L’ETAT EN QUETE DE PANACEE
Les violences policières présumées ayant occasionné des morts à Dakar (Cambérène) et à Rosso (Nord du Sénégal) n’ont pas fini de mettre la pression sur les nouvelles autorités du pays.

Les violences policières présumées ayant occasionné des morts à Dakar (Cambérène) et à Rosso (Nord du Sénégal) n’ont pas fini de mettre la pression sur les nouvelles autorités du pays. En déplacement à Cambérène pour présenter ses condoléances et celles de la République aux familles des victimes, le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu à rassurer encore des diligences prises par l’Etat pour faire la lumière sur ces évènements malheureux. Revenant sur les méthodes d’intervention des forces de l’ordre, le Premier ministre a également fait part de la nécessité de « réformer l’administration civile et militaire », mais « dans la sérénité ».
A la tête d’une forte délégation gouvernementale, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté, samedi 05 juillet, ses condoléances et celles de la République à la famille du jeune Mame Thierno Ba, décédé suite à un incident avec la Police nationale. Le chef du gouvernement a tenu à rassurer de nouveau la famille et ses compatriotes sénégalais sur les diligences prises par l’Etat pour faire la lumière sur la mort des jeunes Mame Thierno Ba et Lamine Dieng, des enquêtes judiciaires qui sont destinées à clarifierles circonstances de ces décès. « Comme l’a affirmé le président de la République, l’engagement est pris pour que toute la vérité soit connue. Une enquête est en cours, et pour l’instant, personne ne peut affirmer avec certitude ce qui s’est réellement passé. Ce que l’on sait, c’est qu’il y a eu des morts, et que des policiers sont impliqués. C’est à l’enquête de déterminer les responsabilités », a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter : « Nous restons fidèles à la parole du chef de l’État. Si l’enquête révèle des fautes, des mesures seront prises. Il n’y aura ni protection ni impunité». Le Premier ministre qui était accompagné du ministre de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, et du préfet de Dakar, a promis de même des indemnisations aux familles des victimes. C’est une décision du président de la République, selon lui. « Pour un homicide, même involontaire, c’est un devoir envers la famille endeuillée. C’est même un acte conforme à nos religions et à nos coutumes que de soulager les familles des victimes », a argué M. Sonko, en ajoutant : « Encore que rien ne peut remplacer une vie humaine ».
Selon lui, ces promesses concernent également la famille de Vieux Talla Keïta, un jeune homme décédé lors de son interpellation par des agents du commissariat de police de Rosso, dans la région de Saint-Louis (nord).
« Réformer l’administration civile et militaire, dans la sérénité »
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a jugé par ailleurs nécessaire de réformer l’administration civile et militaire sénégalaise, tout en précisant que « cela doit se faire dans la sérénité ». Ousmane Sonko relèvera dans la foulée que la formation des forces de l’ordre doit être améliorée. Il faut noter que, lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, le chef du gouvernement avait annoncé un audit à faire et à soumettre aux pouvoirs publics sénégalais, au plus tard le 30 novembre 2025, en vue d’« une revue totale » de la formation des forces de défense et de sécurité.