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Par Fatou Warkha SAMBE

LE SOUKEROU KOOR QUE L’ON PEUT OFFRIR AUX FEMMES

Le véritable Soukeurou Kor que l’on peut offrir aux femmes, c’est d’écouter leurs revendications et de prendre des mesures concrètes pour rendre effectifs leurs droits

Fatou Warkha Sambe  |   Publication 03/03/2025

Dans cinq jours, nous marquerons une nouvelle Journée internationale des droits des femmes. Quand je pense à ce jour, l’une des choses qui me viennent à l’esprit, c’est cette chanson de Ismaïla Lô avec ce refrain : «Toutes les femmes sont des reines, certaines plus reines que des reines...» C’est le son que plusieurs plateaux spéciaux dans nos télévisions utilisent pour le générique de leurs émissions spéciales 8 mars. Vous pouvez déjà deviner le contenu : il ne sera rien d’autre qu’un enchaînement de louanges sur la bravoure des femmes, leur capacité de résilience, un rappel des souffrances que nos mamans et grandsmères ont endurées au sein de la société. Mais aujourd’hui, je me demande : comment peut-on faire un si grand hors-sujet ? Est-ce un manque de connaissance ou une volonté manifeste d’ignorer le but de cette journée ?

Ainsi, j’ai grandi avec cette conscience collective qui fait de la Journée internationale des droits des femmes, une journée de célébration. Vous verrez certainement des événements ou publications où ils ne mentionneront que «Journée internationale des femmes», effaçant totalement la notion de droits, comme si ce jour servait uniquement à exalter une essence féminine plutôt qu’à revendiquer l’égalité et la justice. On nous parlera de «reines», de «mères courageuses», et de «gardiennes du foyer», tout en éludant soigneusement les revendications concrètes des femmes qui subissent chaque jour l’injustice, les violences et la précarité. Cette confusion n’est pas anodine, elle permet de neutraliser un combat politique en le réduisant à une célébration vide de revendications. Quand on parle de droits au Sénégal, si les gens ne nous disent pas que les femmes ont déjà tout, ils vont nous répondre que l’islam a déjà tout donné aux femmes, comme s’ils appliquaient à la perfection ce que l’islam prescrit. Cette rhétorique sert souvent à invalider toute demande de justice et d’égalité, alors même que dans les faits, les inégalités persistent et sont institutionnalisées.

Le 8 mars trouve son origine dans les luttes ouvrières et féministes du début du XXe siècle. En 1908, des milliers de femmes ont manifesté aux Etats-Unis pour réclamer de meilleures conditions de travail, le droit de vote et l’égalité des droits. En 1910, lors de la Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, Clara Zetkin propose l’idée d’une journée internationale pour revendiquer les droits des femmes. En 1917, en Russie, une grève des ouvrières marque un tournant dans l’histoire, menant à la reconnaissance officielle du 8 mars comme une journée de mobilisation pour les droits des femmes. En 1977, l’Onu institutionnalise cette date en tant que Journée internationale des droits des femmes, confirmant ainsi son ancrage dans les luttes pour l’égalité et contre les discriminations systémiques.

Mais l’histoire des luttes féminines ne se limite pas à l’Occident. Au Sénégal, un autre épisode emblématique s’est déroulé en mars 1820 : celui des femmes de Nder, qui ont marqué l’histoire par leur acte de résistance face à l’oppression. Ce jour-là, alors que les hommes du village étaient partis au champ, les envahisseurs maures ont attaqué. Plutôt que de se soumettre, ces femmes ont choisi de se battre. Face à la défaite inévitable, elles ont préféré périr dans les flammes du palais plutôt que d’être réduites en esclavage. Leur courage illustre la détermination et la force des femmes sénégalaises dans leur lutte pour la dignité et la liberté.

Le mois de mars est donc symbolique à plus d’un titre : il est le mois des luttes féminines, qu’elles soient ouvrières ou enracinées dans notre propre histoire. Il rappelle que la revendication des droits des femmes ne s’est jamais faite sans résistance ni sacrifices, et que la mémoire des luttes doit guider nos combats actuels.

Sous le thème de cette année : «Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation», une fois de plus, ce 8 mars s’inscrit dans une réalité marquée par les violences faites aux femmes, le recul des droits et la marginalisation politique. Alors que le Sénégal connaît des transformations majeures sur le plan politique avec l’arrivée du nouveau gouvernement, les femmes, elles, sont toujours laissées de côté. Leur représentation au sein du gouvernement a diminué, les violences n’ont pas cessé, et les avancées légales stagnent. Pendant que d’autres catégories de la population bénéficient du changement, les femmes restent reléguées aux marges du pouvoir et de la société.

Et en ce mois de Ramadan, le gouvernement nous doit bien un Soukeurou Kor. Puisque ce 8 mars est une journée de revendication, nous allons lui dire clairement le contenu du panier que nous voulons : pas des gestes symboliques, mais des actions concrètes pour faire respecter nos droits.

Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est un cadre sécuritaire où les féminicides, les agressions sexuelles et les violences conjugales ne sont plus relégués au rang de faits divers. Nous voulons des lois appliquées avec rigueur, des mécanismes de protection renforcés, des refuges sécurisés, un accompagnement psychologique des survivantes et des sanctions effectives contre les agresseurs.

Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est une égalité économique réelle, où les femmes ne sont plus confinées aux marges de l’économie informelle et de la précarité. L’accès aux financements, la reconnaissance du travail domestique, le soutien aux entrepreneures et l’égalité salariale ne doivent plus être des combats sans fin. Nous demandons aussi une protection sociale pour les travailleuses domestiques et toutes celles du secteur informel.

Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est une justice sociale tangible. Nous voulons un accès gratuit aux serviettes hygiéniques et des toilettes propres dans toutes les écoles. L’éducation des filles ne doit plus être entravée par des règles non prises en charge dignement. Il est temps de mettre en place une politique de lutte contre la précarité menstruelle et d’assurer la gratuité des protections hygiéniques dans les écoles et lieux publics.

Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est une réelle égalité dans l’accès à la terre. Il est inadmissible que des femmes qui nourrissent la population soient privées de la propriété foncière. Nous voulons des réformes foncières qui garantissent aux femmes un accès équitable aux titres de propriété et aux ressources agricoles.

Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est une véritable représentation politique et institutionnelle. Les décisions qui nous concernent doivent être prises avec nous, et non à notre place. A celles et ceux qui contestent les quotas, il suffit d’observer les nominations où la parité n’est pas obligatoire : les femmes y sont absentes. Ce n’est pas une question de compétence, mais de verrouillage du pouvoir par l’entre-soi masculin et des biais sexistes. La parité ne doit pas être un débat, mais une nécessité pour une démocratie équitable.

Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est un ministère qui défend réellement les droits des femmes. En réduisant le ministère de la Femme à un ministère de la Famille, on éloigne encore plus les luttes pour l’égalité. Nous voulons un ministère qui prenne des décisions ambitieuses en matière d’émancipation économique, politique et sociale des femmes.

Cette année, alors que le 8 mars coïncide avec le mois de Ramadan, j’espère que ce mois et ses exigences ne prendront pas le dessus sur l’essence de cette journée. J’espère que, plutôt que d’organiser des conférences religieuses vantant la résilience des femmes, les entreprises accorderont enfin une place à l’écoute des revendications des travailleuses. J’espère qu’au lieu de répondre concrètement aux demandes des femmes, ils ne se contenteront pas de louer leurs mérites à travers des discours sans engagement. J’espère, et j’espère encore, que le Président ne se limitera pas à un tweet accompagné d’un visuel nous souhaitant une «bonne journée». Nous voulons plus.

Le véritable Soukeurou Kor que l’on peut offrir aux femmes, c’est d’écouter leurs revendications et de prendre des mesures concrètes pour rendre effectifs leurs droits

Ps : *Soukeurou Kor : est une offre traditionnelle distribuée pendant le Ramadan, souvent sous forme de panier alimentaire.

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