LE RIDEAU SE LÈVE ENFIN SUR LES LOCALES
Prévues ce 23 janvier, les élections locales donneront le la avant les législatives de juillet. Principal enjeu : la conquête de Dakar

Après trois années de disette – le dernier scrutin en date est la présidentielle de février 2019 –, le Sénégal renoue avec la fièvre électorale. Il aura fallu faire preuve de patience : après trois reports et avec deux ans et demi de retard, les locales se tiennent enfin ce 23 janvier.
Dans les quartiers de Dakar et des grandes villes du pays, les caravanes des candidats s’ébrouent joyeusement, équipées de sonos bruyantes et encadrées par des groupes de militants arborant fièrement t-shirts et banderoles à l’effigie de leur candidat.
Coups sous la ceinture
Bien qu’à l’initiative des confréries musulmanes et de la société civile une dizaine de coalitions aient signé, le 13 janvier, une charte de non-violence, la campagne donne lieu, depuis plusieurs semaines, à des salves d’invectives pimentées et à une ribambelle de coups sous la ceinture.
Dans la soirée du 23 janvier, nul doute que les regards se tourneront d’abord vers Dakar et sa région. Longtemps chasse gardée du camp au pouvoir sous Senghor, Diouf puis Wade, la capitale échappe en effet à Macky Sall depuis sa première élection à la tête du pays, en 2012.
Abdoulaye Diouf Sarr parviendra-t-il à conjurer le mauvais sort et à offrir au camp présidentiel – largement majoritaire à l’Assemblée nationale et dont le candidat a été réélu dès le premier tour lors de la présidentielle de 2019 – le trophée qui lui avait échappé en 2014 au profit de Khalifa Sall (alors au Parti socialiste, avant d’en être exclu), coûtant son poste de Première ministre à la candidate malheureuse Aminata Touré ?
Opposition plus que jamais divisée
Quoi qu’il arrive dans la capitale, la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), qui regroupe quatre des six formations du pays pesant le plus lourd en termes de votes, part favorite face à une opposition plus que jamais divisée.