En présence du ministre délégué Abdou Ndéné Sall et du directeur général de l’Apix Mountaga Sy, le Premier ministre Mohammed Boun Abdallah Dionne a procédé, hier, à la réception des premières rames du Train express régional (Ter), construites par le groupe française Alstom.
«Dakar le méritait. Le Président Macky Sall l’a conçu et ’a réalisé» a déclaré, hier, le Premier Ministre Mouhamed Boun Abdallah Dionne lors de la réception des rames du Train express régional (Ter). «C’est d’abord un sentiment de fierté parce qu’il n’était pas évident de gérer un projet de cette importance technologique dans les délais qui ont été définis par le chef de l’Etat», a t-il indiqué en présence du ministre délégué Abdou Ndéné Sall. Il a tenu à féliciter toutes les équipes d’ingénieurs et d’experts sénégalais qui ont travaillé sur le concept, l’appel d’offres et la mobilisation du financement. «Aujourd’hui, le Ter est devenu une réalité avec cette première rame sur les 15, qui vient d’être réceptionnée au niveau du Port autonome de Dakar», s’est enorgueilli le chef du Gouvernement.
A l’en croire, la ville de Dakar constitue 0,28% du territoire national. C’est une petite partie de notre territoire, mais qui héberge aujourd’hui plus de 30% de la population de notre pays. Raison pour laquelle, dit-il, « il fallait doter la région de Dakar d’infrastructures de transport de masse de dernière génération qui projette le Sénégal vers la modernité». Mohammed Boun Abdallah Dionne estime en effet que le Président Macky Sall a préféré travailler sur l’avenir. Et c’est cela qui justifie ce projet d’une importance capitale pour le déplacement des personnes à l’intérieur de notre ville capitale». Très prolixe, il estime qu’avec 14 gares, le Ter permettra aux Sénégalais et aux dakarois vivant dans la banlieue de se déplacer facilement. «Ces gares seront interconnectées avec des bus diffuseurs qui vont permettre de faciliter le déplacement», dit-il. Au delà, il ajoute qu’il y aura des interfaces entre le Ter et le Bus Rapide qui va être également installé pour projeter davantage notre pays vers la modernité. «Le travail de Macky Sall est un travail principalement pour que le pays soit prêt au rendez-vous qui l’attend demain sur la voie de 2035 qui est celle du Pse», souligne M. Dionne. Il remercie fortement l’administration territoriale qui a beaucoup appuyé le ministère chargé du Développement ferroviaire et le maître d’œuvre délégué qu’est l’Apix pour rendre disponible la voie du train.
Al’en croire, c’est la première fois en Afrique de l’Ouest qu‘on a des trains à grands écartements standards et des trains électriques. «Nous attendons le 15 décembre pour les premiers tests dynamiques pour rentrer dans ce train et rouler avec de Dakar jusqu’à Diamnadio», déclare le Premier ministre qui a apporté des éclairages sur le coût jugé exorbitant du Ter du Sénégal. «Comparaison n’est pas raison. Le président de la République a dit que son action au cours du prochain mandat sera le renforcement des infrastructures mais aussi l’amélioration des conditions de vie. Ceci est le début de la révolution des chemins de fer dans notre pays. A partir de 2019, sa grande priorité sera Dakar-Tambacounda Bamako. Ce sera le grand projet du chemin de fer après le Ter, d’autant que nous sommes dans le temps de l’intégration africaine et de la mise en œuvre de la Zone de libre échange africaine», dit-il.
Le Directeur général de l’Apix Mountaga Sy a abondé dans le même sens en affichant toute sa satisfaction. «D’une envergure de 72 mètres, ce train est composé de 4 wagons et c’est le cas pour chacun des 15 trains de la commande sénégalaise. Chaque train a une capacité maximale de 560 passagers avec deux niveaux de confort à savoir une seconde classe et une première classe. Le train est climatisé et il dispose de tablette, de pose d’ordinateur, des liseuses et des prises 220 pour les passagers», renseigne le directeur de l’Apix.
En plus de cela, il y a d’autres commodités comme la connexion Wifi à bord. Évoquant l’accessibilité des prix du Ter, le Directeur général de l’Apix tient à rassurer les uns et l es autres. «Quand on fait l’option d’un système de transport de masse, on pense essentiellement aux possibilités financières qu’ont les populations pour pouvoir faire le trajet. Nous avons fait des éléments comparatifs, des études de préférence qui ont consacré le niveau du tarif intéressant pour les populations et très compétitifs par rapport à ce qui se fait dans la zone», soutient Mountaga Sy.
«EN AFRIQUE, IL N’Y A QUE 5% DES FEMMES QUI OCCUPENT DES POSTES DE DG»
Yves Biyah directeur général adjoint du groupe Jeune Afrique
Plusieurs femmes juristes, ingénieures, responsables commerciales, expertes en digital ou encore créatrices d’entreprises se sont se données rendez-vous à Dakar dans le cadre de la deuxième édition du Forum des Héroïnes de samedi dernier. Pour cette année, les organisateurs ont porté leur choix sur le thème de l’innovation qui, pour eux, est au service du leadership
«Notre objectif est de permettre aux femmes africaines d’accéder à des postes de responsabilité. Cette mission a été décidée sur la base d’un constat très simple : En Afrique, il n’y a que 5% des femmes qui occupent des postes de directrices générales, ce qui est insuffisant », a dit le Directeur Général Adjoint du groupe «Jeune Afrique», Yves Biyah. Et ce forum vient, selon lui, apporter des solutions afin de faire changer la donne. A travers cette rencontre annuelle, les organisateurs veulent faire comprendre aux femmes qu’elles ont du talent et doivent aller saisir leurs chances. «Elles se demandent souvent si elles ont du talent pour y arriver ; on veut créer chez elles ce déclic et leur faire comprendre qu’elles sont capables de le faire et les pousser à aller chercher les postes quel que soit le secteur», explique le DGA de «Jeune Afrique».
Sur le thème, Yves Biyah souligne que le choix s’explique par le fait que le monde est en plein de mutation comme dans le domaine de la technologie avec le digital qui est partout. Ce qui fait que tout change dans la manière dont les gens consomment et interagissent. Cela apporte aussi des changements dans le business model de toutes les entreprises.
Des innovations sont aussi notées sur le plan sociologique avec la démographie qui aura des impacts importants dans des pays comme le Sénégal avec une population qui double et qui est de plus en plus jeune. «Nous pensons que la qualité première d’une femme leader de demain voire même de toujours est sa qualité à interpréter ces changements, à inventer de nouvelles solutions et à se réinventer soit même afin de s’adapter à ces nouvelles réalités. On veut les aider à embrasser l’innovation telle qu’elle arrive », lance M. Biah. En plus de l’autocensure, le Directeur Adjoint de Jeune Afrique soutient que les femmes sont confrontées à d’autres contraintes qui sont d’ordre familial avec la gestion de la maison ou encore des contraintes sanitaires qui leur font quitter leur emploi.
LA SOCIETE CIVILE FAIT FRONT COMMUN AVEC L’ONG
Retrait de l’agrément de l’Etat à Lead Afrique francophone
L’Etat du Sénégal reproche principalement à l’ONG Lead Afrique francophone de participer à des opérations de financement irrégulières d’une association (Ndlr : «Y en a marre») ne bénéficiant pas de la reconnaissance d’utilité publique. Mais la société civile, dans son entièreté, pense qu’il ne s’agit rien d’autre qu’une entrave à la liberté des citoyens et des organisations de défense des droits humains. Elle a mis sur pied un collectif pour la cause qui, à son tour, demande le retrait immédiat de l’arrêté du ministre de l’Intérieur.
Tout porte à croire que l’Etat du Sénégal a franchi le Rubicon en retirant son agrément à l’ONG Lead Afrique francophone. En procédant de la sorte, le ministère de l’Intérieur ouvre décidément un nouveau front au régime de Macky Sall qui, jusque là, avait en face une opposition plus ou moins incisive. Réponse du berger à la bergère, la société civile fait bloc et met en place un collectif pour défendre et préserver les droits des citoyens, associations et ONG au Sénégal. Parmi les signataires, on peut relever le Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Elections (Cosce), Amnesty International Sénégal, le Forum Social Sénégalais, la Raddho, «Y en a marre», Legs Africa, Article 19 Sénégal/Afrique de l’Ouest, Cicodev, Cos M23, Alioune Tine, Lead Sénégal, et enfin l’Union des Indépendants du Sénégal.
Et dans une déclaration parvenue à «L’As», samedi dernier, le collectif considère que le gouvernement du Sénégal veut réduire l’espace civique et entraver la liberté des citoyens et des organisations de défense des droits humains. C’est sans nul doute, selon le collectif de la société civile, le sens de l’arrêté du ministère de l’Intérieur daté le 5 novembre 2018 et notifié à l’ONG Lead Afrique Francophone, le vendredi 16Novembre 2018. Il abroge l’arrêté autorisant la création de l’association, met fin à l’autorisation accordée à l’association et ordonne la cessation immédiate de ses activités sur le territoire national. Auparavant, les responsables de l’association avaient été convoqués le Mardi 13 Novembre pour un interrogatoire qui a duré de 15h à 20h au commissariat central, en même temps que trois autres responsables d’ONG (Enda Tiers Monde, Oxfam, Osiwa) dans le cadre d’une enquête ouverte sur de présumés financements irréguliers au profit de l’association «Y en a marre». Les organisations de la société civile réunies dans le cadre d’une initiative spontanée dénoncent cet acte du ministre de l’Intérieur et réclament un retrait immédiat de l’arrêté. Elles témoignent leur solidarité aux associations «Y en a marre» et «Enda Lead Afrique francophone» qui, pensent-elles, font l’objet de persécutions injustes de la part du ministère de l’intérieur.
«L’ARRETE DOIT ETRE ANNULE»
Pour ce nouveau front de la société civile, au-delà de cet acte grave et inacceptable dans le fonctionnement d’un Etat de droit, il faut constater des tentatives répétées depuis un certain temps de l’autorité publique de réduire l’espace public d’expression des citoyens et des organisations de la société civile par des menaces et actes d’intimidation qui ne peuvent prospérer dans notre démocratie. Surtout que cette dernière consacre les libertés individuelles et collectives et la participation citoyenne dans sa charte fondamentale et dans l’essentiel des textes juridiques organisant la république sénégalaise.
Se rappelant la décision du gouvernement sénégalais de dénoncer les accords de siège liant le gouvernement du Sénégal à certaines ONG en 2011, le nouveau collectif de la société civile considère que les périodes électorales sont des moments de tensions et de mise en œuvre de stratégies d’endiguement des forces sociales qui pourtant ne travaillent que dans le cadre de l’intérêt public à travers des actions destinées au progrès économique et social des citoyens et au renforcement de notre démocratie. «Nous rappelons ainsi le gouvernement du Sénégal à un respect strict des principes consacrés par la Constitution, loi fondamentale du pays ainsi que les différents engagements internationaux dont l’Etat du Sénégal est partie. Cela doit se traduire par l’annulation de l’arrêté visant l’association Lead Afrique francophone et respect ses droits et l’arrêt des actes d’intimidation en cours contre d’autres organisations», lit-on en définitive dans la déclaration du nouveau collectif des organisations de la société civile. Non sans s’engager à se battre aux niveaux national et international. Le collectif informe qu’il rendra public, très prochainement, son plan d’actions pour donner suite à cette prise de position qui interpelle le Gouvernement du Sénégal.
Scène à la fois touchante et inattendue à la fin du match entre la Guinée Equatoriale et le Sénégal (0-1) samedi. Alors que son équipe, déjà qualifiée pour la phase finale de la CAN 2019, depuis la 4ème journée et avait encore de décrocher la victoire, lavant l’affront de Bata en 2012, Sadio Mané a fondu en larmes, s’écroulant sur le terrain à deux reprises.
L’image laisse place à des supputations. Visiblement, il ne s’agissait pas d’une blessure mais l’ailier de Liverpool, fréquemment critiqué pour son rendement en sélection, aurait mal vécu une grosse occasion qu’il a gâchée sur la fin et ses nerfs auraient, en quelque sorte, lâchés. Certaines indiscrétions parlent de sa volonté de vouloir toujours bien faire pour son pays, sans y parvenir.
Mais dans tous les cas, ces larmes traduisent l’attachement du Red au maillot des Lions. Alors, Courage, Sadio. Le meilleur est à venir.
Le présentateur de l’émission «Le Grand Rendez-Vous», Alioune Ndiaye préconise une refondation du système politique sénégalais avec la suppression des partis politiques. Invité de l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) hier, dimanche 18 novembre, Alioune Ndiaye par ailleurs, administrateur de Société, Concepteur producteur et auteur de l’ouvrage «Jamm» a accusé la classe politique d’être responsable du retard accusé par le Sénégal sur le plan du développement par rapport à certains pays notamment asiatiques.
Invité de l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) hier, dimanche 18 novembre, Alioune Ndiaye, administrateur de Société, Concepteur producteur et présentateur de l’émission «Le Grand Rendez- Vous» et auteur de l’ouvrage «Jamm» a préconisé une nouvelle classe de leaders capables de conduire le Sénégal vers un vrai développement. Donnant sa lecture de la situation actuelle du pays, le présentateur du «Le Grand Rendez- Vous» sur une chaine de télévision privée sénégalaise a déploré le retard accusé par le Sénégal face à d’autre pays, notamment du continent asiatique, qui avaient pourtant, selon lui, le même niveau de développement. Un retard qu’il n’a pas manqué d’incriminer «une classe politique veille», «responsable» selon lui de l’échec dans la gestion des affaires publiques». Poursuivant son propos, l’invité de notre confrère Baye Oumar Guèye est même allé plus loin en préconisant tout bonnement la «suppression des partis politiques responsables de soixante ans d’échec de notre pays».
«Nous sommes un pays d’intellectuels, gouvernés par des gens qui, eux-mêmes se disent médiocres. Puisque c’est l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, qui l’a dit en Allemagne. «La classe politique est essentiellement médiocre. Ce qui fait que toutes les règles du jeu seront forcément médiocres». On le voit jusqu’à présent, toutes les règles qu’on nous sort, il y a toujours des problèmes», martèle l’auteur du livre «Jamm Sénégal». Et d’insister : «Il faudrait qu’on parvienne à inverser cette tendance. Ce, en commençant par être dirigé par des meilleurs d’entre nous. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être dirigés par ceux qui ne sont pas les meilleurs d’entre nous. Notamment, ceux qui se nomment des médiocres. Nous avons des gens qui sont qualifiés pour pouvoir mener les choses à bon port».
EL HADJI MALICK SY, L’EMINENT VIVIFICATEUR DE LA TRADITION DU PROPHETE
El Hadji Malick Sy naquit vers 1855 à Gaya, dans le Walo. Fils, de Thierno Ousmane et de Fawade Wéllé. Son père fit une partie de ses études en Mauritanie et s’arrêta à Gaya à la recherche d’un ouvrage auprès d’un érudit du nom de Malick Sow, son homonyme. Il avait fait la connaissance et épousa Sokhna Fatimata Wade, plus connue sous le nom de Fawade Wéllé. Connue par sa sainteté et sa sollicitude envers les Talibés (élèves des écoles coraniques) de la contrée. Pour eux, elle était une véritable «Ndeyi daara» (une sorte de marraines pour les apprenants).
Thierno Ousmane Sy perd la vie durant un séjour au Djoloff avant même la naissance de Malick Sy. Le père de El Haji Malick laissera cependant en héritage une bibliothèque et comme testament des instructions concernant l’éducation de l’enfant à naître. Il demanda également que le nom de son marabout à Gaya, Thierno Malick Sow, soit donné à l’enfant qui naîtrait s’il était garçon. Sa mère et son oncle Alpha Mayoro Wéllé ne ménagèrent aucun effort pour l’éducation du jeune Malick.
El Hadji Malick écrit lui-même dans son ouvrage Ifhâm al munkir al - jâni : «je fus recommandé à ses détenteurs, des sciences islamique, les plus éminents et les plus compétents par mon oncle maternel...», rapporte les hagiographes du guide de Tivaouane.
C’est ainsi, qu’après avoir appris le Saint Coran qu’il mémorisa tôt, il sillonna le pays de long en large pour assouvir sa soif de savoir. Une vie d’étudiant itinérant s’ouvre en lui et dura vingt-cinq (25) longues années. Ce qui lui a permit d’asseoir de solides connaissances dans les domaines les plus variés en sciences religieuses et mêmes profanes comme les mathématiques, l’astronomie, la prosodie et la poésie.
Les principaux foyers de la culture islamique d’alors l’accueillirent.
C’est D’abord dans son Gaya natal où il s’initia à la théologie et à l’exégèse puis à Ndombo pour le fiqh. A Bokhol, il commença son droit qu’il alla terminer à Keur Kodé Alassane et à Taiba Sèye. Ainsi se termina le premier cycle de ses études. C’est alors que l’accueillit Saint-Louis pour l’étude de la littérature et de la grammaire auprès d’Amadou Ndiaye Mabéye. Ensuite il fit cap sur le Ndiambour, à Ndiabali chez Mor Barama Diakhaté où il étudia le Tome 1 du Khalil et Ibn Ishaq. Puis à Thilla Dramane pour le Tome 2 du Khalil et l’Alfiyya à Ngade Demba. Keur Kodé Alassane l’accueillit de nouveau pour la Risala, Thilogne ensuite pour l’Ihmirar et enfin la Mauritanie, chez Mouhammed Ali al Yaqubi pour le mysticisme. Il y reçut des capacitations (Ijaza) dans ce domaine comme dans celui des sciences exotériques comme les hadiths. Ses études qui ont duré vingt cinq ans, étaient parfois entre coupées de séjours au Walo. S’adonnant en même temps à l’agriculture, les produits de son champ de Ngambou Thilléi lui permirent de faire le pèlerinage aux lieux Saints de l’Islam. El Hadji Malick avait 35 ans lorsqu’il effectue son pèlerinage à la Mecque vers 1888.
Après La Mecque, il fit un périple dans d’autres cités du Moyen Orient comme Alexandrie, Jérusalem, Boukhara, Samarkand. L’occasion lui fut donnée de rencontrer des sommités intellectuelles et de nouer des relations solides avec celles-ci. Il revint chez lui avec un projet : Celui de revivifier la pratique religieuse chez lui. Ce projet se déclinait en quatre points : -enseigner et fonder des daara (écoles coraniques), bâtir des mosquées, -avoir un champ pour travailler la terre et gagner sa vie mais aussi avoir un lieu où il pourrait réunir les musulmans annuellement. Son projet sera concrétisé avec la formation de grands érudits qu’il envoya dans les quatre coins du Sénégal et d’Afrique de l’Ouest. Il édifie un nombre incalculable de mosquées dont les Zawia de Tivaouane, de Dakar et de Saint Louis.
Prédestination mystique très tôt perçue par El Hadji Omar Tall Al Foutyou
Cheikh Seydil Hadji Malick Sy a été tôt perçu par Cheikh Oumar Foutiyou Tall, le grand soufi et fondateur de l’empire Toucouleur. Les deux hommes, bien que contemporains, vivant dans le même espace ne se sont jamais rencontrés physiquement. Cheikh Omar Foutiyou Tall qui a disparu en 1864 à l’âge de 67 ans, dans les falaises de Bandiagara, avait vu d’El Hadj Malick comme celui qui devait assuré à perpétuer sa succession à la tête de la Tarikha (Voie) Tijania.
On racontera que Cheikh Oumar Foutiyou Tall qui avait déjà séjourné Gaya s’était ensuite installé à Oréfondé (dans le Fouta). Une délégation décida de faire le voyage pour le rencontrer. Mame Alpha Mayoro Wélé, frère de Sokhna Fawade Wélé, était de la délégation de six membres. La mère de Maodo remis à la délégation un pagne, en guise de cadeau à remettre au marabout Cheikh Oumar Foutiyou Tall. Arrivés à Oréfondé, un jeudi, ils ne seront reçus que le vendredi matin, jour où devait prendre fin la retraite mystique du marabout.
Informé de ce projet de voyage, Cheikh Oumar Foutiyou aurait ouvert la porte et après salutations d’usage avec ses hôtes, demanda directement à Mame Alpha Mayoro Wélé, le pagne que lui avait confié sa sœur, Sokhna Fawade Wéllé, et qui lui était destiné, en guise de «Adiya» (Offrande). Cet acte impressionna la délégation, qui se demandait naturellement comment le Cheikh avait pu savoir qu’un pagne lui était offert et qui s’était entre temps retrouvé entre les mains d’un chambellan.
Un pilier de religion et de la Tidjania
Quand l’offrande de Sokhna Fawade Wéllé lui fut finalement remise, il la tint à bout de bras et prononça à voix haute ces paroles lui prédisant un avenir pour le fils de Fawade Wélé et comme le continuateur de la mission spirituelle dans la Voie de la Tijania et pour l’expansion de l’Islam. : «Fouta, ô Fouta ! Toutes les personnes qui, d’Est en Ouest, du Nord au Sud, sont à la quête de d’Allah, retourneront un jour auprès du fils prodige du propriétaire de ce pagne», avait prédit El Hadji Omar Tall. L’éminent propagateur de l’Islam et de la Tijania, Maodo Malick Sy a été rappelé à Dieu en 1922.
«C’est un pilier de la religion qui s’effondre, c’est un véritable esprit éclairé qui venait de faire défaut au monde des oulémas (kamâ khasafal qamâru), tel l’éclipse couvrant d’ombres la luminosité de la lune.»
Ce vers de Cheikh Thioro Mbacké déclaré au rappel de Dieu de Seydi El Hadji Malick Sy en cette année 1922 traduit d’une manière et la place occupée par le saint homme de Tivaouane dans l’islam sénégalais. Mais le flambeau a été transmis à Serigne Babacar Sy qui a dirigé la «Hadara Tidjane» de 1922 à 1955.
TIVAOUANE, AU RYTHME DU MAOULOUD
116 eme Maoulidou Naby
Jean Michel DIATTA et Maimouna DIA |
Publication 19/11/2018
Tivaouane renoue avec l’ambiance spécifique du Gamou annuel. De fidèles musulmans et autres visiteurs sont déjà dans la ville sainte de Tivaouane, carrefour de la foi et du travail pour assister à la commémoration de la naissance du prophète (PSL), qui aura lieu dans la nuit de ce lundi 19 au mardi 20 novembre 2018.
A quelques heures seulement du Mawloud qui symbolise la commémoration, dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 novembre, de la naissance du Prophète (PSL) de l’Islam, la ville sainte de Tivaoune refuse du monde. Une grande affluence est notée dans les rues. Des fidèles viennent de partout pour célébrer la nuit du prophète. Un tour à la gare routière de Tivaoune a permis de constater la forte affluence des fidèles venus de partout pour participer à ce grand événement religieux. Les voitures viennent tout le temps déposer des fidèles.
Une fois à la gare Les charrettes et moto Jakarta assurent le transport des pèlerins vers leurs lieux d’accueil.
A peine arrivés, les pèlerins font le tour des mausolées et mosquées, considérés comme des lieux de recueillement, de prières. Pour accéder à ces lieux, les pèlerins doivent s’armer de patience pour des minutes voire des heures afin d’y formuler des prières et se recueillir sur les tombes d’El hadj Malik Sy ainsi que ses descendants. Cette dame du nom de Fatou rencontrée au mausolée de serigne Cheikh Tidiane Sy est venue formuler des prières à coté de son défunt marabout d’un air confiant, elle confie : «Serigne Cheikh est mon marabout, donc je ne peux pas venir à Tivaoune sans pour autant venir, prier sur sa tombe et y formuler mes vœux».
L’activité commerciale n’est pas en reste. Dans les marchés et même dans les rues, des vendeurs se sont installés, étalant leurs marchandises de tout ordre, à la recherche des clients. Ces vendeurs estiment que cet événement est une opportunité pour eux de faire plus de bénéfice. Entre autres produits, Ils proposent divers articles, chapelets, foulards, chaussures, vêtements ainsi différentes sortes de fruits.
Toutefois, cette affluence entraine parfois des blocages au niveau de la circulation, même si les déplacements des véhicules sont réglementés dans certains axes par les agents de sécurité et les membres du comité d’organisation, déployés en grand nombre pour faire appliquer le plan de circulation.
FIN DU BOURDA AU GAMOU DE TIVAOUANE : Les deux mosquées refusent du monde
La nuit du samedi 17 au dimanche 18 novembre, marque la fin de 9 jours des Bourd préparant ainsi le Gamou de Tivaoune. Au dernier jour, les deux mosquées de Tivaoune, à savoir la mosquée Serigne Babacar Sy et la Zawiya Seydil Hadji Malick Sy, ont refusé du monde. A 21h déjà, il était impossible de se trouver une place à moins de 10 mètres de l’enceinte de ces deux mosquées. Pis, la circulation était quasi impossible pour accéder dans ces deux lieux de prière. Il fallait se bousculer pour se frayer un chemin. Les fidèles venus nombreux assistés au dernier Bourd, étaient assis à même le sol, longeant les allées qui mènent vers lesdites mosquées. Veillant au grain, les gendarmes étaient obligés d’ériger des barrières depuis le marché pour bloquer la circulation aux véhicules dans des ruelles déjà étroites par la forte affluence des fidèles. De loin, on entendait les mégaphones des mosquées qui laissaient échapper les louanges du prophète préparant ainsi le Moualoud, la naissance du prophète (Psl).
VELLEITES DE DIVISER MOURIDES ET TIDIANES : Serigne Pape Malick Sy met en garde
L’actuel porte-parole du Khalife général des Tidianes s’est inscrit dans la même dynamique que les guides religieux des confréries Tidiane et Mouride avait mis un point d’honneur à garder les relations entre Tivaouane et Touba intactes et sans anicroches. Samedi, à l’occasion de la dixième et dernière nuit du Bourd tenue à la mosquée Serigne Babacar Sy, Serigne Pape Malick Sy a insisté sur ce qui lie les deux cités religieuses en ne manquant pas de rappeler aux semeurs de discorde qu’ils ne vaincront pas. Une manière de faire comprendre que les démons de la division qui aimeraient voir Tidianes et Mourides se tirer dessus, ne seront pas en territoire conquis.
DISPOSITIF SECURITAIRE A LA VEILLE DU GAMOU DE TIVAOUANE : Près de 160 individus interpellés
La police ne chôme pas à Tivaouane, à la veille du Gamou de la même ville prévue dans la nuit de ce lundi 19 à demain mardi 20 novembre. En effet, dans le cadre de la sécurisation des personnes et des biens, les services de sécurité ont mis aux arrêts beaucoup de personnes. En conférence de presse le samedi 17 novembre, le commissaire Abdoulaye Diop, Directeur de la sécurité publique (Dsp) a fait une esquisse sur le dispositif sécuritaire mis en place par la police nationale avant, pendant et après le Gamou de Tivaoune. Ledit dispositif sécuritaire a été déployé, selon lui, à Kaolack et à Thiès, même si Tivaoune a été la pièce maitresse. Sur les résultats des opérations pré-Gamou, le commissaire indique que 159 personnes pour diverses infractions à la loi pénale. Il s’agit, à son avis des délits de vol, vente illégale de produits pharmaceutiques, détention de chanvre indien, jeu de hasard, ivresse publique et manifeste, vérification d’identité, etc. Mieux, le commissaire Abdoulaye Diop révèle que 500 kilos de chanvre indien ont été saisis par ses services. Des accidents de circulation ont été enregistrés. Même si pour le moment, aucun décès n’a été enregistré, il n’en demeure pas moins que, de l’avis du commissaire Diop, 4 accidents corporels ont été notés, dont 20 dégâts matériels. Aussi, 27 véhicules ont été mis en fourrière, 71 motos Jakarta immobilisés, confie-t-il.
Pour ce qui est des dispositions sécuritaires, il précise qu’il va évoluer de façon exponentielle suivant les contingences. Pour ce qui est le service d’ordre et de la sécurité, il indique qu’il y aura un dispositif sécuritaire chez tous les marabouts. Mieux, il y aura des patrouilles et des éléments mobiles, sans oublier les postes de police mobiles, ou encore des postes de police avancés, au niveau des quartiers. Ce qui permettrait d’abréger les délais d’information, à son avis.
TENSIONS POLITIQUES A QUELQUES MOIS DES ELECTIONS
Gamou des hommes politiques
JEAN MICHEL DIATTA ET MAIMOUNA DIA - |
Publication 19/11/2018
Sorti de son entretien hier, dimanche 18 novembre, avec le Khalife général des Tidianes, après lui avoir présenté ses vœux pour le Gamou de Tivaouane et recueillis des prières, le président du parti Pastef a évité les questions politiques. Toutefois, il n’a pas manqué de revenir sur les recommandations qui lui ont été faites par le guide suprême des Tidianes. Appréciant ainsi les conseils qui lui ont été formulés, il dira que ceux-ci «tournent autour de cette nécessité pour nous autres acteurs politiques, même dans la compétition politique, dans la contradiction d’avoir le sens de la retenue, parce que nous partageons tous ce pays qui est le Sénégal et qu’au-delà de tout, tous les Sénégalais sont quelque part apparentés». Faisant très certainement allusion aux nombreuses attaques dont il fait l’objet de la part de ses adversaires politiques, il dira qu’il faut «pour certains d’entre nous un minimum de retenue verbale, mais aussi de retenue dans notre comportement de tous les jours, retenue dans la manière de traiter l’adversaire politique». Il a ainsi été moins prolixe pour cette fois-ci.
IDRISSA SECK PRESIDENT REWMI : «Prions pour que le paix règne enfin dans notre pays»
Venu hier, dimanche 18 novembre, présenter ses vœux aux Khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour et à l’ensemble de la communauté musulmane à l’occasion de la célébration du Maouloud 2018, le candidat à la candidature de la présidentielle prochaine du parti Rewmi n’a pas manqué de se prononcer sur la situation politique du pays. Même s’il ne décroche pas des flèches directement contre le camp du pouvoir, Idrissa Seck a tout de même décrit une situation préélectorale très sombre. Il indique avoir sollicité les prières du Khalife «pour que les échéances qui sont devant nous et qui sont déjà chargées d’un très grand nombre de sujets de controverses en matière de gouvernance, de sécurité, de protection de nos ressources naturelles, d’emploi, de santé, d’éducation, que tous ces nuages noirs qui marquent actuellement la situation du pays ne puissent pas générer des difficultés insurmontables et que des solutions y soient trouvées afin que la paix règne dans notre pays».
Pour autant, le patron du parti Rewmi reste conscient que tous les acteurs politiques, l’opposition y compris, y ont une responsabilité dans cette nécessité d’apaiser la tension politique en cette période préélectorale. Pour ce faire, il n’a pas manqué de lancer un appel «pour que tous ces contentieux qui sont contenus dans le climat politique général, en matière de manipulation de la justice pour écarter des candidats, en matière de gouvernance, etc., que les responsables du pays prennent des dispositions afin que soit écarté ces difficultés». Revenant, par ailleurs, sur la décision du Comité des droits de l’homme de l’Onu, qui semble donner raison à Karim Wade et compagnie, Idy déclare : «qu’il faut une bonne administration de la justice qui aurait pu épargner le Sénégal de telles déconvenues au plan international».
THIERNO ALASSANE SALL SUR L’AMNISTIE POSSIBLE DE KARIM WADE ET KHALIFA SALL APRES LA PRESIDENTIELLE : «C’est ici et maintenant qu’il faut prendre les dispositions nécessaires»
La disponibilité du chef de l’Etat, Macky Sall d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade, après son deuxième mandat n’est pas du goût du président du mouvement politique La République des valeurs. Présent hier, à Tivaoune pour le Ziarra habituel présenté au Khalife général des Tidianes à la veille du Gamou annuel, Thierno Alassane Sall a estimé qu’il n’était pas question pour le président d’attendre le lendemain de la présidentielle pour prendre des mesures qui viseraient à décrisper la situation politique tendue.
«Nous avons entendu récemment le chef de l’Etat, à cet égard, esquisse des propositions d’amnisties par exemple. Mais, nous disons que si vraiment il est aussi animé que tous les acteurs de cette volonté de paix, c’est ici et maintenant qu’il faut prendre les dispositions nécessaires. S’il y a quelque chose de biens pour le pays, il ne faut pas attendre après les élections, parce que la route vers les élections est parsemée d’embuches», déclare-t-il. L’ancien ministre des mines du président Macky Sall invite ainsi son ex-camarade à prendre d’ores et déjà les dispositions nécessaires de créer les conditions d’élection transparente.
Quid alors de la mise à disposition du fichier électoral aux experts de l’opposition ? Le candidat du mouvement La République des valeurs ne semblent pas convaincu par la démarche de décrispation du climat initiée par le régime, même s’il admet que «c’est peut être un début».
Mais, tout en évitant d’entrer en profondeur dans les sujets politiques de l’heure qui fâchent, préférant ainsi les renvoyer à d’autres circonstances et en d’autres occasions, il a affiché tout son scepticisme par rapport à la prochaine présidentielle. Pour lui, l’opposition a aujourd’hui des raisons de s’inquiéter. Il a promis d’y revenir en d’autres circonstances.
OUMAR SARR, SG ADJOINT DU PDS : «La décision du Comité des droits de l’homme confirme la candidature certaine de Karim Wade»
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) semble emprunté une attitude jusqu’au-boutiste concernant la candidature du fils de l’ancien président, Karim Meissa Wade. Ou du moins, ils se sont ragaillardis suite à la décision du Comité des droits de l’homme de l’Onu, qui leur semble faveur. En effet, en visite de courtoisie à Tivaouane le samedi 17 novembre, à 2 jours du Gamou annuel 2018 de Tivaoune, le Secrétaire national adjoint du Pds, Oumar Sarr est revenu sur la décision de l’instance onusienne. Il reste formel que le Pds a eu toujours raison de dire que «Macky Sall lui-même ne pouvait pas le condamner et essayer d’empêcher la candidature de Karim Meissa Wade». Mieux, se réjouissant de la décision dudit comité, qui exige un réexamen de l’affaire Karim Wade, il dira que «l’Onu nous a donné raison». Sur cette base, il considère que la décision de la CREI a été annulée par cette décision rendue du Comité de l’Onu. Ce qui lui fera dire que «cela confirme la candidature certaine de Karim Meissa Wade» et que «le droit a été dit par le comité des droits de l’homme de l’Onu». Toutefois, concernant la venue du candidat du Pds, en exil à Doha, Oumar Sarr fait dans le clair-obscur, préférant renvoyer aux calendres grecs ladite venue. A l’en croire, «pour la venue de Karim Meissa Wade, c’est une question de jours. Nous sommes toujours en train de planifier. Très bientôt, nous allons vous dire la date exacte de sa venue».