D’UN DIALOGUE À L’AUTRE
Il y a visiblement ceux qui se livrent à des provocations, peut-être pour se faire arrêter, pensant ou espérant décrocher ainsi artificiellement un grade de « héros politique intraitable » ! MAL-heureux

D’un dialogue à l’autre, dans l’attente de la refondation de l’Etat et de la société, pour ancrer définitivement le mouvement collectif salvateur du « Jub-Jubal-Jubbanti » !
Nous publierons cette contribution en deux temps, avec une première partie : « D’un dialogue à l’autre », et une seconde partie : « Le temps de la refondation et du déploiement collectif du ’’ jub, jubal, jubbanti’’.
Les dialogues se succèdent mais ne se ressemblent pas. Dès le premier dialogue initié par le président Macky Sall en mai 2016, le Secrétariat Permanent de Yoonu Askan Wi / Mouvement pour l’Autonomie Populaire, dans deux communiqués en date du 22 mai et du 08 juin 2016, mettait en garde contre les illusions «d’un faux faux dialogue, faussement national » ! Pour cette raison d’ailleurs, s’il ne tenait qu’à certains comme moi, le nouveau pouvoir, pour le symbole et pour le changement de paradigme, aurait changé la date du 28 mai, fixée par Macky Sall comme « Journée nationale du dialogue ». Faudrait-il aussi rappeler ici le sort réservé à la fameuse Table ronde chargée de ‘’discuter de tout- avec un grand T’’, selon la formule lancée à l’époque par le président Abdou Diouf, héritier et continuateur de Senghor, dans le but calculé de desserrer l’étau de la contestation populaire et de diviser les rangs de l’opposition au lendemain des élections présidentielles et législatives de février 1988- et, il faut le lui reconnaitre, il avait pu arriver à ses fins !
Macky Sall quant à lui, avait vite fait de s’engager à appliquer les Conclusions des Assises nationales une fois élu en 2012, avant de s’en détourner par un tour de passe-passe à travers son Referendum constitutionnel maquillé du 20 mars 2016. Lesdites Assises, organisées à l’initiative des partis politiques et de la société civile, sous la direction du Professeur Amadou Makhtar MBOW, constituant pourtant le plus grand et le plus important consensus politique national jusqu’ici réalisé dans notre pays, ce, faut-il le souligner, malgré le boycott et les menaces du pouvoir wadien en place à l’époque ! Auparavant, le Code électoral consensuel de 1992 réalisé sous l’impulsion du juge Kéba Mbaye, n’avait pas réussi à empêcher, lors dès élections de février 1993, la démission du même Kéba Mbaye, suivie presqu’aussitôt de l’assassinat, le 15 mai 1993, de Me Babacar Seye, son remplaçant à la tête du Conseil constitutionnel. Pouvons-nous oublier le déroulement calamiteux des élections locales de 1996, le large boycott de la présidentielle de 2007, « la révolution citoyenne » du26 juin 2011, etc. ? Les évènements, encore frais dans nos mémoires, liés aux soulèvements et aux répressions meurtrières, aux meurtres et emprisonnements massifs entre mars 2021 et mars2024 ? Ou omettre les émeutes nées des élections municipales frauduleuses de 1960 à Saint-Louis ayant abouti à la dissolution du PAI historique, les législatives de 1963 marquées par la répression meurtrière des Allées du Centenaire (devenues Boulevard du Général De Gaule, aujourd’hui Boulevard Mamadou Dia), ‘’le pouvoir dans la rue’’ à l’occasion des grèves et contestations de mai 68, les arrestations et emprisonnements en janvier et juin 1975 de l’essentiel de l’appareil dirigeant de And-Jëf/Reenu Réew mi, organisés dans la clandestinité autour du journal XARE BI/ La Lutte ?
Sur la foi de cet éclairage historique et de ce rappel de quelques évènements marquants liés au vécu politique de l’admirable peuple africain du Sénégal, il est possible de dégager les considérations ci-après :
- Si les notions d’ « exception sénégalaise » ou de « modèle démocratique sénégalais » tant vantés, ont quelque part une allure de réalité symbolisée par l’avènement de trois alternances démocratiques à la tête de l’Etat en mars 2000, mars 2012 et mars 2024, nous ne soulignerons jamais assez le rôle éminent et déterminant des combats populaires et citoyens menés pour parvenir à ces résultats, ni des sacrifices multiples consentis par les masses de chez nous, les jeunesses en tête, en tant que véritable ‘’main de Dieu’’ et ‘’ meilleur gris-gris’’ ayant permis à notre pays de ne pas sombrer irrémédiablement dans le gouffre, mais plutôt d’avancer inexorablement, à son rythme, sur la voie du progrès ;
-Contrairement aux régimes précédents, le président Diomaye a lancé son initiative de dialogue, non pour juguler ponctuellement une crise le tenant au collet, mais plutôt pour mettre à profit un moment de sérénité nationale, propice à des discussions franches, loin de tout calcul de petite politique politicienne ou électoraliste. Il a, en même temps, mis sut la table un projet de termes de référence, mis à la disposition de l’ensemble des citoyen(ne)s, acteurs politiques, économiques et sociaux, invités de façon participative et inclusive à y apporter leurs propres inputs ; démarche inclusive et participative élargie et renforcée par la mise en ligne de la Plateforme jubbanti.sec.gouv.sn, destinée à recueillir les observations, avis et propositions de tout(e) citoyen(ne) de l’intérieur comme de la diaspora. A l’arrivée, la participation a été large et variée. Les tenants d’un’’ contre-dialogue alternatif‘’ ou d’u boycott pur et simple ont été à peine audibles, largement désavoués de partout. Qui plus est, des pans entiers dans leurs rang (et pas es moindres) ont tenu à prendre une part active au dialogue.
En attendant le rapport définitif et les décisions finales du chef de l’Etat (portant sur les recommandations et les modalités de mise en œuvre), l’on peut, de l’avis de la plupart des participants, estimer globalement positifs les résultats obtenus, avec 100% de consensus pour la Commission Réformes institutionnelles et Organes de Gestion des Elections, 94% pour la Commission Processus Electoral et 26% pour la Commission Démocratie, Libertés et Droits Humains. Au-delà de ces chiffres, il faudra au finish analyser la qualité et la portée des pas franchis. Sous ce dernier rapport, pour ne donner que quelques exemples illustratifs de préoccupations de très longue date, la suppression de l’Arrêté Ousmane Ngom ainsi que des dispositions surannées des Articles 80 et 254 du Code pénal (Commission Libertés), réputés liberticides, ou la révision du mode de scrutin majoritaire à un tour ou raw gàddu aux élections législatives et territoriales, inique et inéquitable (Commission Processus électoral) ainsi que les modalités de mise en place et de fonctionnement de la future Cour constitutionnelle ou de la future CENI (Commission Réformes institutionnelles) devraient, entre autres, en harmonie et cohérence d’ensemble avec les réformes en vue, la vision et les orientations de refondation de l’Etat et de la société, renforcer et enrichir fortement la marche vers le renouveau du système politique sénégalais. Système devant reposer sur les fondations solides d‘une Constitution stable, pour la promotion de la démocratie participative, inclusive et novatrice, l’articulation étroite entre démocratie politique et démocratie sociale pour la prise en mains effective des préoccupations des travailleurs et des larges masses populaires des villes et des campagnes, la fin du présidentialisme néocolonial, la séparation fonctionnelle et l’équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, l’équité territoriale et la territorialisation du développement, la souveraineté politique, économique, monétaire, sécuritaire, culturelle et linguistique, au sein d’une Afrique libre, unie, prospère et de progrès. Dans un tel cadre, nous pourrons déployer pleinement le concept que j’appelle « l’approche 235 » ou 2 P, 3E, 5R : Proximité et Participation ; Economie, Efficacité, Efficience ; République, Responsabilité, Respect, Rationalité, Rupture.
Dans notre entendement, dialogue ne voudra jamais dire complaisance, impunité ni unanimité, laquelle d’ailleurs n’est pas de ce monde. Dialoguer ne signifiera jamais non plus une quelconque suspension de l’obligation républicaine permanente de reddition des comptes afin que tous les voleurs rendent gorge, quels qu’ils soient. La ‘’chasse aux sorcières’’ a bon dos, mais là aussi, Dame Justice se doit san trembler de traquer et de débusquer tous les sorciers, toutes les sorcières, coupables de graves crimes hypothéquant l’avenir du pays et de la nation. Et ce fameux ’’franco-sénégalais’’, conseiller occulte et courtier de la FrançAfrique, d’entrer en scène pour exprimer son ‘’inquiétude’,’ poussant le patriotisme jusqu’à conseiller doctement à Diomaye et Sonko de ne pas faire de la justice « un instrument de vengeance ». Il fait ainsi écho à la clameur de la meute qui s’indigne, outrée : «C’est la justice des vainqueurs » ! Mais diantre, pouvez-vous nous citer un seul exemple de pays dans le monde où s’exercerait « la justice des vaincus » ?! Peut-on allègrement confondre liberté de débat contradictoire, liberté d’opinion ou de critique, et liberté d’insulter et de diffamer à longueur de micro ou de plateau ? Il y a visiblement ceux qui se livrent à des provocations, peut-être pour se faire arrêter, pensant ou espérant décrocher ainsi artificiellement un grade de « héros politique intraitable » ! MAL-heureux qui comme Moustapha Diakhaté, Abdou Nguer, Albert Bourgi et tutti quanti,..! Il y a par contre la pratique convaincante de Pastef, de ses dirigeants, cadres et militants qui, des années durant, malgré les complots les plus ignobles, les emprisonnements arbitraires, les meurtres, les tortures et les violences les plus cyniques, se sont efforcés sans gémir sans pleurer, de mener le combat pied à pied, sur le terrain ou à la tribune de l’Assemblée nationale, dans les médias et réseaux sociaux, sans oublier la bataille sur le front théorique et idéologique à travers articles de presse, publications d’ouvrages, et autres supports, pour un vrai debat public.
Au vu d’un tel parcours du combattant, soutenir aujourd’hui que Pastef serait « un parti fasciste » prônant « une dictature nazie », c’est chercher, dans la plus stupide ignorance et légèreté, à se moquer de la glorieuse histoire des luttes farouches des peuples du monde pour la liberté, la justice et la vérité. S’agissant de ceux et celles qui restent désespérément accroché-e-s aux lubies de leur paradis perdu, personne ne pourra les empêcher de crier à tue-tête à l’acharnement : et ce sera toujours … la faute à Sonko, qui ne devrait s’en prendre qu’à l’éclat trop blanc de son plumage !!! L’Ambassade de Trump au Sénégal vient cavalièrement de refuser de délivrer des visas à des joueuses de notre équipe nationale féminine de basket et à leurs encadreurs techniques pour un stage de préparation de dix jours aux Etats-Unis, c‘est certainement une fois de plus … la faute à Sonko ! De prétendus intellectuels éclairés, ‘’démocrates et républicains‘’ devant l’Eternel, montés sur leurs grands chevaux de chroniqueurs ou politistes courroucés, n’ont pas manqué de crier haro sur « Impulsivité et immaturité diplomatique » du Premier ministre de Diomaye, pout avoir osé, en toute souveraineté, responsabilité et dignité, ordonner au ministère compétent.