ENGAGEMENTS PRÉSIDENTIELS ET RÉALITÉS DU POUVOIR
Six mois après ses promesses du 31 décembre, le président n'a toujours pas déposé les quatre lois sur la transparence annoncées à la Nation. Pire encore : l'Inspection générale d'État, sous sa tutelle directe, n'a publié aucun rapport depuis 2020

Le 31 décembre 2024, dans son discours à la Nation, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye promettait de soumettre à l’Assemblée nationale un train de quatre lois sur la transparence et la bonne gouvernance. Six mois plus tard, cet engagement reste sans concrétisation. Aucun texte n’a été déposé à l’Assemblée nationale, et l’Inspection générale d’État (IGE), pourtant rattachée directement à la présidence, n’a publié aucun rapport depuis 2020.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a présidé hier, mercredi 25 juin, la 23ème réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. Dans le communiqué officiel ayant sanctionné cette rencontre avant la clôture de la session ordinaire du Parlement prévue le lundi 30 juin prochain, aucun projet de loi relatif à la mise en œuvre des réformes systémiques visant à ériger les pratiques de la bonne gouvernance au cœur dans la gestion de l’Etat, conformément à l’esprit de la transformation nationale, dans la droiture, la probité et l’exemplarité « Jub, jubal, jubbanti » n’a été adopté. Pourtant lors de son adresse à la Nation du 31 décembre 2024, le chef de l’Etat, avait annoncé une série de quatre (04) lois sur la transparence et la bonne gouvernance. Il s’agit de la modification de la loi portant statut général de la fonction publique, de la loi sur la protection des lanceurs d’alerte, de la réforme de l’organe de lutte contre la corruption, de l’accès à l’information et la déclaration de patrimoine.
Aujourd’hui, six mois après cette déclaration, cet engagement du chef de l’État demeure sans suite. Et ce, malgré le fait que la plupart de ces réformes ont été discutées et validées lors des concertations nationales sur la justice, tenues en 2024. Mais ce retard dans l’exécution des réformes ne constitue pas l’unique couac du nouveau pouvoir. Dès sa prise de fonction, le 2 avril 2024, le président Bassirou Diomaye Faye avait ordonné la publication des rapports de l’Ofnac et de la Cour des comptes, longtemps enfouis dans les tiroirs de ces institutions. À ce jour, cette promesse reste elle aussi en attente
Mais l’instruction n’a été que partiellement appliquée. En effet, l’Inspection générale d’État (IGE), pourtant sous tutelle directe du chef de l’État, fait toujours exception. Cet organe qui a pour mission de vérifier l’ensemble des services administratifs et des circonscriptions territoriales, et de produire des rapports assortis de recommandations à valeur de directives présidentielles, est le seul à n’avoir pas encore publié ses rapports. Le dernier rapport de l’IGE sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes remonte à la période 2018-2019. Autrement dit, depuis 2020, aucun rapport de cet organe n’a été rendu public par le président de la République. Depuis lors, les citoyens demeurent dans l’attente de leur publication.