DANSOKHO HONORÉ PAR LA NATION
Lors de la cérémonie de levée du corps tenue à l’hôpital Principal de Dakar sous la présidence du président de l’Assemblée nationale, Amath Dansokho a été élevé à titre posthume au rang de commandeur dans l’ordre national du Lion.

Le leader historique du Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (PIT), décédé vendredi dernier à Dakar des suites d’une longue maladie, à l’âge de 82 ans, a reçu hier, dimanche 25 août, les hommages de la République. Lors de la cérémonie de levée du corps tenue à l’hôpital Principal de Dakar sous la présidence du président de l’Assemblée nationale, Amath Dansokho a été élevé à titre posthume au rang de commandeur dans l’ordre national du Lion.
L a République du Sénégal a rendu hier, le dimanche 25 août un dernier hommage au leader historique du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) Sénégal, Amath Dansokho. Dans la cour de la morgue de l’hôpital Principal de Dakar où s’est tenue la cérémonie de levée du corps en début de la journée, plusieurs personnalités d’horizon divers ont effectué le déplacement pour prendre part à cette cérémonie. Absent du pays pour des raisons liées à sa participation au sommet du G7 prévue cette année dans le sud de la France (Biarritz), le chef de l’Etat a été représenté par Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale. Ce dernier avait, à ses cotés, outre des membres de la famille biologique et politique de l’ancien ministre d’Etat, de nombreuses personnalités dont la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Aminata Touré, des membres du gouvernement, des députés et des officiers de l’armée. Dans son allocution, le président de l’Assemblée nationale qui avait du mal à contenir son émotion au point de craquer, en versant des larmes qui ont plongé toute une assistance dans la tristesse, a longuement salué la mémoire de son ancien allié dans le cadre de la coalition Benno Siggil Sénégal (BSS)
«CE N’EST PAS SEULEMENT LE SENEGAL QUI PERD, C’EST TOUTE L’AFRIQUE, C’EST TOUTE L’HUMANITE QUI PERD»
Indiquant que le chef de l’Etat est «très attristé» par cette disparition du président d’honneur du Pit/Sénégal qui était un «homme loyal, compétent, visionnaire, un militant», Moustapha Niasse de louer ses «qualités humaines» et «son engagement toute sa vie pour une humanité meilleure». «Je peux vous dire que c’est lui qui nous a inspiré dans notre engagement politique. Il n’a jamais reculé devant le danger. Ce n’est pas seulement le Sénégal qui perd, c’est toute l’Afrique, c’est toute l’humanité qui perd», a déclaré Moustapha Niasse devant le cercueil recouvert du drapeau national d’Amath Dansokho élevé à titre posthume au rang de commandeur dans l’ordre national du Lion. Par la suite, Alkaly Dansokho, fils de l’ancien maire de Kédougou qui a cependant choisi la ville de Saint-Louis pour y être inhumé, a pris la parole au nom de sa famille. Dans son intervention, Dansokho-fils a tenu a expliqué les raisons qui ont amené son défuntpère à choisir Saint-Louis pour son repos éternel. Et c’est pour dire, «ce choix est naturel. SaintLouis a été le berceau de son engagement politique et le lieu où il a tissé ses meilleures relations amicales. Il a rencontré ses meilleurs amis dans cette ville. Il a toujours eu la nostalgie de cette ville exceptionnelle quand il a vécu ailleurs».
Poursuivant son propos, Alkaly Dansokho souligne au sujet du legs de son défunt père que «le plus bel héritage de mon père, c’est la pratique d’une liberté noble, dans tous les sens du terme. Une pratique qui nous pousse à ne jamais se sentir au-dessus ou en dessous de toute personne que nous côtoyons. Une liberté généreuse qui pousse l’autre à être encore plus libre». Comme pour le conforter, l’actuel Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail, Samba Sy, louant lui aussi les qualités du leader historique de sa formation politique déclare : «oublier Amath (Dansokho), c’est commettre une faute. Il avait des adversaires, mais il n’avait pas d’ennemis. Il savait partager. Il savait donner et il était de commerce facile. Son départ représente une grande perte».
Présent également à cette cérémonie de levée du corps, le député, Moustapha Guirassy, Président directeur général du groupe IAM et ex-maire de la commune de Kédougou souligne que «Dansokho est un repère et une référence pour la jeunesse de Kédougou». Après cette cérémonie qui a duré près d’une heure, le cercueil de l’ancien ministre, ancien maire de Kédougou qui est décédé vendredi dernier à Dakar des suites d’une longue maladie, à l’âge de 82 ans, a été acheminé à Saint-Louis pour les besoins de son enterrement.
TEMOIGNAGES…
ALPHA CONDE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE GUINEE «Amath Dansokho était comme mon frère...»
«Je suis profondément attristé par la nouvelle. Amath était un ami fidèle et sincère. Il était un homme exceptionnel. C’est un ami, un camarade que j’ai connu lorsqu’il était le représentant du Parti africain de l’indépendance (PAI). Les gens pensaient à l’époque que Amath était mon frère lorsqu’ils nous voyaient ensemble. C’était la personne à laquelle j’étais la plus attachée au Sénégal. Même quand je devais faire une heure au Sénégal, il fallait que je passe le voir. J’admire son engagement, son désintéressement et sa familiarité».
DR ALSENY DANSOKHO, PETIT FRERE DU DEFUNT «Il détestait la haine»
«La vision de celui que nous pleurons est fondé sur le sentiment que notre destin est lié sur celui de tous. C’était un homme juste et bon. Il détestait la haine. Son œuvre doit être poursuivi par les générations futures pour éviter les soubresauts politiques aux conséquences incalculables», a témoigné Dr Alseni Dansokho, petit frère du disparu.
MADICKE NIANG, ANCIEN MINISTRE D’ETAT «Dansokho a donné toute sa vie à son pays, le Sénégal»
«Amath Dansokho, un homme politique d’une grande dimension est parti à jamais. Je voudrais rendre hommage au patriote qu’il a été et à l’homme de principe qu’il fut. Il aura toute sa vie durant cherché à servir et a tout donné à son pays le Sénégal. Il fut aussi malgré les apparences, un homme très social mais aussi d’un commerce très facile. En tout cas, il fut un leader courageux à tout point de vue. Je me rappelle, lorsque je fus son avocat lors des événements post-électoraux de 1988, alors emprisonné, il refusa toute forme de compromission pour recouvrer sa liberté. Le Sénégal, vient là encore, de perdre un de ses illustres fils. Que le Tout Puissant l’Accueille dans son Paradis éternel.»
LES LARMES DE NIASSE
Emedia - De la tristesse, il y en avait, ce dimanche, à la morgue de l’hôpital Principal de Dakar, où s’est déroulée la cérémonie de la levée du corps d’Amath Dansokho, décédé le vendredi dernier. Mais, celui qui a plongé toute l’assistance dans l’émoi, c’est Moustapha Niasse. Le président de l’Assemblée a craqué au moment de prononcer son discours. Racontant ses premières heures de rencontre avec le défunt, Moustapha Niasse n’a pas pu contenir son émotion. «Amath Dansokho nous a adoptés, il a pris nos mains et nous a montrés la voie de l’action. Il nous a encadrés», témoigne-t-il avant de verser des larmes, plongeant ainsi l’assistance dans la tristesse.
MOHAMED MAOULOUD, PRESIDENT UFP, OPPOSANT MAURITANIEN «ma longue amitié et mon compagnonnage actif avec Dansokho»
«Au nom de l’UFP, le président Mohamed Maouloud présente ses plus sincères condoléances au PIT et au peuple sénégalais pour le décès de Amath Dansokho, avec lequel le lient une longue amitié et un compagnonnage actif pour l’amitié entre les peuples sénégalais et mauritaniens frères et pour une plus grande démocratisation de notre contient. Qu’Allah l’accueille dans son paradis», lit-on dans une note de la commission communication de l’Union des forces de progrès (UFP), un parti d’opposition en de Mauritanie, dirigé par Mohamed Maouloud, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle dans ce pays.