LA FGTS-B EXIGE DES DELEGATIONS SPECIALES DANS LES COLLECTIVITES
Sidya Ndiaye et ses amis jugent cette prolongation illégale et exigent de l’état la mise sur pied de délégations spéciales au niveau de chaque collectivité territoriale

La Fédération Générale des travailleurs du Sénégal (Fgts/B) fustige l’attitude du gouvernement qui, depuis 2019, tarde toujours à fixer une date pour l’organisation des élections locales. Sidya Ndiaye et ses amis jugent cette prolongation illégale et exigent de l’état la mise sur pied de délégations spéciales au niveau de chaque collectivité territoriale.
Initialement prévues en juin 2019, les élections municipales et départementales ont connu deux reports successifs. Une prolongation qui n’est pas du goût de la Fédération Générale des Travailleurs du Sénégal (Fgts/B), qui s’est fendue d’un communiqué pour dénoncer cette situation qu’elle juge «illégale».
De l’avis de Sidiya Ndiaye et ses amis, le Sénégal est une République dont le fonctionnement repose sur des principes majeurs tels que la séparation des pouvoirs, le respect du calendrier électoral qui permet au peuple notamment, de choisir librement, et par la voie des urnes, son président, ses représentants, et ses élus locaux. Dès lors, « le respect de ces principes ainsi que leur stricte observance doivent constituer une performance républicaine qui entretient et consolide la démocratie et la paix sociale, pour le régime qui gouverne». Ils estiment que les dernières élections locales qui se sont tenues à date échue en 2014, devaient être suivies par celles de 2019.
«Cependant, il est encore désolant et inquiétant à la fois, de constater qu’en 2012 le peuple n’a toujours pas la possibilité de jouir de son droit de vote pour choisir de nouveaux élus». Ce qui pose problème, à leurs yeux, puisqu’autant les mandats que le calendrier électoral appartiennent au peuple. Même s’ils reconnaissent que des contingences particulières ont pu constituer des contraintes pour une organisation des élections locales en 2019, les membres de la Fgts estiment que ce n’est pas le cas pour les années 2020 et 2021. Pour ces dernières années, ils indiquent que les raisons évoquées semblent provenir d’une part, de la complexité du dialogue politique entre partis de l’opposition, la société civile et la coalition au pouvoir, caractérisée par une absence de consensus. S’y ajoute aussi la crise sanitaire mondiale induite par la pandémie du Covid 19.
Minimisant ces raisons invoquées, ils soutiennent que cela n’ a pas empêché les pays démocratiques du monde entier, pourtant dans les mêmes contextes, à tenir leurs différentes élections parce que «c’est une exigence démocratique qu’ils respectent et un Etat de droit qu’ils consolident». Aussi, relèvent-ils de nombreuses dérives au Sénégal «depuis cette prolongation illégale du mandat donné aux élus locaux en 2014». Des dérives qui ont pour nom «spoliation foncière», «abus de toutes sortes, foulant ça et là l’orthodoxie administrative», «mépris total du mérite et de la carrière des braves travailleurs des collectivités territoriales».
Profondément sidérés par cette situation, Sidiya Ndiaye et ses camarades indiquent que «bon nombre de ces élus en situation irrégulière, ont fini de perdre la confiance des populations et d’exaspérer leurs municipalités». Et ils ajoutent que cela ne milite pas en faveur d’une bonne gouvernance du travail, de la protection sociale, de l’emploi des jeunes, qui sont des priorités permettant d’assurer la promotion d’un développement socio-économique territorial capable de satisfaire les besoins essentiels des populations.
Par conséquent, la centrale syndicale invite le président de la République à réagir au plus vite, « en mettant en place des délégations spéciales au niveau de toutes les collectivités territoriales». Ce qui permettra, selon elle, de stopper «le coup d'État en cours contre le peuple pour éviter de mettre le pays dans une situation politique sans précédent très préjudiciable à notre démocratie».