AMNESTY, LA RADDHO ET LA LSDH RECLAMENT «L’ARRET IMMEDIAT DES ARRESTATIONS ARBITRAIRES»
Alors que des appels à l’apaisement se multiplient pour la décrispation du climat sociopolitique déjà assez tendu, l’on assiste à des arrestations, suivies de poursuites judiciaires, d’activistes et militants de l’opposition à Dakar et dans les régions

Alors que des appels à l’apaisement se multiplient pour la décrispation du climat sociopolitique déjà assez tendu, l’on assiste à des arrestations, suivies de poursuites judiciaires, d’activistes et militants de l’opposition à Dakar et à l’intérieur du pays. Dans un communiqué de presse conjoint, des organisations de la société civile spécialisées dans la défense des droits humains au Sénégal appellent à «l’arrêt immédiat» de ce qu’elles qualifient «des arrestations arbitraires».
La Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) et Amnesty International Sénégal sont préoccupées par la multiplication des arrestations, à Dakar et dans les régions, des activistes et des militants des partis politiques d’opposition, renseigne un communique de presse conjoint intitulé «Sénégal : Pour l’arrêt immédiat des arrestations arbitraires», en date d’hier, mercredi 8 février 2023. «Ces arrestations constituent de graves atteintes à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique consacrées par les textes au plan international et national. Elles doivent cesser immédiatement et les poursuites contre les personnes interpellées doivent être abandonnées», lit-on dans le document parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien hier
Mieux, ces organisations appellent l’Etat du Sénégal «à rompre avec la logique répressive, à respecter et faire respecter scrupuleusement la liberté de réunion pacifique. Une manifestation non violente, même non déclarée, ne doit pas être réprimée. Elle a juste besoin d’être encadrée par les forces de sécurité qui doivent agir, en cas de recours à la force, dans le strict respect de la loi et des normes internationales en matière de maintien de l’ordre notamment celles relatives à l’usage des armes à feu». Enfin, les signataires du communiqué, Me Alassane Seck pour la LSDH, Sadikh Niass pour la RADDHO et Seydi GASSAMA au nom d’AI Sénégal, exhortent «les autorités sénégalaises à instaurer un dialogue franc avec toutes les forces politiques et sociales du pays pour créer les conditions de paix et favoriser une élection présidentielle libre, démocratique et transparente en 2024».
Arrêtés à Dakar en marge du procès pour diffamation opposant le ministre Mame Mbaye Niang à au président de Pastef Ousmane Sonko et déférés au Parquet, lundi dernier, les 15 militants de Pastef dont 3 mineurs ont bénéficié d’un deuxième retour de parquet le lendemain mardi. Pendant ce temps, 9 autres responsables de Pastef interpellés par la Police, pour organisation de manifestation non autorisée à Diourbel, le week-end dernier, étaient appelés à la barre du Tribunal d’instance de cette ville, hier mercredi.
Il est reproché à ces militants, parmi lesquelles figurent 5 enseignants et 4 femmes, d’avoir organisé une manifestation non autorisée devant des établissements scolaires. Ils procédaient à la sensibilisation des jeunes relativement à l’opération «Wër Ndombo» de leur parti, qui a pour objet d’enrôler 2 millions de primo votants sur les listes électorales, en perspective de la présidentielle de 2024. Les patriotes de la commune de Diourbel, dans une déclaration, avaient vivement dénoncé ces arrestations en question, relevant que «la distribution de flyers ou de tracts n’a jamais nécessité une autorisation, encore moins une déclaration préalable et, en aucun cas, ne constitue un trouble à l’ordre public».