BBY ACCUSE L’OPPOSITION D’ETRE DE MAUVAISE FOI
Ismaël Madior Fall, Zahra Iyane Thiam, Cheikh Sarr, Me Ousmane Sèye etc… ont fait face, ce weekend, aux journalistes, pour mettre à nu ce qu’ils considèrent comme les manœuvres de l’opposition.

A travers l’audit du fichier électoral, l’opposition ne cherchait qu’à expliquer sa défaite lors de la présidentielle de 2019. C’est l’analyse que fait la majorité présidentielle du rejet des conclusions de l’audit du fichier électoral par Mamadou Diop Decroix, Khalifa Sall et Cie qui l’avaient pourtant exigé.
Ismaël Madior Fall, Zahra Iyane Thiam, Cheikh Sarr, Me Ousmane Sèye etc… ont fait face, ce weekend, aux journalistes, pour mettre à nu ce qu’ils considèrent comme les manœuvres de l’opposition. Cette dernière, soutiennent les membres de la mouvance présidentielle, après avoir exigé l’audit du fichier électoral avant toute autre élection, a rejeté fermement les conclusions de la mission des experts indépendants. Face à cette attitude des opposants, les responsables de Benno Bokk Yaakaar accusent ces derniers de faire preuve de manque de cohérence et de mauvaise foi. «Leur exigence a occasionné une perte de temps énorme et a été à la base des différents reports de la date des élections territoriales. Une telle opposition est à la fois capricieuse et irresponsable. Elle n’est préoccupée que par ses intérêts partisans et non par ceux des populations», martèle Cheikh Sarr, représentant de la majorité au comité de suivi du Dialogue politique.
Poursuivant, les partisans de Macky Sall ont démonté les arguments avancés par l’opposition pour rejeter les conclusions de l’audit du fichier électoral. En dehors de légères anomalies relevées, soulignent-ils, le fichier est entièrement fiable. A propos des nouvelles inscriptions signalées par le Front de Résistance Nationale (Frn), Bby rappelle d’abord que le fichier général des électeurs est de 6 683 198.
La coalition présidentielle estime que les changements de lieu de vote qui représentent 515.645 électeurs sont conformes à l’article L.36 du code électoral. «L’inscription avec l’extrait de naissance et le certificat de résidence est conforme à la loi (article L.40). Et seulement 10,9% se sont inscrits avec ces documents, les 86,4% s’étant inscrits avec la Carte Nationale d’Identité (CNI). L’opposition confond inscription et production de cartes d’électeurs», tonne Cheikh Sarr qui dément l’existence de nouvelles inscriptions sur les listes électorales dans la période du 25 février 2019 au 25 février 2021.
Par ailleurs, la majorité considère que c’est au peuple ou à ses représentants de fixer souverainement les conditions dans lesquelles les Sénégalais sont électeurs et éligibles. «C’est pourquoi, les articles L31 et L32 souverainement votés par les représentants du peuple sont conformes à la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 (article 21), au pacte relatif aux droits civils de 1966(art. 25) et à la constitution sénégalaise (art. 3)», commente Cheikh Sarr. Sur la question relative au parrainage, les membres de Bby soutiennent que les auditeurs ne remettent pas en cause son intégration dans les conditions de validation des candidatures à l’élection présidentielle. Ils recommandent plutôt de donner la possibilité aux candidats de recourir à un parrainage au choix : soit par X députés, par X conseillers municipaux, soit par les électeurs.
«LA COUR DE LA CEDEAO S’ECARTE DE SA JURISPRUDENCE»
L’arrêt rendu par la Cour de Justice de la Cedeao a été entièrement disséqué par le Pr Ismaël Madior Fall, artisan de la loi sur le parrainage. Dans son exposé digne d’un cours magistral, le célèbre constitutionnaliste, s’appuyant sur le protocole qui organise les compétence et la jurisprudence de la Cour, a soutenu que cet arrêt révèle des erreurs graves qui vicient sa teneur juridique. «La Cour a ignoré un principe élémentaire de tout ordre juridique communautaire à savoir l’autonomie politique et constitutionnelle des Etats qui permet à ces derniers de se doter des lois constitutionnelles de leur choix», relève Ismaël Madior Fall qui trouve que la «Cour s’est permise de concurrencer les juridictions nationales dans l’interprétation des textes nationaux, en s’érigeant ainsi contrairement à sa jurisprudence constante, en juridiction constitutionnelle pour juger la loi instaurant le parrainage et en juridiction suprême pour casser les décisions rendues par le Conseil constitutionnel».
A ses yeux, la Cour est sortie de son champ de compétences pour se livrer à une appréciation subjective du parrainage qui ne permettrait pas aux 300 partis de présenter des candidatures à la présidentielle. «Plus grave, la Cour s’est autorisée à adresser des injonctions à l’Etat du Sénégal en l’enfermant dans une période de 06 mois. Dans le respect de la Cour, le Sénégal étudie la suite à donner à cet arrêt conformément au droit communautaire», annonce l’ancien ministre de la Justice.