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LA DÉCHÉANCE

Plus de 30 morts, entre mars 2021 et juin 2023. La logique de conquérir le pouvoir ou de s’y maintenir pour se partager le butin met de plus en plus au pas celle de l’appartenance à une même nation, à une même patrie

Publication 08/06/2023

Plus de 30 morts, entre mars 2021 et juin 2023, les partis politiques se manifestent de plus en plus dans une violence meurtrière, en lieu et place d’une formation militante. La logique de conquérir le pouvoir ou de s’y maintenir pour se partager le butin met de plus en plus au pas celle de l’appartenance à une même nation, à une même patrie.

Tous les moyens sont bons pour accéder au pouvoir. Cette vérité est de plus en plus tenace dans la logique de certains politiciens, tous bords confondus. Résultat : l’arène politique est de plus en plus violente, de plus en plus haineuse, de plus en plus meurtrière. Entre mars 2021 et juin 2023, plus de 30 morts ont été enregistrés à cause des violences politiques. Soit quatorze au mois de mars 2021, officiellement 16 morts pour juin 2023, sans compter les trois jeunes  et adolescents morts il y a un an, à la veille des précédentes élections législatives, pour des questions de listes.

Mais comment en est-on arrivé à ce niveau de violence inouïe ? De l’avis du président de Legs Africa, Elimane Haby Kane, ceci est le résultat d’un long processus qui a chassé la fonction formatrice des partis politiques et instauré la logique de partage de butin. ‘’Avec les changements intervenus depuis les années 2000 ou à la fin des années 1990, il est devenu presque impossible pour un parti de gagner seul des élections, d’où la naissance des coalitions hétéroclites, des alliances politiques qui ne respectaient plus aucune logique, si ce n’est l’efficacité par rapport à la conquête du pouvoir, en vue de participer au partage du butin. Dès lors, on assiste à des combines de toutes sortes, de la ruse… À partir de ce moment, les partis explosent parce que c’est devenu un fonds de commerce, un moyen de participer au partage du butin et chacun crée son parti. C’est le début de la déliquescence’’, diagnostique le sociologue.

Dans la même veine, renchérit-il, la façon de gouverner fait que ceux qui sont au pouvoir bénéficient de tous les privilèges. Ceux qui ne sont pas au pouvoir sont souvent écrasés. ‘’Les opposants sont réduits à leur plus simple expression comme on dit, s’ils ne sont pas tout simplement écartés du jeu politique. Cela a contribué à radicaliser encore plus les postures. Le contexte aidant, avec la démographie galopante, la précarité qui s’accentue au niveau de certaines couches de la population, à côté de l’arrogance et de l’impunité dont bénéficient ceux qui profitent des ressources, voilà la lame de fond qui attise la colère et les frustrations de certaines populations. Si l’on y ajoute une jeunesse laissée pour compte, qui commence à développer des tendances suicidaires – ‘barsa wala barsax’. Lequel combat est redéployé sur le territoire national, pour devenir ‘pouvoir wala barsax’. Il faut qu’on impose notre candidat ou bien on est prêt à mourir… Voilà où nous en sommes. Mais c’est un long processus qui a abouti à ce que nous vivons actuellement’’.

Dans une tribune, le Dr Moussa Diop, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication, revient sur une lettre qu’il avait publiée en juin 2021, après avoir passé presque trois ans à observer l’apparition de discours et des postures violents au sein de l’espace public et politique, avec des phénomènes comme Maitre El Hadj Diouf, qui ne serait à ses yeux qu’un épiphénomène face à certaines figures plébiscitées par les médias ou dans leurs appareils idéologiques : Akhenaton, Mollah Morgun, Dji Dji, Baye Ndiaye, Kayz Fof, Ousmane Tounkara...

‘’Je disais, rappelle-t-il, que nous courrions un risque grave de guerre civile. Car notre pacte social, notre idée de nation étaient en phase de démantèlement par l’action dangereuse de figures politiques dont l’agenda est l’affaissement de l’État du Sénégal et la destruction pure et simple des socles de sa nation…’’.

Dr Moussa A. Diop : ‘’À tort ou à raison, des acteurs ayant ‘pognon sur rue’ organisent une lutte fratricide entre les Sénégalais’’

Dans sa tribune plus que jamais actuelle, l’analyste politique dénonçait, de manière presque prémonitoire : ‘’Ce pays est en passe d’être coulé par une classe politique dont les pires des paltoquets confisquent la nation au gré de leurs turpitudes, leurs égos, leurs fantasmes, leurs rêves de puissances inassouvies. Tout dans la nature, le contenu des échanges et les postures incarnées par certains acteurs politiques, de même que de faux acteurs de la société civile montrent que nous allons droit vers un affrontement au sein de la grande nation sénégalaise, un face-à-face orchestré...’’

Les événements de mars 2021, selon lui, insuffisamment analysés, ne sont là que pour en attester. ‘’Dans le même ordre d’idées, indexer ‘un système’ ou assimiler une entreprise à des intérêts étrangers, le tout sans consistance intellectuelle ajoutée à une simplification dangereuse, est une manipulation des opinions publiques doublée d’une malhonnêteté intellectuelle inouïe. À tort ou à raison, des acteurs ayant ‘pognon sur rue’ organisent une lutte fratricide entre les Sénégalais, inscrits par défaut dans des identités résiduelles, des appartenances de circonstance face au pessimisme ambiant et au manque d’alternative véritable’’.

Dans un style qui lui est propre, le Dr Moussa Diop tournait ainsi en dérision certains slogans souvent populistes ou va-t-en-guerre, mais qui accrochent au sein d’une jeunesse qui se cherche de plus en plus. ‘’PSE, Na Barr, Jotna, France dégage, Mortal Kombat, Tibb Tank, Sénégal Tampi...’’

Voilà, à l’en croire, quelques ‘’ressorts véritables de tous les populismes’’, sans parler de ce qu’il appelle ‘’la messianisation et la mahdi-isation d’une figure politique, supposément suscitée par la volonté divine et apporteuse de solution paradisiaque. L’Immaculée Conception qu’incarnerait l’homme politique Sonko ‘Mu sell mi’ (le saint), ‘’Tiobaré Yallah ji’ (la volonté de Dieu), ‘’Sonko Ku ko sooru, sanku’ (sera maudit quiconque s’en prend à lui)... C’est bien la simplification, abusive, de la réalité par nature complexe, le développement d’un regard manichéen d’un monde multi centré et complexe’’, ajoutait l’analyste politique.

À l’instar d’Elimane H. Kane, lui aussi note qu’il y a quelque chose de processuel, qui ne date pas d’aujourd’hui, même s’il reconnait une certaine exacerbation. Il en veut pour preuve les ‘’comités d’action’’, les ‘’calots bleus’’ (PDS), ‘’les marrons du feu’’ (APR)… Aujourd’hui, soutient-il, ‘’il y a ceux qui se disent les patriotes’’. ‘’Ce sont tous des entrepreneurs de la violence au service d’un groupe politique bien défini et contre notre idéal de nation. À ce titre, il faut reconnaitre que le pourrissement de notre espace public ainsi que les violences graves qu’on remarque aujourd’hui ne sont que le résultat du ‘pouvoirisme’ incarné par deux postures : une volonté de conserver et gérer le pouvoir comme un patrimoine personnel, une obsession inouïe d’accéder au pouvoir. Cela, même en marchant sur des cadavres…’’, a-t-il souligné.

S’il y a quelqu’un qui donne à ce beau monde du grain à moudre, c’est bien le président de la République Macky Sall.

D’abord, par son obsession à refuser de lâcher la justice s’émanciper comme l’ont toujours réclamé certains magistrats ; ensuite, par la décision de ne pas clarifier sa posture sur la question du troisième mandat. ‘’… Nos gouvernants entretiennent volontairement et constitutionnellement parlant le flou sur des questions aussi déterminantes : ‘le troisième mandat’, les deux corps du président à la fois chef d’État et chef de parti...’’, assénait le Dr Moussa Diop.  

Elimane H. Kane : ‘’Le problème fondamental, c’est celui du respect de l’État de droit et de l’équilibre des institutions’’

Pour Elimane Kane, nous sommes simplement dans une ‘’impasse démocratique’’. Et si nous en sommes arrivés à ce stade, c’est aussi parce que la justice n’a pas été mise dans les conditions de jouer le rôle qui aurait dû être le sien dans un État démocratique.

‘’Le problème fondamental qui se pose, c’est celui de l’État de droit et de l’équilibre des institutions. Si l’on considère le cas des deux procès de M. Sonko qui ont été à l’origine de ces émeutes, nous constatons tous le poids de l’action du procureur... Et comme le procureur lui-même est lié à l’autorité politique qu’est le ministre de la Justice, on peut penser que la justice peut être instrumentalisée, non pas par l’État, mais par le régime en place. Ainsi, le parti au pouvoir peut toujours instrumentaliser la justice pour combattre des adversaires. À partir de ce moment, la justice devient un ennemi de la démocratie…’’.

Cela dit, le président de Legs Africa est largement revenu sur la responsabilité des partis politiques qui ont oublié une de leurs vocations fondamentales : la formation de citoyens. ‘’Aujourd’hui, cette fonction formatrice des militants n’est presque plus remplie. Les gens s’engagent en politique tout simplement pour participer au partage du butin, comme je l’ai dit. Pour les uns, c’est devenu un moyen de bénéficier de sinécures, d’utiliser l’ascenseur social. Pour d’autres, c’est pour pouvoir maintenir un train de vie ou simplement gagner des privilèges. Dans ces conditions, les confrontations deviennent sans pitié. C’est à la guerre comme à la guerre et chaque chapelle compte utiliser tous les moyens possibles pour arriver à ses fins. Voilà malheureusement ce qui a engendré certains clivages, surtout une sorte de bipolarisation de l’espace autour de groupes de partis’’.

Elimane H. Kane : ‘’Les organisations de la société civile qui sont censées être apolitiques devraient se garder de s’allier aux politiques…’’

Aujourd’hui, que faire pour renverser la tendance ? Quel doit être le rôle de la société civile ou des sociétés civiles ? De l’avis d’Elimane Kane, rien que ce concept de société civile mérite tout un dossier, en raison de sa grande diversité ainsi que de ses principes de fonctionnement.

Depuis la fin des années 90, rappelle-t-il, les OSC se sont fortement impliquées dans les élections, dans les questions de gouvernance… À partir de ce moment, reconnait-il, on peut donc s’interroger sur leur rôle. ‘’À mon humble avis, les organisations de la société civile, qui sont censées être apolitiques, devraient se garder de s’allier aux politiques, quels que soient les combats qu’elles mènent. Moi, je pense qu’il faut rester dans cette posture indépendante, même si les combats qu’elles mènent peuvent converger avec celles d’une partie. La différence est que les partis politiques, quand ils sont dans l’opposition peuvent toujours s’accommoder à la société civile, mais une fois au pouvoir, ils changent de camp et déclarent même la société civile comme ennemie. Cette relation très ingrate contribue à discréditer l’objectivité de certaines organisations dites de la société civile. Elles ont donc tout intérêt à éviter ces accointances’’.

Selon lui, même si à travers certains combats de principe, les rôles peuvent converger, la société civile gagnerait à conserver son identité. ‘’Nous constatons souvent que, pour mener certains combats de principe, les OSC ont tendance à se liguer avec les appareils politiques. Ces postures créent des proximités entre la société civile et les partis politiques et souvent, il y a une sorte de convenance qui se crée et souvent des accointances dont il est difficile de situer les limites. C’est cela le danger. En se liguant avec des partis d’opposition, on est dans une posture de faire face à d’autres partis qui sont au pouvoir. La ligne rouge est alors difficilement identifiable dans ces situations. C’est à éviter, d’autant plus qu’il y a souvent des basculements de la société civile vers la politique ou vice-versa’’.

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