LES SÉNÉGALAIS EN ONT MARRE DE LA POLITIQUE
Invité de l’émission le Jury du Dimanche, le député suppléant de la Diaspora, Docteur Cissé Kane a regretté ce qui s’est passé.

Trois personnes ont trouvé la mort vendredi lors d’échauffourées survenues en marge des manifestations interdites de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi à Dakar et en Casamance dans le sud du pays. Invité de l’émission le Jury du Dimanche, le député suppléant de la Diaspora, Docteur Cissé Kane a regretté ce qui s’est passé. « Je devais aller voir ma mère. Elle m’a dit je sais que tu es grand mais fais attention parce que j’ai entendu à la radio qu’il y’a des manifestations. Et quand on en arrive à des morts on ne peut que les regretter.
Car, il n’y a jamais une mort qui se justifie surtout à travers des échauffourées politiques », a dit l’invité de Mamoudou Ibra Kane qui s’est incliné devant la mémoire des disparus avant de présenter ses condoléances aux familles éplorées et à tout le peuple sénégalais.
Par ailleurs, il a déclaré que si on regarde ça de loin, chacun est dans son rôle. « On doit organiser tout ce qui se fait dans ce pays. Quand il y’a des foules qui se déplacent il y’a toujours des débordements. Quand on est dans le mouvement d’exprimer une colère, on doit penser aussi aux conséquences qu’on ne peut pas maîtriser et qui font peur à la population », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « j’entends des gens dirent que je ne vais pas marcher sur des cadavres. Mais il y’a des cadavres. Il y’a des morts à cause de comportements liés à la politique. Le Sénégal a marre de la politique et la population a peur. Il faut rappeler que l’Etat a un devoir régalien d’éviter à ce que ça ne déborde.
Parce que si ça déborde ça va déborder pour nous tous. Je suis vêtu en blanc et ce que je veux dire par là c’est que nous marchons vers la paix. Il faut aller vers quelque chose qui apaise la population ».
Essayant d’expliquer les raisons qui ont poussé les gens à agir de la sorte, Docteur Cissé Kane pense que c’est parce que « nous nous sommes enfermés et nous avons construit un système qui nous est venu d’ailleurs. Nous nous sommes imposés sans bien le comprendre. Nous sommes en train d’interpréter le système chacun à sa manière. Nous n’allons jamais nous entendre. C’est pour cela qu’on est là en train d’épiloguer sur un langage juridique en laissant de côté les priorités des sénégalais. On devait se mobiliser pour aller cultiver les terres. On devait se mobiliser pour lutter contre la mendicité, etc. ».
Toutefois, il a indiqué que la démocratie telle qu’elle est répandue est une dictature de la minorité. « C’est la réalité dans plusieurs pays. On doit retourner vers nos valeurs. Cela veut dire que nous avons tout ce qu’il nous faut pour se développer. Et la force que je vois c’est la force spirituelle, c’est l’empathie, c’est la force humaine, c’est l’intérêt supérieur de la nation », a-t-il aussi dit.