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Par Babacar P. MBAYE

RUSSIE-AFRIQUE, L’ALLIANCE DES PERDANTS OU LE BAL DES ILLUSIONS ?

Se présentant comme une puissance incontournable auprès de certains États et groupuscules en Afrique, Moscou se retrouve aujourd'hui affaiblie, industriellement comme militairement

Babacar P. Mbaye  |   Publication 22/03/2025

Trois années viennent de s’écouler après le début de l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Force est de constater qu’il s’agit de l’anniversaire d’un échec fracassant. La « guerre éclair » voulue par Vladimir Poutine et ses stratèges du Kremlin s’est transformée en « Vietnam russe ».

Embourbées en Ukraine, les troupes russes montrent leur vulnérabilité, et ce conflit a révélé les limites stratégiques et militaires du Kremlin. Se présentant comme une puissance incontournable auprès de certains États et groupuscules en Afrique, Moscou se retrouve aujourd'hui affaiblie, industriellement comme militairement, et en proie à l’isolement diplomatique malgré le soutien de Trump consécutif à un retournement d’alliance. Cette impasse militaire soulève des questions cruciales pour les pays africains, notamment en Afrique centrale et dans le Sahel, qui se sont rapprochés de la Russie ces dernières années : Moscou est-elle vraiment un partenaire fiable qui honore ses engagements ? Ou est-elle simplement une puissance en déclin, incapable de garantir une coopération durable ? Ces questions sont d’autant plus importantes à l’heure où Moscou multiplie les défaites sur la scène internationale.

Moscou : un colosse aux pieds d’argile

Engagée sur plusieurs fronts, la Russie multiplie les revers militaires. L'armée russe, autrefois vantée comme l'une des plus puissantes au monde, a révélé ses failles structurelles majeures. Le matériel est défaillant car en Ukraine, 80 à 85 % de l’arsenal russe est composé d’armes de l'époque soviétique.

Il s’y ajoute une insuffisance des chaînes d’approvisionnement face aux pertes subies, des pertes humaines massives avec un lourd bilan qui s’élève à plus de 600.000 russes blessés ou tués, corruption endémique, entre autres maux.

Avec son offensive, la Russie a réveillé un sentiment patriotique jadis latent en Ukraine, qui s’est traduit en une mobilisation de toute la société autour du Président Zelenski. Cette erreur stratégique commise par le Kremlin au nom d’un curieux motif de « dénazification de l’Ukraine » a coûté cher à la Russie, qui tablait sur une prise rapide de Kiev et qui se retrouve finalement embourbée dans ce conflit qui semble interminable. Cette situation affaiblit non seulement sa crédibilité militaire, mais également sa capacité à soutenir ses partenaires à l’international, en témoigne la débâcle sécuritaire actuelle en Syrie.

La Syrie : un théâtre d’expression des limites du partenariat sécuritaire russe

En Syrie, Moscou a soutenu indéfectiblement le gouvernement de Bachar al-Assad, pourtant auteur de crimes de grande ampleur depuis l’éclatement de la guerre civile meurtrière dans le pays en 2011. La récente chute du gouvernement Assad grâce à une offensive éclair de la rébellion du HTC dirigée par Abou Mouhammed Al Joulani, a donc exposé les failles du partenariat russe, qui a échoué à protéger son allié dans un contexte sécuritaire dégradé. Malgré les installations navales russes dans le port de Tartous, les soutiens logistiques et en renseignement, Moscou a assisté bras ballants à la prise du pouvoir des maquisards, qui après Alep et Homs, ont pu prendre Damas sans aucune résistance. La Russie n’a pu pour son vieil allié Bachar que lui offrir une extradition vers Moscou. Pire encore, la Russie a sitôt après avoir accueilli, a débuté les négociations avec le nouveau gouvernement syrien en place, HTC (Hayat Tahrir alCham), seulement quelques jours après la prise de Damas. Certains observateurs n’ont pas hésité à rappeler la nature cynique et opportuniste du Kremlin.

Les négociations initiales n'ayant pas abouti à la protection des deux bases militaires russes présentes en Syrie, des images satellites révèlent des rassemblements importants de matériel sur ces mêmes bases. Alors que ces deux bases sont cruciales pour la projection des forces russes vers l’Afrique, il semble que la Russie envisage de les déplacer vers la Libye. Ce déplacement consacrerait une perte d’influence russe au Moyen-Orient au profit d’autres puissances régionales comme la Turquie d’Erdogan qui a soutenu et équipé HTC ou l’Iran des Mollahs mise en difficulté par les succès israéliens auprès de ses proxys du Hezbollah et du Hamas.

Ce phénomène met en lumière l’incapacité longtemps pointé de la Russie à honorer ses partenariats à l’international, préférant toujours assurer ses intérêts propres, quitte à pactiser avec les ennemis de ses soi-disant « amis ».

Compte tenu de l’échec russe à garantir la paix et la sécurité dans un pays au MoyenOrient, comment la Russie pourrait-elle garantir une coopération sécuritaire fiable et fructueuse à l’échelle d’un continent entier, précisément l’Afrique, lui aussi secoué par de graves enjeux sécuritaires ?

En afrique, des promesses vides et des alliances précaires

Depuis plusieurs années, plusieurs pays africains, notamment au Sahel et en Afrique centrale, se sont rapprochés de la Russie et ont fait le choix du partenariat sécuritaire russe. Les juntes au Mali, au Burkina et au Niger, qui ont toutes arraché le pouvoir aux mains de régimes démocratiques, sont notamment allées chercher à Moscou un soutien militaire qui prend la forme d’armements bon marché et de sociétés militaires privées mais répondant du Kremlin. Elles sont incarnées par les groupes Wagner et Africa Corps, qui profitent de leur partenariat avec des pays africains pour renforcer leur influence sur le continent, tout en pillant illégalement leurs ressources naturelles et en s’attaquant aux populations civiles.

Alors que la Russie se positionne comme partenaire sécuritaire incontournable en promettant sécurité et stabilité, la sanglante défaite à Tinzaouaten l’année dernière face aux miliciens Touaregs du CMA prouve qu’il s’agit de promesses difficilement tenables. En plus de s’accompagner d’une situation sécuritaire dégradée, la présence russe en Afrique a contribué à la persistance des violences commises contre les populations civiles et est même associée à des violations des droits de l'homme, comme en témoigne il y a quelques jours l’assassinat d’une vingtaine de civils dans le Nord du Mali, pour lequel les mercenaires russes sont les principaux suspects. De la même façon, la Russie prétend apporter un soutien total à ses partenaires africains dans plusieurs domaines tels que le « développement économique, […] le règlement des problèmes alimentaires ou les conséquences des catastrophes naturelles » ; il s’agit de promesses réitérées lors d’une conférence organisée à Sotchi, les 9 et 10 novembre 2024 avec des activistes et complotistes sous parapluie russe. Pourtant, dans les faits, les actions russes favorisent au contraire ces problèmes. Moscou participe activement au pillage illégal des ressources africaines, selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch, qu’il s’agisse de minerais tels que l’or ou les diamants, dont le vol contribue activement à l’appauvrissement des populations, favorisant de nouveaux déplacements migratoires.

Pour les nations africaines qui ont reçu un soutien militaire ou diplomatique de Moscou, le constat de dépréciation de leur note diplomatique est alarmant. Les États de l’AES ont fait sécession de la CEDEAO ; le Niger du fantasque Tiani vient d’annoncer son départ de l’OIF, renonçant ainsi à une tradition vieille de près de 60 ans, surtout dans un pays dont l’ancien président et co-fondateur de l’organisation, La Russie, en perte de vitesse, exsangue militairement, est-elle encore en mesure d’assurer ses promesses : la sécurité, la protection des régimes en place ou le respect de ses accords avec les États africains dont les besoins de liquidités se chiffrent en milliers de milliards afin de résoudre les questions liées à l’emploi, à l’accès à l’eau et à l’électricité ? Rien n’est moins sûr, surtout avec l’enlisement actuel en Ukraine.

Une dépendance à une puissance déclinante pourrait s’avérer être une erreur stratégique fatale pour les États africains au moment où les jeunesses dans les pays concernés perdent patience et se rendent compte que les promesses des putschistes censées améliorer leur vie quotidienne ne sont guère tenues. Au contraire, les militaires se montrent plus préoccupés dans leur renforcement au pouvoir au mépris des règles démocratiques plutôt que dans la transmission du pouvoir aux civils.

Les échecs stratégiques répétés de la Russie, son incapacité à honorer ses engagements et ses promesses non tenues à ses « amis » devraient inciter les pays africains à reconsidérer leurs partenariats. Que fera Moscou si des groupes terroristes menacent des capitales africaines comme Bamako, Niamey, Ouagadougou ou Bangui ? Compte tenu de ses revers en Ukraine et en Syrie, il est légitime de douter de sa capacité et de sa volonté à intervenir efficacement. Les dirigeants africains, surtout nos voisins du Sahel, doivent évaluer avec prudence la fiabilité de leur partenaire stratégique et envisager des alliances plus fiables et durables pour les appuyer sécuritairement, préserver leur souveraineté et favoriser le développement de leurs nations.

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