BILAN D'ÉTAPE DU DIALOGUE POLITIQUE
La Commission politique du dialogue national a bouclé mercredi la première phase de ses travaux avec à la clef 23 points d’accords, 2 désaccords et 6 questions en suspens

La Commission politique du dialogue national a bouclé hier la première phase de ses travaux avec à la clef 23 points d’accords, 2 désaccords et 6 questions en suspens. Tout ceci sera synthétisé dans un rapport définitif mercredi prochain avant d’être transmis au président de la république.
Les dialogueurs ont épuisé hier les différentes questions qui devraient être étudiées avant l’audit du fichier électoral. Ils vont se retrouver mercredi prochain pour valider le rapport définitif qui sera transmis au président de la République par le canal du président du Comité de Pilotage du Dialogue national Famara Ibrahima Sagna.
A l’issue de cette première étape, il a été dénombré 23 points d’accord, 2 points de désaccord et 5 questions en suspens. Les questions ayant fait l’objet de consensus seront, selon nos informations, déposées à l’Assemblée nationale pour examen. Il s’agit entre autres :
-de l'élection au suffrage universel direct des maires et des présidents de conseil départemental, tête de liste majoritaire ;
-de l'harmonisation du pourcentage de la répartition des sièges des élections départementales avec les élections municipales (45% au scrutin de liste majoritaire et 55% au scrutin de liste proportionnelle) ;
-du principe de financement public des partis politiques ; de la prise en compte de la situation des personnes vivant avec un handicap à travers une plus grande implication dans le processus électoral et une facilitation de l'accès aux bureaux de vote;
-de la nécessité de conformer la loi 78-02 du 29 Janvier 1978 relative aux réunions à la Constitution actuelle en y intégrant la marche pacifique et le droit de marche, l’obligation du respect de l’itinéraire et de la durée de la marche, l'encadrement, la réponse de l’autorité administrative dans un délai de soixante-douze (72) heures en cas d’interdiction;
-de la suppression du parrainage aux élections locales; de la vacance et de la suppléance au poste de maire et président de Conseil départemental ; de la rationalisation du calendrier républicain ; etc.
Pour ce qui est des points de désaccord, il faut relever premièrement la question du cumul de la fonction de chef de l’Etat et de chef de parti. Sur ce point, la majorité s’est montrée intransigeante et estime qu’il est non négociable. L’autre question qui devrait être tranchée par le président de la République, c’est le statut de l’opposition et de son chef. Pour ces deux questions, c’est l’opposition elle-même qui a fait échouer les négociations suite à des dissensions internes.
Ainsi, concernant la désignation du chef de l’opposition, le président de la République devra choisir entre le candidat arrivé deuxième à la présidentielle ou la tête de liste du parti ou de la coalition arrivée deuxième à l’Assemblée nationale. Et pour le statut de l’opposition, la commission politique a recommandé au Président Macky Sall de mettre en place un groupe d’experts qui va proposer un contenu pour la loi en question.
Hormis ces points d’accord et de désaccord, il y a des questions qui restent toujours en suspens. Il s’agit du bulletin unique, du parrainage à la présidentielle, de la caution, des autorités en charge des élections (CENA, CNRA, le ministère en charge des élections,…), et du rôle de la justice dans le processus électoral. Ces sujets seront examinés sur la base des résultats de l’évaluation du processus électoral. La commission politique attend ainsi que les experts en charge de ce travail fassent des recommandations pour pouvoir se pencher sur ces questions.
RATIONALISATION DU CALENDRIER REPUBLICAIN ET REPORT DES ELECTIONS LOCALES
Revenant sur les discussions d’hier autour de la rationalisation du calendrier républicain, tous les pôles se sont montrés d’accord sur le principe, mais à condition que son application soit effective après l’élection présidentielle de 2024. Maintenant, après cette échéance, des modifications pourraient être faites pour permettre que l’élection présidentielle et les Législatives se tiennent la même année ; les locales et l’élection du HCCT se déroulent aussi la même année. Et qu’il y ait un espacement de deux à trois ans entre les deux premiers scrutins et les deux derniers.
En ce qui concerne le report des élections locales prévues le 28 mars, nos interlocuteurs estiment être toujours en discussion et que mercredi prochain ils vont se retrouver pour avoir des informations sur le niveau de mise en œuvre des procédures pour l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus. Ces deux étapes sont déterminantes pour connaitre la date des élections. Joint au téléphone, le responsable du pôle des non-alignés informe que la question n’a pas encore été abordée lors des discussions. «La commission politique a fait ce qu’elle devait faire en adoptant des termes de référence pour l’audit et l’évaluation et l’a transmis au gouvernement. Nous demandons au gouvernement de nous édifier.
Des initiatives seront prises pour avoir des informations exactes sur l’état d’avancement du dossier. Parce qu’il n’y a que ça qui retarde. Et si le gouvernement nous informe et qu’on nous indique la date de démarrage de l’audit et de l’évaluation, la Commission sera en mesure de proposer une date pour la tenue d’une élection», a indiqué Déthié Faye. Il faut dire que jusque-là l’audit et l’évaluation n’a pas été commencé. La procédure devra prendre 120 jours au maximum, c’est-à-dire quatre mois. Serait-il suffisant pour tenir les Locales à date échue, la balle est dans le camp des dialogueurs !