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IDY ET LE RÉFÉRENTIEL MOURIDE

Bakary Sambe, spécialiste des religions, explique les raisons de la victoire d’Idrissa Seck dans la région de Diourbel, considérée comme le bastion électoral de la confrérie mouride

Jeune Afrique   |   Manon Laplace  |   Publication 09/03/2019

Pour chacun des cinq candidats, qui s’y sont succédé avec ferveur durant la campagne, la région de Diourbel n’est pas une circonscription comme une autre. Historiquement acquis au Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, qui se retrouvait cette année sans candidat, le « pays mouride » a porté son choix sur Idrissa Seck, boudant une nouvelle fois le président sortant Macky Sall.

Avec 48,49 % des suffrages remportés dans les départements de Bambey, Diourbel et Mbacké, « le candidat talibé » a devancé Macky Sall (40,21 %) et laissé Ousmane Sonko loin derrière lui, avec seulement 6,48 % des voix. Madické Niang, pourtant très introduit au sein de cette influente confrérie, n’a quant à lui récolté que 3,61 % des suffrages.

Quelle approche a été privilégiée par chacun pour attirer à lui les voix de cette région symbolique ? Comment se positionnent traditionnellement les héritiers de Serigne Touba lors d’une présidentielle ? Enseignant-chercheur au Centre d’étude des religions de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, par ailleurs directeur du think-tank Timbuktu Institute et auteur de l’ouvrage Le Sénégal entre diplomatie d’influence et islam politique (Ed. Afrikana), Bakary Sambe décrypte pour Jeune Afrique le vote du « pays mouride ».

Jeune Afrique : Chaque candidat, durant sa campagne, a recueilli la bénédiction du khalife général des mourides. Pourquoi la région de Diourbel revêt-elle une importance particulière en temps d’élection ?

Bakary Sambe : En plus d’être un individu affilié, l’électeur sénégalais est surtout un citoyen social qu’il faut toujours appréhender dans un environnement fait de logiques d’appartenance. Le vote mouride fait partie de ce que l’on appelle les votes homogènes : il est motivé par une fibre d’appartenance et d’identification à une communauté religieuse.

C’est pourquoi les régimes successifs ont toujours cherché à obtenir les faveurs de cet électorat. Abdou Diouf en a bénéficié en 1988 de manière spectaculaire, avec le fameux « ndiguel » [consigne] du khalife général de l’époque, qui avait déclaré solennellement que quiconque ne voterait pas pour Abdou Diouf trahirait le message de Cheikh Ahmadou Bamba [fondateur du mouridisme]. En dépit des difficultés qu’il traversait à l’époque, du fait des politiques d’ajustement structurel et de la crise économique, Abdou Diouf avait été largement réélu dès le premier tour.

Après son élection, en 2000, Abdoulaye Wade a cultivé une relation particulièrement étroite avec cette confrérie…

Il a renouvelé son allégeance au khalife dès son arrivée au pouvoir. Mais il a surtout privilégié, comme personne avant lui, la relation entre le système étatique et la confrérie. Sous Wade, les mourides étaient au centre de l’État. Cette relation entre l’électorat mouride et Abdoulaye Wade était si forte que c’est la seule région où Macky Sall n’a pas été en tête au second tour en 2012.

Depuis 1988, les khalifes successifs se sont toutefois abstenus de donner des consignes de vote…

Malgré l’absence de « ndiguel », le khalife général est très courtisé à chaque élection. En 2007, Abdoulaye Wade a fait croire à une consigne implicite en faisant diffuser en boucle, sur la RTS, la déclaration du guide religieux le remerciant des chantiers entamés à Touba, ajoutant qu’il les achèverait après la présidentielle. Pendant cette même campagne, on a aussi assisté à une forme de manipulation des symboles religieux et confrériques, et pas uniquement de la part parti au pouvoir.

En sept ans, Macky Sall a multiplié les réalisations à Touba, comme l’autoroute Ila-Touba, la réalisation d’un nouveau commissariat, la mise en place d’un projet d’assainissement… Pourquoi ne parvient-il toujours pas à arriver en tête dans cette région ?

À Diourbel, la fibre d’appartenance au mouridisme l’emporte de loin sur les logiques politiques. Macky Sall a connu des débuts difficiles avec la confrérie, notamment après avoir dit que les marabouts étaient «  des citoyens ordinaires ». Par souci de « bonne gouvernance », il a notamment fait confisquer les voitures allouées par Abdoulaye Wade à certains marabouts et dignitaires, des passeports diplomatiques généreusement octroyés ont également été retirés…

Ces gestes ont été vécus comme une humiliation et ont donné le ton des relations entre Macky Sall et certains marabouts mourides. À Touba, des intellectuels ont vu dans la gouvernance de Macky Sall une forte influence des anciens gauchistes et des « laïcards ».

Paie-t-il encore ces propos et décisions qui remontent au début de son septennat ?

La manière dont Macky Sall est souvent présenté n’est pas négligeable pour expliquer ce phénomène. À tort ou à raison, il est considéré par certains comme un suppôt de la France. Or ce discours fonctionne très bien à Touba, quand on sait que la geste mouride se nourrit, entre autres, du rejet du colonialisme et en particulier de l’influence française, considérée comme une domination culturelle par l’assimilation des « colonisés ».

Macky Sall a pallié cela en investissant massivement dans les zones périphériques, loin du fameux centre « islamo-wolof ». Ce qui lui a permis de faire un bon score y compris dans des villes où il a perdu. Même en dehors de Touba, il a inauguré un véritable programme de modernisation des cités religieuses. À Tivaouane, dans le Fouta ou à Kaolack, chez les Niassènes, il est parvenu à revaloriser les foyers religieux qui se sentaient marginalisés dans les régions périphériques.

Idrissa Seck est arrivé en tête dans la région, avec près de 49­% des suffrages. A-t-il avant tout bénéficié d’un report des voix des électeurs du parti d’Abdoulaye Wade, auquel il a appartenu autrefois ?

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un simple report des voix du PDS. Bien que diplômé de Sciences Po et de Princeton, Idrissa Seck a une profonde culture coranique et a été perçu comme un candidat issu des daaras, ce qui est important au Sénégal dans la guerre des perceptions entre « école française » et « école coranique ». Dans son discours à Mbacké, Idrissa Seck a revendiqué un programme inspiré des écrits fondateurs de Cheikh Ahmadou Bamba. Et durant sa campagne, il a puisé dans le référentiel mouride pour présenter son projet de société, ce qui a fait mouche.

Ce n’est qu’entre 2016 et 2017 qu’Idrissa Seck a rendu publique son allégeance à Cheikh Ahmadou Bamba. Mais avant même cela, il avait des liens privilégiés avec la famille de Darou Minam, à laquelle appartient l’actuel khalife. Il a bénéficié d’un jeu d’influences important au sein de la communauté, et aussi du fait que la population de Touba n’a jamais digéré ce qu’elle considère comme des gestes d’irrespect de la part de Macky Sall.

Comment expliquer que Madické Niang, très introduit à Touba, n’ait pas dépassé 4% des voix dans la région ?

En effet, Madické Niang, bien qu’originaire de Saint-Louis, est très introduit dans la région – à Touba, notamment, où il possède une résidence et où il vote. Il fait partie des intellectuels mourides les plus influents, mais je pense que les mourides ont préféré miser sur quelqu’un qu’ils estimaient capable de remporter l’élection.

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