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par Saliou Ngom

QUE PEUT-ON APPRENDRE DE CES LÉGISLATIVES ?

Les électeurs de l’opposition n’ont pas répondu à un projet politique précis. Ils ont plutôt voulu manifester leur désaccord vis-à-vis de la position ambivalente du président relativement au troisième mandat

Saliou Ngom  |   Publication 03/08/2022

Après des mois de manifestations de l’opposition et un processus décrié par différents acteurs (société civile, partis recalés, etc.), le Sénégal a tenu ses élections législatives le 31 juillet 2022. Deux faits majeurs marquent le processus électoral : d’une part le rejet de la liste nationale des titulaires de l’opposition significative (Yewwi), d’autre part  une série de manifestations interdites dont les tournures parfois malheureuses[1] auront contribué à raviver une violence pré-électorale que nombre d’observateurs voyaient venir. De surcroît, l’épouvantail de l’irrédentisme, du régionalisme et de « l’ethnicisme » agité par les partisans du parti pouvoir pour viser Ousmane Sonko, président du parti Pastef et leader de l’opposition, aura non seulement mis de l’huile sur le feu, mais surtout radicaliser les partisans d’une formation politique qui n’avaient pas fini de faire les frais d’une vague d’arrestations qu’ils considèrent comme une volonté manifeste de neutraliser l’opposition et de dissuader tout engagement dans les mouvements de contestation. 

L’hypothèse d’un troisième mandat du président Macky Sall a amplement dominé les discours de campagne. La probabilité que le président sortant annonce sa candidature est actuellement au centre de la discorde entre la majorité et l’opposition. Nombre de voix estiment que cette candidature pour un troisième mandat serait non seulement inconstitutionnelle, mais en plus viendrait fouler au pied la parole donnée d’un président qui, lors d’une déclaration publique avait clairement pris l’engagement de renoncer à toute velléité d’aspirer à un troisième mandat, d’autant plus que la constitution ne lui en donnait guère la possibilité. Voilà bien qui explique toute la portée de ces élections législatives que d’aucuns ont d’ailleurs qualifié d’une élection présidentielle avant l’heure, en estimant que si le parti présidentiel en venait à les perdre, cela signifierait que le peuple électoral avait opposé un refus systématique du projet de candidature qu’on prête au président Sall et à propos duquel il tarde toujours à apporter une réponse claire. Or la page du mécontentement populaire dont les manifestions de février 2021 ont été une expression, n’est visiblement pas tournée.

Rappelons que depuis l’ouverture politique des années 1980, l’opposition a toujours eu des difficultés pour s’imposer lors des échéances législatives. Ce qui s’explique en partie par le mode de scrutin, en phase avec les régimes présidentiels,  qui avantage plus la majorité présidentielle que l’opposition. On sait bien que quand l’agenda électoral est fait de telle sorte que les législatives se tiennent quelques mois seulement après la présidentielle, l’avantage revient au président élu et à son parti, surtout lorsqu’il s’agit d’une première accession au pouvoir. La particularité de ce scrutin législatif sénégalais de 2022 est qu’il s’est déroulé plus de quarante mois après l’élection présidentielle, en raison notamment du retour du septennat avant l’élection de Macky Sall. Cette configuration bouscule l’agenda institutionnel.[2] Les élections à mi-mandat favorisent très souvent l’opposition dans cette configuration. C’est d’ailleurs pour cette raison que la France est revenue au quinquennat pour éviter les cohabitations et les élections à mi-mandat.[3] L’un des enseignements de ces élections, c’est la nécessité de rationalisation du système politique, avec la tenue des élections législatives au cours de la même année que la présidentielle pour éviter des élections à mi-mandat et/ou une potentielle cohabitation.  Le président de la République avait raté cette occasion, en ayant renoncé à réduire son mandat de 7 à 5 ans en 2017.[4]

Bien évidemment, on ne peut attribuer à ce dysfonctionnement institutionnel l’essentiel de l’échec de la majorité dans les grandes villes et les centres urbains. Face au mode de scrutin majoritaire à un tour, l’opposition a trouvé une formule de coalition jusque-là inexpérimentée lors des échéances électorales. Cette stratégie électorale novatrice a pu leur éviter un éclatement de leur électorat, et par la même occasion, leur a  permis de s’octroyer l’alliance du parti démocratique sénégalais (Wallu),  une formation politique qui, à partir de cette alliance, put également saisir l’occasion pour revenir au-devant de la scène politique.  

Le caractère inédit de ce scrutin se trouve aussi dans les résultats, provisoires bien sûrs, et qui semblent donner un avantage à l’opposition dans beaucoup de grandes villes. Bien que nous ne disposons pas encore de données empiriques suffisantes, tout porte à croire que ce vote est globalement de l’ordre d’un vote utile doublé d’un vote sanction. Les électeurs, notamment ceux des grandes villes, qui semblent plus attachés aux idéaux démocratiques, plus préoccupés par la question sociale (chômage des jeunes, cherté de la vie, etc.) la question de l’indépendance vis-à-vis de la France, la gestion transparente des ressources naturelles et du foncier.

Bien conscientisés par les nouveaux mouvements sociaux, nombre d’électeurs issus des grandes villes du pays considèrent que le président Macky Sall n’est rien de moins que le candidat d’une France soucieuse de renforcer sa mainmise politique, économique et militaire sur cette partie du continent, et qu’ils ne seraient pas surpris de voir la France user de différentes stratégies pour maintenir au pouvoir Macky Sall, plus que jamais considéré comme un acteur clé du dispositif néocolonial. Plus qu’un vote d’adhésion, le vote pour la coalisation, traduit chez les électeurs, notamment ceux issus des grands centres urbains, un  rejet du régime sortant et de ses alliés de l’intérieur comme ceux de l’extérieur.

Consciente de ce que peut lui rapporter une assimilation entre troisième mandat et perpétuation de la domination française, l’opposition a aussi misé la dessus pour rendre encore plus impopulaire le président sortant et lui faire perdre la majorité à l’Assemblée, et éventuellement l’élection présidentielle de 2024.

De fait, les électeurs de l’opposition n’ont pas répondu à une offre ou à un projet politique précis, mais ont plutôt voulu manifester leur opposition vis-à-vis d’une position obscure et ambivalente du président de la République relativement au troisième mandat. Ils n’ont pas simplement choisi un candidat au niveau local, ils ont plutôt choisi la liste/coalition la plus à même de freiner la « tentative » du président de la République de se représenter lors des prochaines présidentielles. C’est pour cette raison que la configuration électorale bipolarisée semble tourner à l’avantage de l’opposition significative au détriment des petites listes ou des troisièmes voies. Cette configuration bipolarisée a aussi laissé très peu de marges aux débats thématiques. D’ailleurs pour accentuer cette bipolarisation, les jeunes et Ousmane Sonko lui-même n’ont pas hésité à insinuer que ces petites listes faisaient le jeu de la majorité présidentielle.

Enfin, l’un des enseignements de ce scrutin, c’est le faible taux de participation des électeurs qui fragilise partiellement la légitimité de l’Assemblée nationale. Il y a une nécessité pour les chercheurs mais aussi pour les politiques de comprendre le contenu de cette abstention qui peut traduire un désintérêt pour la politique. Il peut effectivement y avoir un message politique à comprendre dans l’abstention en général et celle des jeunes en particulier. En plus des difficultés structurelles face auxquelles aucun gouvernement, depuis l’alternance de 2000 jusqu’à maintenant, n’a pu réussir à trouver des réponses satisfaisantes et durables, pourrait-on interpréter cette abstention comme l’effet de conduites et de pratiques plus conjoncturelles, à l’image du spectacle de violence[5] (violence verbale, symbolique et physique) qui est devenue monnaie courante qui n’honorent pas l’image des acteurs politiques, la transhumance politique et l’inconstance des acteurs politiques, l’usage instrumentaliste et opportuniste que les dirigeants font de politiques publiques devant pourtant profiter aux citoyens, peu importe leur appartenance politique[6] ?

Enfin, il est à se demander si le désaveu qui se traduit par un taux d’abstention important, n’est pas également un terreau favorable à l’émergence de nouvelles figures d’hommes politiques qui peuvent venir de la société civile, de l’univers des mouvements sociaux, qui sont tout sauf des hommes du sérail et qui sont de plus en plus suivis sur les médias classiques et surtout sur les médias sociaux.

Dr Saliou Ngom est socio-politiste, chercheur à l’IFAN Ch. A. Diop.

[1] Déjà lors de manifestations de février 2021, 14 personnes avaient perdu la vie, sans qu’une enquête ne soit ouverte.

[2] C’est souvent le cas en France notamment avec l’élection du sénat, qui se tient à mi-mandat.

[3] Le septennat présidentiel avait occasionné à deux reprises des cohabitations au cours des années 90 (sous F. Mitterrand avec J. Chirac et sous J. Chirac avec L. Jospin).

[4] Bien sûr qu’il avait choisi de consulter le conseil constitutionnel, mais avait la possibilité d’organiser un referendum, d’autant que c’était une forte promesse de campagne.

[5] Dans la scène politique sénégalaise, la généralisation de la violence se traduit sous plusieurs formes. Elle concerne les propos et appels haineux venant des différentes tendances politiques. Elle consiste également dans l’émergence de nervis et gros bras, recrutés généralement par les leaders politiques et leurs partis, pour des opérations de protection et de réplique mais surtout d’intimidation du camp adverse.

[6] Nombre de jeunes restent persuadés que des dispositifs tels que la DER ou la Bourse familiale mis en œuvre par le gouvernement sont détournés à des fins politiciennes. D’aucuns estiment que seuls les militants du parti au pouvoir bénéficient de ces dispositifs. Il en résulte  un désenchantement et une perte de confiance de nombre de jeunes vis-à-vis des institutions en général.

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