Depuis la veille de la Tabaski, on assiste à une rupture du riz parfumé tant prisé par les Sénégalais. Sur toute l’étendue du pays, notamment dans la capitale, le prix de cette variété de riz, devenue rare sur le marché, est passé de 17.000 FCFA à 19.500 FCFA. D’ailleurs, certains commerçants vendent le sac de 50kg à 20.000 FCFA
Depuis un mois, les consommateurs sont confrontés à la rareté du riz parfumé, très prisé par les Sénégalais. Résultat des courses : le prix a été revu à la hausse par les commerçants qui en détiennent encore. Au marché Thiaroye, beaucoup de vendeurs interrogés soutiennent qu’ils ne disposent pas du riz parfumé depuis un mois. «Le riz parfumé est introuvable sur le marché. Le sac de 50kg qui coûtait 17.500 FCFA s’échange actuellement contre 20.000 FCFA», nous dit un commerçant. Derrière le comptoir de sa boutique de vente d’aliments en gros, il explique que cette pénurie est encouragée par le Gouvernement qui a le souci d’écouler le riz de la vallée. «Actuellement, nous ne disposons que du riz non-parfumé. Cela dit, cette pénurie ne me dérange pas car mes clients préfèrent le riz de la vallée», affirme notre interlocuteur. Un livreur de jus, venu proposer ses produits au commerçant, s’invite à la discussion.
A Guédiawaye, informe-t-il, un commerçant dispose d’un important stock de riz parfumé et a décidé de ne pas le revendre de sitôt. Face à cette information, le propriétaire du magasin Dame Lô déclare : «il y a un système qui arrange certains commerçants qui ne vendent pas lorsqu’il y a une spéculation». Mountaga Diallo, qui gère une boutique en divers, soutient qu’il est en rupture de stock de riz parfumé depuis trois semaines. «Auparavant, nous achetions le sac de 50kg à 16.500 FCFA et nous le revendions à 17.000 FCFA. Mais actuellement, les quelques commerçants qui en disposent nous le vendent à 18.200 FCFA et nous le revendons à 19.000 FCFA», dit-il en avouant ignorer les raisons de cette rupture.
Très en colère contre les commerçants qu’il juge véreux, Saer Diop affirme : «les commerçants cachent les marchandises pour augmenter ensuite les prix. La vie est déjà très chère, imaginez donc si on décide d’opérer une hausse sur les prix».
Arbre rustique mais à croissance rapide, utilisé à la base pour le reboisement, l’anacardier n’est plus considéré comme une simple plante. Ses noix, plus précieuses que jamais, attisent toutes les convoitises. Une véritable filière s’est construite autour de l’anacarde au sud du pays et dans les régions frontalières. La manne financière générée par les noix de cajou s’accroît au fil des années. La configuration de la région facilite les transactions illégales qui, malgré le protectionnisme des états, continuent de prospérer. Aux mesures prises le long des frontières, sénégalo-bissau guinéenne et sénégalo-gambienne, les « trafiquants » répondent par la multiplication des circuits clandestins de distribution. La porosité des frontières et la corruption flagrante favorisent l’essor d’une économie souterraine qui ne fait que gagner du terrain, révélant par ailleurs le déphasage entre les politiques et la réalité sur le terrain. « L’As » vous plonge dans les routes cahoteuses de l’anacarde
Ici, pas besoin de creuser, ni d’écumer les rivières pour retrouver des pépites de métal jaune. L’or se ramasse aux pieds des vergers et des plantations d’anacardiers qui pullulent depuis quelques années dans la région sud du pays. En effet le commerce des noix de cajou, jadis marginal, est en train de s’imposer comme le vrai moteur de l’essor économique de la Casamance. Les graines de l’anacardier, très prisées en Asie, mobilisent d’innombrables acteurs, marchands indiens, paysans et intermédiaires, autour de ce commerce. La ville de Ziguinchor retient son souffle, en attendant le début de la prochaine campagne des noix de cajou en cet étouffant et humide mois d’Octobre. Mais loin de cette torpeur, « Le Kassa » ne désemplit pas. Ce bar restaurant aux allures de Saloon très prisé par les hommes d’affaires indiens est transformé en haut lieu du négoce des noix de cajou. Les nombreux tête-à-tête entre businessmen du sous-continent et intermédiaires sénégalais.
La saison de l’anacarde (d’Avril à Juillet) vient à peine de se refermer qu’on discute de la prochaine récolte qui doit coïncider avec la deuxième année d’expérimentation de l’exportation des noix de cajou, via le port de Ziguinchor. Les « graines d’or » qui attisent les convoitises des acteurs de la filière font désormais de la région de Ziguinchor le nouveau « Eldorado » qu’il revient aux autorités de protéger. Depuismars2018, l’État du Sénégal interdit formellement aux acteurs de la filière de transporter l’anacarde par voie terrestre hors de la Casamance. Dans l’arrêté pris par le ministère du Commerce en relation avec celui de l’Agriculture et mis en application par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, il est clairement mentionné que l’anacarde est un produit hautement capital qui participe à l’équilibre de la balance commerciale de notre pays. Il assure au Sénégal d’importantes rentrées de devises étrangères.
Toutefois, Il est également établi que le marché sénégalais de l’anacarde est actuellement envahi par de nombreux acteurs et intermédiaires étrangers qui favorisent le développement d’un marché noir. « Pour cette année, 31.329 tonnes ont transité au port de Ziguinchor, contre 56 tonnes en 2017 et nul à l’export en 2016. Le chiffre d’affaires pour l’année 2018 est de 20. 326. 000 000 francs Cfa, sans compter les revenus des dockers, transitaires et autres transporteurs », soutient Moustapha Niang, le Commandant du port de Ziguinchor, qui dépeint un tableau reluisant de la campagne 2018. Toujours selon le Commandant, cette mesure a permis de booster la compétitivité du port de Ziguinchor avec une nette augmentation du volume de trafic de fret et la multiplication des emplois créés, passant de 200 à 450 travailleurs.
De son coté, Bouba Bodian, l’un des rares transitaires de la région, y voit une manière de rentabiliser le financement du dragage du fleuve Casamance, de l’embouchure au port de Ziguinchor, soit une distance de 120 km et 7,5 m de profondeur. Ce dragage, financé conjointement par les Pays-Bas et le Sénégal à hauteur de 23 milliards de F CFA, permet aux gros navires d’avoir accès au port de Ziguinchor. Mais derrière ce tableau reluisant, exportateurs, commerçants et autres intermédiaires de la filière anacarde n’hésitent pas à pointer du doigt une campagne catastrophique due à des frais d’exportation très chers et des lourdeurs administratives comme la double déclaration au niveau des ports de Ziguinchor et de Dakar. Sur ce point, le transitaire explique que les déclarations sont manuelles au port de Ziguinchor. «Ni la capitainerie du port, ni la chambre de commerce, encore moins la Douane, ne sont informatisées. C’est pourquoi une autre déclaration est faite à Dakar », informe le transitaire. Toutefois, il reconnaît que les charges sont lourdes : « Cette année, les charges liées à l'exportation sont devenues beaucoup plus chères par rapport à la Gambie.Ça, il faut avoir le courage de le dire. » Sur ce, dit-il, les Indiens qui contrôlent le marché ont cassé les prix pour acheter à 800 francs le kilo et même beaucoup moins ; alors que le prix était monté en 2017 jusqu’à 1200 francs leKilo. «Pour une première expérience, contrairement à ce qu’on dit, l’État du Sénégal est loin d’être le grand gagnant », souligne Bouba Bodian qui soutient mordicus que ce sont les multinationales qui sont les grands bénéficiaires : Maersk Line, APM Terminals, entre autres, qui au-delà du transport maritime font également de la manutention avec des prix fixes sans possibilité de négocier. « Il faut par exemple 100 000 francs CFA pour transporter la marchandise sur container d’un magasin au port de Ziguinchor», a-t-il déploré. Et dans une moindre mesure, ajoute-t-il, la Cosama, grâce au bateau grec qu’il a affrété, tire profit sur l’axe maritime « Ziguinchor-Dakar », avec un tarif de 400 000 francs CFA par container. Non sans renseigner que le coût global pour exporter un container de noix de Cajou de Ziguinchor àDakar, puis en Inde ou auVietnam, est estimé à 1 075 000 francs CFa
BUSINESS DU CAJOU : LES INDIENS PRINCIPAUX ANIMATEURS DU MARCHE NOIR
L’enjeu est de taille. Le Sénégal est devancé de quatre places par la Gambie dans la catégorie des pays exportateurs de noix de cajou non décortiquée. Avec 26.324 tonnes exportées, le dernier classement de la FAO datant de 2016 place la Gambie à la 9e place des 20 premiers pays exportateurs de noix de cajou non décortiquées. Au même moment, avec 9229 tonnes, le Sénégal occupe la 13e place de ce classement. Et pour corriger cette incongruité et avoir plus de visibilité, une meilleure cote sur le marché international, le Sénégal s’est inspiré de la Guinée-Bissau en décidant de renforcer le contrôle des marchandises, le long de la frontière entre la Casamance et la Gambie. Mais la porosité de la frontière et les nombreuses voies clandestines qui la traversent rendent difficile tout contrôle du trafic des noix de Cajou vers la Gambie. Le Commandant du port de Ziguinchor avoue l’impuissance de l’Etat f ace à cette situation. « Personne n’y peut rien si les gens prennent des voies secondaires et trompent la vigilance des forces de défense et de sécurité », confesse –t-il. A vrai dire les Indiens, en toute discrétion, sont au cœur de ce trafic clandestin le long de la frontière. Les exportateurs indiens chargent les commerçants locaux et autres intermédiaires de leur apporter le produit, en proposant des prix bien supérieurs au prix moyen du marché sénégalais. Le président des commerçants de la région de Sédhiou Mamadou Bathily d’avouer que, malgré tout le vacarme autour de « la fermeture » des frontières terrestres au cajou, le produit continue de pénétrer en Gambie via le poste frontalier de Karang. « Les fraudeurs prennent des contournements à Kolda. Si la Douane les arrête, ils payent une somme et rebroussent chemin. Ils passent par Karangpuis rentrent en Gambie.C’est ça la réalité.Cen’estplus un secret », a confié Mamadou Bathily. Le Secrétaire général du pôle sud regroupant tous les acteurs de la filière en Casamance donne plus de détails : « Pour faire passer les noix de cajou de Karang àBanjul, il n’y a pas de barème fixe. On discute. On paye parfois 200 000 francs CFA, parfois 150 milles, parfois 75 000 francs CFA. Mais attention, c’est de la fraude. C’est interdit. Au début, on le faisait passer la nuit. Mais finalement c’était fait en plein jour ». Abdoulaye Konaté soutient que le prix était intéressant en Gambie et qu’il y avait un gap de 100 francs CFA comparé au prix fixé au Sénégal. « Avec un camion rempli de noix, on gagne entre 1 million et 1 million 500 000 francs CFA.Avant de charger, on fait le calcul et on sait déjà combien on gagne. Et on y soustrait à l’avance 75 mille francs pour traverser le bag de Barra, ainsi que les 200 000 francs CFA pour acheter le silence des douaniers ou des gendarmes. Facilement, on peut se retrouve en 24 heures avec plus d’un million. Au pire des cas, on se retrouve avec 400 000 francs CFA. Ce n’est pas mal ça. L’enjeu est capital. C’estla manne financière que les noix génèrent. » La réalité, c’est que les Indiens préfèrent exporter via le port de Banjul, parce qu’il y a moins de contraintes liées à la documentation et moins charges liées au fret. C’est l’argument que servent la plupart des intermédiaires rencontrés. Et le rapport de force leur est toujours favorable.
D’ailleurs, ce n’est pas un fait nouveau. Ils ont rencontré le même problème en Guinée-Bissau. Dans une étude réalisée par Enda Diapol en partenariat avec Oxfam America, en 2004, et intitulée « Sénégambie méridionale : dynamiques d’un espace d’intégration entre trois États (Gambie, Guinée-Bissau et Sénégal) », il est écrit qu’ « en 1998, tandis que Bissau était le théâtre de violents affrontements, l’écoulement par la voie maritime était impossible. Des commerçants se sont alors organisés pour satisfaire la demande indienne à partir du Sénégal. La production sénégalaise ne suffisant pas, ils se sont également fournis en Guinée-Bissau. » Et suite à cette guerre civile, née du coup d'État perpétré par le général de brigade Ansoumane Mané contre à l’époque le président João Bernardo Vieira, les Indiens ont voulu maintenir le même schéma commercial avec comme base Ziguinchor. Mais quelques années après, en 2005, une fois au pouvoir, le Premier ministre Carlos Gomez Junior a voulu couper ce pont pour capter les ressources fiscales qui échappaient jusque-là à son pays et, en même temps, recentrer le commerce à Bissau qui partageait sa production avec le Sénégal. Mais c’était sans compter avec la volonté des Indiens de maintenir le trafic qu’ils ont réussi toutes ces années durant à maintenir sur le circuit transfrontalier, malgré l’interdiction de l’exportation de l’anacarde par voie terrestre venant du gouvernement de Bissau. Ils s’installent sur les frontières et renchérissent les prix. Et la tournure des évènements laisse entrevoir que c’est ce même schéma qu’ils veulent reproduire avec le Sénégal par le biais des intermédiaires.
TRAFIC INTER FRONTALIER DES NOIX D’ANACARDE : DU CAJOU «VOLE» PUIS BLANCHI
Pour être convaincu de l’origine des noix de cajou venues au Sénégal, on se rend inopinément, le mercredi3octobre2018,dans un dépôt au quartier Kadialang. Là, des sacs de 85 kilos estampillés Guinée-Bissau et contenant des noix en décomposition sont superposés. En chômage technique, le propriétaire du magasin, téléphone scotché sur l’oreille, veille au grain la théière sur le feu. C’est déjà le moment des tractations pour la prochaine campagne pour Bakary Mané qui estime avoir passé une campagne catastrophique. Loin des 30 millions de francs Cfa gagnés l’année dernière, le bénéfice de Bakary a subi un grand coup avec un bénéfice de 8 millions de francs. « Certains collecteurs que j’avais financés pour acheter du cajou et me le revendre ont eu du mal à me rembourser. Ils ont été perdus par les spéculations, pensant que le prix sur le marché allait monter jusqu’à 1000 voire 1200 francs. Par pitié, il m’est arrivé même d’acheter à 750 francs le kilo chez le collecteur ou le producteur pour revendre à 600 francs. Au même moment, le prix au producteur était autour de 500 francs. Il faut savoir que les trois mois de la campagne de collecte et de commercialisation des noix de cajou font vivre les familles de tous les acteurs de la filière pendant les 12 mois », a-t-il expliqué. Kalidou Kamara est né en Guinée Bissau. La quarantaine bien sonnée, il a passé toute son enfance à Ziguinchor où il a construit une maison et vit aisément grâce à la filière anacarde. Teint clair et d’une forte corpulence, il est l’un des points focaux des Asiatiques qui veulent investir au Sénégal et dans la sous-région. Il se confesse : « Je suis dans la filière depuis 15 ans. Je suis collecteur et fournisseur et je représente une entreprise indienne du nom d’Agro Afrique Limited. Le cajou vient de la Guinée-Bissau. Les Indiens préfèrent nettement la Cajou bissau-guinéenne à celle du Sénégal car, d’après eux, elle est bien meilleure ; et même quand ils se trouvent en Casamance, ils privilégient les cajous en provenance de la Guinée. Le cajou qu’on trouve à Kolda et à Tanaf est de petite taille. »
Sans langue de bois, il affirme clairement: « Encore une fois, le Sénégal n’a pas de cajou. Si on parle de cajou, c’est à Bissau. Nous (Ndlr : Collecteurs) importons le cajou, depuis la Guinée, que nous ramenons ici. C’est la Guinée qui fournit le Sénégal en cajou. Si on vous parle de 30 000 tonnes, sachez que les 24 voire les 26 viennent de la Guinée-Bissau ». Kalidou Kamara a des magasins le long de la frontière à Mpack où il dépose ses stocks provenant pour la plupart de Canchungo, localité se situant en Guinée-Bissau, non loin de la frontière sénégalaise. « Je fais entrer le produit la nuit, je verse une somme aux militaires guinéens (Guarda nacional). J’utilise des vélos pour transporter le produit. Une fois que les noix entrent au Sénégal, iln’y a plus de problèmes. L’essentiel, c’est de faire passer mes noix par vélo.
Pour chaque sac, on paie 1000 francs au transporteur en vélo et 1000 francs aux militaires. Une fois à Mpack, nous transportons ça à Ziguinchor. C’est la même chose à Camaracounda et dans toutes les zones frontalières », raconte Kalidou Kamara. « Souvent, on charge des camions de 30 tonnes, d’environ 20 sacs. Ça nous revient à 20 000 pour le passeur et 20 000pour les militaires guinéens. Si le produit entre au Sénégal, les forces de sécurité sénégalaises font comme si elles n’ont rien vu. Il y a aussi des motos appelées ‘’Taf-Taf’’ qui chargent le produit des zones frontalières de Bissau pour le ramener au Sénégal », a-t-il dit pour terminer.
«EN ESPAGNE, JE SUIS RESTE DEUX MOIS SANS SALAIRE»
Après un passage en Espagne à Cadix (D2 espagnole), Ousseynou Cavin Diagne a rejoint la France où il fait les beaux jours du Mans (D3). Dans cette interview accordée à l’AS, le capitaine de l’équipe nationale est revenu sur son passage difficile en Espagne, ses débuts avec son nouveau club, ses objectifs, mais aussi la participation du Sénégal à la prochaine CAN U20 prévue au Niger.
L’AS : Ousseynou, comment s’est passée votre intégration en France ?
Ousseynou Cavin Diagne : Mon intégration en France s’est très bien passée. J’ai débuté en Espagne et ça m’a beaucoup aidé quand je suis arrivé. En Espagne, le jeu était beaucoup plus technique. Là-bas, on privilégie le beau jeu. Les coachs veulent qu’on fasse circuler beaucoup le ballon, avant de se projeter vers l’avant. Je pense que ça m’a beaucoup aidé. Je n’avais aucun problème quand je suis arrivé. Ici, le jeu est très différent de ce que j’ai vu en Espagne. Par contre, il arrive que je joue comme en Espagne, c’est-à-dire de toucher beaucoup le ballon. Et souvent, l’entraineur veut qu’on joue plus vite. J’ai commencé à m’habituer à ce type de jeu, petit à petit.
Quel bilan tirez-vous de votre passage en Espagne ?
Je pense que mon passage en Espagne a été d’une grande utilité pour moi. Même si j’ai eu quelques problèmes là-bas, j’ai beaucoup appris. Le club ne voulait pas me libérer. Mais avec l’aide de mon agent Thierno Seydi, j’ai pu rejoindre Le Mans. J’ai vécu des moments difficiles à Cadix. Je suis resté deux mois sans salaire. Mais mon agent, que je considère un papa, m’a beaucoup aidé. Il me payait avec son argent. Et il a tout fait pour régler ce problème. Je le remercie du fond du cœur, car il m’a montré qu’il est plus qu’un agent pour moi. Personnellement, je vais travailler très dur pour devenir un grand joueur. Il me considère comme son fils.
Comment jugez-vous le niveau de la 3e division française ?
Le niveau du championnat est très bon. Les gens disent que le national est plus difficile que la Ligue 2. C’est un championnat physique et intense. Toutes les rencontres sont très disputées, car tous les clubs veulent accéder en division supérieure. Il n’y a pas de petits clubs et ils ont tous le même objectif. Je pense pouvoir dire que toutes les rencontres sont des derbys. La différence se fait au niveau de l’engagement.
Quels sont les objectifs du Mans pour cette saison ?
Le club est ambitieux, même si au début on disait que nous jouons le maintien. Pour le moment, nous occupons la deuxième place au classement, et nous venons de monter en national. On ne se focalise pas trop sur la montée. Pour le moment, le plus important, c’est le maintien du club en D3. Par contre, on dit que l’appétit vient en mangeant. Nous allons prendre match par match pour essayer d’être à la tête du classement. Maintenant, une fois que nous aurons atteint cet objectif, on va viser beaucoup plus loin.
Personnellement, quelles sont vos ambitions ?
Je suis jeune et le plus important, c’est que je continue d’apprendre. Je ne suis pas encore un titulaire indiscutable dans le club. Donc je pense que j’ai encore beaucoup de travail. Je travaille très dur pour répondre présent à chaque fois que le coach fera appel à moi. Je donne le meilleur de moi-même, car je suis encore un jeune qui vient de découvrir le haut niveau. C’est ma première année dans le club. Donc je n’ai pas à me prendre la tête. J’aime toujours être sur le terrain. Et c’est pourquoi je suis un peu frustré. Je veux jouer le maximum de matchs possible. Mais c’est ça aussi le haut niveau. Pour moi, l’objectif est d’avoir une place de titulaire dans le groupe.
Qu’est-ce qui explique ce manque de temps de jeu ?
Le problème en est que j’ai rejoint tardivement le club. Je pense que je suis arrivé après 12 journées. Ça fait juste quelques journées que j’ai commencé à jouer. J’ai trouvé en place un bon groupe, avec de bons joueurs. Ils se donnent tous sur le terrain.
Pensez-vous rejoindre un autre championnat ?
Je veux faire quelque chose en France, avant de changer de club. Je pense que le championnat français est bon pour un jeune joueur comme moi. Je suis dans un grand club. Et je pense qu’avec le travail, je peux atteindre cet objectif. Mais j’aime beaucoup le championnat anglais. Il est à la fois physique et technique. Je rêve aussi de jouer en Italie. Toutefois, je laisse tout entre les mains du Tout Puissant.
Qu’est ce que cela vous fait de voir des joueurs qui ont joué en U20 intégrer l’équipe nationale A ?
C’est une motivation supplémentaire de les voir avec l’équipe nationale A. Tout jeune joueur rêve de jouer avec la sélection A de son pays. C’est une bonne chose pour nous. Nous savons que si nous travaillons bien, nous pouvons intégrer l’équipe.
En tant que capitaine, quel sera votre objectif à la Can U20 ?
Aujourd’hui, nous ne pouvons avoir comme objectif que de gagner la Coupe d’Afrique. L’objectif principal est de remporter le trophée. Le Sénégal n’est plus à présenter. Et cela, au niveau de toutes les catégories. Nous avons été jusqu’en finale lors des deux dernières éditions. Nous voulons amener le trophée au Sénégal, car nous voulons remporter quelque chose pour le pays. Les deux finales perdues étaient difficiles à accepter. Nous espérons que cette fois-ci sera la bonne.
BBY LANCE LA GRANDE OFFENSIVE
Les cadres de la coalition au pouvoir avec en vedette Diouf Sarr, Aminata Touré et Abdallah Dionne, ont officiellement investi le président sortant ce mercredi, non sans jeter quelques piques au régime d’Abdoulaye Wade particulièrement à son fils Karim
La coordination des cadres de Benno Bokk Yaakar (BBY), s’est réunie en convention hier, mercredi 21 novembre, au King Fahd Palace pour investir le candidat Macky Sall, sous la présidence du Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne. A cet effet, les camarades de Abdoulaye Diouf Sarr ont affiché leur confiance de réélire leur candidat au soir du 24 février, non sans jeter des piques au régime d’Abdoulaye Wade particulièrement à Karim Wade.
Les cadres de Benno Bokk Yaakar (BBY), sous la direction de leur coordonnateur, Abdoulaye Diouf Sarr se sont basés sur le bilan du septennat du président de la République, Macky Sall pour le reconduire en tant que candidat de la coalition BBY pour la prochaine élection présidentielle prévue le 24 février 2019. Le coordonnateur des cadres de Benno Bokk Yaakar et Cie n’ont cessé de louer les différentes réalisations du président Macky Sall depuis 2012 avec la baisse du prix du loyer et la baisse des impôts sur les revenus en passant par les grands projets de routes et d’autoroutes et les programmes à l’image du Puma et du Pudc entre autres.
MIMI DETERRE LES MORTS ET LES SCANDALES SOUS WADE
Ils n’ont toutefois pas manqué de jeter des piques sur le régime de Abdoulaye Wade en rappelant différents cas de morts lors des manifestations. A cet effet, l’ancienne Premier ministre, Aminata Touré, chargée du pôle parrainage a décompté 12 morts au total, avec les cas de corruption dont celui du cadre du FMI, Alex Segura, dénommé «l’affaire de la valise», et plus de 15 milliards pour organiser le Fesman entre autres dérives financières sous le régime de Me Wade. Donnant les bonnes raisons pour lesquelles, le candidat Macky Sall doit être reconduit, les cadres ont accordé leurs violons pour magnifier les progrès faits sur le plan agricole avec les cultures qui se sont doublées sur toutes les productions grâce à la place qu’a donnée le PSE à l’agriculture.
Le coordonnateur, Abdoulaye Diouf Sarr va renchérir en parlant des choix pertinents pour atteindre l’émergence car pour lui, «le train de l’émergence est lancé, il faut lui faire atteindre sa vitesse de croisière» en donnant à leur candidat un second mandat.
Le patron des cadres de Bby ne sait pas fait prier à son tour de s’en prendre aux ONG et à la société civile en les exhortant «de s’acquitter d’éthique et de morale». Avant de finir avec l’objectif des cadres qui est d’élire le candidat Macky Sall au premier tour au soir du 24 février 2019. Pour ce faire, selon lui, les cadres doivent mettre en œuvres leurs compétences universitaires mais également se mettre au travail pour la réalisation du PSE. A la fin de la convention, les cadres républicains ont fait une déclaration commune s’engageant «à porter la candidature de Macky Sall et à lui offrir un second mandat au premier tour».
AMINATA TOURE ET MOR NGOM, HARANGUENT LES TROUPES
Prenant la parole dans le cadre de la convention des cadres de Bby, Aminata Touré, coordonnatrice du pôle parrainage au sein de la coalition présidentielle n’a pas manqué de traiter une partie de l’opposition de «revancharde» et de «pilleuse». Dans la même foulée, elle dira que le groupe d’experts de la commission des droits de l’homme de l’Onu devrait «délibérer de manière indépendante» mais cette fois-ci elle s’est trompée en se basant sur l’argument de «l’autorité de la chose jugée». L’Envoyé Spéciale du président de la République a aussi pointé du doigt la société civile en les invitant à être «indépendante» comme elle l’a toujours était et à «éviter de s’immiscer sur la chose politique». Enfin, elle interpelle le chargé du pôle de communication du président de la République à défendre le bilan de Macky Sall par la communication, à investir les télévisions et les radios pour défendre le bilan du candidat sortant à la prochaine élection. A sa suite son camarade de parti, Mor Ngom, lui emboite le pas en chantant les éloges de la longévité de la coalition BBY, qu’il caractérise de «coalition inédite» de par sa composition mais aussi de par sa longévité. Il a rappelé les dates importantes et les différentes phases qui ont conduit à la naissance de Bby. De Benno Siggil Senegaal à Benno Bokk Yaakar, sans occulter la naissance du M23. «Tout ce parcours est à l’origine de la victoire de leur candidat en 2012», souligne-t-il. Rappelant ces «faits historiques», Mor Ngom en profite pour indiquer aux partis constituants la coalition depuis 2012, que «la coalition BBY n’a pas perdu d’élection et que ce ne sera pas certainement, celle du 24 février 2019», qu’elle perdra. A l’image des cadres, les sages vont investir à leur tour ce jeudi 22 novembre à Pikine, le candidat Macky Sall et s’en suivront les jeunes et les femmes avant le congrès du parti au Cicad. Le Ps et l’Afp vont à leur tour investir le candidat Macky Sall. C’est dans ce contexte de rappel des faits historiques que Mor Ngom a invité les partis membres de la coalition à aller vers des conventions pour investir le candidat Macky Sall.
DIONNE TAQUIN ET PROVOCATEUR
Venu présidé la Convention des Cadres de BBY, le Premier Ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, vient prophétiser, sur le nom qu’il porte, la victoire du candidat Macky Sall au soir du 24 février 2019. Pour lui le bilan du président Sall est sans équivoque. «Il est plus que positif avec la paix en Casamance, la politique de sécurité développé qui procure aux Sénégalais la quiétude, malgré tous les problèmes sécuritaires qui hantent la sous-région ouest africaine, des institutions qui fonctionnent et une administration qui travaille», a-t-il soutenu. Le bilan du Président Sall sur le plan de la gouvernance reste aussi satisfaisant avec la déclaration de patrimoine et une version sobre et vertueuse. Il dira que le «président ne protège personne» même les membres du gouvernements. «Quiconque prend l’argent des sénégalais va le restituer même s’il est gracié», avance-t-il en faisant allusion à Karim Wade. Ainsi, prenant position suite au débat sur la condamnation de Karim Wade que le comité des droits de l’hommes de l’Onu a relancé, le PM déclare sans équivoque : «aucun procès ne sera ré-ouvert». Répondant aux partisans de Wade-fils qui déclaraient que Karim Wade ne devait pas être jugé par la Crei mais par la haute cour de justice, il considère que leur argument est «faux parce qu’à la haute cour de justice non plus il n’y a pas d’appel et que cette cour équivaut en France, à celle de la cour de justice de la République française», avant de finir sur un point en rappelant que «les juridictions exceptionnelles n’ont pas de recours ». Sur le bilan du président, le PM annonce en fin 2018 le nombre total d’emplois qui s’élève à 500.000 avec les grands chantiers du pays. Invitant les militants à donner à leur candidat un second mandat, Mahammed Boun Abdallah Dionne déclare que le président «prépare le pays à son rendez-vous avec l’avenir» sans oublier la jeunesse qui est l’avenir du pays avec des «initiatives fortes qui seront prises à leur égard». Le président «sait qu’il gagne mais il vous envoie au combat» en interpellant le pôle de la communication à communiquer et à descendre sur le terrain pour continuer le parrainage jusqu’au jour du vote.
«LE DEBAT EST DEFINITIVEMENT CLOS»
Avocats de l’Etat sur la demande de réexamen du procès de Karim Wade
En conférence de presse hier, mercredi 21 novembre, les avocats de l’Etat du Sénégal dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis ont indiqué que «l’Etat du Sénégal ne va jamais réexaminer la condamnation de l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade» comme le demande pourtant le Comité des droits de l'homme de l'Onu. Ils ont toutefois, exprimé la disposition du Sénégal à revoir la Lois 81, portant création de la Cour de répression de l’enregistrement illicite (CREI).
Game over ! Les avocats de l’Etat du Sénégal dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis ont apporté la réplique à Karim Wade et ses conseillers. En conférence de presse hier, mercredi 21 novembre pour se prononcer sur les observations formulées par le Comité des droits de l'homme de l'Onu sur l’arrêt de condamnation de Wade fils rendu par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), le bâtonnier Yérim Thiam et ses collègues sont formels : «Le débat sur la condamnation de Karim Wade est définitivement clos par la Cour suprême».
Se voulant plus clair et précis, ils ont affirmé que, «l’Etat du Sénégal ne va jamais réexaminer la condamnation de l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade». Premier à prendre la parole lors de ce face à face des avocats de l’Etat du Sénégal avec la presse, le bâtonnier Me Felix Moussa Sow a justifié cette position dans son propos liminaire en évoquant la «souveraineté judiciaire notamment en matière pénale» mai aussi «la lutte contre la corruption et les infractions connexes» en précisant que «rien ne détournera l’Etat de cette option de promouvoir la bonne gouvernance et la transparence».
Confortant les propos de son confrère, le bâtonnier Yérim Thiam, doyen des avocats de l’Etat a indiqué pour sa part que le système judiciaire sénégalais ne permet pas de revenir sur des décisions de justice déjà tranchées par la Cour suprême. «Nous avons des Lois au Sénégal et selon ces lois, il n’ y a pas une juridiction pouvant se prononcer sur les décisions de la Cour suprême. Il n’est pas donc envisageable un réexamen de la peine de M. Karim Meissa Wade». Par ailleurs, Me Yérim Thiam a également tenue à préciser à l’endroit de Wade fils qu’il ferait mieux de payer les 138 milliards d’amendes qu’il doit au Sénégal avant de songer à s’inscrire sur les listes électorales. «S’il ne paie pas, il subira toute la rigueur de la loi le jour où, il mettra ses pieds au Sénégal» a-t-il encore prévenu. Son confrère Me Samba Biteye abondant dans le même sens a précisé que l’Etat du Sénégal, du point de vue des Lois internes, ne peut plus revenir sur la condamnation de Karim Wade. Poursuivant son propos, la robe noire a toutefois tenu à préciser que le Sénégal est disposé à répondre dans les délais impartis et de manière favorable à la demande du Comité des droits de l’homme concernant la ré-examination de la Loi 81 portant création de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Interpellé lors de cette rencontre sur le montant global recouvré dans le cadre de cette procédure, l’Agent judiciaire de l’Etat, précisant que d’important sommes sont versés dans les caisses du trésor public de manière évolutive a renvoyé les journalistes aux différentes Lois de finances initiales et Lois de finances rectificatives adoptées depuis 2014.
L’ETAT DU SENEGAL DEVANT LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO EN MI-DECEMBRE
Les avocats de l’Etat du Sénégal et leurs confrères de la défense de Karim Wade vont à nouveau se confronter devant la barre de la Cour de justice de la Communauté des économiques des Etat d’Afrique de l’ouest (Cedeao) dans les tous prochains jours. La révélation est de Me Samba Biteye hier, mercredi 21 novembre, lors de la conférence de presse des avocats de l’Etat dans le cadre de la procédure de la traque des biens supposés mal acquits. Selon la robe noire, Karim Wade à la suite de la demande formulée par le Comité des droits de l’homme invitant l’Etat du Sénégal à réexaminer l’arrêt de sa condamnation par la Crei a saisi la Cour de justice de la Cedeao pour inviter cette juridiction communautaire à exiger son inscription sur les listes électorale. Poursuivant son propos, Me Biteye a ainsi annoncé ce retour du Sénégal devant ce tribunal qui l’avait condamné dans l’affaire Khalifa Sall en mi-décembre prochain.
Face à une grève récurrente du syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation et de la formation du Sénégal (Siens), les élèves-maitres ont finalement bouclé leur formation prévue pour 9 mois. Ils sont 2994 désormais maitres contractuels à recevoir leurs certificats de fin de stage (Cfs), demain vendredi 23 novembre, au Grand Théâtre Daniel Sorano, à partir de 9 heures, sous le thème : «la formation initiale et continue, une fonction en développement dans le système éducatif». Le Siens dénonce le non-respect de la durée indispensable pour une formation initiale de qualité et l’absence des conditions optimales pour l’organisation des évaluations de sortie de promotion.
La cérémonie de remise de certificats de fin de stage (Cfs) d’élèves-maitre de la promotion 2018 se tiendra demain vendredi 23 novembre, au Grand Théâtre Daniel Sorano, à partir de 9 heures, sous le thème : «la formation initiale et continue, une fonction en développement dans le système éducatif». Ils sont désormais 2994 de maitres contractuels en option Français et Arabe réunis – un seul recalé enregistré -, répartis dans les inspections d’académie et de formation. Cette promotion dont le parrain est Moussa Ndoye, ancien directeur de l’école élémentaire de la Caserne Samba Diéry Diallo, fait l’objet d’une contestation accrue de la part des inspecteurs de l’éducation et de la formation.
En effet, pas longtemps dans une situation d’incertitude sur leur formation, les élèves-maitres avaient affiché, au mois de septembre dernier, un désarroi notoire sur l’impact négatif des grèves enclenchées par le Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’Éducation nationale du Sénégal (Siens) sur la qualité de la formation. «Nous avons fait certaines matières, tout comme d’autres élèves-maitres ne les ont pas terminé. Ces matières constituent des parties intégrantes des évaluations», avait souligné le coordinateur national de l’amicale des élèves-maitres, Djidiack Faye. Les mouvements des camarades de El Cantara Sarr avaient fini de plomber le déroulement de la formation qui devait durer 9 mois.
Face à la détermination du ministère de l’Education nationale pour la sortie de la promotion 2018, les élèves-maitres, après des discussions avec la direction des examens et concours sur la base du document du socle minimal de compétences installées pour arriver à des évaluations qui seront à la portée des élèves maitres, ont été passés les examens dans la période du 11 au 15 octobre dans les différents Crfpe. Un mois après, le 11 et 12 novembre, les résultats étaient disponibles dans les centres. Pour cette année, un seul recalé a été enregistré. Malgré les perturbations engendrées par les inspecteurs, les camarades de Djidiack Faye 2018 enregistrent les meilleurs résultats par rapport aux promotions précédentes, nous a t-il fait savoir. «Les directeurs des différents centres ont fait un réaménagement du calendrier. Nous avons travaillé avec le directeur des examens et des concours, pour être sur la même ligne pendant les évaluations, car des centres étaient en avant par rapport au programme. Nous avons enregistré le meilleur résultat des promotions précédentes. Malgré les grèves, nous avons fait près de 7 mois de formation », souligne Djidiack Faye.
Résultats rendus publics, les ordres de service (Os) ont été envoyés le vendredi dernier dans les inspections d’éducation et de formation, avant d’être disponibles le lundi dernier. Les Os sont en cours de traitement. Les élèves-maitres seront bientôt déployés dans leurs écoles respectives. Ainsi, ils seront des maitres contractuels appelés à dispenser, craie en main, des enseignements apprentissages.
La leçon tirée par le secrétaire général du Siens est sans appel : «on risque d’assister à un passage en force des ressources humaines sous qualifiées, alors que nous sommes dans un contexte de qualité de l’éducation. Le seul objectif de la tutelle est d’injecter des enseignants sous qualifiés, comme dans le passé, on a eu à connaître l’épisode des enseignants non formés».
Face à ce déséquilibre entre la théorie et le stage pratique où l’organisation de cet examen pourrait faire l’objet d’un recours et autres faits, le Siens va battre la macadam, demain vendredi 23 novembre, à la place de l’obélisque, à partir de 16 heures.
L’impôt est la principale source de revenus qui permet à l’Etat de faire face à ses obligations. Au Sénégal, il existe deux types d’impôts pour maintenir la trésorerie étatique. Il s’agit de l’impôt direct qui touche les revenus et de l’impôt indirect qui concerne la consommation comme la taxe à valeur ajoutée (TVA). Cependant, on constate que les Sénégalais n’ont pas une culture fiscale car, ils refusent souvent de payer les impôts ce qui n’est pas sans conséquences sur les recettes de l’Etat. Puisque selon le directeur général des impôts et des domaines Cheikh Ahmed Tidiane Ba, la fraude et l’évasion fiscale portent préjudice au budget de l’Etat.
Au Sénégal, les citoyens n’ont pas la culture des payer les impôts. Le civisme fiscal doit encore être mieux développé pour que les Sénégalais aient conscience de la place et de l’importance des impôts dans le fonctionnement du pays. Cela va du petit boutiquier au chef d’entreprise en passant par les propriétaires fonciers, les professions libérales etc. L’élément objectif de quantification du poids des impôts dans l’économie d’un pays est le taux de pression fiscale. Selon Cheikh Ahmed Tidiane Ba, directeur général des impôts et domaines, ce taux était de plus de 19% mais est redescendu à environ 15% en raison du changement de l’année de base de production des comptes nationaux fixée en 2014. A partir de là, il apparait effectivement qu’il y a un potentiel fiscal qui n’est pas appréhendé par les services d’assiette. «Le système fiscal sénégalais est déclaratif. Dès lors, hormis ceux qui sont soumis au régime de la retenue à la source, il appartient à chacun de déclarer et de payer spontanément ses impôts. Il faut quand même dire qu’avec ce système, des efforts substantiels ont été notés au niveau des recettes qui sont passés de 827 milliards en 2013 à 1 200 milliards en 2017, soit une progression de plus de 45% », confie-t-il.
A en croire le directeur général des impôts et des domaines, le secteur informel et l’agriculture occupent une place prépondérante dans l’activité économique du pays sans que cela ne se reflète dans les recettes fiscales. À cela s’ajoute un déficit certain de culture fiscale qui engendre beaucoup de pertes de recettes au niveau des impôts fonciers notamment les revenus fonciers et les propriétés bâties ou non bâties. De plus, fait-il remarquer, comme dans tous les pays, on note des comportements visant à réduire ou à éliminer la charge fiscale qui doit être supportée par l’entreprise. Il s’agit de diverses manipulations des variables économiques et de stratégies et montages financiers complexes.
«La DGID collecte environ 65% de ressources budgétaires de l’État. Dès lors, toutes les pertes de recettes fiscales ont un impact direct dans la capacité à couvrir les charges publiques. C’est en cela que le civisme fiscal constitue un enjeu vital aussi bien pour l’État central que pour les collectivités territoriales», a-t-il laissé entendre.
Par ailleurs, il souligne que, quelles que soient leurs dénominations et les subtilités pour les différencier, la fraude, l’évasion, l’évitement et l’optimisation en rapport avec la fiscalité portent préjudice aux budgets des États, notamment ceux en développement. «La DGID n’est pas systématiquement dans la répression. Toutefois, elle est de rigueur avec toute la fermeté qui sied à chaque fois que de besoin. Nous privilégions la sensibilisation, le dialogue et l’accompagnement. À titre illustratif, dans le cadre de la réforme de la fiscalité locale, nous avons tenu un nombre incalculable de rencontre avec les élus locaux d’une part et avec les acteurs économiques d’autre part», précise-t-il. De ce fait la Direction générale des impôts et des domaines agit sur plusieurs leviers pour améliorer les choses. C’est dans ce cadre qu’a été initié une réforme des structures qui a permis de mieux prendre en charge les besoins spécifiques de chaque catégorie d’usagers, en particulier les acteurs du secteur informel.
«Nous poursuivons la promotion des impôts synthétiques qui sont caractérisés par leur simplicité et l’allégement de leurs conditions de déclaration et de paiement. Nous développons des plateformes informatiques qui permettront aux usagers de déclarer et payer leurs impôts à partir de leur téléphone portable comme en matière de paiement de facture d’eau ou d’électricité», indique-t-il. Suivant toujours le directeur général, la DGID a également entrepris plusieurs projets de promotion du civisme fiscal et du consentement à l’impôt. La DGID développe également des synergies avec les administrations sœur de la Douane et du Trésor pour traquer les contribuables qui passent entre les mailles du filet alors qu’ils importent en quantité ou bénéficient de marchés publics. «Au niveau international, le Président Macky Sall indiquait des actes illicites privent l’Afrique de plus de 60 milliards de dollars US (à l’occasion du dernier sommet du G20 que les flux financiers environ 30.000 milliards de francs CFA) de recettes domestiques par an, un montant plus important que l’aide publique au développement octroyée au continent par les pays développés », soutient-il. Et d’ajouter, «Conscient de ce phénomène, notre pays a rejoint le cadre inclusif pour la mise en œuvre du projet BEPS (Base Erosion and Profit Shifting) en 2016, dont j’assure la vice-présidence, et qui compte aujourd’hui 113 pays et juridictions».
À travers les modifications apportées au Code général des Impôts en mars 2018, le Sénégal a matérialisé le respect des engagements pris au sein du Cadre inclusif pour la mise en œuvre du projet BEPS. Il s’agit selon lui, de matérialiser quatre normes minimales liées aux pratiques fiscales dommageables, à l’utilisation abusive des conventions fiscales, à la déclaration pays par pays et à l’amélioration du règlement des différends. De plus, le Sénégal a plusieurs plateformes de coopération et d’échanges de renseignements qui nous permettent de lutter contre la fraude, l’évasion, l’évitement et l’optimisation en rapport avec la fiscalité.
TROIS QUESTIONS A MEISSA BABOU, ECONOMISTE : «Une communication pourrait amener les citoyens à comprendre cette obligation»
Au Sénégal, les citoyens refusent souvent de payer les impôts. Selon vous qu’est qui explique ce manque de culture fiscale dans notre pays?
Il y a d’abord un manque de sensibilisation des citoyens qui ne se sentent pas concernés par l’impôt. Donc, au niveau local, dans chaque trésor des départements et des régions une communication allant dans ce sens pourrait les amener à mieux comprendre ce qui est une obligation citoyenne pour les détenteurs de titres fonciers ou de bail. Au Sénégal, même les entreprises rechignent à payer les impôts. Parce que certainement on n’a pas cette culture citoyenne de le faire. Il y a beaucoup de triches et souvent les gens en fin de compte peuvent se demander à quoi sert l’impôt que je paye d’autant plus que dans ma région ou ma localité, on ne voit pas de feedback car il n’y a pas d’hôpital, ni d’école. En fait, ils peuvent se révolter contre un système fiscal qui pourra les broyer sans leur apporter des avantages.
Quelles sont les conséquences que cela pourrait engendrer sur l’économie nationale ?
D’abord au niveau local, la municipalité doit pouvoir avoir une certaine recette fiscale qui l’aiderait à coté de la patente à avoir des ressources pour mieux gérer son territoire. Et au niveau national, c’est l’Etat qui perd en impôt, ce qui est une perte de recettes malheureusement qui n’est pas aujourd’hui calculée. Au moins, cela devrait être calculé pour voir le pourcentage de citoyens qui ne payent pas, les localités où les paiements sont beaucoup plus élevés et les départements qui font la résistance.
Des mesures de rétorsion sont-elles appliquées pour les récalcitrants ?
Des mesures de rétorsion existent car, toute la fiscalité est encadrée. Par conséquent, quand on ne s’acquitte pas de l’impôt immédiatement, il y’a des pénalités et des amendes qui peuvent aller jusqu’au tribunal. Je préfère un accompagnement, s’il s’agit des populations. Par exemple quand j’étais étudiant pour déposer une bourse on nous demandait un quitus fiscal. Donc, j’allais au trésor de mon département où on me délivrait un quitus comme quoi mon père s’est acquitté de l’impôt. A partir de ce quitus fiscal, je demandais une bourse. Je pense qu’on pourrait élargir ce procédé dans des domaines comme les actes de naissance de décès en disant qu’on ne va plus délivrer un acte d’Etat civil tant que le concerné n’amène pas un quitus fiscal. Il existe une palette de mesures d’accompagnement avant d’en arriver à des mesures de rétorsion. Je crois que si on entre carrément dans le vécu socio-culturel des sénégalais et que cela soit accompagné d’un quitus alors là bientôt les gens vont s’acquitter de leur devoir citoyen.
LE FOOTBALL SENEGALAIS CAPTE 2 MILLIONS DE DOLLARS PAR AN
Eligible au programme « Deux –point-zéro» pour le nouveau cycle 2019-2022, le Sénégal va bénéficier d’un appui financier de 2 millions de dollars de la Fifa dans le cadre programme de développement Forward destiné aux associations sportives et le développement le football. Mayacine Mar qui pilote le projet pour le football sénégalais, a profité du séminaire de partage qui a regroupé du 20 au 21 novembre à Dakar, 24 pays africains, pour rappeler les domaines d’intervention qui seront déroulés à partir de ce mois de décembre.
Six des 9 projets ficelés par le Sénégal ont été acceptés par la Fifa dans le cadre de son projet Forward, d’appui financier pour le développement du football africain. Après la fin du programme «Un-point-zéro» (2016-2018), l’instance a revu l’enveloppe à la hausse pour le nouveau cycle qui va de 2019 à 2022. Le budget de fonctionnement attribué aux fédérations sportives passe désormais chaque année de 500 mille à 1 million de dollars et de 750 milles à 1 million de dollars pour les projets qui seront soumis à l’approbation de la Fifa. Avec la validation de ses projets, le Sénégal aura droit comme chaque année à une enveloppe de deux millions de dollars, selon le Directeur technique national Mayacine Mar qui pilote le dossier du Sénégal. «Le projet forward est un appui financier de la Fifa aux associations sportives dans tous les domaines qui peuvent permettre au foot africains de se développer. Cela prend en compte les infrastructures, la construction de centres techniques, la construction d’un stade, d’un terrain, la formation des cadres, la création de nouvelles compétitions. En somme, tous les facteurs qui permettent à un pays de développer son football. C’est pour montrer que la Fifa fait beaucoup d’efforts car, beaucoup de recettes ont été générées par la Coupe du monde. La Fifa demande aux Fédération de lui faire des projets s’ils sont viables, vous captez l’argent. Les financements ont commencé à tomber. A partir du mois de décembre, nous allons commencer à dérouler notre programme», indique t-il.
LA COMPETITION DES JEUNES, POSTE LE PLUS IMPORTANT DU PROGRAMME
Le patron technique du football sénégalais souligne qu’un accent particulier sera ainsi mis sur le développement des compétitions jeunes qui, selon lui, constitue le poste le plus important du programme. «Dans les projets, on tient compte du contexte dans lequel évolue le football. Qu’est ce qui nous manque dans le football et qu’est ce qu’il faut faire pour combler certains vides. La première réflexion concernant les compétitions de jeunes, qui est le poste le plus important. C’est que le championnat U17 au Sénégal est le plus difficile à organiser. Et c’est pourquoi nous avons dit que nous allons créer cette compétition réservée aux équipes de Ligue 1 et Ligue 2 et on verra après pour les amateurs. Nous voulons effectivement créer une compétition en U15 à partir des sélections régionales. Nous avons également introduit un projet sur la formation des cadres, le recyclage des entraîneurs. Mais aussi sur beaucoup de formations», informe-il.
Le football féminin ne sera pas en reste puisqu’il s’agit, selon de ce responsable du football sénégalais, d’assurer une plus grande régularité. «Nous avons également introduit un projet de football de jeunes filles de 14, 15 et 16 ans à Dakar et à Ziguinchor qui sont les deux régions où il y a plus de clubs féminins. Parce qu’il y a un vieillissement de nos clubs. Il faudra trouver une relève au niveau de l’effectif et donner la possibilité aux clubs d’aller prendre. On a ciblé 10 établissements à Ziguinchor qui vont avoir un championnat entre eux. Et 20 établissements à Dakar entre Rufisque, Guédiawaye et Pikine», confie t-il en marge du séminaire de partage qui, rappelle t-on, organisé du 20 au 21 novembre à Dakar, à l’intention de 24 pays africains. C’était pour répondre aux sollicitations des pays africains à mieux comprendre le projet Forward. «Il y a le volet technique dans ce séminaire. Un expert de la Fifa est venu pour le montage de projet et donner des tuyaux sur la manière de monter des projets. Il y a un autre sur la gouvernance et tout ce qui est marketing etc. En somme, faire en sorte que les fédérations sportives aient une administration solide qu’ils puissent travailler sur de bons projets. Les Européens ont récupéré tout ce que la Fifa leur a donné en termes de projets parce qu’ils ont une bonne administration, des experts en montage de projets», explique-t-il.
Dakar - Des ONG ont dénoncé mercredi une volonté des autorités sénégalaises "d'affaiblir la société civile" à l'approche de l'élection présidentielle, après le retrait de l'agrément d'une d'entre elles accusée d'avoir financé de manière illicite le mouvement citoyen Y'en a Marre.
Le 16 novembre, l'ONG Lead Afrique Francophone (LAF), dont l'objectif est de "développer en Afrique un leadership sensible au développement durable" et qui est partenaire de Y'en a Marre, s'est vu retirer son agrément et ordonner la cessation immédiate de ses activité au Sénégal.
Le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a justifié cette interdiction en accusant Y'en a Marre d'avoir reçu des financements illégaux, selon la presse locale.
"L'Etat du Sénégal cherche à savoir la source de certains financements, leur montant et leur destination", a précisé auprès de l'AFP une source proche du ministère de l'Intérieur.
"Il faut qu'ils rendent eux aussi des comptes et nous disent de quoi ils vivent en passant leur temps à insulter les gens matin et soir et en ne travaillant pas", a ajouté cette source.
Pour le coordinateur de Y'en a Marre, Fadel Barro, en s'en prenant à son mouvement et à ses partenaires, l'Etat veut "affaiblir la société civile", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse mercredi soir à Dakar.
"L'enjeu est que la société civile, qui est équidistante des organisations politiques, joue son rôle pendant les élections", a-t-il dit, alors que le premier tour de la présidentielle, pour laquelle le président Macky Sall devrait briguer un second mandat, est prévu le 24 février.
"Nous ne finançons pas Y'en a Marre. Nous n'avons jamais financé Y'en a Marre. Nous l'accompagnons dans l'exécution d'activités", a pour sa part assuré le représentant de Lead, Moussa Mbaye Gueye.
Mouvement citoyen, Y'en a marre était à la pointe du combat contre un troisième mandat du président Wade (2000-2012). Il a depuis pris part à des manifestations contre une nouvelle loi électorale qu'a fait adopter son successeur, Macky Sall, ou pour réclamer la fin du franc CFA.
Les ONG sont des "organisations déterminées à protéger l'espace civique", a souligné devant la presse Sadikh Niass, responsable de l'organisation Rencontre africaine pour la défense des Droits de l'Homme (RADDHO).