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COMMENT L’ETAT ENRICHIT SA CLIENTÈLE POLITIQUE

L’affaire relative aux intrants agricoles révèle une véritable mafia logée au plus haut sommet de l’Etat - De fracassantes révélations par une source très au fait de ce qu’elle qualifie de « grand banditisme d’Etat »

Samba DIAMANKA  |   Publication 07/01/2020

L’affaire relative aux intrants agricoles révèle une véritable mafia logée au plus haut sommet de l’Etat. Lequel enrichit qui il veut notamment au niveau de sa clientèle politique. Au nombre des bénéficiaires figurent aussi des souteneurs politiques, des marabouts, footballeurs, des intermédiaires, etc. Bref, une clientèle politico-affairiste entretenue à partir de l’attribution de ces fameux marchés d’intrants. De fracassantes révélations par une source très au fait de ce qu’elle qualifie de « grand banditisme d’Etat ».

L’affaire à forte teneur de scandale dite Moussa Cissé Lo et portant sur les attributions partisanes de marchés relatifs aux intrants agricoles, n’est en fait que l’arbre touffu qui cache la forêt de la grande magouille qui se joue au sommet de l’Etat. En effet, renseigne notre source qui s’active dans le secteur des intrants agricoles depuis plusieurs années, pour se procurer des engrais et des semences, l’Etat a fait le choix de les acheter à un prix plus cher pour permettre aux fournisseurs de réaliser des marges conséquentes sous le prétexte de subvention au profit des agriculteurs.

En termes plus précis, l’Etat achète les intrants très au-dessus des prix réels du marché. Cette magouille a commencé du temps du défunt régime du président Abdoulaye Wade en 2000. C’est durant le magistère du pape du Sopi que cette mafia autour des engrais a vu le jour et s’est développée. Explication de notre source : « Comme c’est subventionné, l’Etat achète ces intrants plus cher pour les vendre moins cher, quasiment à la moitié du prix d’achat, aux paysans. Durant le magistère de Me Wade, il n’y avait que quatre entreprises qui gagnaient les marchés d’engrais laissant la portion congrue aux autres. Il s’agissait de Agrofitex, Senchim, Tse de Cheikh Amar et Matix. Et c’est avec l’arrivée du Président Sall au pouvoir en 2012 que l’Etat a cassé le « monopole » à quatre de ces entreprises pour élargir le marché à plusieurs personnes, groupements et entreprises. Ces nouveaux attributaires se retrouvaient généralement avec un quota de 2000 tonnes pour certains et 4000 tonnes pour les plus chanceux. « L’Etat a acheté le kilogramme d’engrais à 331 francs en 2019, des bons de commande en bonne et due forme l’attestent. Un prix très cher par rapport à celui du marché. Ce qui prouve que le procédé est utilisé à dessein pour enrichir des gens. 

En effet, des personnes ont acheté l’engrais à 210 francs le kilo pour le revendre à 331 francs à l’Etat. Autrement dit, elles se retrouvent ainsi avec 100  mille  francs  de  bénéfice  sur  chaque tonne. Et si l’heureux  bénéficiaire a obtenu un quota de 1000 tonnes, à lui le jackpot. Puisque  se  retrouvant  ainsi  miraculeusement millionnaire  avec  100  millions  en banque, surtout que le bon de commande le plus  famélique est  souvent estimé à 2000 tonnes » souligne notre interlocutrice. Parmi ces bienheureux, notre source cite des anciens footballeurs comme El Hadj Diouf et Khalilou Fadiga, le politicien kaolackois et époux du ministre Mariama Sarr, Mamadou Ndiaye Rahma, Moustapha Cissé Lo sans compter des dignitaires et recommandés des grandes familles maraboutiques. Pire, tient à préciser notre source, certains de ces attributaires des marchés n’exécutent pas leur engagement, mais vont plutôt monnayer leurs bons de commande auprès de vrais opérateurs économiques. «Ils font un deal avec eux et se partagent le bénéfice» indique-t-elle.

Un procédé pour enrichir une clientèle politique

Une pratique à laquelle l’Etat aurait pu mettre fin mais qu’il laisse prospérer pour enrichir sa clientèle politique, ses amis et proches. En effet, révèle notre source, « le véritable problème dans cette affaire, c’est que l’Etat n’organise pas d’appels d’offres. S’il y avait un appel d’offres en libre concurrence, les  gens  auraient  proposé  de meilleurs prix et l’Etat aurait acheté moins cher.

De ce fait, il n’y aurait pas eu toute cette magouille autour de ces intrants. Mais puisque personne ne veut que cette pratique disparaisse, elle a encore de beaux jours devant elle. L’Etat fait des consultations restreintes et ciblées pour demander des cotations pour la forme aux personnes devant éventuellement bénéficier des bons de commande. Les bienheureux choisis semblent être des porteurs de  voix  ou  personnalités  dans  les bonnes grâces du système. Ce qui fait que depuis 2000, chaque année, il y a environ plus de 80 milliards refilés à des gens pour les enrichir sans cause ». « C’est une nébuleuse qui se passe entre la Direction de l’Agriculture et le ministère. Mais, il faut savoir que la vraie mafia se fait au plus haut sommet de l’Etat. Tout prend départ à  ce niveau. A partir de janvier, les gens vont se bousculer pour solliciter et négocier des bons de commandes. Il y a des gens qui ne vivent que de ce business. Cela pose le problème général de la rationalisation de la dépense publique. En effet, là où l’Etat peut acheter moins cher, il se permet de le faire sans compter et c’est le contribuable sénégalais qui paie la note finale.

C’est l’exemple d’une rame de papiers qui coûte 4500 F aux ministères et agences alors qu’en réalité, on peut l’acheter à 2000 F à Tilène » ajoute notre source. (Ndlr, ce qu’elle ne dit, c’est que ce sont les rames de papier achetées à prix d’or par l’Etat qui alimentent le circuit parallèle de Tilène !) Et plutôt que de développer le pays ou de créer des richesses, c’est une caste de privilégiés qui tire profit de ces intrants et de la commande publique. La fin de ces pratiques de surfacturation et d’enrichissement sans cause aurait pu régler le problème des abris provisoires par exemple. Mais le régime est bien obligé d’entretenir la poule aux œufs d’or pour perpétuer sa survie. « C’est une vraie mafia. Depuis 2000 jusqu’à nos jours, plus de 1000 milliards de francs auraient dû être économisés par l’Etat. Avec cette somme, on aurait réglé beaucoup de problèmes dans le pays. Ça aurait pu, par exemple, résoudre la lancinante équation des 6000 abris provisoires. Parce qu’avec 45 milliards seulement, on peut construire en dur les 6000 classes indignes d’un État indépendant depuis soixante ans », éructe de rage notre interlocuteur Revenant sur l’affaire Cissé Lo que le directeur du quotidien national « Le Soleil » accuse d’avoir reçu 4000 tonnes, notre source précise que ce n’est pas en réalité 4000 tonnes qu’on lui remet à distribuer, mais des bons de commande. Rien qu’avec ce quota, le parlementaire de la majorité présidentielle — et vice-président de l’Assemblée nationale ! — a la possibilité de gagner 400 millions de francs les doigts dans le nez. « Chaque individu à qui on remet 1000 tonnes peut être certain d’avoir 100 millions. 

Ainsi, l’Etat enrichit qui il veut à partir d’une simple signature. Et des gens qui n’ont même pas d’entreprise se retrouvent avec des bons de commande  » explique encore, indigné, notre interlocuteur. Selon cet opérateur économique s’activant dans les intrants agricoles, la seule façon pour mettre fin à cette magouille, ce serait de procéder à un appel d’offres ouvert et transparent. « On ne peut pas se permettre de balancer annuellement 80 à 100 milliards au  nom  de  rien. Il  y  a  des  gens  qui manquent d’engrais, car les quantités distribuées ne suffisent même pas. C’est-à-dire que là où l’Etat achète 80 mille tonnes, si les choses avaient été faites normalement, on aurait acheté 150 mille tonnes ». Une vieille pratique qui risque de perdurer si l’on sait le pouvoir de nuisance de cette puissante mafia logée au cœur du dispositif étatique et qui enrichit à peu de frais une clientèle en échange bien souvent de commissions. Ou de rétrocommissions.

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