique.
Trouvé à l’entrée du mausolée de Cheikh Ibrahima Niass, Zakaria, nigérien, teint mate, la vingtaine révèle que depuis 2003 il vient dans la ville religieuse. Par l’intermédiaire des Moukhadam « Guide religieux de la fayda », installés dans son pays , il a été initié à la tijaniya et à la gnose. « C’est grâce à Baye Niass que je suis là. Que je connais l’essence même de la vie. Venir à Medina me permet de me ressourcer et de me rapprocher de mes semblables même si on parle pas la même langue », souligne-t-il.
Foire aux alentours de la mosquée
Comme Zakaria, ils sont plusieurs à effectuer le pèlerinage chaque année même si cela exige des jours de voyage par la route ou des heures de vols.
Selon Oustaz Niang, Moukhadam de Baye, le peuple qui vient répondre à l’appel de Baye Niass de par sa diversité est semblable à celui qui se rend à la Mecque. « Quand vous voyez la symbiose entre les différentes nationalités lors du Gamou à Médina, vous constatez que cela ne relève pas seulement d’une commémoration de la naissance du prophète mais aussi d’une forte spiritualité tirée de la fayda tijania », précise le guide religieux.
Comme tout rassemblement, le Gamou international de Médina Baye n’est pas seulement un moment de recueillement mais aussi un moment d’échange commercial. C’est une véritable foire qui se déroule aux alentours de la mosquée. Entre les chapelets des sénégalais, les bonnets haoussa des nigériens, les tissus et boubous maures : Médina Baye est transformé le temps du Gamou en un véritable bazar.
Installé à Kaolack depuis bientôt 4 ans, Sanni est nigérien et est vendeur de bonnet. Il révèle que le commerce prospère bien dans la cité religieuse et qu’il y trouve son compte. « Mes principaux clients sont des sénégalais. Ils aiment les bonnets. »
Le marchandage dans la foire de Médina est un véritable jeu d’équilibriste. « Il parle pas notre langue et nous pas la notre mais on arrive quand même à se comprendre », déclare Pape Samba, venu acheter un bonnet. Preuve que la barrière linguistique n’est pas un frein à l’intégration des peuples.
PAR CISSÉ KANE NDAO
ENTENDONS-NOUS SUR LA SEULE CAUSE DU SÉNÉGAL
Nous ne contestons pas la perfectibilité de notre démocratie, mais le destin d'un peuple est si important qu'il faut d'abord veiller à sa stabilité politique et sociale, quitte à renoncer momentanément à certains combats idividuels
Ce qui me plaît au Sénégal, c’est que ma génération a la même conception d'un État de droit, avec ses principes intangibles que sont la reddition des comptes, la libre expression démocratique, et un processus électoral exempt de tout contentieux.
Nous avons dans notre écrasante majorité, nous la jeunesse, le même point de vue sur l'obligation d'une relance économique de notre pays par la promotion de nos capitaines d'industrie et la valorisation de nos ressources à forte valeur ajoutée, en posant les actes favorisant la mise en place d'un secteur économique fort porté par des ressources financière et humaines nationales, seuls fondements d’une souveraineté économique capable d’accompagner l’affirmation diplomatique de notre pays sur l’échiquier diplomatique international.
Nous partageons le même sentiment qu'il est indispensable de revoir les accords monétaires sur le franc CFA pour reconquérir notre souveraineté financière sans laquelle aucun développement endogène base d'une croissance économique porteuse d'une émergence véritable ne peut survenir.
Nous avons la même conviction que l'extraversion de la valorisation de nos ressources minières et minéralières sans la mise en place de fortes chaines de valeur, ni de processus de transferts de technologie est préjudiciable à notre pays, en même temps qu'elle nous rend potentiellement coupables de trahison par rapport à notre responsabilité générationnelle.
Nous avons le même sentiment qu'une réforme des institutions est indiquée, pour réconcilier le peuple avec le système judiciaire, et repenser notre modèle éducatif.
Nous avons la certitude que notre société est en crise, et qu'il nous faut réinventer l'archétype du nouveau citoyen sénégalais modèle capable d'appréhender les enjeux liés aux défis du développement et de la nouvelle citoyenneté ancrée dans ses valeurs, et ouverte vers le monde de plus en plus concurrentiel et violent.
Qu'est ce qui nous oppose alors ?
Le seul fait de partir de ces constats objectifs pour porter un combat censé les prendre en charge sous le couvert de la démocratie, alors que cet engagement est inspiré par une idéologie charriant une vision du monde qui remet en cause fondamentalement notre stabilité sociale, en s'attaquant aux fondements mêmes de notre nation parce que vulgarisant une théorie civilisationnelle qui méprise nos valeurs et prône une révolution socioreligieuse aux conséquences funestes comme cela est advenu partout où elle a réussi à s'implanter, en utilisant des chevaux de Troie, candides quelquefois.
Nous ne refusons pas les débats d'idées, nous ne contestons pas la perfectibilité de notre modèle démocratique, mais le destin de tout un peuple est si important qu'il faut d'abord veiller à sa stabilité politique et sociale en même temps, quitte à renoncer lucidement et momentanément à certains combats qui engagent notre propre destinée individuelle, pour soutenir la cause du Sénégal, sachant que nul individu aussi puissant fut-il n'échappera à la reddition des comptes, dont il faut éviter qu'elle devienne un règlement de comptes pour lequel bien de candidats prétendument patriotes sont prêts à brûler le pays !
Alors, pouvons-nous changer le Sénégal par la réhabilitation de notre modèle social ?
Nous pouvons atteindre cet objectif sans passer par la case révolution systémico-idéologique sous tendue par une vision salafiste ou totalitaire promouvant un nouveau modèle social enrobé de grandes idées mobilisatrices auxquelles ses promoteurs eux-mêmes ne croient, ni n’adhèrent point. Au contraire.
Le Sénégal n'a pas besoin de gourous pour se réinventer et changer dans la continuité de la maturité politique qu'on lui connait, portée par une citoyenneté basée sur de fortes valeurs sociales de paix, de solidarité et des qualités humaines indéniables qui ne doivent qu’être réhabilitées et vulgarisées davantage pour nous mettre sur de bons rails !
PAR NIOXOR TINE
DE L’ÉTAT DE DROIT À LA DICTATURE LARVÉE
POINT DE MIRE SENEPLUS - Le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, pourra peut-être remporter la victoire électorale, mais il a déjà perdu la bataille morale, celle du droit, de la légitimité et de la crédibilité
La vie politique nationale est dominée, en cette période pré-électorale, par l’activisme débordant des responsables de Benno Bokk Yakaar cherchant à dépasser un taux de parrainage citoyen de plus de 50%. Ils pensent pouvoir faire de ce parrainage un test grandeur nature pour les élections à venir, une sorte de premier tour qui ne dit pas son nom.
Ils oublient cependant que les opérations de parrainage donnent lieu à une corruption quasi-universelle, au chantage et à un trafic d’influence, qui entachent leur validité comme instrument de mesure de la popularité de tel ou tel homme politique, contrairement au scrutin, qui confère plus de responsabilité à l’électeur et est moins susceptible d’être manipulé.
Le parrainage, dont la fonction essentielle est d’éliminer de la compétition électorale, le plus grand nombre d’adversaires possible, a aussi comme autres conséquences d’épuiser financièrement les candidats à cause de l’importance des moyens financiers et logistiques requis, de les détourner des tâches pré-électorales (élaboration et vulgarisation des programmes, recherche de financements…), de gêner les initiatives unitaires de l’opposition...
Pendant ce temps, le président-candidat a tout le loisir de dérouler des tournées plus politiciennes qu’économiques à l’intérieur du pays, ponctuées de quelques inaugurations et de nombreux effets d’annonce projetant l’imaginaire des électeurs vers un futur incertain, au-delà du 24 février.
Ces promesses mirobolantes sont d’autant moins crédibles, que les tensions de trésorerie actuelles laissent augurer d’une banqueroute probable dans la période post-électorale avec les incontournables plans d’ajustement des officines financières impérialistes. Les différentes fêtes religieuses (Magal, Gamou…) donnent aussi lieu à des campagnes de séduction en direction des différentes confréries, qui rechignent, cependant, à formuler des ndigëls explicites en faveur du pouvoir, préférant réciter des prières au profit de tous les candidats, qui les sollicitent. Le pouvoir use aussi d’autres stratégies comme la transhumance de supposés porteurs de voix vers les prairies marrons-beiges, le martèlement médiatique, les financements clientélistes par la DER. Au vu de tous ces faits, on ne peut s’empêcher de ressentir une pesante atmosphère si caractéristique des pouvoirs en fin de règne.
Comment se fait-il qu’un régime, qui n’en est qu’à son premier mandat, qui se targue d’un bilan élogieux-plus imaginaire que réel, il est vrai – qui devrait donc bénéficier de la prime au sortant, comment se fait-il donc qu’un tel régime soit en si mauvaise posture ?
Pour ceux qui en doutaient encore, la dernière interview du président de la République à France 24 a résonné comme un terrible tocsin annonçant la mort de la démocratie sénégalaise, pour laquelle des générations de patriotes sénégalais ont fait tant de sacrifices.
Non content de prédire l’issue d’une compétition électorale dans un pays où les sondages électoraux sont interdits, il anticipe sur le verdict final de procédures judiciaires en cours contre le maire Khalifa et prophétise même l’arrestation de citoyens revenant d’un exil forcé.
Il apparaît clairement que le pouvoir de Macky Sall est en train de dévoyer la reddition des comptes, pour évincer de potentiels adversaires politiques.
Nous n’en voulons pour preuve que la toute dernière décision du Comité des Nations Unies sur le procès de Karim Wade, venant à la suite de l’arrêt de la CEDEAO sur l’affaire du maire Khalifa Sall, en juillet dernier, qui ne se prononcent pas sur la culpabilité des concernés, mais remettent plutôt en cause la régularité des procès ayant abouti à leurs condamnations. Ainsi l’État sénégalais, qui a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, refuse de respecter des accords auxquels il a pourtant librement souscrit.
Enfin le régime de Benno Bokk Yakaar porte la lourde responsabilité d’avoir torpillé le consensus de la classe politique sur le code électoral depuis le début des années 90,
Il n’est dès lors pas étonnant de constater, de la part d’un tel pouvoir, une hostilité marquée contre les organisations de défense des droits de l’Homme et celles de la société civile, illustrée par les diatribes à l’endroit du représentant d’Amnesty International et le retrait d’agrément de l’ONG Lead Africa.
Il faut se rendre à l’évidence et reconnaître que le 24 février, au lieu d’être un jour de choix citoyen libre et éclairé, risque d’être le dernier acte du complot que les hommes du pouvoir actuel, sont en train de dérouler sous nos yeux.
De fait, les prochaines joutes électorales, si capitales pour l’avenir de la Nation, vont se tenir dans un contexte de mutation de notre État de droit en régime dictatorial, à l’image de certains pays pétroliers d’Afrique centrale.
Que penser alors d’un sondage grotesque publié par un quotidien étrange, ayant une ligne éditoriale insaisissable, qui attribue une victoire au premier tour au candidat Macky Sall, lors de la prochaine élection présidentielle de février prochain ?
Même si cette éventualité reste mathématiquement du domaine du possible, il devient de plus en plus clair, que le candidat de la Coalition Benno Bokk Yakaar, pourra peut-être remporter la victoire électorale mais il a déjà perdu la bataille morale, celle du droit, de la légitimité et de la crédibilité.
Mais ces sondages préfabriqués entrent dans le cadre de subtiles campagnes d’opinion, qui visent à convaincre l’électorat que la bataille serait déjà finie avant même d’avoir commencé, ou tout au moins à crédibiliser une victoire au premier tour frauduleusement auto-proclamée, que de prétendus opposants et une certaine presse se dépêcheraient de reconnaître, pour continuer à recevoir leur part du gâteau.
Il apparaît de plus en plus évident que l’issue des joutes présidentielles dépendra autant des suffrages populaires, que de la détermination des citoyens sénégalais, au-delà des chapelles politiques, à sécuriser le vote en neutralisant toutes velléités de fraude.
Il ne reste plus à l’opposition qu’à s’entendre sur une plateforme programmatique basée sur la restauration de la souveraineté nationale, la refondation institutionnelle et l’émergence citoyenne.
ON NE MUSELERA PAS L'EXPRESSION DÉMOCRATIQUE DE CE PAYS
Le retrait d'agrément à l'ONG Lead Afrique Francophone n'est qu'un jalon de plus dans la stratégie de coup de force du régime de Macky Sall pour un deuxième mandat, peu lui importe le coût social et politique d'une telle forfaitaire - COMMUNIQUÉ DE L'ACT
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du bureau politique de l'ACT, daté du 18 novembre 2018, condamnant le retrait par l'Etat, de l'agrément de l'ONG Lead Afrique Francophone.
"Nous avons appris par la presse la notification vendredi 16 novembre 2018 à l'ONG Lead Afrique Francophone du retrait de son agrément et donc l'interdiction de poursuite de ses activités sur toute l'étendue du territoire sénégalais par le ministre de l'intérieur. Le régime de Macky vient encore de franchir un nouveau pas dans sa politique de baillonnement des libertés et sa tentative de restreindre les espaces d'expression de ces dernières. Ce n'est qu'un jalon de plus dans sa stratégie de coup de force pour un deuxième mandat, peu lui importe le coût social et politique d'une telle forfaitaire, pourvu qu'il atteigne son but.
Le Bureau Politique de l''ACT exprime d'abord sa profonde solidarite agissante avec Lead Afrique et dénonce ce coup porté à la Démocratie Senegalaise, résultat de longues luttes menées par le peuple et qu'une ambition démesurée menace gravement. L'ACT est solidaire et partie prenante du combat de la société civile pour l'abrogation de cet arrêté non conforme à l'intérêt du peuple sénégalais et liberticide à bien des égards. On ne muselera pas l'expression démocratique de ce pays, expression democratique acquise après de nombreux sacrifices. Il est donc urgent que les forces de progrès de ce pays se réunissent pour barrer la route à cette dictature rampante qui ne connaît comme moyen de dialogue que le rapport de force. Il est temps que le peuple sénégalais comprenne que ces combats sont les siens et qu'il défende ses acquis face à un régime en totale déliquescence et qui panique.
Exigeons l'abrogation de cet arrêté indigne de notre démocratie. Le coup de force rampant ne passera pas. Vive l'expression démocratique."
PAR ADAMA GAYE
HYDROCARBURES, LES GERMES DE LA MALÉDICTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Alors qu’il ne reste que trois ans pour les premières récoltes pétrogazières, il y a fort à parier que le Sénégal risque de n’avoir plus que ses yeux pour pleurer
C’est le penalty qualificatif pour l’accession du Sénégal en première ligue des nations mais, mobilisés autour du ballon, des tireurs de tous poils ont réuni les conditions pour rater l’occasion en or.
La parabole sportive s’applique, au vrai, à ce qui risque d’advenir à notre pays dans le traitement de la plus grande opportunité dans l’histoire de son développement. Malheureusement, au lieu de réussir sa percée dans la féroce course inter-États, c’est plutôt l’ombre d’une fatale malédiction qui plane sur sa tête. Triste perspective l’éloignant, contre toute logique, de la possibilité de se dépêtrer, en élargissant ses possibilités, de ce qui, à ce jour, le caractérise. En un mot, de cesser de n’être encore que ce pays connu pour son soleil, sa démocratie, quoique déclinante, ses phosphates, son arachide ou la faconde de son peuple, théoricien en tout, praticien reconnu de peu de choses...
Son malheur pourrait venir du plus grand don qu’une nature, soudain prodigue, lui a fourni à travers le surgissement, du fond de ses entrailles terrestres et maritimes, de ressources inespérées en hydrocarbures en quantités commerciales appréciables.
Paradoxe de la prospérité
Alors qu’il pouvait dès à présent s’envisager en nouvel émirat noir, où le niveau de vie des populations serait fortement relevé, c’est l’inverse qui risque de se produire... Sommes-nous en train de revivre ici la vieille tragédie de la malédiction des ressources, le paradoxe de la prospérité, qui a affligé tant de nations depuis la nuit des temps ? Les risques qui guettent le Sénégal sont nombreux. On peut, sans être exclusif, en citer les plus imminents : ruée vers l’industrie pétrogazière ; appréciation de sa devise, source de ce que l’on a identifié comme le mal Hollandais de sinistre mémoire ; économie mono-industrialisée ; abandon de secteurs riches en emplois, comme l’agriculture ; tensions politiques, communautaires ou ethniques internes autour de la nouvelle rente ; pillage connexe des ressources par des élites politiques, socio-religieuses et professionnelles corrompues ; mainmise des multinationales sur les leviers de commande de l’économie par le bais d’une asymétrie d’information, de savoir et de moyens technico-financiers; extraversion d’une économie plus assujétie que jamais aux chocs exogènes de ressources cycliques ; sans compter les errements déjà posés au détriment de l’intérêt national pour capturer, privatiser, les ressources dès leurs premières senteurs.
Dans la formidable saga des hydrocarbures ayant transformé la vie de nations et peuples à travers le monde depuis qu’en particulier leur utilisation est devenue fondamentale pour lubrifier les économies planétaires dépendantes de leur apport énergétique, le Sénégal, n’était jusqu’ici qu’au bout de la chaîne -passivement tributaire de leurs yoyos.
Il avait donc la latitude de voir les maux qu’ils ont générés à côté d’incontestables bienfaits sous d’autres cieux. Quand, par un coup de chance, ledit colonel Drake parvient à forer fructueusement le premier puits pétrolier aux USA, en août 1859, seule la perspicacité des Congressistes américains, via le Sherman Act de 1911, put brider le capitalisme monopolisateur de l’ancêtre Rockefeller. Ce fut le coup d’envoi du siècle américain sur l’économie mondiale. Mais que de larmes ailleurs, sur des terres aussi, sinon plus, dotées de ces ressources magiques, qu’on n’hésitera pas à appeler, surtout le pétrole, or noir.
Des sables gorgés de pétrole à Bakou, en Azerbaïdjan, des terres lourdes de l’Orinoco, au Venezuela, à celles bitumineuses de l’Alberta, au Canada, mais aussi au golfe du Mexique, des sols arides en apparence mais mirifique de la péninsule arabo-persique, jusqu’en Afrique, du début du siècle dernier à nos jours, le miracle des hydrocarbures continue une tradition, jamais démentie, portant sur leurs traces les miracles modernes.
C’est depuis la Mésopotamie, là où l’on croyait avoir affaire à des feux sacrés, que, cuisinés dans les écorces de la terre ou dans les profondeurs maritimes, pétrole et gaz sont devenus les moteurs de la modernisation de notre planète. Si bien que tout pays qui en abrite est considéré comme faisant partie de ceux bénis du ciel. Sans eux, sans leur capacité à produire une richesse fulgurante, qui se serait intéressé à une Arabie Saoudite que l’Ambassadeur Britannique d’alors considérait vers la fin des années 1930 comme une terre infertile. Avant que le miracle ne se produisit pour en faire la banque centrale des hydrocarbures, The Swing State, régulateur de leurs flux et prix au niveau mondial ; entraînant dans son sillage d’autres nations qui, au début du siècle dernier, comme l’Iran, n’avaient d’autre choix que de confier leur destin à des...aventuriers. Tel William Knox D’Arcy, attributaire en 1901 d’une concession couvrant le territoire iranien moyennant 500 000 livres sterlings.
Arme géopolitique
Pendant longtemps, dominés par les majors, ces grands groupes, essentiellement Européens et Américains qui avaient flairé le pactole, les pays producteurs se résignèrent à signer des contrats léonins de concessions où ils subissaient les prix postés par leurs maîtres sans avoir voix au chapitre. Qu’en 1938, le Mexicain Perforio Diaz, provoque une brèche dans l’armature en nationalisant le pétrole de son pays, ou qu’en 1951, les Iraniens tentent d’en faire de même en renversant le régime de Mossadegh, rien ne semblait vraiment remettre en question la relation déséquilibrée dans l’industrie pétrogazière.
Puis, consécutivement au Cartel des Majors, réunis à Achnacarry, en Écosse, en 1928, pour s’entendre sur le dos des pays producteurs, intervint le grand mouvement de balancier qui change la face de l’industrie des hydrocarbures. La création de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), en septembre 1960, le boycott par les États arabes des pays occidentaux en 1973, pour les punir de leur impie alliance avec Israël, ou encore l’instauration au début des années 1980 d’un prix spot, dans une industrie, réduite à chercher des expédients après l’instauration d’un régime théocratique en Iran, ne sont pas les seules raisons des mouvements difficiles qui la déterminent. Plus significativement, l’industrie pétrogazière est désormais une arme géopolitique dont la plus marquante utilisation a été celle qu’en a faite Ronald Reagan au milieu des années 1980 pour priver l’ex-Union soviétique de ses moyens -et donc gagner la guerre froide par le pétrole et le gaz plus que les armes.
C’est dire qu’en devenant un pays pétrogazier, escomptant au moins 150 milliards de dollars de retombées de ses réserves prouvées, sur une trentaine d’années, en attendant que la manne révèle ses autres facettes, le Sénégal est en droit de projeter un regard optimiste sur son avenir. Surtout dans un contexte où, perçue comme la dernière frontière du développement, l’Afrique, son continent-siège, lui donne un bonus additionnel. Investisseurs bilatéraux et multilatéraux s’y bousculent. Et non des moindres les multinationales pétrogazières.
Puisque la doctrine d’une gestion vertueuse est maintenant connue, c’est à ses dirigeants et à son peuple d’être vigilants pour ne pas rater ce rendez-vous monumental. Il n’est plus besoin d’être sorcier pour savoir ce qu’il faut surveiller, avec les différents types de contrats, allant de la concession, en déshérence, au partage de production, au contrat de service ou de participation. Sans oublier les bonus de signatures, les fonds pour la restauration environnementale ou encore la prise en charge du contenu local et la surveillance des transferts de prix, le gold-plating et le ring-fencing, mesures destinées à assurer que la rente bénéficie à des pays producteurs, comme le nôtre, mais pas à de cupides, immorales, multinationales, championnes dans les tricheries.
Camarilla autour des richesses
Les raisons d’être pessimistes s’étalent hélas à perte de vue depuis que le Sénégal est entré dans le cercle restreint des pays nantis de ces ressources tant recherchées par tous...
La première est qu’à la différence des pays ayant réussi leur gestion des hydrocarbures, aucune discussion sérieuse n’a été engagée avant que des décisions paralysantes et destructives de valeurs ne soient prises. Les hydrocarbures ont été bradés avant la lettre. Au mépris des dispositions du droit international, notamment de l’Organisation des nations unies (Onu) qui garantissent la souveraineté des peuples sur leurs ressources naturelles.
Non content d’avoir mis la charrue avant les bœufs, le leadership politique au pouvoir ces dernières années a fait pire, dès l’entame du match, que presque tous les pays riches en ressources naturelles. Ou, ailleurs qu’ici, a-t-on vu, ou pis, a-t-on pu jusqu’ici fermer les yeux sur l’attribution du premier grand contrat, sur des réserves potentielles, prouvées depuis, rien moins qu’a Aliou Sall, frère du nouveau président de la République, Macky Sall, de mèche avec Frank Timis, celui qui détient le record de la plus lourde peine pour fraude sur la bourse de Londres. Pire, en s’excusant à partir d’un Code pétrolier trop généreux adopté en 1998, le régime a ramassé des bonus de signatures, par milliards, aussitôt empochés par la camarilla née autour des nouvelles richesses.
Encore plus grave, il a ouvert les portes d’un secteur pétrogazier...émergent, par le biais du farm-out, un affermage fleurant bon le blanchiment à des firmes, comme Kosmos ou British Petroleum, ce dernier étant condamnée à 63 milliards de dollars pour sa pollution dans le Golfe du Mexique après l’explosion de la plate-forme de Macondo, il y a dix ans. Sentant que le Sénégal était mûr pour se laisser gruger de ses ressources naturelles, la française Total, puis la malaisienne Petronas, sont venus se servir. Le tout se faisant sans débat, ni vraie implication de la société nationale, Petrosen.
Dès les départ les germes de la malédiction ont donc été plantées, et alors qu’il ne reste que trois ans pour les premières récoltes pétrogazières, il y a fort à parier que le Sénégal risque de n’avoir plus que ses yeux pour pleurer. Ses ressources ont déjà été bradées.
Qu’on ne s’y trompe pas : pour paraphraser l’agronome Rene Dumont, le Sénégal est mal parti. Ce qui le confirme ce sont les propos qu’un spécialiste, rencontré lors de la plus grande conférence annuelle de Londres sur le pétrole et le gaz mondial. “A moins de quelques semaines de la décision finale d’investissements, British Petroleum”, qui vient se refaire une santé sur la côte ouest-africaine, “n’a toujours pas dit aux Sénégalais et Mauritaniens son prix pour le gaz qu’elle traite à leur compte sur le lucratif champs gazier dit Tortue, qu’ils veulent exploiter ensemble”.
Floué, le Sénégal l’est davantage qui a du déboursé 400 millions de dollars pour l’exploration et le développement de ce champs, par avance, alors que la pratique universelle veut que ce soient les sociétés multinationales de pétrole (IOC) qui prennent ce risque, par la technique du portage du pays-hôte.
De graves questions se posent : au-delà des blablas, des micmacs du machin CosPetroGaz, et surtout des errements corruptogènes, justiciables de punitions pénales et pécuniaires en maints juridictions, le Sénégal s’est-il volontairement mis en auto-recolonisation, par l’entremise de ses décideurs qui l’ont bradé alors que ses chances de monter en gammes n’avaient jamais été aussi fortes ? En plus, en gageant des ressources non-encore exploitées pour s’endetter à tour de bras, ils ont fini par le placer en...banqueroute. Profiterons-nous de nos richesses en hydrocarbures pour voir le niveau de vie dans notre pays s’élever ? Sommes-nous voués à n’entendre, pour ne jamais en recevoir, les tintements des devises qu’elles généreront ? Verrons-nous notre pays être doté des infrastructures idoines pour la génération d’électricité à partir de notre gaz ? Serons-nous un pays à l’avant-garde de la pétrochimie, transformant partiellement nos hydrocarbures en engrais et phosphates ? Quels seront les Sénégalais qui seront employés dans la haute partie de la chaîne de valeur d’une industrie éminemment technique ? Bref, sommes-nous ou non partis pour être parmi les gagnants...certains se frottant déjà les mains, comme pour signifier que les jeux sont déjà faits.
Triste. Ailleurs, de la Norvège à la Grande Bretagne, au Canada, à l’Arabie Saoudite, aux Émirats arabes unies, aux Usa, au Qatar, et, jusqu’à récemment, en Irak, en Iran, au Venezuela, les exemples foisonnent qui montrent que la malédiction n’est pas l’horizon des pays riches d’hydrocarbures. D’autres, restes pauvres, corrompus, travaillés par l’instabilité et la violence, prouvent le contraire.
Le Sénégal s’est inscrit à l’école de la malédiction. L’en sortir relève d’un casse-tête chinois plus complexe que celui qu’il a fallu résoudre pour mettre à jour ces ressources : l’espoir est en passe de se transformer en grave déroute.
SOS, danger !
Journaliste-écrivain, Adama Gaye est un consultant spécialisé, entre autres, dans les hydrocarbures
PAR OUMOU WANE
AMADOU BA ENTRE LE MARTEAU ET L’ENCLUME
POINT DE MIRE SENEPLUS - Il a eu le courage de lever les rideaux de fumée sur les moins-values fiscales - Est-ce une raison pour en faire l’homme à abattre, en lui prêtant toutes les ambitions, y compris celle de lorgner le fauteuil de Macky ?
Je suis naïve peut-être, romantique sûrement, avec une vision de mon pays à l’eau de rose et idéaliste, mais quand je lis sous la plume d’un éditorialiste que nous subissons « un banditisme d’Etat sans nom qui met à nu des pratiques policières infâmes », bien loin de pavoiser, je me dis que ce n’est pas la justice sénégalaise qui est désormais à terre, mais bien une certaine presse qui est tombée plus bas que terre.
Dans une contribution publiée sur YerimPost, voilà ce que l’on a pu y lire ces derniers jours : Justice sénégalaise : le déshonneur, le Sénégal serait un « Etat délinquant, et récidiviste, dont les procès ne sont pas équitables ».
Je ne crois pas en « la délinquance ou le banditisme » de nos dirigeants et me méfie de l’intoxication par de fausses nouvelles ou annonces truquées relayées sur les réseaux sociaux et par certains médias. Ce en quoi je crois, en revanche, c’est dans l’information, quand elle est vraie, dans la communication, quand elle juste et dans la considération pour les gens, si elle est sincère.
Le grand problème des dirigeants néo-libéraux du monde entier, c'est de ne pas entendre quand les gens se plaignent et de se montrer méprisants à l'égard des peuples.
Emmanuel Macron vient de l’avouer pour la France, il dit ne pas avoir "réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants", ajoutant que le pouvoir ne leur a "sans doute" pas assez apporté de "considération".
À défaut de trouver toujours les bonnes solutions, nos concitoyens aujourd'hui attendent des personnels politiques qu’ils aillent au plus près du terrain, pour décider d'une manière différente, en s'engageant davantage.
C’est comme cela que l’on verra s’ils sont courageux ou s’ils ne le sont pas. Le courage en politique n’a jamais servi les sondages, mais il est un bon un outil de gouvernance.
Le courage, c’est aussi de lever les rideaux de fumée destinés à cacher que le pouvoir est en difficulté.
C’est ce qu’a fait Amadou Bâ avec sa déclaration sur la dette intérieure et les moins-values fiscales de notre pays. Certes, sa sortie n’a pas plu en haut lieu et selon le journal « Les echos », a été jugée maladroite et malheureuse «en haut», mais n’est-ce pas cela le courage en politique ?
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, a cru bien faire en nommant les choses et surtout en tentant de les expliquer auprès de l’opinion pour mieux les combattre. Il ne fut guidé en cela que par la volonté d’œuvrer à l’intérêt général et à l’apaisement d’une société sénégalaise profondément divisée.
Ne devrions-nous pas tous ensemble travailler à retrouver le ressort du courage dans notre société ?
Libérer la parole, ouvrir les conversations, protéger les voix discordantes, n’est-ce pas là la démocratie ? Ces voix peuvent parfois donner l’impression d’empêcher la bonne marche de l’État mais leur apport contribue au contraire à stimuler l’action et à restaurer la confiance entre politiques et citoyens.
Si le vrai problème de nos finances publiques, c’est qu’il subsiste de nombreuses niches d’impunité fiscale, alors pourquoi ne pas le dire ?
Et ce, même si ces tensions de trésorerie, ne doivent pas empêcher le grand argentier de l’Etat de trouver d’autres moyens de financement afin de compenser les recettes perdues.
On cite souvent, cet extrait du « discours à la jeunesse » de Jean Jaurès en 1903: « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ».
C’est ce qu’a eu le courage de faire Amadou Ba, dire la vérité. Est-ce une raison pour lui en vouloir à mort et en faire l’homme à abattre, en lui prêtant toutes les ambitions, y compris celle de lorgner le fauteuil du chef de l’Etat ?
À quelques encablures de l’élection présidentielle, ceux qui ont vu dans la déclaration de Amadou Ba un sabotage ignorent la réalité économique du pays et la pression du ministre des finances sur les bailleurs pour empêcher les prix de s’envoler…
Cette position entre le marteau et l’enclume n’est pas confortable pour notre ministre et si on y ajoute que la communication n’est pas le fort de nos gouvernants on comprend bien pourquoi en voulant défendre l’année sociale décrétée par le président Macky Sall, il se retrouve sous le feu nourri de la critique. Et ne comptez pas sur ses pairs de l’APR pour la faire taire !
"LE SÉNÉGAL A BESOIN D'UN NOUVEAU TYPE DE DIRIGEANT"
L'ancien premier ministre Abdoul Mbaye et candidat déclaré à la présidentielle, en tournée politique dans la région de Kolda, plaide pour un retour aux valeurs citoyennes dans la gestion de l'Etat
«J’ai été attentif à ce qui s’est passé en 2011. En 2011, un mouvement citoyen était né et avait attiré l’attention sur la nécessité de construire ce qu’on appelait à l’époque, NTS (un Nouveau Type de Sénégalais). Ce que j’ai constaté par contre, après avoir côtoyé des responsables politiques de haut niveau, c’est que le Sénégal avait également besoin d’un nouveau type de dirigeant. Bref, c’est l’ensemble des valeurs qu’il faut restaurer, aussi bien au niveau des gouvernants que des administrés. Mais principalement au niveau des gouvernants, parce si nous avons des gouvernants qui réussissent à promouvoir des valeurs, il sera aisé de les retrouver également au niveau des populations.»
Excès du pouvoir exécutif
«Le régime présidentiel du Sénégal est considéré comme hyper présidentiel, d’une part et d’autre part, le président de la République actuel ne laisse aucune parcelle de liberté aux autres pouvoirs. Or, la démocratie doit être construite sur l’indépendance des pouvoirs que sont l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Malheureusement, on ne peut pas taire le contrôle excessif absolu que l’exécutif exerce sur le pouvoir législatif et on ne peut non plus taire le contrôle relatif que ce même pouvoir exerce sur une partie de la magistrature. Mais, il y a de bons signaux qui viennent notamment des jeunes magistrats. J’ai été attentif à des déclarations récentes : ils prenaient l’engagement d’assurer un processus électoral transparent, en tout cas, pour la partie qui leur revient et cela est très encourageant.»
Accès au ficher électoral
«C’est triste. Mais, cela démontre l’état d’esprit dans lequel se trouve le régime actuel. Ils ont une interprétation absolument restrictive de la loi, parce qu’ils n’ont l’obligation de le mettre à disposition que 15 jours avant l’élection. Mais, la loi, on ne l’interprète pas de manière systématique, de la manière la plus restrictive que ce soit, d’autant que c’est un délai qui avait été fixé. A l’époque, il n’y avait pas encore le parrainage. Or manifestement, depuis fin août, nous sommes entrés dans une période de pré-élection. C’est grave. Mais, il faut finalement considérer qu’ils sont peut-être en train de cacher des choses. Car, beaucoup et nombreux sont des électeurs qui constatent qu’ils ne sont pas dans le ficher, alors qu’ils devraient y être.»
Problèmes budgétaires
«On est toujours dans le clair-obscur avec ces dirigeants, notamment lorsqu’il s’agit d’économie, parce qu’on veut nous faire croire à l’émergence. Je dis clair-obscur, c’est par euphémisme, on parle souvent dans le mensonge. On masque la vérité aux Sénégalais, parce qu’il faut retenir que ce sont des propos du ministre qui ont été tenus, après une alerte donnée par le Fonds monétaire international. Donc, il ne pouvait plus se taire. Mais, jusque-là, ils avaient tout caché. On nous raconte qu’au Sénégal, tout va bien, qu’il y a un taux de croissance de 7,2% en 2017, qu’il va se maintenir à ce niveau, que la pauvreté est en train de disparaître, que les campagnes sont reluisantes. Tout cela n’est point vérité.»
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LA MAQUETTE DU FUTUR MAUSOLÉE AL-AMINE
L'images de la future infrastructure fait ressortir toutes les qualités de Abdoul Aziz Sy Al Amine, dont : l'ouverture, le dialogue, la paix et la solidarité
Sur les images de la maquette du futur mausolée de Al Amine, l’architecte Pierre Goudiaby Atepa fait preuve d’ingéniosité et d’innovation. Le mausolée ressort en un édifice toutes les qualités de Abdoul Aziz Sy Al Amine : Ouverture, dialogue, paix et solidarité.
Les images de la maquette en exclusivité sur IGFM vont faire plaisir aux fidèles tidianes qui sont nombreux à se recueillir au mausolée du saint homme entouré de tôles de zinc.
"JE NE VEUX PAS ÊTRE LA SEULE NOIRE PROFESSEURE D'HISTOIRE AU ROYAUME-UNI"
La Camerounaise Olivette Otele, professeure et titulaire d'une chaire d'histoire à l'Université Bath Spa, espère constituer une émulation pour ses paires du continent
La première noire professeure d'histoire du Royaume-Uni déclare espérer qu'elle ne sera pas "la seule" à atteindre ce niveau.
Olivette Otele a été nommée professeur et titulaire d'une chaire d'histoire par l'Université Bath Spa le mois dernier.
"Je pense que les barrières structurelles empêchent les personnes qui me ressemblent et qui viennent d'autres origines ethniques d'évoluer et de réaliser certaines choses. Vous devez travailler plus dur, beaucoup plus dur", a déclaré le Dr Otele à la BBC lorsqu'elle a été désignée comme l'une des 100 femmes de 2018.
Moins d'un professeur d'histoire sur 100 travaillant aujourd'hui au Royaume-Uni est d'origine noire, selon une étude récente de la Royal Historical Society.
Environ 94% sont des blancs.
Une enquête réalisée en même temps a suggéré que près d'un historien noir et issu d'une minorité ethnique travaillant dans l'enseignement supérieur sur trois ayant répondu a déclaré avoir été directement victime de discrimination ou d'abus en raison de sa race ou de son appartenance ethnique.
"Le milieu universitaire britannique est très difficile en général pour tout le monde, mais encore plus pour les gens d'autres horizons. Les historiens forment un groupe très uni. Il n'est pas surprenant que nous ne soyons que deux, d'abord un homme noir qui a été nommé il y a deux ans et maintenant moi", explique-t-elle.
Le Dr Otele, originaire du Cameroun, est spécialiste de la mémoire collective et de la géopolitique, en particulier de l'histoire coloniale britannique et française.
Elle est titulaire d'un doctorat en histoire de l'Université de la Sorbonne à Paris et a déjà écrit sur l'esclavage, le féminisme et la politique.
"J'ai travaillé très dur, j'ai continué à pousser et j'ai eu une famille", dit-elle. "C'est difficile. Je suis fatiguée"
Les recherches de la Royal Historical Society suggèrent que le manque de diversité a un impact réel sur la "qualité de l'enseignement, de l'apprentissage et de la recherche en histoire au Royaume-Uni".
"Des recherches récentes sur l'histoire des Noirs, l'histoire des migrations et de l'ethnicité, l'histoire des races, de l'impérialisme et de la décolonisation ont transformé notre connaissance et notre compréhension du passé britannique, européen et mondial", peut-on lire dans le rapport.
Mais cette recherche ne fait pas son chemin dans le programme d'études et "le profil racial et ethnique des étudiants et du personnel des départements d'histoire des universités britanniques est resté en très grande majorité blanc".
Alors que "l'inégalité raciale et ethnique est une question urgente", qui, selon la Royal Historical Society, doit être traitée en priorité, le Dr Otele affirme qu'il y a quelques signes prometteurs pour l'avenir.
"Les choses changent déjà au Royaume-Uni. Il y a 10 doctorants noirs. Ils sont féroces. Nous ne voulons pas seulement attendre que les gens nous donnent une promotion. On travaille dur pour ça", ajoute-elle.
Le Young Historians Project, une organisation à but non lucratif formée par des jeunes, est l'un des projets qu'elle cite comme un signe des choses à venir.
Une partie de leur travail consiste à soutenir de jeunes historiens du patrimoine africain et caribéen en Grande-Bretagne.
"Nous sommes tout aussi capables", dit-elle au sujet des universitaires noirs et des minorités ethniques, "il s'agit simplement de nous donner une chance".
"J'ai travaillé très, très dur et j'ai poussé. Et je suis une femme. Les hommes vont plus vite que nous en termes de progrès professionnel", soutient-elle.
Elle espère que ses réalisations inspireront d'autres personnes à suivre son chemin.
"Nous avons le cerveau, la capacité et le pouvoir de le faire. Etudiants - suivez vos rêves. Soyez réaliste, mais poursuivez vos rêves. Cela peut arriver. Je veux montrer aux femmes qui me ressemblent que c'est possible. Je ne suis pas super humain", conclut-elle.