LE COUP DE GUEULE DE «RACINES SOCIALISTES»
La gestion transitoire du Parti socialiste (PS) devait aboutir à la tenue d’un congrès, pour l’élection d’une nouvelle direction du parti. C’est l’avis du mouvement dénommé Racines socialistes qui estime que depuis 2019, le parti vit ce paradoxe

La gestion transitoire du Parti socialiste (PS) devait aboutir à la tenue d’un congrès, pour l’élection d’une nouvelle direction du parti. C’est l’avis du mouvement dénommé Racines socialistes qui estime que depuis 2019, le parti vit ce paradoxe, qui l’a plongé dans un profond malaise. Pour Moustapha Diaw, président du mouvement, l’urgence est d’aller sans aucun délai vers « un congrès extraordinaire, non pas pour opposer des camps, mais pour remettre en ordre leurs institutions»
C’est un véritable cri du cœur que Moustapha Diaw, Secrétaire général de la coordination B du Parti Socialiste (PS) de la commune de Thiès-Ouest, vient d’adresser aux socialistes et à l’opinion publique, surtout en tant que président fondateur du courant politique Racines socialistes. C’est suite au malaise profond qui sévit dans le parti. «Ce cri du cœur n’est ni un réquisitoire, ni une posture. C’est une alerte. Une alerte face à la paralysie interne que traverse notre cher Parti Socialiste, et un appel au respect des règles fondamentales qui font vivre toute organisation politique digne de ce nom», a-t-il indiqué. Sur les raisons d’une telle situation, il note que le PS vit depuis juillet 2019, année de rappel à Dieu du Président Ousmane Tanor Dieng, sous la direction intérimaire d’Aminata Mbengue Ndiaye. Et cela devrait se traduire par l’organisation, dans les meilleurs délais, d’un congrès pour l’élection démocratique d’une nouvelle direction. Mais hélas, se désole-t-il, «six ans après, ce congrès n’a toujours pas eu lieu, malgré plusieurs promesses non tenues. Et aujourd’hui, le malaise est profond. L’impatience est réelle. Et l’usure de la base militante, le désengagement de plusieurs responsables deviennent inquiétants».
Pour toutes ces raisons, il est impératif à ses yeux «de convoquer, dans les plus brefs délais, un congrès extraordinaire, non pas pour opposer des camps, mais pour remettre en ordre leurs institutions, rétablir la légitimité de la direction du parti et restaurer la confiance des militants». Il a cependant exprimé son total désaccord total avec tout recours à la justice, pour régler les différends internes. «Ce choix affaiblit notre image et trahit nos valeurs. Un parti politique n’est pas une affaire judiciaire ; c’est une communauté politique régie par le dialogue, le débat et la discipline», a-t-il fait savoir.
Et de souligner que les ‘Racines Socialistes ont toujours prôné une résolution endogène des crises, par les militants et pour les militants. Il est d’avis qu’un parti qui ne respecte pas ses lois internes ne peut prétendre incarner le progrès dans le pays. «Nous devons apprendre à nous parler, à nous confronter dans le respect, mais à rester dans le cadre que nous nous sommes librement donnés. Je refuse que notre parti soit transformé en scène de règlement de comptes personnels, ou en affaire d’appareil verrouillé. Le PS appartient à sa base. Il est temps de remettre la militance au centre et d’arrêter de suspendre l’avenir du parti aux calculs d’un petit nombre», a-t-il plaidé. Il rappelle que le recours systématique aux tribunaux, pour arbitrer les différends internes, n’est jamais anodin et entraîne de lourdes conséquences pour le parti. Mieux, il renseigne qu’une telle démarche expose la vie interne du parti à la sphère publique, offrant le spectacle des divisions à tous «et porte gravement atteinte à leur image, tout en diminuant la confiance de la base et de l’électorat. Cette judiciarisation finit par fragiliser leur capacité à gérer leurs propres affaires et alimente la méfiance parmi les militantes, les militants et l’ensemble de la société».
Dans ce cadre toujours, il note pour s’en désoler, que le recours à la justice, revient à priver les militantes et militants, de leur pouvoir d’arbitrage et de délibération. Et de ce point de vue, «le parti perd alors sa souveraineté, sa capacité à se régénérer par le débat démocratique et le compromis. À terme, cela risque d’éroder leur identité, de les transformer en simple acteur procédurier, déconnecté de leurs racines populaires et de leur vocation de mouvement politique vivant». Au regard de toutes ces considérations, il relève : «au nom de l’engagement socialiste, au nom du Courant Racines Socialistes, et par fidélité à l’histoire de notre parti, je demande la tenue urgente d’un congrès extraordinaire, inclusif, transparent et apaisé, pour une reconstruction de nos valeurs de gauche, mais surtout pour notre réconciliation avec l’électorat sénégalais. Un congrès qui tranchera démocratiquement et qui nous permettra de repartir sur de nouvelles bases ».