LE PDS ENTRE LE MARTEAU DE LA DIVISION ET L’ENCLUME DES RETROUVAILLES
Même si les 12 ans sont déjà assurés, la famille libérale va-t-il atteindre l’objectif d’un règne de 50 ans qu’avait prédit l’ancien Président Me Abdoulaye Wade ?

Faire en sorte que la famille reste au pouvoir au Sénégal pendant au moins 50 ans, tel était le pari de me Abdoulaye Wade. Aujourd’hui qu’il a perdu le pouvoir depuis 7 ans en tant que tête de pont de cette famille, les chances de la réalisation de ce vœu s’amenuise, d’autant plus que la famille libérale est entre le marteau de la division et l’enclume des retrouvailles.
Même si les 12 ans sont déjà assurés, la famille libérale va-t-il atteindre l’objectif d’un règne de 50 ans qu’avait prédit l’ancien Président Me Abdoulaye Wade ? En tout cas force est de constater qu’entre le moment où il exprimait cette ambition etle contexte actuel, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Les premières véritables secousses de la division ont été ressenties, avec l’avènement des chantiers de Thiès, qui ont été un prétexte pour mettre à l’écart, puis exclure Idrissa Seck, alors dauphin naturel de Me Abdoulaye Wade. Les crises internes se sont ensuite succédées jusqu’à la perte du pouvoir après la défaite infligée par le candidat Macky Sall, qui avait d’ailleurs subi le même sort qu’Idrissa Seck. Aujourd’hui, avec le vent de réconciliation qui souffle sur le Parti Démocratique Sénégalais (Pds), peut-on envisager sérieusement ces retrouvailles libérales ?
Difficile pour le moment de donner une réponse précise. Et tout cas, il est clair qu’au vu des actes posés par les uns etles autres, les chances de réaliser ce vœu s’amenuisent de jour en jour, d’autant plus que la famille est entre le marteau de la division et l’enclume des retrouvailles. Ce qui dénote une confusion, qui est loin d’être un facteur favorisant.
Pour Pape Moussé Diop responsable du Pds à Thiès, par ailleurs secrétaire élu au Conseil Départemental, les 50 ans de pouvoir, qui constituent une ligne politique que Me Wade a toujours clamée, ne peuvent se réaliser sans les retrouvailles de la famille libérale. Pour lui, il faut cependant avouer qu’elle est aujourd’hui fragmentée et tous ceux qui gravitent autour du pouvoir actuel, sont des produits du Pds.
En tout cas dit-il, la fédération libérale de Thiès va œuvrer énergiquement pour aller dans le sens de ces retrouvailles, étant entendu qu’il est démontré que la division n’arrange pas le parti. Il souligne que la retrouvaille sans la base n’a aucun sens et aucun avenir viable. La retrouvaille des états majors n’est pas la solution, c’est au contraire celle de la base qui propulse les états majors. En politique rien n’est difficile à ses yeux, mais il faudra juste qu’il y ait de la sincérité dans la retrouvaille. Il ajoute qu’il faut aussi prendre en compte dans ce processus, le fait que Karim Wade fait partie du jeu car il est fondamentalement devenu un leader au sein du Pds traditionnel, porte-étendard de la famille libérale. Il s’y ajoute que tout le monde doit aussi se mettre dans la tête que les actions politiques isolées ne peuvent plus être significatives au Sénégal et pour renverser la tendance il faut absolument une grande coalition. C’est vrai dit-il, « on est aujourd’hui sur le coup de l’euphorie, concernant notamment le cas Oumar Sarr, mais laissons le temps faire et autre chose pourrait se produire.
La vérité est qu’Oumar Sarr a le Pds dans le sang et il ne pourra jamais se démarquer. Cela est aussi valable pour les membres de son groupe comme Babacar Gaye, Me Sall, etc.Ils ne peuvent en aucun cas se défaire systématiquement du Pds». Maguèye Sarr responsable du Pds, adjoint au maire de ThièsEst semble adopter la même position.
Pour lui, la position figée n’existe pas en politique et c’est pourquoi, quand il y a des conflits ou des divergences entre les leaders politiques, la base doit avoir raison gardée. Abdoulaye Wade est un grand cadre politique africain dit-il, et même s’il fait des erreurs sur ce terrain, elles sont insignifiantes par rapport à ce qu’il apporte et il l’a toujours montré. A l’en croire, cette retrouvaille de la grande famille libérale doit concerner tous ses fils y compris Idrissa Seck. Ndiaga Diaw Secrétaire général du Pds à Thiès-Ouest, responsable départemental de l’Union des Jeunesses Travaillistes Libres (Ujtl), membre du bureau politique et du Secrétariat national, affirme pour sa part que le Pds, qui est la locomotive de la famille libérale, n’est jamais dispersé, même s’il est vrai qu’il y a parfois des malentendus suite à des divergences internes. Et chaque fois que cela se produit dit-il, ce n’est jamais du goût des responsables et militants à la base.
La désunion n’est du goût de personne, mais parfois on est obligé d’appliquer les textes et statuts du parti si quelqu’un adopte une position contraire pouvant même mettre en péril l’instrument politique. C’est pourquoi, dit-il, la base est fière de cette dynamique de retrouvaille qui se profile à l’horizon, même si elle ne touche pas encore le parti en tant que tel.