LE GOUVERNEMENT ENVOIE BALADER LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO
Selon le porte-parole du gouvernement, Oumar Guèye, le Sénégal est dans la légalité et aucune institution ne peut donner au pays de la Teranga des leçons en matière d’élection

L’état du Sénégal a réagi par rapport à la demande d’abrogation de la loi sur le parrainage, exigée par la cour de justice de la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Selon le porte-parole du gouvernement, oumar Guèye, le Sénégal est dans la légalité et aucune institution ne peut donner au pays de la Teranga des leçons en matière d’élection.
S’il y a une institution de la République qui n’a rien à cirer de la décision de la Cour de justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), intimant l’ordre à l’Etat d’abroger la loi sur le parrainage, c’est bien le gouvernement du Sénégal.
Lors d’une rencontre avec la presse, Oumar Guèye n’y est pas allé du dos de la cuillère pour apporter une cinglante réponse à cette Cour, indiquant qu’aucune institution ne peut apprendre au Sénégal la manière dont on organise une élection. «Le parrainage n’est pas tombé du ciel comme ça. Ce parrainage a été évoqué lors du dialogue politique, du dialogue social. Mais aussi ce parrainage a également fait l’objet d’une loi à l’Assemblée nationale.
Donc, du point de vue de la légalité, ce système de parrainage est plus que légal par rapport à notre constitution et par rapport également à notre législation. Il a été demandé que quelqu’un qui veut être candidat puisse avoir au moins 0,8% de l’électorat. Ce n’est pas énorme, c’est 52 mille parrainages répartis au moins dans la moitié des régions. La question à se poser, c’est que s’il n’y avait pas ce parrainage, on aurait affaire au moins en tout cas, selon les estimations, à 139 candidatures. Vous vous rendez compte, 139 candidats en une journée pour voter. Donc, cela va prendre plusieurs jours pour faire une élection», explique le porte-parole du gouvernement. Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires d’ajouter : «De ce point de vue, nous n’avons aucun problème au niveau du gouvernement par rapport à cette question, sur ce que la CEDEAO a dit ou pas. D’ailleurs, faut-il le noter, sur trois interpellations de la CEDEAO, les deux ont eu des réponses négatives».
Oumar Guèye précise que la CEDEAO a déclaré qu’il y a eu une libre participation à l’élection présidentielle et qu’il n’y a pas eu non plus de caractère discriminatoire. Poursuivant sa croisade contre les juges de Cour de justice de la CEDEAO, le porte-parole du gouvernement enchaîne : «En ce qui concerne la Cour de justice de la CEDEAO, relativement au parrainage, je dois dire que le Sénégal est un pays de démocratie. C’est un pays de démocratie éprouvée. Au Sénégal, on vote depuis plusieurs siècles. En 1872, on votait déjà au Sénégal. Nous avons un vécu démocratique et cette démocratie se consolide avec le président Macky Sall. Tous les systèmes démocratiques ont un filtre pour les élections. Il n’y en a pas une seule qui n’ait pas de filtre».
Selon lui, le Sénégal n’est pas le seul pays à faire recours au parrainage pour filtrer les candidats lors d’une élection. « Pour partir à une élection dans certains pays, il y a des parrainages. Les parrainages se font pour la plupart du temps avec des grands électeurs tels que des députés, tels que des maires et autres. Mais ici, ce qui a été choisi, c’est le parrainage citoyen pour ne pas exclure les populations qui sont en mesure de voter et qui aussi donnent leur point de vue par rapport à ce système», note-t-il, affirmant au passage que le système employé au Sénégal est le meilleur.
Car, se justifie-t-il, si c’étaient les maires qui devaient parrainer les candidats, beaucoup d’entre eux n’iraient pas à l’élection présidentielle parce que 95% des maires sont avec le Président Macky Sall dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Cependant, il déclare que le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome se prononcera sur ce dossier avec plus de détails.