TROISIÈME CANDIDATURE, LE PIT RENVOIE LA PATATE CHAUDE AU CONGRES DU PARTI
Au fur et à mesure que l’on s’approche de la présidentielle de 2024, le débat sur une probable candidature du président Macky Sall s’amplifie.

Une probable troisième candidature de Macky Sall suscite débat partout à travers le pays y compris au sein de la mouvance présidentielle. Au Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), l’on a opté pour le suspense. La formation politique dirigée par Samba Sy dit réserver sa position sur cette question jusqu’au mois d’avril prochain date à laquelle elle tiendra son congrès. Le secrétaire général national du parti s’exprimait lundi dernier 22 janvier lors d’une rencontre tenue à Mbour avec des responsables communaux en vue de la préparation de ce congrès.
Au fur et à mesure que l’on s’approche de la présidentielle de 2024, le débat sur une probable candidature du président Macky Sall s’amplifie. Au sein de la mouvance présidentielle, c’est devenu presque une religion de demander au leader de la coalition Benno Bokk Yaakaar de briguer de nouveau les suffrages des Sénégalais, nonobstant les engagements pris par l’actuel président sur cette question éminemment constitutionnelle depuis 2016. Le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), allié indéfectible du président Macky Sall dès les premiers balbutiements de la coalition Benno Bokk Yaakaar, se démarque pour le moment de cette frénésie de soutien à tout-va à cette troisième candidature. Le parti dirigé par Samba Sy, ministre du Travail, dit réserver sa position sur cette question jusqu’au mois d’avril prochain, date à laquelle il tiendra son congrès. Le successeur de feu Amath Dansokho était à Mbour avant-hier pour présider une réunion des responsables de la coordination communale de lancement de la campagne de vente des cartes de membres du parti. Une campagne préparatoire audit congrès. « Nous, au niveau du PIT, on ne parle pas à l’emporte-pièce, nous sommes en train de nous préparer à la tenue de notre congrès et ce congrès est la plus souveraine car étant l’instance la plus relevée. Ce sera l’occasion pour nous de débattre de toutes ces questions-là et ce qui est mieux pour nous à faire est de dire aux Sénégalais la décision que nous avons prise. Nous ne voulons pas aller plus vite que la musique. Même si ce sont des questions qui intéressent les Sénégalais, nous allons en parler mais pour l’instant nous ne parlerons pas d’une manière irréfléchie » a indiqué l’actuel secrétaire général du PIT.
« Le parti doit regarder une personne idéale autour de laquelle nous pouvons nous retrouver »
A la question de savoir s’ils choisiront un candidat dans les rangs de leur parti ou s’ils soutiendront un autre candidat, Samba Sy répond ceci : « Chez nous, on ne peut pas se lever du coup et dire que je suis candidat. Si vous m’aviez demandé qu’est-ce qui est bon pour moi, je vous dirai que le parti doit regarder une personne idéale autour de laquelle nous pouvons nous retrouver. La problématique du candidat est une question importante sur laquelle il faudra que les instances du parti se penchent. Je vous dis que mon ambition n’était pas de diriger ce parti car j’ai une profession et j’ai envie d’écrire or cela demande du temps. Donc qui est-ce qui va diriger le parti et qui seront les responsables à tous les niveaux, je ne saurais le dire car ce sera une décision des militants ». Concernant la justice qui est souvent au banc des accusés dans les dossiers politico-judiciaires notamment sur le dossier Sweet Beauté, Samba Sy, par ailleurs ministre du Travail, soutient que nous avons des institutions fortes. « En tant que SG du PIT, l’expérience que j’ai eue montre que, dans notre pays, nous avons besoin des institutions pour la bonne marche de notre pays. Ces institutions doivent être crédibles car elles sont une pièce maîtresse qui maintient l’armature de notre pays. Si ces institutions s’affaissent, on risque d’entrer dans l’anarchie. Et ceci est une situation dans laquelle chacun fera ce qu’il lui plaît et, dans un tel cas de figure, tout le monde sera dans une situation regrettable. Que pouvons-nous faire ? Nous devons conforter nos institutions et les renforcer », estime-t-il. Un autre point abordé avec le SG du PIT, c’est ce qui est assimilé par une bonne frange de l’opinion nationale à une politisation du pouvoir judiciaire par l’Exécutif se manifestant par la posture que la justice adopte selon qu’il s’agisse d’ouvrir des dossiers judiciaires contre les opposants ou lorsque les rapports des corps de contrôle épinglent des membres du pouvoir. Samba Sy, dont le parti est membre de la mouvance présidentielle, ne s’est pas fait prier pour botter en touche. « C’est un angle de lecture, mais je pense que si la justice devrait être une épée de Damoclès, elle devrait l’être pour tout le monde car le principe c’est l’universalité. Maintenant, le gros problème que nous avons dans notre pays est que certaines personnes disent qu’elles sont l’alpha et l’oméga et quand on fonctionne sur ce registre-là il sera difficile de s’entendre, donc il faut s’entendre sur ce que nous faisons », a rétorqué le successeur du Pr Maguette Thiam.