LE FRN DECHIRE LES CONCLUSIONS DES AUDITEURS
L’opposition sénégalaise ou plutôt celle regroupée au sein du Front démocratique et sociale de résistance nationale (FRN) reste toujours sur sa faim, après l’audit du fichier électoral effectué par des experts indépendants.

Après avoir relevé des observations et certaines questions concernant le rapport provisoire de la Mission d’audit du fichier électoral(MAFE), l’opposition regroupée autour du Front démocratique de résistance nationale (FRN) a estimé que les nombreuses recommandations formulée par les enquêteurs ne sont pas conforment à la conclusion d’un «fichier fiable». Par conséquent, le Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés du FRN rejettent les conclusions des experts.
L’opposition sénégalaise ou plutôt celle regroupée au sein du Front démocratique et sociale de résistance nationale (FRN) reste toujours sur sa faim, après l’audit du fichier électoral effectué par des experts indépendants. Dans une note parvenue à la rédaction, le Pds et ses alliés du FRN ont purement et simplement rejeté les conclusions des auditeurs qui, malgré certaines erreurs, en ont déduit que «le fichier est fiable».
Pour assoir les raisons de leur refus de s’approprier les travaux des experts indépendants, le FRN a fait cas de certaines observations et questions posées aux enquêteurs sans réponses. Tout d’abord, l’opposition dit n’avoir pas obtenu de réponse sur la conformité des demandes de changement de lieu de vote, au niveau national, représentant 8,5%, soit 515.645 électeurs, par rapport à l’article L36 du code électoral. Alors que dans les recommandations, les auditeurs demandent «expressément que la délivrance des certificats de résidence soit retirée aux Maires».
Reprochant, par ailleurs les enquêteurs d’avoir rencontré essentiellement les Préfets et Sous-préfets, contrairement à l’article L65 qui exige la confrontation avec les comités électoraux où il y a les acteurs politiques, pour un audit sur pièce et sur place, le FRN estime que l’audit a été quelque part dévoyé. «Les auditeurs n’ont pas fait le travail de comparaison entre le nombre d’inscrits sur les listes électorales communales et le potentiel de la population en âge de voter», a déploré le FRN. Poursuivant son observation, le FRN se demande «Comment expliquer les chiffres différents du fichier général après la refonte partielle de 2016/2017 entre la CENA, l’audit de 2018 et cette MAFE de 2021 ? Et cela ne donne-t-il pas raison aux Sénégalais qui parlaient de trois fichiers ?».
L’opposition informe qu’en réalité «le nombre d’électeurs du fichier électoral qui a servi aux élections législatives de2017est différent selon la MAFE 2018, la CENA et MAFE 2021». A savoir MAFE 2018, au 30/07/2017 (6 219 251 électeurs), rapport CENA2017à l’Election législative de 2017 (6 219 446 électeurs) et enfin MAFE2021 (6318367 électeurs inscrits lors de la refonte partielle). Pis, le coordonnateur du FRN, Matar Sourang et ses camarades de l’opposition indiquent toujours que concernant le fichier général, le rapport provisoire renseigne que lors de la dernière révision exceptionnelle de 2018, il s’élève à 6 683 198 électeurs.
Suffisant pour eux de se demander «comment expliquez-vous, que 400 548 électeurs avec données électorales dans la période 25 février 2019 et 25 février 2021, alors qu’il n’y a pas eu de révisions sur les listes depuis 2018 ?» Concernant l’évaluation du système de parrainage, le FRN reproche aux auditeurs d’avoir simplement étudié les dispositions des articles L57 et L116 du Code électoral qui expliquent la procédure du parrainage. A leur avis, «les auditeurs n’ont pas pu vérifier comment le système de parrainage a été mis en œuvre à l’élection présidentielle de 2019 par le Conseil Constitutionnel, parce que ce dernier a refusé de les recevoir : il n’a même pas répondu à leur lettre de saisine tout au début de la mission d’audit».
Autant de manquements et questions sans réponses qui ont poussé les camarades d’Abdoulaye Wade à jeter à la poubelle les travaux des auditeurs. Ils ont, par ailleurs, réitéré leurs exigences de la tenue des élections locales en 2021, celles législatives en 2022, en enfin celle présidentielle en 2024, sur la base d’un fichier fiable et l‘application de tous les accords consensuels issus de la commission politique du Dialogue National.