GUY MARIUS SAGNA EXPOSE LES DÉRIVES DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
En six mois de mandat, le député de la majorité affiche un activisme parlementaire, mêlant interpellations du gouvernement, plaidoyer local pour Ziguinchor et dénonciation des dérives de l’institution parlementaire.

En six mois de mandat, le député de la majorité Guy Marius Sagna affiche un activisme parlementaire, mêlant interpellations du gouvernement, plaidoyer local pour Ziguinchor et dénonciation des dérives de l’institution parlementaire.
Le député élu sous la bannière de la coalition au pouvoir se livre à un exercice de redevabilité. Dans une déclaration publique publiée ce jeudi, il revient en détail sur son action parlementaire, chiffres à l’appui.
267 initiatives parlementaires déposées
Durant ce semestre législatif, M. Sagna a initié 267 actions parlementaires, dont 264 questions écrites, 2 propositions de résolution pour la création de commissions d’enquête et 1 proposition de résolution visant à la mise en accusation de l’ancien président de la République. Des initiatives qui traduisent, selon lui, "une volonté de ne pas faire de la députation un mandat passif mais une force de contrôle de l’exécutif et de veille citoyenne".
Parmi ces initiatives, 28 concernent le département de Ziguinchor, dont il est originaire, soit plus de 10 % de son activité parlementaire. Il y évoque notamment des problématiques d’accès à l’eau, des irrégularités dans les établissements de santé, la vétusté des infrastructures éducatives et le dysfonctionnement de services publics locaux.
Trois résultats concrets mis en avant
Guy Marius Sagna cite trois exemples de résultats issus directement de ses démarches :
L’alerte sur des malversations à Ziguinchor : il évoque des détournements de recettes du port et un conflit d’intérêts entre la Chambre de commerce et un établissement hôtelier, ayant conduit le gouvernement à prendre des mesures de protection des ressources économiques locales.
Le paiement partiel des salaires des volontaires du service civique national, suite à son interpellation du Premier ministre.
L’arrivée d’une ambulance au poste de santé de Gassane, annoncée pour le 14 juin 2025, fruit de son intervention auprès du ministère de la Santé.
Un plaidoyer pour une gouvernance transparente
Au-delà des chiffres, le député dénonce avec vigueur certaines pratiques qu’il juge contraires à l’esprit de sobriété et de rigueur prôné par son parti, PASTEF : distribution de denrées et de billets de pèlerinage aux députés, absence de transparence sur les appuis financiers des groupes parlementaires, non-publication des rapports de la Commission comptabilité dont il est membre, et manque de concertation sur des décisions importantes, notamment l’achat de véhicules pour les députés.
À ceux qui l’interpellent sur cette dernière question, il répond : "Les enjeux qui m’occupent sont plus holistiques. J’ai saisi le gouvernement en janvier 2025 pour interdire ou encadrer l’achat de voitures inadaptées à notre réalité d’un des 30 pays les plus appauvris du monde."
Fidèle à ses références militantes, Guy Marius Sagna cite tour à tour Mamadou Dia, Thomas Sankara et Amílcar Cabral pour rappeler que la députation ne doit pas être un privilège, mais une charge au service du peuple : "Notre loyauté est envers le confort du peuple – notre seule boussole – et non envers des commodités personnelles ou politiques."
Une démocratie parlementaire à refonder
En appelant à une “démocratie intra-parlementaire féconde”, il invite à un changement de culture au sein même de son groupe parlementaire et de l’Assemblée nationale dans son ensemble. Il réclame plus de collégialité, de transparence et de rigueur dans l’usage des fonds publics.
"Il est possible, d’ici à décembre 2025, de mettre un terme aux pratiques qui ne sont pas conformes avec la situation de notre peuple et de notre pays", assure-t-il, misant sur une émulation vertueuse entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire pour un Sénégal plus juste.