LES MILITANTS DE LA COALITION IDY2019 LIBERÉS
Apres dix jour de détention

Les neuf militants de la coalition «Idy2019», arrêtés le 27 février pour délit d’attroupement illicite , ont humé l’air de la liberté. Jugés hier devant le tribunal des flagrants délits, ils ont été relaxés. «Renvoyés des fins de la poursuite». En des termes beaucoup plus simples, cela veut dire que les 9 militants de la coalition «Idy2019» ont été purement et simplement relaxés.
En effet Abdourahmane Diallo, Amélie Ngom, Malamine Fall, Bigué Simone Sarr, Amath Thiaw, Marième Soumaré, Mamadou Diallo, Amadou Bathily et Binta Mbaye ont été arrêtés, le 27 février dernier, devant le siège du parti Bokk Gis-Gis (BGG) pour attroupement illégal. A la barre du tribunal des flagrants délits hier, les prévenus ont unanimement soutenu qu’ils étaient allés assister à un point de presse.
Et c’est après la conférence de presse qu’ils ont été arrêtés et embarqués par la police. En aucun moment, soutiennent-ils, il n’a été question de barrer la circulation routière sur la VDN. Prenant la parole, le procureur qui, manifestement, n’avait pas assez d’éléments pour requérir, s’est rapporté à la décision du tribunal. Pour leur part, les avocats qui assuraient la défense des mis en cause n’ont pas raté le parquet qui, selon eux, a décidé de la mise sous mandat de dépôt des militants de «Idy2019».
Selon Me Abninar Ndiaye, il n’y a pas eu d’attroupement illicte, parce que, pour que ce délit soit constitué, il faut qu’il y ait au préalable une sommation, ce qui n’a pas été établi. Abondant dans le même sens, Me Diaw considère que si le pays est en colère, la justice doit être sereine. «Contester des résultats est un droit élémentaire. Et les faits qui sont dans le procès verbal ne méritaient même pas un mandat de dépôt, d’autant que ce sont des personnes qui n’ont jamais eu maille à partir avec la justice», poursuit le plaideur qui assimile ce procès à une perte de temps et moyens pour l’Etat.
Particulièrement amer, Me Diaw trouve que la démocratie est en train de régresser au Sénégal. Me Aly Fall ne dit pas autre chose lorsqu’il soutient que les faits ne sont pas avérés et que les accusations contre les prévenus ne sont pas fondées. Tirant à boulets rouges sur le parquet et l’Etat du Sénégal, Me Youssouf Camara affirme que quelqu’un a voulu imposer aux Sénégalais la justice des vainqueurs.
«Cette attitude est digne d’un dictateur», clame-t-il. Après avoir écouté les prévenus, le ministère public et les avocats de la défense, le juge a décidé de relaxer les prévenus. A noter que ces derniers ont bénéficié du soutien de Malick Gakou, Dethié Fall, Thierno Bocoum et du Pr Amsatou Sow Sidibé qui ont tous effectué le déplacement au tribunal ;