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par Assane KANE & Madany TALL

SILENCE, L’ÉCOLE SE MEURT !

Aucune région n’atteint 50% de réussite au bac depuis plusieurs décennies, pire certaines régions comme Kaffrine n’atteignent même pas 25% de réussite en 2019 - La liste des maux est longue et le chantier est vaste

Assane KANE & Madany TALL  |   Publication 26/07/2019

Tel semble être le constat à l’analyse des résultats provisoires du Baccalauréat millésime 2019 au Sénégal. Les faibles taux de réussite enregistrés au premier tour traduisaient déjà la longue agonie dans laquelle est plongée l’école sénégalaise depuis des décennies. Les résultats définitifs (37,22% de réussite au niveau national) ne sont guère meilleurs que les tendances des dernières décennies et présentent des disparités inquiétantes selon les régions et les établissements. En effet, aucune région du Sénégal n’atteint la barre des 50% de réussite depuis plusieurs décennies, pire certaines régions comme Kaffrine n’atteignent même pas 25% de réussite en 2019. Avec un taux moyen de 24,03% sur l’ensemble de la région, c’est à peine 1 élève sur 4 qui a réussi au bac 2019 à Kaffrine. Nos résultats nationaux demeurent ainsi ridicules, en comparaison à certains pays comme le Maroc qui affiche un taux de réussite avoisinant les 78% (plus de 3 élèves sur 4)... Comment comprendre qu’un Etat puisse consacrer plus de 41% de son budget de fonctionnement à un des secteurs névralgiques de son économie et produire en sortie un système aussi opaque, illisible et inefficient que le système éducatif sénégalais. L’ironie du sort réside dans le fait que nous n’arrivons même pas à obtenir un pourcentage de réussite au baccalauréat équivalant au pourcentage du budget national alloué au secteur concerné. 

Par ailleurs, les publications annuelles de l’UNESCO sur l’enseignement montrent que des pays comme la Cote d’Ivoire ou le Burkina Faso réalisent des taux de scolarisation bruts remarquables au primaire et au secondaire (entre 98% et presque 100% en 2017), en y consacrant une part de leur budget national relativement beaucoup moins importante, alors que le Sénégal atteint à peine 84% de taux de scolarisation brut sur le même segment, accompagné d’une aggravation continue du décrochage scolaire dans le secondaire au cours des dernières années. En termes plus clairs et directs, comment expliquer que notre système d’enseignement produise des élèves de 6éme qui ne savent pas écrire leurs noms ; des enseignants qui n’ont pas les outils nécessaires pour s’approprier le programme pédagogique qu’ils doivent dispenser ou des étudiants titulaires du baccalauréat qui peinent souvent à distinguer un COD d’un COI?... La liste des maux est longue et le chantier est vaste. Il serait même trop ambitieux de vouloir résumer tous les tenants et aboutissants de la problématique de l’enseignement au Sénégal dans une seule contribution. Cela est d’autant plus vrai que les causes et effets de ce chaos s’imbriquent et se confondent dans une illisibilité rendant improbable toute analyse globale.

En effet, des esprits plus aguerris et des instances mieux outillées se sont penchés sur le “patient” mais il faut convenir que les thérapies préconisées et appliquées ça et là se sont avérées inefficaces. De multiples initiatives ont été mises en oeuvre pour mettre fin à la mort lente de l’école sénégalaise. Des Etats Généraux de l’Education aux Assises de l’Education, en passant par les divers programmes type PDEF ou PAQUET, les divers régimes qui se sont succédés ces dernières années n’ont pu trouver dans leurs parades respectives, des solutions durables pour sortir l’école sénégalaise de l’ornière. Le PAQUET ( Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence, Secteur Education 2013/2025) est la dernière trouvaille de l’actuel régime pour réanimer un système en situation de mort clinique. Il succède au PDEF ( Programme Décennal de développement de l’Education et de la Formation) initié sous la gouvernance Diouf puis repris et adapté par le gouvernement Wade.

Ses objectifs visent entre autres, un accès universel à l’éducation mais surtout une amélioration de la qualité de l’enseignement et de la productivité des divers acteurs. Mais les chiffres sont têtus et il faut convenir que le bilan de la première phase du PAQUET (2013-2015) est très mitigé en dépit de la volonté du gouvernement de présenter des résultats partiels positifs. Cette volonté d’enfumage tout aussi perceptible dans d’autres secteurs de notre économie, révélé une certaine impuissance à trouver des solutions susceptibles de remettre véritablement sur pied notre système éducatif. Le programme PAQUET s’en trouve d’ailleurs rallongé de 5 ans par l’actuel gouvernement, avec une deuxième phase 2018-2030 qui peine à trouver son chemin. Il est alors légitime de s’interroger sur la nature des réponses préconisées pour redonner un nouveau souffle à un système visiblement sclérosé. Les différentes réponses apportées successivement semblent conjoncturelles ou mal calibrées face à des problématiques beaucoup plus structurelles dans leurs réalités. Au vu des moyens engagés dans l’éducation, il apparait évident qu’il subsiste une absence totale de rationalisation des ressources allouées, mais aussi une mauvaise exécution des politiques sectorielles qui trahit l’incapacité de nos dirigeants actuels à exécuter une politique publique de l’éducation pouvant donner des bons résultats. Nous héritons alors d’un système éducatif atrophié à tous les niveaux, dont les causes d’échecs sont protéiformes et tout aussi préoccupantes les unes que les autres. On peut citer entre autres problématiques :

Des Curricula et méthodes d’évaluation des connaissances non adaptés aux réalités que vivent nos élèves et enseignants: Programmes et méthodes pédagogiques inutilement complexifiés et difficiles à appliquer pour beaucoup d’enseignants mal formés et peu accompagnés Promotion du « Zéro redoublement » Méthodes d’évaluation des élèves dictées par l’Inspection d’Académie et qui ne laissent plus aucune marge de manœuvre à l’enseignant ;

Des infrastructures manquantes ou vétustes A titre d’exemple, le nombre d’abris provisoires s’élevait à la fin de l’année 2017, à plus de 6800 abris sur un total de plus de 68000 salles de classes (10% du parc scolaire en primaire et secondaire). Comment peut-on admettre dans notre pays, qu’1 salle de classe sur 10 soit construite en banco, “crintin”, paille et branchages qu’il faut très souvent reconstruire à chaque rentrée des classes parce que détruite par les pluies hivernales, alors que des cas de corruption et de détournement de deniers publics sont régulièrement portés sur la place publique.

Une politique peu lisible et mal coordonnée e avec plusieurs projets parallèles au programme principal (projets LPT, RAP, poursuite de certaines méthodes du PDEF, etc…).

Une mauvaise allocation budgétaire par secteur et des sources de financement mal coordonnées qui traduisent une mauvaise définition des priorités par le gouvernement. C’est ce que suggère le projet RAP (Renforcement de l’Appui à la Protection des enfants) financé à 4,6 Milliards de FCFA. Ce projet vise, entre autres, à protéger une population cible de 760.000 élèves de 3 à 18 ans avec 243 ouvrages annexes (notez le bien, annexes). Ces ouvrages annexes peuvent aller du mur de clôture dans des établissements triés sur le volet (allez savoir comment), à des espaces dénommés « amis des enfants » pour amuser la galerie, en passant par des « bancs maçonnés » (allez savoir ce que c’est un banc maçonné). Alors que dans des communes comme Kédougou, 3 salles de classes sur 5 sont des abris provisoires en paille et banco dans lesquelles élèves et enseignants prient ensemble tous les jours pour que la pluie ne vienne suspendre les cours.

Une politique de l’éducation non adaptée à nos réalités sociales et sociétales et qui affichent en toute logique des résultats contreproductifs. En exemple, il a été rapporté que le concept de «  Gouvernement scolaire  » du programme PAQUET a entrainé une dégradation des résultats scolaires de beaucoup d’élèves du secondaire qui avaient de très bonnes évaluations auparavant. Beaucoup de ces élèves privilégient régulièrement des activités périscolaires mal adaptées auxquelles ils ne sont pas préparés, au détriment des vrais enseignements dispensés en classe.

Le manque de formation des enseignants qui représente un des plus grands fléaux de notre système éducatif. Nous sommes sans doute nombreux à regretter l’ancien système de recrutement et de formation des enseignants avec l’Ecole Normale Supérieure, devenue maitenant Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation (FASTEF). A l’inverse, nous déplorons profondément le processus actuel de recrutement et de formation des enseignants vacataires dont les quelques seminaires organisés en amont de la prise de fonction ne suffisent guère à rendre à notre éducation ses lettres de noblesse, au contraire.

Les grèves récurrentes à tous les niveaux du système scolaire et universitaire qui ont négativement impacté le processus d’acquisition des connaissances pour plusieurs générations. Cette situation entraine entre autres, un développement accéléré des étabissements privés sur l’ensemble du territoire national, au détriment de la qualité de l’enseignement dans les établissements publics.

Les détournements de fonds qui gangrènent le processus d’attribution des marchés publics dans le secteur de l’éducation. Des cas de fraudes ont été révélés sous l’administration du précédent Ministre de l’Education Nationale et portés à la connaissance de l’OFNAC (l’Office Nationale de lutte contre la Fraude et la Corruption), concernant l’attribution présumée frauduleuse de marchés publics de constructions d’équipements éducatifs  (réhabilitation des lycées Mariama Ba et Ahmet Fall, construction de 9 collèges et de 250 salles de classes dans les régions de Dakar, Tamba, Kaolack, Kolda, Thiès, Saint-Louis, Kaffrine, Ziguinchor et Fatick).

Le faible niveau de rémunération des enseignants du primaire et du secondaire au regard de la noble mission qui leur est dévolue et de leurs conditions de travail difficiles.

Il en découle un système éducatif quasi-censitaire qui, non seulement consacre la rupture de l’égalité entre citoyens, mais ne propose aux plus défavorisés que la déperdition scolaire et une déscolarisation précoce. Cette liste de maux, loin d’être exhaustive, peut constituer une base de travail pour qui souhaite contribuer à l’ébauche de solutions durables pour la renaissance de notre système éducatif, jadis tant convoité dans toute la sous-région. A la République des Valeurs, nous consacrons déjà et continuerons à consacrer nos plumes et toutes nos énergies à ce noble projet de reconstruction ô combien déterminant pour la survie de notre société, car il s’agit bien de cela.

Par Assane KANE & Madany TALL

RÉPUBLIQUE DES VALEURS DIASPORA – USA/FRANCE

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