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par Abdelaziz Moundé Njimbam

QUE LA FRANCE SE REMÉMORE, COMMÉMORE ET RÉPARE SES CRIMES EN AFRIQUE

il y’en a des millions - Derrière les murs muets de l’Elysée : le « bouton nucléaire » autorisant des coups d’Etat ; les assassinats répétés de leaders indépendantistes ; les opérations « homicides » décidés par des chefs d’Etat français, etc.

Abdelaziz Moundé Njimbam  |   Publication 08/04/2019

Votre mentor, Paul Ricoeur, éminent philosophe, dans sa retentissante somme « La Mémoire, l'Histoire, l'Oubli » s'interrogeait sur le procès mémoriel permanent qui constitue une des marques de notre époque : Entre remémoration et commémorations, quelle est la place de la juste mémoire ?

Quand certains, sous prétexte de combat contre la repentance, de sanctification du secret défense, indifféremment égarés et aveuglés par l’illusion de la supériorité occidentale, la grandeur à géométrie variable de la France et de la civilisation européenne, se refusent au devoir et au travail de mémoire sur l’Afrique, la complexité, les réalités et atrocités de son passé « français », vous avez choisi sur le cas rwandais, d’affronter une dure réalité et d’y répondre : la responsabilité de la France, dans l’un des plus grands massacres de l’histoire de l’Afrique. Une puissance qui a su sans rien dire. Un acteur géostratégique qui a couvert l’horreur perpétrée par ses « amis » et protégés au pouvoir. Un fournisseur d’armes qui a continué d’en approvisionner, au plus fort des massacres, les soutes à munition des génocidaires. Ricoeur le disait aussi : La fatalité, c'est personne, la responsabilité, c'est quelqu'un.

C’est tout à votre honneur, après tant d’années d’orgueilleux et vain déni de vos prédécesseurs, au verbe humaniste et à la grammaire cynique des relations internationales ; de « volontarisme » à pas mesurés de François Hollande, exprimant une émotion pour le carnage des tirailleurs de Thiaroye mais fermant toutes les portes aux réparations. Autant de temps d’une cécité d’une partie de l’opinion et de surdité de ces chevaliers qui ne jurent que par la gloire de la France - qu’elle mérite par tous les prestigieux acquis, idées et hauts faits de son histoire - et refusent sa part d’ombre et de ténèbres, pour emprunter à Stephen King et Conan Doyle, un mot éloquent et chargé de sens.

A votre honneur, même si votre présence à Kigali, à la place d’un haut représentant d’origine rwandaise, aurait donné aux actes, la grandeur et la sincérité des mots. 

L’honneur aussi de votre pays qui souvent, comme vous l’avez dit à Alger, a imaginé la Déclaration des Droits de l’Homme et oublié de la lire en Afrique, aussi sous le fallacieux prétexte de la « Mission civilisatrice », paravent sophiste du pillage des richesses et accessoirement bâtisseur d’écoles et d’hôpitaux.

Celui de tous ces français, lucides comme un Stendhal, généreux de leurs engagements tel un Jaurès, qui ont de leurs plumes, à l’image d’un André Gide, de leurs cris articulés à la Césaire, ou de leurs marches incessantes à la Bové, refusé que les verrous scellent éternellement ces placards remplis des cadavres de la présence française en Afrique.

Et, M. Macron, il y’en a des millions. Trop de millions ! Dans les catacombes de la diplomatie et de la raison d’Etat : les enfumades d’Algérie ; le nettoyage des opposants marocains ; les tombes sans nom des tirailleurs massacrés à Thiaroye, etc. 

Derrière les murs muets de l’Elysée : le « bouton nucléaire » autorisant des coups d’Etat ; les assassinats répétés de leaders indépendantistes ; les opérations « homicides » décidés par des chefs d’Etat français, etc. 

Dans les cimetières des intérêts économiques : les morts et les victimes irradiés de l’uranium au Gabon, jamais reconnus ni indemnisés ; les victimes des déportations ; les horribles sévices du travail forcé ; etc. 

Dans les fosses communes de la géopolitique : les deals secrets avec Leopold II au Congo, cache-sexe de millions de mains coupées, de têtes décapitées et de corps ensevelis ; les enfants et les morts affamés du Biafra ; etc. 

Dans les morgues incendiées de la lutte contre les mouvements indépendantistes et de résistance : les massacres des populations Bamiléké et Bassa du Cameroun, les exécutions de Fort-Crampel où l’on faisait détonner des explosifs dans la bouche des résistants pour « méduser » ceux qui suivraient leur exemple ; les expéditions punitives des missions ; le glaive sanglant et les canons d’horreur de Faidherbe, Gallieni, généraux célébrés de la République ; etc. 

Dans les pages jaunies des archives militaires, calcifiées sous le sceau d’un secret-défense suranné. 

Ces fantômes, victimes collatérales des appétits de puissance économique, géopolitique géostratégique et de l’avidité humaine, ne sont pas la fiction du Thriller de Michael Jackson ou un chapitre de Jack l’Eventreur. Ils sont une réalité niée, voilée depuis tant de décennies, mauvaise conscience de ceux qui ne rêvent que de table rase du passé, tel ce gouverneur français à l’abolition de l’esclavage en 1848 aux Antilles, alors qu’ils célèbrent De Gaulle, Napoléon, Jeanne D’Arc ou les pages glorieuses de Vercingétorix. 

A force de les enfoncer sous les mers comme ce rail de morts de l’esclavage abandonnés par les bateaux négriers, de les dissimuler, ils sont redécouverts avec rage par une grande partie de la jeunesse africaine, sous l’effet d’un lent et patient travail de conscience historique. Ils peuplent l’inconscient collectif, se heurtent à l’histoire, à la subjectivité, à l’affectivité et aux choix idéologiques. Ce que le bons sens se refuse alors est braconné par le conspirationnisme. Ce que l’honneur se refuse est usurpé par la mauvaise foi et le ressentiment. Le fuel du sentiment anti-français y trouve alors ses gisements les plus prolifiques. L’hystérisation des réseaux sociaux y puise son gaz. La radicalisation des esprits y siphonne son carburant. 

Ce qu’il faut, c’est de briser la glace des mensonges et dénis officiels, en, exposant à la vue des générations futures, la vérité sur ce passé qui ne passe pas : les Etats-Unis en ont pris le chemin. 

Ce qu’il faut, sans hiérarchiser ou télescoper les mémoires, c’est de prendre le fil de cette proposition de loi, formulée par Cécile Duflot, portant sur la reconnaissance des crimes coloniaux de la France : claire, officielle, solennelle. 

Ce qu’il faut aussi dans le calme des bibliothèques, des salles d’archives et des laboratoires de recherche, c’est d’associer les historiens de tous ces horizons dans un travail ouvert, rigoureux pour exhumer et rendre intelligible, le rôle obscur de la France après les ces Indépendances octroyées, sous contrôle, où les coups d’Etat, assassinats et actes de déstabilisation économique, ont trahi les belles déclarations des visites et toasts officiels. 

Ce qu’il faut, c’est d’oser débaptiser ces rues, stèles et places en France ou y apposer des explications claires, qui font l’apologie et célèbre les acteurs les plus pernicieux de ces crimes et horreurs. 

Enfin, comme pour ce qu'attend Haiti, terre qui a du payer un tribut pour avoir sa liberté, l’honneur de la France, qui a indemnisé les marchands d’esclaves, en créant par exemple, après l'abolition, la Banque du Sénégal, ancêtre de la Banque de l’Ouest Africain et de cette monnaie qui attente à notre souveraineté qu’ est le Franc Cfa, est de se défaire d’une raideur de puissant en abordant avec sérieux et rationalité, au pays de Descartes, la question des réparations. Elle ne parlera plus dans ses rencontres avec l’Afrique ou au sujet des Africains, d’aide ou de charité, mais de justice, de vérité et de fraternité !

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