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L'ASSEMBLÉE PEUT-ELLE AUDITIONNER LES JUGES ?

L'article 56 autorisant l'audition de magistrats par les commissions d'enquête parlementaires. Un échange oppose le juge Mamadou Yakham Keita, qui dénonce une atteinte à l'indépendance judiciaire, au député Pastef Amadou Ba

Ibrahima Diallo  |   Publication 03/07/2025

Le nouveau Règlement intérieur (RI) consensuel de l’Assemblée nationale à peine adopté en fin de semaine dernière, l’article 56 de ce document dit révolutionnaire fait débat. En effet, les dispositions de cet article donnent la possibilité à une commission d’enquête parlementaire d’auditionner un magistrat. Réagissant à cette innovation, le magistrat Mamadou Yakham Keita, juge au Pool financier et judiciaire (PFJ), auteur de TEG TEGGI TEKKI, à travers une tribune, tout en reconnaissant que l’intention est louable, a déploré le fait que le juge soit justiciable devant le parlement. «Quand le juge devient justiciable devant le parlement...», a-t-il alerté. Une sortie qui a suscité un éclairage du député Amadou Ba du Pastef, avant que le magistrat Keita ne revienne à la charge.

Mamadou Yakham Keita, juge au pool financier et judiciaire, au deputé Amadou Ba du Pastef «Fragiliser la Justice, c’est fragiliser l’Etat lui-même»

Dans un nouveau post qu’il a partagé, comme commentaire, en réponse au post de l’honorable député Amadou Ba de Pastef, qui a formulé des observations sur son texte relatif à la Commission d’enquête parlementaire, le magistrat Mamadou Yakham Keita, juge au Pool financier et judiciaire (PFJ), auteur de TEG TEGGI TEKKI, a écrit : «Honorable, je vous remercie pour votre réponse républicaine et l’attention portée à mes observations.

 Honorable, le consensus ayant présidé à l’adoption du nouveau Règlement intérieur est un fait politique appréciable, mais il ne saurait, à lui seul, écarter les réserves juridiques qu’impose le principe de séparation des pouvoirs.

Deux points appellent, à mon sens, une vigilance particulière. D’abord, le rôle confié au Ministre de la Justice, membre de l’exécutif et supérieur hiérarchique du parquet. Le présenter comme un rempart contre les abus d’une commission parlementaire revient à faire dépendre la protection de l’indépendance judiciaire d’un acteur politique. Aujourd’hui, le ministre est un magistrat, mais l’on oublie que, dans un passé récent, cette fonction a été occupée par des responsables politiques. Ce n’est donc pas une garantie institutionnelle en soi. Ensuite, je maintiens que la loi française ne cite pas nommément les magistrats en exercice, et que l’évocation de l’affaire Outreau, avec l’audition du juge Burgaud, ne saurait servir d’école. Cette audition fut une exception, fortement critiquée, portant sur une affaire définitivement jugée, et n’a jamais été reproduite depuis. Elle demeure, dans la mémoire judiciaire française, un moment de déséquilibre institutionnel que personne ne souhaite revivre.

Même indirecte, même encadré, l’exposition publique d’un magistrat en exercice devant une commission politique crée une tension symbolique inédite dans notre système. Elle mérite que nous y réfléchissions collectivement, sans précipitation. Car fragiliser la Justice, c’est fragiliser l’Etat lui-même», a posté Mamadou Yakham Keita, juge au Pool financier et judiciaire (PFJ), auteur de TEG TEGGI TEKKI, en réponse au député Amadou Ba du Pastef.

Amadou Ba, député du Pastef, sur les inquiétudes du magistrat Mamadou Yakham Keita «Le ministre de la Justice est érigé en rempart infranchissable contre toutes velléités parlementaires»

Dans sa réaction à la sortie du magistrat Mamadou Yakham Keita, juge au Pool financier et judiciaire, «Quand le juge devient justiciable devant le parlement...» le député Amadou Ba du PASTEF, à travers un post sur l’audition des magistrats par la commission d’enquête de l’assemblée nationale dans le nouveau Règlement intérieur, a apporté «quelques précisions essentielles» dont voici la teneur : «En tant que membre de la commission ad hoc chargé de la rédaction du nouveau Règlement intérieur de l’assemblée nationale (RIAN), il m’a paru important d’apporter quelques précisions suite aux inquiétudes soulevées par le magistrat Mamadou Yakham Keïta. Dans un article publié dans les médias intitulé: «Quand le juge devient justiciable devant le Parlement», l’éminent juge au Pool judiciaire financier alerte sur les dangers et risques de la possibilité ouverte dans le nouveau RIAN d’auditionner les magistrats devant ses commissions d’enquête. Il estime que la possibilité d’auditionner un magistrat peut entrer en contradiction avec le principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs et devenir potentiellement un instrument de pression du juge et de son indépendance.

Il convoque pour s’en convaincre le droit comparé, en faisant remarquer que les grands systèmes démocratiques de la France, des États Unis ou du Royaume Uni n’ouvrent pas cette possibilité à leur parlement au nom de la protection de l’indépendance des magistrats. Ces inquiétudes sont légitimes et il faut savoir gré au juge Keïta d’avoir permis le débat juridique grâce à sa contribution de très haute facture. Qu’il me plaise ici de pouvoir lui apporter quelques éléments de réponse qui pourront définitivement (je l’espère humblement) apaiser ses craintes. Il faut rappeler que le nouveau Règlement intérieur est le fruit d’un travail collectif avec la participation de tous les groupes parlementaires. C’est ce consensus qui a permis son adoption par la plénière, à l’unanimité. Ce qui est exceptionnel vu le contexte politique. Ensuite, le Règlement intérieur apporte de très nombreuses modifications et innovations, dont les plus importantes se retrouvent effectivement dans les dispositions sur les Commissions d’enquête qui tenaient en un seul article dans l’ancien RIAN.

Aujourd’hui, ce sont pas moins de 5 articles (art 53 à 58) qui traitent des Commissions d’enquête, montrant une volonté de renforcer sa légalité et son efficacité. Effectivement, désormais, les personnes appelées pour audition ont l’obligation d’y déférer avec le soutien de la force publique au besoin

La Commission d’enquête ne peut se faire opposer le secret professionnel dans la communication de certains documents (sauf ceux touchant la Défense). L’assemblée nationale a en outre maintenant la possibilité de saisir la justice si ces commissions d’enquête découvrent des faits pouvant être qualifiés de crimes ou délits. Ces innovations sont des ruptures importantes visant à garantir la mission constitutionnelle de l’assemblée nationale de contrôle de l’action du gouvernement. Bien sûr qu’il est aussi désormais possible d’auditionner des ministres et des magistrats, mais pour ces derniers, il est apporté des garanties essentielles empêchant toute possibilité de dévoiement des commissions d’enquête en instrument de pression sur la justice. Tout d’abord, avant toute constitution d’une Commission d’enquête, le Bureau de l’assemblée nationale saisit obligatoirement le ministre de la justice pour recueillir son avis sur d’éventuelles interférences avec des affaires judiciaires en cours

Si le ministre confirme ces possibles interférences, la proposition de constitution de la Commission d’enquête est annulée sine Die (art 54).

Ensuite, Il ne peut être créé de commission d’enquête lorsque les faits ont donné lieu à des poursuites judiciaires et aussi longtemps que ces poursuites sont en cours ou qu’un jugement définitif est intervenu sur les faits. Si une commission a déjà été créée, sa mission prend fin dès l’ouverture d’une information judiciaire relative aux faits qui ont motivé sa création (art 53). Pour l’audition des magistrats en service, il est obligatoire de solliciter l’autorisation du Ministre de la Justice (art 56). L’assemblée nationale ne peut donc convoquer directement un magistrat, encore moins requérir la force publique à son encontre.

On voit qu’il est impossible qu’une commission d’enquête fasse quelque ingérence contre l’indépendance de la justice et des magistrats dans des affaires en cours, car le ministre de la justice est érigé en rempart infranchissable contre toutes velléités parlementaires.

Plus déterminante, une commission d’enquête sur la justice ne concerne que le service public de la justice, et non des affaires en cours ou déjà jugées.

Par exemple, si l’assemblée nationale souhaite comprendre les causes de la surpopulation carcérale, il sera impossible d’aboutir à des réformes structurantes sans l’audition des acteurs clefs que sont les juges d’instruction et les procureurs qui sont au cœur des problématiques liées aux longues détentions préventives.

D’ailleurs les magistrats ne sont pas les seuls concernés. Les ministres peuvent être auditionnés sur autorisation du president de la République, de même que les députés sans besoin de lever leur immunité parlementaire. Ces innovations apportées au RIAN sont certes révolutionnaires par rapport à ce qui avait cours au Sénégal, mais elles n’atteignent pas ce qui se fait dans les démocraties majeures. En France par exemple, on se souvient tous de la commission d’enquête dans l’affaire Doutreau avec la mémorable audition du Juge Burgeau.

Tout le monde y passe en France, du premier ministre, au magistrat jusqu’au plus petit fonctionnaire, même les gérants des grandes entreprises privées, jusqu’à récemment les Tiktokeurs et influenceurs pour réguler leur influence sur la jeunesse.

Comme nous pouvons le constater, l’Assemblée nationale est en train d’opérer une véritable révolution démocratique pour être conforme à ses missions constitutionnelles jusque-là en léthargie. Mais cette révolution se fait dans le strict respect des droits de personnes auditionnées avec des garanties procédurales réelles, eu égard à leur statut particulier, et dans le strict respect du principe à valeur constitutionnelle de séparation des pouvoirs», lit-on dans le texte publié par l’honorable député Amadou Ba du Pastef.

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