Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
16 juillet 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
PAR MOUSTAPHA SÈNE

LE DERNIER BAROUD DE KADD, L’ARBRE NOURRICIER

"Sur les monticules de roche blanchâtre concassée qui servaient de clôture à ces immensités de terres retournées étaient plantés des tableaux métalliques portant enseignes dont le message est sèchement succinct : « Explosifs : danger ». "

Publication 19/02/2025

Sur les monticules de roche blanchâtre concassée qui servaient de clôture à ces immensités de terres retournées étaient plantés des tableaux métalliques portant enseignes dont le message est sèchement succinct : « Explosifs : danger ». Le site était déjà colonisé sur de larges étendues par des pousses de « paftan » ; nom local donné à l’espèce végétale dénommée Calotropis procera.

Une plante qui, de l’avis expert d’un biologiste, spécialiste en foresterie rurale « est un indicateur de sol pauvre ou appauvri ». Tout le contraire du « Kadd » qui n’existe désormais plus, dans cette zone de terroir traditionnel qu’à l’état de relique. Hélas ! Ils sont bien esseulés et tristes les rares spécimens de cette essence (kadd, de son nom scientifique de Faidherbia albida ou encore Acacia albida). Reconnaissables à leur feuillage dégarni et à leur cime totalement émondée en période d’hivernage où la mode dans la nature est à l’abondance et la verte luxuriance), ces arbres du terroir ne poussent plus que dans les strictes limites des périmètres du site, non encore happés par les grosses et dévoreuses canines d’acier des engins des exploitations de basalte, de gré et d’attapulgite.

Comme ailleurs sur la frange littorale du pays, dans l’hinterland sénégalais aussi, le phénomène de dégradation de la biodiversité est bien prégnant. C’est le cas sur ces sites (à Ngoudiane Diack et dans la demi-douzaine des villages et autres hameaux dans le département de Thiénaba dans la région de Thiès : Nioniol, Mbayène, Kamba, Diack, ou dans les deux Mbodokhane) où sont installées plusieurs entreprises privées qui exploitent le basalte et les autres roches marneuses et calcaires fournissant la matière première aux cimenteries et au secteur du Btp du pays et d’ailleurs.

La réalité ainsi décrite conforte l’expertise internationale auteure du rapport sur la « Situation des Forêts du monde en 2001 » publié sous l’égide de la Fao pour qui les activités humaines (facteurs anthropiques inconsidérés) « ayant souvent des répercussions négatives sur l’environnement, « la conservation des ressources naturelles et notamment, celle de la diversité biologique, devient une tâche urgente et essentielle ». Ce qu’endurent les communautés des alentours des carrières de cette partie du pays n’est qu’un avatar localisé d’un phénomène global considéré par le biologiste Enherfeld, dans son livre au titre au titre si révélateur (« Guerre, paix et préservation de la diversité biologique ») comme « un assaut mondial contre la biodiversité ». Cela donne aussi tout son sens à l’engagement dans ce combat citoyen dont il est aujourd’hui un des chantres au plan international.

Dans nombre de pays, l’impératif que voilà est d’autant prégnant que les agressions répétées et multiformes sur le milieu naturel ont pris une telle proportion dans leurs manifestations les plus pernicieuses qu’il faille désormais l’envisager en termes de survie. Non pas seulement des seules espèces de la faune et la flore qui n’ont eu de cesse de subir les contrecoups de ces agressions, mais aussi notre avenir collectif à plus ou moins brève échéance. C’est de l’aggiornamento qu’il s’agit, avec tout ce que cette expression peut drainer comme charge au double plan de l’urgence d’une salvatrice action à mener au risque de périr…Ou encore de s’adapter, au plus vite, aux exigences que nous impose un contexte, à nul autre pareil, pour ce qu’il exige comme responsabilité pour chacun de nous. L’urgence que voilà étant rendue encore plus impérieuse par cette kyrielle d’exemples qui donnent, au quotidien, la gravité du problème de ce que la rupture des équilibres écologiques peut engendrer comme conséquences.

Celles dont les moindres sont ces endémiques crises économiques avec toutes les affres de convulsions sociales à elles liées. Mais aussi à toutes leurs stigmates sur une société qui cherche ses marques, entre les interstices d’une pauvreté rampante, une misère morale sans nom, mère de la violence urbaine inédite source de tous ces actes désespérés (ou au-delà du concevable) dont les journaux et les radios nous relatent les occurrences dans leur plus abjecte nudité : crimes de sang et vols à mains armées, agressions violentes sur ascendants, viols en tout genre, concussion, conspirations… Tout cela parce qu’au départ il y a eu une crise qui en engendre et enchâsse d’autres. Une crise de la nature qui devient une crise de la vie et du mal de vivre…

Ici, tout porte à croire, au regard du sort que l’ouverture des carrières a réservé à la biodiversité, que Kadd l’arbre tutélaire a été tout bonnement sacrifié à l’autel de cette vomissure du volcan qui fait la civilisation du béton. Et oublié alors, tout ce que, depuis la nuit des temps, Kadd a apporté aux hommes et à l’équilibre des écosystèmes en tant qu’élément essentiel d’un dispositif agro-sylvo-pastoral.

Avec la jachère et le mode efficace d’assolement triennal qui lui sont associés et qui ont fait la preuve de leur efficacité écologique. Signe, elle-même, d’une alliance qui remonte aux temps immémoriaux entre l’autochtone de ce terroir et Kadd, cet arbre nourricier dans une sorte de « complicité paradoxale » à propos de laquelle le géographe et spécialiste des terroirs seerer du Sénégal, Paul Pélissier disait qu’elle est l’expression « d’une enseigne ethnique » et l’empreinte séculaire d’une organisation sociale.

Articles les plus lus

capture_decran_2025-03-12_a_17.20.22_1.png
BIOPSIE D’UNE KOROMAQUERIE !
Être amoureux de la République de Ndoumbélane et ne pas vivre de satire peut rendre malade. Et être ...

capture_decran_2025-07-13_a_09.24.02.png
YORO DIA DÉNONCE LES EXCÈS DE SONKO
L'ancien ministre Yoro Dia a livré une analyse cinglante des déclarations récentes du Premier ministre ...

sans_detour_mamadou_ndoye_iv_0_2.jpg
IL NOUS FAUT UNE POLITIQUE LINGUISTIQUE AUDACIEUSE A L’ECOLE
Invité à prononcer le cours inaugural du colloque international « Multilinguisme et diversité à ...

capture_decran_2025-04-15_a_05.14.23_0_0.png
LE SABRE, LA PAROLE ET LE VIDE
Il brandit la parole comme on dégaine un sabre. Tranchante, implacable, circulaire. Chaque phrase d’Ousmane ...

annotation_2020-07-08_201636_1_0.png
LE MOUVEMENT, ESSENCE DE LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE
Lors de la cérémonie de présentation des nouveaux ouvrages de Yoro Dia samedi 12 juillet, Hamidou ...

Vos articles préférés de la semaine

fr_20250430_194907_195631_cs.jpg
THIERNO ALASSANE SALL OU LE DEGRÉ ZÉRO DE LA POLITIQUE
Quand on n’a rien à dire qui honore les morts ni éclaire les vivants, le silence n’est pas seulement ...

capture_decran_2025-07-08_a_19.07.49.png
LA FARCE TRAGIQUE DU PREMIER MINISTRE
Sa Majesté le Roi Hassan II disait au journaliste Eric Laurent, dans La Mémoire d’un Roi (Plon, 1993), ...

thumbnail-11.jpg
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE, LAURÉAT DU GRAND PRIX HERVÉ DELUEN
Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a été distingué par l’Académie française qui ...

daouda_mane_soleil.jpg
VISA : LE TEMPS DE LA RÉCIPROCITÉ
Alors qu’au Sénégal, on n’a pas fini de se poser des questions sur le refus de visa par les États-Unis ...

chroniques_dun_temps_politique_par_felwine_sarr_-_chroniques_dun_temps_politique_-_la_crise_de_letat_de_droit_felwine_sarr_recoit_sidy_alpha_ndiaye_hdpt4urkww0_-_709x399_-_2m30s.png
L’INDIGNATION À GÉOMÉTRIE VARIABLE
Chronique d’un temps politique Dans son émission Chroniques d’un temps politique, lancée en ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous