BRUITS DE COULOIRS

A qui profite le report ?

Alors que l’échéance électorale de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) approche, des voix s’élèvent -curieusement à la dernière minute- pour exiger un report du scrutin.

Parmi les instigateurs : un journaliste devenu lobbyiste, un ancien candidat recalé par les urnes et miraculeusement repêché au Comité exécutif, ou encore un ancien député reconverti en démarcheur d’arrière-boutique, qui tente de faire pression sur les acteurs en place.

Mais à quoi riment ces manœuvres ?

Et surtout, à qui profitent-elles ?

Une chose est sûre : certainement pas au football sénégalais.

Aucune tension, aucun blocage. Le climat est calme. Aucune contestation sérieuse n’a été enregistrée, aucun recours majeur introduit, aucune instabilité constatée.

Le processus électoral suit son cours, dans un esprit de responsabilité, conforme aux règles établies.

Par conséquent, aucun motif objectif ne justifie aujourd’hui une quelconque remise en cause du calendrier. Ce que disent les textes.

Les statuts de la Fsf sont clairs :

Article 21 – Définition et composition : «L’Assemblée [...] constitue le pouvoir suprême et l’autorité de la Fsf. Seule une Assemblée régulièrement convoquée a le pouvoir de prendre des décisions.»

Article 27 – Code électoral et Commission électorale : «L’Assemblée générale doit élire les membres des commissions électorales, superviser les élections et s’assurer de l’application des principes démocratiques tels que la séparation des pouvoirs et la transparence.»

Autrement dit : les élections doivent se tenir à date échue, sauf décision formelle et dûment motivée de l’Assemblée générale, seule détentrice de la légitimité pour une telle décision. Un agenda caché ?

Il est légitime de s’interroger : Veut-on gagner du temps pour recoller des morceaux d’alliances fragiles ? Tente-t-on de bloquer le jeu démocratique pour protéger des privilèges menacés ? Assiste-t-on à une manipulation de l’opinion, savamment orchestrée pour dissimuler des ambitions personnelles ? Le football sénégalais mérite mieux que ces jeux de coulisse. L’argument du Chan ? Un faux prétexte.

Certains avancent la préparation du Chan comme justification du report. Argument fallacieux. Depuis quand une échéance sportive mineure prime-t-elle sur le fonctionnement démocratique d’une fédération ?

Le Chan n’a jamais été un obstacle à la tenue d’élections dans les autres pays.

Le Sénégal a déjà su gérer simultanément des compétitions et des échéances électives. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on va s’autoriser un précédent dangereux.

Restons fidèles aux principes démocratiques. Il est temps de rappeler notre attachement : Au respect du calendrier électoral ; A la primauté des textes ; Et à la souveraineté de l’Assemblée générale, seule détentrice du pouvoir suprême.

Tout autre comportement serait un coup de force masqué, une insulte à l’intelligence collective du monde du football. Place aux urnes !

Nous disons haut et fort : Pas de report.

Place aux élections, à date échue.