KARIM WADE VA SAISIR L’ONU
Les conseils de Karim Wade n’ont pas mis du temps pour réagir à la décision définitive rendue hier par la juridiction communautaire régionale. Ils ont promis de saisir l’Organisation des Nations unies.

La saisine de la Cour de Justice de la Cedeao siégeant à Abuja (Nigéria) par Karim Meissa Wade n’a pas abouti. La juridiction communautaire l’a débouté de sa requête portant violation de ses droits civils et politiques et invalidation de sa candidature et partant, son exclusion du scrutin présidentiel du 24 février dernier.
Par son arrêt rendu hier, les demandes de Karim Wade ont été rejetées au motif qu’elles « sont mal fondées ». « La contestation de sa non-inscription sur le fichier électoral issu de la dernière refonte totale et son exclusion des citoyens pouvant être éligibles sur la base de l’article L31 du Code électoral alléguée ne sont pas établies, a indiqué la Cour. Selon une source proche du dossier, la bonne lecture à faire de la présente décision est que pour les juges communautaires, « aucune violation n’a été constatée ». Ils considèrent que « le Code électoral n'est pas du tout contraire à la Constitution du Sénégal ». Les juges sont d’avis que « l'État du Sénégal n'a pas empêché Karim Wade de s'adresser à l'ambassadeur du Sénégal au Koweït, pour pouvoir faire un recours gracieux, à partir du moment où la présidente du tribunal d'instance hors classe de Dakar s'était déclarée incompétente ». Lequel jugement « a été également confirmé par la Cour suprême », souligne t-il.
Par conséquent, les juges ont estimé que le sieur Karim Wade « aurait dû saisir l'ambassadeur ». Ce qu’il n'a pas fait, poursuiventil. Aussi, « l'État du Sénégal pouvait ne pas accepter le recours de Karim Wade introduit devant le tribunal d’instance de Dakar ». En outre, en ce qui a trait aux incompatibilités prévues par le Code électoral, la juridiction communautaire a considéré que cette disposition de l'article L31 peut s'appliquer à tout Sénégalais qui faisait l'objet d'une condamnation pénale. « Cet article n'a pas été élaboré par l'Assemblée uniquement pour Karim Wade, mais pour tout électeur sénégalais. Et, en conséquence, la cour a estimé que toutes les demandes que le requérant avait formulées, étaient mal fondées et que ses droits, en réalité, ont été bien respectés par l'État du Sénégal », poursuit notre interlocuteur.
L’Onu sera saisie
Les conseils de Karim Wade n’ont pas mis du temps pour réagir à la décision définitive rendue hier par la juridiction communautaire régionale. Ils ont promis de saisir l’Organisation des Nations unies. Dans un communiqué cosigné d’Abuja (Nigéria, siège de la Cour de justice de la Cedeao) et rendu public hier par ses avocats Mes Michel Boyon, Ciré Clédor Ly, Demba Ciré Bathily et Mohamed Seydou Diagne, ils ont tenu à informer l’opinion publique nationale et internationale que « la Cour de justice de la Cedeao s’est abstenue, ce 4 mars 2019, de constater et de sanctionner les graves violations des droits du candidat Karim Wade d’être électeur et éligible à l’élection présidentielle du Sénégal du 24 février ». Considérant que la Cour a été saisie « dès le mois de novembre 2018 par une procédure d’urgence », ils ont estimé qu’ « elle n’a pas statué avant le premier tour de l’élection ; ce qui prive de tout objet l’arrêt qu’elle vient de rendre ». En outre, ils sont d’avis que cet arrêt est d’ailleurs « en contradiction flagrante avec les décisions de justice internationale qui ont déjà condamné les atteintes portées aux droits fondamentaux de Karim Wade par l’État du Sénégal ».Sur cette lancée, ils ont réaffirmé la détermination de leur client, Karim Meissa Wade, à « lutter contre l’arbitraire et l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ».