ALY NGOUILLE NDIAYE, ET SI LE CANDIDAT DU CONSENSUS C’ETAIT LUI ?
Candidat à la candidature de Benno Bokk Yaakar (BBY), Aly Ngouille Ndiaye n’entend guère sortir des rangs des prétendants

Candidat à la candidature de Benno Bokk Yaakar (BBY), Aly Ngouille Ndiaye n’entend guère sortir des rangs (voir par ailleurs) des prétendants. L’homme a fini d’imposer son style fait d’une pondération dans le discours et d’une sérénité à toute épreuve. Un comportement de gentleman doublé d’une parfaite maîtrise des dossiers, d’une grande connaissance de l’Etat pour avoir notamment dirigé le stratégique et très sensible ministère de l’Intérieur, entre autres, sans compter un ancrage local dans le Sénégal des profondeurs, plus profondément la bonne vieille terre du Djoloff, sans compter ses connexions familiales au plus haut niveau à Touba qui font de lui l’un des candidats les plus sérieux à la candidature de Benno pour la présidentielle de février prochain. Il s’y ajoute qu’il n’est pas un militant de la 25ème heure du parti présidentiel pour avoir soutenu l’actuel président de la République avant le premier tour de la présidentielle de 2012.
De son parcours dans les différents ministères qu’il a dirigés, il a fini par imposer sa stature d’homme d’Etat qui peut bien prétendre aux fonctions de président de la République. A juste titre d’ailleurs, le nom d’Aly Ngouille Ndiaye revient dans la short-list des favoris à cette candidature à côté de ceux du Premier ministre Amadou Ba, du président du CESE (Conseil économique, social et environnemental) Abdoulaye Daouda Diallo et, dans une moindre mesure, de l’ancien Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne. Son retour le 17 septembre 2022 dans le gouvernement à la tête duquel venait d’être porté Amadou Ba comme Premier ministre après le rétablissement de cette fonction ministre pour y occuper le portefeuille de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté procède assurément d’une reconnaissance par le président de la République de la fidélité, de l’abnégation, de l’élégance républicaine et de la compétence du banquier de métier qu’il est.
En effet, bien que non reconduit dans le gouvernemental formé 1er novembre 2020, alors qu’il occupait jusqu’à cette date le poste stratégique de ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye était resté stoïque, se gardant de faire des vagues et avait continué à travailler pour l’élargissement des bases du parti présidentiel. Prenant avec philosophie ce limogeage, il avait écrit ce qui suit sur sa page Facebook : « Je voudrais très sincèrement exprimer ma profonde gratitude et ma reconnaissance à Son Excellence M. le Président Macky Sall de m’avoir fait confiance depuis son accession à la Présidence de la République. Ce fut pour moi, un grand privilège doublé d’un honneur immense que d’avoir été choisi comme l’un de ses collaborateurs dans les différents gouvernements depuis son élection à la tête du Sénégal ». A l’endroit de ses partisans, il disait ceci: « Sachez mes chers parents, militants et sympathisants que rien n’a été aussi grand à mes yeux que d’avoir servi mon pays, sous son autorité. Aujourd’hui, plus qu’hier, je marque ma disponibilité à servir mon pays partout où le devoir m’appelle. A vous qui m’avez toujours soutenu dans cet engagement, je vous réitère ma gratitude et vous remercie infiniment pour votre soutien incommensurable et surtout constant »
Ingénieur, banquier et gentleman-farmer
Mieux, au cours des événements de mars 2021, il avait usé de ses relations à Touba pour persuader le clergé mouride à s’impliquer dans le sens d’une résolution de la crise. En même temps, il s’était consacré pendant deux ans à sa mairie de Linguère qu’il occupe depuis 2014 puis à ses travaux agricoles dans son domaine champêtre. Cet ingénieur du génie civil sorti de la prestigieuse Ecole Polytechnique de Thiès en juillet 1988 comme major de la 11ème Promotion a effectué une brillante carrière de banquier au sein de la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS). Ce fils de Linguère né dans un environnement hostile, a pu, grâce à l’éducation rigoureuse reçue de ses parents, non seulement effectuer de bonnes études a pu gravir les échelons dans cet établissement où, de 1989 à octobre 2007, il a occupé les éminentes responsabilités de Directeur de la Clientèle et du Réseau, Directeur du Crédit, Chef du Département des Opérations de la clientèle, Chef du Service des Caisses et Guichets, Auditeur Interne et Chargé de projet à la Direction Technique. Un parcours complété par des études supérieures aux Etats-Unis d’août 1992 à novembre 1993 à l’Illinois Institute of Technology (Chicago, IL) pour un Masters of Business Administration : Option Finance et Recherche Opérationnelle, à Visa Business School CEMEA du 19/06 au 23/06/06 pour un Management Training Development Institute, de Décembre 1993- Janvier 1994 à Orlando, FL (USA), Arthur D. Little Management Education Institute pour un Managing in a Global and Competitive Environment. Se sentant à l’étroit à la BHS et surtout préoccupé par le développement de sa contrée de Linguère, Aly Ngouille Ndiaye quitte la BHS en octobre 2007 pour mettre en place des sociétés dans le domaine du financement local. Mais en réalité, pour ce fils d’un ancien maire de Linguère (feu Ibra Ndatté Ndiaye), il était dit qu’un autre destin devait s’écrire. Celui de servir ses concitoyens de Linguère. Ce que son travail à la BHS ne pouvait lui permettre. Ce même si c’est ce riche parcours dans cette banque qui allait lui tracer le sillon de son devenir comme pionnier du microcrédit dans le Djoloff. Pour commencer, Aly Ngouille Ndiaye a une structure financière dénommée DjoMEC (Djolof Mutuelle d’Epargne et de Crédit) comptant 12 000 adhérents pour un capital de plus d’un milliard de francs, permettant ainsi beaucoup de réalisations notamment dans le domaine immobilier. A la tête du Mouvement pour la renaissance du Djoloff, il apporta son soutien à la coalition Macky 2012 et contribua à faire élire le candidat Macky Sall à la présidence de la République cette année-là. A travers lui, Macky Sall venait de trouver son homme dans le Djoloff. Un pion essentiel du dispositif du chef de l’Etat qui apprécie la fidélité, la discrétion et la loyauté de cet allié devenu son précieux collaborateur
Sa compétence surtout. Tout cela explique le long bail qu’il a signé en entrant dans le premier gouvernement du président Macky Sall en 2012. De cette date à 2014, il est ministre de l’Energie et des Mines. Il quitte ce poste pour devenir ministre de l’Industrie et des Mines de 2014 à 2017. Les résultats positifs réalisés dans ces deux ministères poussent le président Macky Sall à lui confier le stratégique ministère de l’Intérieur de septembre 2017 au 1er novembre 2020. Seulement voilà, à la surprise générale et alors qu’il était sur une trajectoire ascendante, il est sorti du gouvernement en novembre 2020. Suivront, on l’a dit, deux années durant lesquelles il s’est occupé utilement loin des feux de la rampe. Lorsqu’il a été de rétablir le poste de Premier ministre, Aly Ngouille Ndiaye était cité parmi les favoris pour l’occuper aux côtés, déjà, d’Amadou Ba et d’Abdoulaye Daouda Diallo. Pour cause, le maire de Linguère avait réussi à être un élément incontournable du dispositif de Macky Sall.
En main, l’avenir agricole du pays
A son arrivée au ministère de l’Agriculture, en novembre 2022, l’homme n’était pas dépaysé. Il s’était retrouvé dans un environnement qu’il connait bien puisque les activités agricoles font partie de ses amours. Très vite, donc, il imprime une nouvelle impulsion à l’agriculture sénégalaise surtout que, parmi les missions qui lui ont été confiées par le président Macky Sall, figure celle de gagner la bataille de la souveraineté alimentaire. La nouvelle dénomination du ministère (Agriculture, Equipement rural et Souveraineté alimentaire) ne lui donne aucun répit. La pandémie de covid-19 et, surtout, la guerre en Ukraine, rendent impératif de gagner la bataille d’une agriculture permettant de réaliser la souveraineté alimentaire de notre pays. Aly Ngouille Ndiaye n’a pas peur des défis à affronter. « Je suis conscient qu’il s’agit là d’un défi considérable ; cependant j’ai l’intime conviction que nous allons ensemble le relever de par notre expertise, notre ambition, nos ressources naturelles, et notre capacité à innover et mobiliser tous les acteurs autour d’objectifs communs » écrira-t-il sur le site de son ministère. Il réactualise à succès le Programme agricole pour la souveraineté alimentaire durable (Pasad) lancé en juillet 2022 par son prédécesseur Pr Moussa Baldé. Le Pasad est prévu sur une durée de 5 ans, de 2021 à 2025, et sera accompagné d’une enveloppe de FCFA 1 .021 milliards. Cette stratégie de souveraineté alimentaire connait avec la campagne agricole 2023-2024 un début d‘exécution avec un budget exceptionnel de 100 milliards de frs. Aly Ngouille Ndiaye a désormais entre les mains l’avenir agricole du Sénégal. En attendant d’avoir, qui sait ?, de présider aux destinées de tout notre pays !