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Par Cheikh Niang,

ET SI LES ÉTATS-UNIS SE DESENGAGEAIENT DE L’ONU ?

L’introduction du projet de loi « Disengaging Entirely from the United Nations Debacle (DEFUND Act) » par le sénateur américain Mike Lee relance un débat complexe sur le rôle des États-Unis dans la gouvernance mondiale.

Cheikh Niang,  |   Publication 26/02/2025

L’introduction du projet de loi « Disengaging Entirely from the United Nations Debacle (DEFUND Act) » par le sénateur américain Mike Lee relance un débat complexe sur le rôle des États-Unis dans la gouvernance mondiale. Ce texte législatif propose un retrait complet des États-Unis de l’Organisation des Nations Unies (ONU), invoquant des questions de souveraineté nationale, de responsabilité budgétaire et de partialité présumée au sein de l’organisation. Le « DEFUND Act » traduit un sentiment croissant parmi certains décideurs politiques américains selon lequel l’ONU ne sert plus les intérêts des États-Unis. Mais à quoi ressemblerait un monde privé de l’influence américaine à l’ONU ? Cela conduirait-il à un ordre mondial plus équilibré ou affaiblirait-il la coopération internationale ? Cette réflexion explore les implications, les défis et les opportunités liés à une ONU sans les États-Unis et, in fine, examine la capacité du monde à naviguer dans un système multilatéral dépourvu de son acteur le plus influent.

Depuis sa création en 1945, l’ONU a été profondément marquée par l’influence américaine. Comme l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, les États-Unis ont façonné des décisions internationales majeures en matière de paix et de sécurité, utilisant leur droit de veto pour protéger leurs intérêts nationaux et ceux de leurs alliés. De plus, les États-Unis sont le plus grand contributeur financier de l’ONU, fournissant environ 22 % du budget ordinaire et 25 % du budget des opérations de maintien de la paix. Cette influence financière confère aux États-Unis un levier considérable sur l’agenda de l’organisation, allant de l’aide humanitaire au développement international. Comme le rappelait l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan : « Quand les ÉtatsUnis ne s’engagent pas, le monde entier en souffre. »

Au-delà de l’aspect financier, le leadership américain a été déterminant dans des initiatives clés de l’ONU, notamment en matière de droits de l’homme, de santé et de sécurité. Les États-Unis ont joué un rôle essentiel dans l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la création de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le déploiement de missions de maintien de la paix dans le monde entier. Leur diplomatie a également été influente dans l’imposition de sanctions contre des États dits « voyous » et dans la médiation de conflits internationaux. En ce sens, par la force des choses, l’ONU est devenue, pour reprendre les termes de l’historien américain Paul Kennedy, « l’instrument par lequel l’Amérique exporte sa vision de l’ordre mondial »

Cependant, ce rôle n’est pas sans controverse. Certains critiques estiment que la domination américaine a parfois conduit à une politisation des normes internationales et à un double standard, notamment en matière de droits de l’homme et de recours à la force. De plus, les États-Unis ont souvent adopté une approche sélective, soutenant les initiatives qui servent leurs intérêts tout en ignorant d’autres priorités. Cette approche a contribué à la perception d’un parti pris qui mine la crédibilité de l’ONU en tant qu’arbitre neutre sur des questions mondiales.

Les partisans du « DEFUND Act » estiment que l’implication continue des ÉtatsUnis à l’ONU porte atteinte à la souveraineté nationale et pèse sur le contribuable américain. Selon eux, l’organisation mondiale a dévié de sa mission première de promotion de la paix et de la sécurité, devenant plutôt une tribune pour l’antiaméricanisme et un forum où des régimes non démocratiques exercent une influence excessive.

Ils avancent également que l’Assemblée générale de l’ONU accorde des droits de vote égaux à tous les États membres, indépendamment de leur taille démographique ou système politique. Cela signifie que certains États, petits et/ou autoritaires, disposent du même pouvoir de vote que de grandes démocraties. Pire, ces États ont tendance à faire preuve d’ostracisme et d’hostilité à l’égard des États-Unis et de leurs alliés, notamment Israël.

Enfin, ils estiment que l’ONU porte atteinte à la souveraineté américaine en imposant des normes internationales qui contredisent les valeurs ou les intérêts des États-Unis. Selon eux, certaines résolutions de l’ONU sur le changement climatique et les droits de l’homme constituent une ingérence dans la politique intérieure américaine.

Tout compte fait, une certitude demeure : un retrait des États-Unis provoquerait une crise financière immédiate à l’ONU. Cette dernière ferait face à un déficit de financement affectant les missions de paix, l’aide humanitaire et les programmes de développement, impactant particulièrement les populations vulnérables dans les zones de conflit et les pays en développement.

En l’absence de leadership américain, d’autres puissances mondiales – au premier rang desquelles la Chine et la Russie – combleraient le vide. La Chine, en particulier, a déjà renforcé son influence au sein du système onusien. Un retrait américain accélérerait cette dynamique, offrant à Beijing l’opportunité de façonner les normes internationales avec davantage d’assurance

Il convient de noter qu’un tel scénario ne serait pas sans conséquences pour les ÉtatsUnis eux-mêmes. En renonçant à leur leadership onusien, ils risqueraient, à terme, une marginalisation progressive sur la scène internationale, perdant leur capacité à influencer les règles du jeu global. Outre la perte d’influence politique et diplomatique, ils pourraient voir leur monnaie, le dollar, perdre son statut de devise dominante dans les transactions internationales. L’hégémonie du dollar repose en grande partie sur le rôle prééminent des États-Unis dans les institutions multilatérales. Un retrait affaiblirait cette position stratégique, ouvrant la voie à des alternatives comme le yuan chinois. En renonçant à leur rôle central à l’ONU, les États-Unis céderaient ipso facto le terrain aux puissances émergentes, perdant leur capacité à façonner l’agenda international.

Une autre question complexe découlerait de ce retrait : celle du siège de l’ONU. Le quartier général de l’organisation étant situé à New York, une remise en question du siège deviendrait inévitable. Une telle décision transformerait la dynamique diplomatique mondiale et consoliderait l’ordre multipolaire en construction.

En fin de compte, la perspective d’une ONU sans les États-Unis pose des questions complexes sur les dynamiques de pouvoir, la coopération internationale et l’avenir du multilatéralisme. Que le monde soit prêt pour cette éventualité reste incertain. Mais il est évident que le système international doit s’adapter aux nouvelles réalités géopolitiques. La question cruciale n’est pas seulement de savoir si les États-Unis vont quitter l’ONU, mais comment la gouvernance mondiale peut évoluer pour relever les défis du XXIe siècle.

Dans tous les cas de figure, les chancelleries, notamment dans le Sud global et plus spécifiquement en Afrique, se trouvent face à l’impérieuse nécessité de réfléchir à divers scénarios pour anticiper la reconfiguration de l’ordre mondial. Comme le soulignait Boutros Boutros-Ghali, ancien Secrétaire général de l’ONU, « La diplomatie ne consiste pas seulement à parler, mais à écouter, à comprendre et à s’adapter. »

Cheikh Niang,
Ancien Ambassadeur aux États-Unis d’Amérique,
Ancien Représentant permanent auprès des Nations Unies

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