L’ETAU SE RESSERRE AUTOUR DE SONKO
Après les procès d’Idrissa Seck, de Karim Wade et de Khalifa Sall, le Sénégal est visiblement embarqué dans un marathon judiciaire qui met en cause un opposant au régime en place

Après les procès d’Idrissa Seck, de Karim Wade et de Khalifa Sall, le Sénégal est visiblement embarqué dans un marathon judiciaire qui met en cause un opposant au régime en place.
Convoqué par la Section de Recherches de Colobane pour répondre à des accusations de viols et de menaces de mort, Ousmane Sonko a fait une déclaration dans la presse hier pour dire qu’il n’allait pas déférer à la convocation des gendarmes, brandissant son immunité parlementaire. Selon des informations de «L’As», si les pandores ont décidé de convoquer le leader de Pastef, c’est parce qu’ils ont des preuves qui ne vont pas dans le sens d’innocenter l’homme politique. « Il lui est loisible de se déférer à notre convocation. S’il acceptait de venir, les enquêteurs vont prendre sa déposition. On va lui poser lui poser des questions et lui demander la permission de faire des prélèvements pour comparer les résultats avec ceux obtenus sur la fille qui l’accuse de viols et de menaces de mort », confie une source digne de foi.
Toutefois, cette même source précise que les hommes de la Section Recherches ne comptent pas se déplacer chez Ousmane Sonko pour le cueillir parce qu’il jouit d’une immunité parlementaire. Selon toujours nos indiscrétions, l’étau s’est tellement resserré autour de Sonko que les autorités judiciaires ont placé l’accusatrice et le quotidien «Les Echos» sous protection judiciaire. Ce, après que les enquêteurs ont entendu la propriétaire du salon de massage au moins quatre fois. Contrairement à ce qui a été écrit, cette dernière est selon nos dernières informations, à l’hôpital Albert Royer de Dakar, pour prendre soin de son enfant qui y est hospitalisé.
SONKO OU LE DSK SENEGALAIS
Si Ousmane Sonko tombe, il ne sera pas le premier dans l’histoire à avoir été emporté par les histoires de sexe. Le 14 mai 2011, Dominique Strauss-Kahn était arrêté à New York, accusé par Nafissatou Diallo, une femme de chambre de l’hôtel Sofitel dans lequel il avait séjourné, d’agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration. Au cours du très médiatisé procès qui avait suivi, l’homme politique avait plaidé non coupable. Les poursuites au pénal avaient finalement été abandonnées et un accord financier avait été conclu entre les deux parties.
Pourtant, Dominique Strauss-Kahn était donné vainqueur à l’élection présidentielle française de 2012, avec 64% des intentions de vote au second tour. Mais son arrestation pour viol aux Etats-Unis a plombé ses ambitions politiques. En 2008, le gouverneur de l’État de New York, Eliot Spitzer, surnommé «le shérif de Wall Street» pour son combat contre la délinquance financière et étoile montante du Parti démocrate, a été obligé de démissionner de son poste, après avoir été mis en cause dans une affaire de mœurs. Marié et père de trois enfants, il a été piégé par le FBI à au moins six reprises en train d’organiser des rendez-vous avec une prostituée de haut vol dans un hôtel de Washington. D’autres hommes politiques puissants ont également vécu des heures sombres à cause de scandales sexuels.
Dans l’affaire «Rubygate», du nom de la jeune danseuse marocaine Karima El-Mahroug dite Ruby, 17 ans, l’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi avait été condamné en juin 2013, en première instance, à sept ans de prison et à l’interdiction à vie de mandat public pour prostitution de mineure et abus de pouvoir. Le tribunal l’avait jugé coupable d’avoir rémunéré des prestations sexuelles de Ruby lorsque celleci était encore mineure et d’avoir fait pression sur la préfecture de Milan pour la faire relâcher lorsqu’elle avait été arrêtée pour un larcin. Aux Etats-Unis, Bill Clinton avait défrayé la chronique en 1998 avec l’affaire Monica Lewinsky. Le Président américain était accusé d’entretenir des relations sexuelles avec cette femme, stagiaire de la Maison-Blanche à l’époque des faits. L’une de ses anciennes collaboratrices, Paula Jones, l’accuse également à l’époque de harcèlement sexuel. Elle perd son procès et passe un accord avec Bill Clinton qui accepte de lui payer 850 000 dollars pour qu’elle abandonne les charges.