«LE PROCHAIN NOUVEAU GOUVERNEMENT AURA A INAUGURER UNE ERE DE COMMUNICATION POLITIQUE NOUVELLE»
Dr Atab Badji, analyste de politique, se demande comment évaluer une politique sans une parfaite connaissance du projet politique dans ses secteurs clé, indique-t-il.

Dr Atab Badji, analyste de politique est d’avis que «le très prochain nouveau gouvernement, même s’il comporte les mêmes membres, à l’exclusion du poste de celui qui en fut le chef, la Primature, aura à inaugurer une ère de communication politique nouvelle marquée par un cérémonial à inscrire dans l’agenda républicaine : la déclaration solennelle de projet de politique sectorielle, que les ministres devraient soutenir face à la représentation nationale et à l’instar de la DPG». «L’une des missions constitutionnelles fondamentales de l’Assemblée nationale, c’est, entre autres, d’évaluer les politiques publiques (art. 59). Or, comment évaluer une politique sans une parfaite connaissance du projet politique dans ses secteurs clé», indique-t-il.
Avant d’ajouter : «En effet, c’est dans ce projet politique que le ministre titulaire va décliner son projet ministériel personnel d’opérationnalisation de la vision globale déclinée dans la Déclaration de politique générale qui, dorénavant, sera tenue autrement, et à coup presque sûr, car n’étant pas un impératif constitutionnel pour le président de la République, contrairement au Premier ministre pour lequel l’article 55 de notre loi fondamentale est bien explicite».
D’après Dr Badji, «cette initiative de déclaration de projet de politique sectorielle serait utile à plusieurs niveaux. Une telle démarche serait salutaire pour le président de la République, car elle lui permettrait d’emblée de savoir qui est vraiment qui, au-delà des longs curriculum vitae. Cela lui permettrait surtout, avec sa nouvelle posture, au risque élevé de surcharge, de disposer d’un tableau qui lui permettrait à temps réel de mesurer le travail de ses collaborateurs».
Pour l’Assemblée nationale, il estime que «ce serait une belle occasion de dédoubler les moments de hauts débats (comme à l’époque des rares et épiques empoignades entre un certain professeur Wade et feu Mamoudou Touré), qui se démarqueraient des classiques polémiques insipides qui ont fini de ternir son image. En plus, cela constituerait une opportunité d’aller au-delà de la simple opération dite de vote de budget qui est certes partie prenante, mais ne saurait résumer l’exercice».
A l’en croire, «le débat porterait plus sur des orientations stratégiques et tactiques et des options opérationnelles, que sur des confrontations sur de simples résultats».
Pour le peuple, Dr Atab Badji indique que «cela aurait le don de rassurer». «D’oser croire que celui à qui on a confié notre destinée, le temps d’un quinquennat, ne s’est pas trompé a priori de personne. De plus, de juger la qualité de notre opposition qui, alors, se devrait de décortiquer les failles du projet,selon sa vision, afin de faire de valables contrepropositions, et ceci, secteur après secteur, ou du moins sur les secteurs essentiels»