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par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily

DU BON USAGE DU PREMIER MINISTRE

EXCLUSIF SENEPLUS - Macky est un solitaire qui ne doit se sentir à l’aise avec aucun Premier ministre, pas même avec un homme aussi effacé que Dionne - Ce n’est certainement pas un bon augure pour ce quinquennat ​

Alymana Bathily de SenePlus  |   Publication 29/04/2019

Comment comprendre la suppression du poste de Premier ministre annoncée par le président de la République après sa réélection avec 58% des suffrages alors qu’il n’en avait soufflé mot de toute la campagne électorale ?

En fait depuis l’indépendance, tous les présidents de la République, à l’exception notable du président Abdoulaye Wade, ont tour à tout supprimé et recréé ce poste. Pour différentes motivations et avec des objectifs politiques propres à chacun d’entre eux.

Remontons à la source, à la fondation même du poste tel que nous le connaissons aujourd’hui.

La Constitution adoptée à l’indépendance du Sénégal en 1960, établissait le partage du pouvoir exécutif entre un président de la République « gardien de la Constitution. (qui) assure la continuité de la République et le fonctionnement régulier de ses institutions... garant de l’indépendance nationale, (qui) préside le Conseil des Ministre » et un Premier ministre qui « détermine et conduit la politique de la Nation ; il dirige l’action du gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il dispose de l’Administration et de la force armée … »

C’est cette dyarchie de l’Exécutif précisément qui est la source de ce qu’on a souvent présenté  sous le terme de « conflit Dia/Senghor » pour en escamoter le véritable sens.

Il s’agit en réalité, on le sait maintenant, de témoins de première main[1], d’un coup d’état, perpétré le 12 Décembre 1962, non pas par M. Mamadou Dia, comme on a voulu nous le faire croire d’emblée, mais bien par le président de la République d’alors, M. Léopold Sédar Senghor contre le Premier ministre (ou plutôt le président du Conseil, selon l’appellation de l’époque).

Il faut s’arrêter sur cet événement. Non seulement parce qu’il est fondateur du régime qui est celui dont le président Macky Sall a hérité, mais aussi parce qu’il annonce l’instrumentalisation que les présidents de la République successifs feront de l’institution du Premier ministre.

Il est d’ailleurs révélateur que sous Senghor, on forgera le terme « Primature » qui n’existait ni en France ni ailleurs dans la monde. (inventé par le grammairien-poète-président lui même ?), comme pour désigner les mots ayant un sens, autre chose que l’institution du Premier ministre telle qu’on la connait partout dans le monde.

Toujours est-il qu’après avoir fait condamner le président du Conseil, Mamadou Dia à la prison à vie (et ses coaccusés à 20 ans d’emprisonnement), le président  Senghor fera adopter une nouvelle Constitution par référendum le 3 mars 1963  par… 99.5% des voix.

Le  Premier ministre ne figure plus au nombre des institutions de la République.

Le président de la République exerce seul le pouvoir exécutif.

L’hyper présidentialisme est dès lors installé.

Le président  « Buur ak Bummi », comme disent les wolofs.

De fait, le président Senghor régnera seul, jusqu’en 1970.

Il faudra le soulèvement et les grèves des élèves, étudiants et travailleurs en 1968, faisant suite à la « crise de l’économie arachidière », à la « récession industrielle consécutive à la balkanisation de l’AOF » et aux revendications pour « la sénégalisation des entreprises et de la main d’œuvre [2]» pour que le président Senghor réinstaure le Premier ministre et y nomme Abdou Diouf.

Et quand il démissionne en 1980, c’est à son Premier ministre, M. Abdou Diouf qu’il laisse sa place, en vertu d’un article 35 introduit à cette fin dans la Constitution. Celui-ci conserve d’abord le poste en nommant son ami d’enfance, M. Habib Thiam. Après un règne de deux ans, s’étant légitimé en quelque sorte par le suffrage universel, en se faisant élire  en 1983 avec  80% des suffrages, il nomme M. Moustapha Niasse au poste le 1er janvier 1983 avec pour unique mission de le supprimer. Une  réforme constitutionnelle est adoptée à cet effet par l’Assemblée Nationale dès le 29 avril 1983. Le poste de Premier ministre est effectivement  supprimé.

Il ne sera introduit qu’en 1991, sous la pression du FMI, de la Banque Mondiale et de la France  dans un contexte de crise économique et sociale aggravée par les tensions politiques créées par les élections présidentielles et législatives de  février 1988, puis par le conflit avec la Mauritanie de 1989 à 1991.

M. Habib Thiam sera nommé au poste une deuxième fois avant d’être remplacé par M. Mamadou Lamine Loum en 1998. Le président Abdoulaye Wade lui  maintiendra le poste de Premier ministre pendant les douze années de sa présidence. Il en fera même un usage immodéré. Il en usera six : de Moustapha Niasse à Souleymane Ndéné Ndiaye. Sans laisser beaucoup de marge de manœuvre à quiconque d’entre eux. Le Premier Ministre ne devant être, selon l’expression de M. Idrissa Seck, que le « jardinier des rêves » du président.

Le président Macky Sall dans ce domaine comme dans d’autres se coulera d’abord dans les habits de son prédécesseur. Il se séparera rapidement de deux  Premiers ministres, Abdoul Mbaye et Aminata Touré. Il semblera par contre avoir trouvé son homme lige en Boun Abdallah Dionne, personnage lisse et obséquieux, à la manière dont Abdou Diouf l’était avec le président Senghor. Qui s’est en outre investi plus que tout autre dans la campagne pour la réélection du président. Si bien que la question demeure : pourquoi donc le président Macky Sall supprime-t-il le poste de Premier ministre maintenant qu’il s’est fait élire pour son deuxième (et dernier ?) mandat ?

C’est que le régime fondé par Léopold Sédar Senghor relève du césarisme, c'est-à-dire d’une forme de monarchisme qui donne au président de la République un pouvoir absolu. Plus que dans le présidentialisme du type de la Vème République française que le constitutionaliste sénégalais a recopié en partie seulement. Ce régime-ci entretient à dessein la confusion des pouvoirs au profit du président, précisément pour assurer sa toute puissance.

Au Sénégal, depuis Senghor, le Premier ministre n’est qu’un accessoire institutionnel que le président de la République utilise à sa guise. Ou s’en passe. Selon le caractère et la psychologie du président.

Le président Senghor était véritablement hanté par le spectre de Mamadou Dia. Si bien qu’il ne voulait surtout pas d’un Premier ministre. Ce n’est que contraint et forcé (notamment par les Français) qu’il a dû en nommer un en la personne d’Abdou Diouf. Ce dernier l’a tellement rassuré par son effacement et son apparente docilité qu’il l’a maintenu au poste pendant sept ans avant d’en faire son successeur.

Quant au président Abdou Diouf, accédant au pouvoir, par un « coup d’état légal » en fait, il s’est senti longtemps vulnérable et comme illégitime. C’est pourquoi, il avait besoin au début d’un « alter ego » qui pourrait aussi éventuellement  servir de fusible. Qui mieux que son meilleur ami comme Premier ministre pour cela ? Mais ayant perdu tout complexe après son élection au suffrage universel, s’étant constitué une garde rapprochée avec Jean Collin, il supprimera le poste. Il ne le rétablira lui aussi, comme nous l’avons vu, que sur la très forte pression des « institutions financières internationales » et de la France.

Abdoulaye Wade lui, n’avait aucun complexe de ce genre en arrivant au pouvoir. Animé au contraire d’une foi de prophète, avec un égo démesuré, il était persuadé qu’il allait tout seul régler les problèmes du Sénégal et de toute l’Afrique. Avec tout juste des commissionnaires et fondés de pouvoir. C’est  pourquoi il ne fera pas de fixation particulière sur le poste de Premier ministre, sauf que celui-ci n’était jamais que délégué à son service politique particulier.

Quid de Macky Sall ?

Psychologiquement le quatrième président de la République du Sénégal arrive au pouvoir dans les mêmes dispositions qu’Abdou Diouf à ses débuts. Il a donc aussi besoin de Premiers Ministres au cours de son premier mandat. Mais une fois réélu, légitimé à ses propres yeux, il se révèle tel qu’en lui-même. Il éprouve le besoin de se libérer, de s’assumer tout seul.

L’homme est un grand timide, un solitaire qui ne doit se sentir à l’aise avec aucun Premier ministre, pas même certainement avec un homme aussi effacé que Boun Abdallah Dionne. D’où sa décision de supprimer le poste de Premier Ministre. A quelles fins ?

Croit-il vraiment pouvoir réaliser ainsi les grandes réformes indispensables à son PSE, en mode « fast track », selon son nouveau slogan ?

Veut-il seulement réaliser quelques initiatives phares et à « haute valeur politique ajoutée » comme le « désencombrement de Dakar », la mendicité des enfants ? Histoire de solder son contentieux avec le peuple sénégalais et éviter que son successeur ne lui réserve le sort qu’il a lui fait à Karim Wade et à Khalifa Sall ? A moins qu’il ne pense ainsi se faire une seconde virginité politique qui crédibilisera une pétition pour un troisième mandat !

Ou s’agit il seulement de « l’égo trip » d’un homme complexé, malgré sa carrière politique fulgurante, qui a longtemps avalé des couleuvres et qui maintenant qu’il a tout gagné et n’a plus rien à perdre, veut se la jouer en homme fort ?

Le président Macky Sall aggrave ainsi en tous cas l’hyper présidentialisme qui caractérise le système politique sénégalais et qui constitue l’une des raisons des graves difficultés de développement auxquelles le Sénégal est encore confronté.

Ce n’est certainement pas un bon augure pour ce quinquennat !

abathily@seneplus.com

[1] [1]Ousmane Camara, Mémoires d'un juge africain. Itinéraire d'un homme libre, Paris, Karthala, 2010, 312 p. (ISBN 9782811103897), p. 122r

Il y’a aussi le témoignage du Général Jean Alfred Diallo ; « Mamadou Dia n’a jamais fait un coup d’état contre Senghor … l’histoire du coup d’état, c’est de la pure fabulation ».Ref : Wikipedia.

[2] Abdoulaye Bathily : Mai 68 à Dakar, éditions Chaka, Paris, 1992

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