LE PR MAMADOU DIOUF PARLE DE «FRAGILISATION DES INSTITUTIONS»
La suppression envisagée du poste de Premier ministre est « une décision étrange qui contredit les engagements pris par le chef de l’Etat », lors de ses déclarations de campagne électorale.

La suppression envisagée du poste de Premier ministre est « une décision étrange qui contredit les engagements pris par le chef de l’Etat », lors de ses déclarations de campagne électorale. Telle est la conviction de l’enseignant chercheur à l’université de Columbia aux États-Unis, Mamadou Diouf, qui était l’invité de l’émission Objection de Sud Fm hier, dimanche 29 avril. D’ailleurs, il n’a pas manqué de préciser que le président de la République « est en train d’affaiblir les institutions qui doivent permettre de continuer à travailler, à consolider et à améliorer la démocratie sénégalaise ».
Le Pr Mamadou Diouf, enseignant chercheur à l’université de Columbia aux États-Unis, a toujours du mal à comprendre l’initiative du Président Macky Sall de mettre fin à la fonction de chef de gouvernement au Sénégal. Invité de l’émission Objection de Sud Fm hier, dimanche 29 avril, il est ainsi revenu à la charge pour clamer son scepticisme et son incompréhension à propos de cette démarche du président de la République.
Aussi a –t-il dit sans fioritures au micro de Sud Fm : «Cette décision contredit les engagements du président de la République durant la campagne électorale. C’est une décision étrange dans l’environnement actuel où il a son dernier mandat et tout le monde considère que ce dernier va lui permettre de laisser une très grande trace dans les pages de l’histoire de ce pays ». D’ailleurs, selon l’enseignant universitaire, le président de la République « est en train d’affaiblir les institutions qui doivent permettre de continuer à travailler, à consolider et à améliorer la démocratie sénégalaise ».
Poursuivant son argumentaire, l’invité de l’émission Objection de Sud Fm d’hier, dimanche 28 avril 2019 de souligner : « On ne peut pas faire fonctionner une Assemblée nationale qui a un pouvoir de contrôle et un pouvoir de participation à la décision. S’il n’y a pas un interlocuteur direct, ce dernier aurait dû être un Premier ministre qui a plus le pouvoir et qui est responsable devant l’Assemblée nationale ».
Pour rappel, le projet de loi portant révision de la Constitution qui doit supprimer le poste de Premier ministre est déjà arrivé à l’Assemblée nationale. Il entend, selon l’argumentaire du chef de l’Etat, rapprocher l’administration des administrés en facilitant une gestion diligente des affaires de l’Etat. Le projet de loi en question qui sera soumis en plénière, ce samedi 4 mai, est récusé de manière générale par l’opposition au président Sall. . C’est ainsi qu’Idrissa Seck, Issa Sall, Ousmane Sonko et Madické Niang, les quatre candidats malheureux à la dernière présidentielle, l’ont vivement dénoncé à travers une déclaration commune, la semaine dernière, tout en appelant à recourir au référendum. Quant à Me Wade et aux libéraux, ils ont dit n’y voir aucun « intérêt pour le Pds ».