L'ONU CÈDE AUX EXIGENCES ANTI-LGBTQ+ DU SÉNÉGAL
L'Organisation des Nations unies et les Pays-Bas ont annulé vendredi un événement sur les droits LGBTQ+ prévu au Sénégal, cédant aux pressions du gouvernement qui menaçait de sanctions les organisateurs et participants

(SenePlus) - L'Organisation des Nations unies et les Pays-Bas ont annulé vendredi un événement sur les droits LGBTQ+ prévu au Sénégal, cédant aux pressions du gouvernement qui menaçait de sanctions les organisateurs et participants.
Au Sénégal, comme dans de nombreux pays conservateurs de la région, les lois anti-homosexualité prévoient des peines sévères : jusqu'à cinq ans de prison pour quiconque commet un "acte contre nature" avec une personne du même sexe.
Face aux menaces explicites du gouvernement sénégalais, l'ONU et les Pays-Bas ont rapidement cédé. Seif Magango, porte-parole du bureau des droits de l'homme de l'ONU, a confirmé à Reuters que l'événement "a été annulé, et nous continuons à dialoguer avec les autorités".
Du côté néerlandais, le ministère des Affaires étrangères a publié une déclaration embarrassée. Tout en réaffirmant que les Pays-Bas "défendent les droits humains et l'égalité de traitement", la diplomatie néerlandaise a indiqué avoir décidé d'annuler l'événement "en considérant divers facteurs", selon Reuters.
L'événement devait consister en une projection de film organisée par l'ONU et l'ambassade des Pays-Bas, suivie de "discussions sur les questions LGBTI", selon les informations rapportées par Reuters. Aucune indication quant à la date prévue pour cette manifestation.
Dans un communiqué publié sur X vendredi, le ministère des Affaires étrangères sénégalais a menacé de "prendre toute mesure appropriée contre tout organisateur de telles activités, et même contre les participants, quelles que soient leurs origines, leur statut ou leur rang".
Cette escalade marque un durcissement sans précédent des autorités sénégalaises face aux organisations internationales. Le ministère a également rappelé que les activités des missions diplomatiques et des organisations internationales doivent se conformer à la réglementation du pays, imposant ainsi ses limites aux acteurs internationaux sur le territoire national.
Le gouvernement a réaffirmé son opposition ferme à toute "promotion du phénomène LGBTQI", selon les termes utilisés dans le communiqué.
En 2022, les parlementaires sénégalais avaient rejeté une proposition visant à durcir les dispositions anti-LGBTQ+ du code pénal, estimant que la législation existante était "suffisamment claire". Mais d'autres pays de la région poursuivent cette voie répressive.