LES «DIALOGUEURS» TRACENT LA VOIE POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS FIXES
La Commission Economique et Sociale du dialogue national a consigné l’ensemble des travaux qu’elle a réalisés dans un document final ; avant de le soumettre à l’appréciation du Chef de l’Etat.

Après avoir recueilli et analysé les préoccupations majeures des familles d’acteurs socio-économiques dans le cadre de leurs activités, la Commission Economique et Sociale a produit un document final soumis à l’appréciation du chef de l’Etat. Elle y a ainsi formulé une série de mesures qui, appliquées, vont permettre d’améliorer le climat des affaires au Sénégal, et l’environnement social ; de mieux prendre en compte la culture et le sport dans l’élaboration des politiques publiques. Des propositions sont également faites pour accorder à la presse, aux coutumes et aux religions la place qu’elles méritent.
La Commission Economique et Sociale du dialogue national a consigné l’ensemble des travaux qu’elle a réalisés dans un document final ; avant de le soumettre à l’appréciation du Chef de l’Etat. Dans sa démarche, elle a recueilli et analysé les préoccupations majeures des familles d’acteurs socio-économiques dans le cadre de leurs activités. Elle a aussi apprécié les orientations de la politique macroéconomique et des politiques sectorielles du gouvernement, à travers les départements ministériels, les agences et autres démembrements de l’Etat. Pour en définitive formuler des recommandations et propositions consensuelles privilégiant l’intérêt national et à même d’impulser plus de croissance économique inclusive, d’emplois productifs, de justice et de progrès social.
«ORIENTATION ECONOMIQUE, FINANCIERE ET DE SOUVERAINETE ECONOMIQUE»
Au total, quatre sous-commissions ont travaillé pour l’élaboration du document final, chacune avec sa kyrielle de recommandations. Pour la sous-commission «orientation économique, financière et de souveraineté économique», les « dialogueurs ont demandé la validation par le président de la République de la Stratégie nationale de développement du Secteur Privé (SNDSP). A en croire ses membres, celle-ci contient déjà toutes les préoccupations soulignées lors de ses travaux. La SNDSP a été conçue par le secteur privé national et international aux côtés des ministères sectoriels et des partenaires techniques et financiers pendant presque une année d’échanges ; elle fut validée entre les acteurs en juillet 2022, il reste maintenant la validation politique par le gouvernement en vue de sa mise en œuvre. Elle exhorte également les autorités à fixer les objectifs de collecte de recettes internes équivalant à 30% du PIB et de réformer le système de crédit actuel des banques et établissements financiers. Toujours, selon cette commission, il faut consacrer 30% des revenus du pétrole et du gaz en faveur de la jeunesse et élargir la loi sur le contenu local, après les hydrocarbures et les mines, d'abord aux secteurs infrastructures, plus progressivement à l'ensemble des filières de l'économie.
TRAVAIL, EMPLOI, ET PROTECTION SOCIALE
Pendant ce temps, la «sous-commission travail- emploi-protection sociale» pense qu’on devrait mettre en place un dispositif transversal de veille «Impact sectoriel Emploi» rendant visible l’action quotidienne des départements ministériels sur la création et la consolidation des emplois. Elle préconise aussi l’élaboration d’une seule et unique loi d’orientation de l’Education et de la Formation. C’est ainsi, note-t-on, qu’on pourra finaliser et faire adopter les textes réglementant les «daara» et implanter des cantines dans les «daara» afin de lutter efficacement contre la mendicité. Il a été préconisé aussi d’introduire l’apprentissage de la langue anglaise dès le niveau d’enseignement élémentaire et dans nos secteurs économiques : primaire, secondaire et tertiaire.
Toujours, d’après la commission, il faut mettre en place une plateforme multi-acteurs (Entreprises-université-structures de formation) où les entreprises vont renseigner les métiers référentiels dont elles ont besoin. Cette commission a enfin demandé la régulation de l’accès aux réseaux sociaux en vue de protéger la jeunesse et une meilleure orientation de l’utilisation des TIC vers un contenu de formation professionnelle. Sur un autre registre, la «sous-commission travail – emploi - protection sociale» appelle à réhabiliter les services sociaux pour mieux identifier les ayants droit à l’aide sociale et à la couverture médicale et mettre en place des maisons d’accueil temporaires des femmes victimes de violences domestiques et ayant des enfants mineurs. Elle est convaincue qu’il faut réviser le congé de maternité par une augmentation de la durée à 32 semaines (8 semaines avant; 24 semaines après) et la mise en place de crèche dans toutes les entreprises et les structures gérées par l’Agence nationale de la Petite Enfance et de la Case des tout-petits afin de permettre aux femmes de mieux assurer leur rôle de mère. Les «dialogueurs» regroupés dans cette commission pensent qu’il faut procéder à une digitalisation intégrale de la santé progressive, durable, consensuelle et s’appuyant sur une gouvernance électronique forte et un cadre législatif et réglementaire d’impulsion de l’innovation durable et protecteur des droits des usagers. Ceci permettra, disent-ils, aux prestataires de soins de travailler en réseau et d'appliquer la e-santé pour une meilleure accessibilité et une meilleure qualité des soins.
DES CONCERTATIONS NATIONALES SUR LE SECTEUR DES TRANSPORTS TERRESTRES
Pour ce qui est de la sous-commission du secteur productif, elle appelle de prime abord à tenir des concertations nationales sur le Secteur des Transports terrestres pour entre autres : «accélérer la mise en place du Conseil national des Transports Terrestres ; mettre en place un laboratoire d’accidentologie ; mettre en place un observatoire des données sur le transport routier ; parachever la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les accidents ; examiner les préoccupations des acteurs dans le cadre de la convention collective des transports routiers ; favoriser l’ouverture de gare routière privée pour pallier la vétusté du parc actuel et améliorer l’offre de transport urbain et interurbain et rendre opérationnel le Fonds de Développement des Transports Terrestres (FDTT) ; adopter une nouvelle réglementation du sous-secteur (élaboration du décret d’application du nouveau code de la route votée en avril 2021 et adopter un code de la voirie) ; renouveler le parc automobile (revoir les conditions d’importation des véhicules usagers ; mettre en place un nouveau cadre du renouvellement des véhicules de transport public et adopter une économie de transport routier de marchandises) ; et mettre un accent particulier sur le financement et la promotion de l’industrie pharmaceutique locale pour atteindre la souveraineté nationale dans ce domaine.»
RELIGIONS
Enfin, la sous-commission cohésion nationale et lien social a proposé des recommandations de divers ordres. Sur le plan culturel, il a été recommandé de reprendre les manifestations culturelles d'envergure à l'image du Festival mondial des arts nègres et autres initiatives similaires. Officialisation du Statut de l’Artiste. Mais aussi de réaliser le projet de Bibliothèque nationale et de construire des centres culturels pluridisciplinaires dans les régions et départements du pays et revoir la politique cinématographique (FOPICA). Dans le domaine de la religion et des coutumes, il a été préconisé entre autres de nommer un ministre du Culte chargé des affaires religieuses ; de former des Imans et Muezzins et de subventionner essentiellement les daara ou écoles coraniques. Elle invite les autorités à faire de sorte que les religions soient enseignées dans les programmes scolaires à partir du primaire et à travailler pour restituer le statut de l’enseignant coranique avec au préalable une durée de 4 ans de formation. Non sans indiquer qu’il faut donner à l’école islamique un statut particulier.
PRESSE
Dans le domaine des médias, les «dialogueurs» exhortent les autorités à mettre en place un Observatoire des médias du Sénégal. Ainsi qu’un nouvel organe de Régulation. Ils ont aussi proposé d’ouvrir le processus d’élaboration et de pré validation du projet de loi sur la publicité et d’ouvrir le processus d’élaboration et de pré validation du projet de loi portant sur l’accès à l’information aux professionnels. Ils pensent également qu’il faut procéder à la mise en place d’une mutuelle de santé des acteurs des médias et de coopératives d’habitat destinées aux professionnels.
SPORT
Il faut noter en définitive que le sport n’est pas en reste. Ainsi, il a été proposé de réserver un pourcentage des Ressources financières tirées des Fonds du Pétrole et du Gaz à l'investissement dans le sport. Non sans attirer l’attention sur la nécessité de définir et adopter le Statut du sportif de Haut Niveau. Les « dialogueurs» ont également proposé de construire une Maison du Sport abritant tous les sièges des fédérations et de promouvoir le sport pour les personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite. Entre autres mesures, il a été demandé aux autorités de créer et construire un Institut de Médecine du Sport Moderne avec un Laboratoire de Contrôle Antidopage, de créer un Centre de Préparation Olympique pour Espoirs Nationaux (18-23 ans) et Construire des infrastructures de proximité. «L’Etat doit scrupuleusement veiller à ce que ces infrastructures soient édifiées dans chaque cité d’habitation», précisent les «dialogueurs».